JEUDI, 22 juillet : Neuville —D’Eschaillons
Température : Soleil, nuage et orage 26o C Départ : 12h45 Arrivée : 17h30 Millage : 29 (voile-moteur : .5h - moteur :5.75 h) Nous sommes allés faire des provisions et avons acheté
deux blocs de glace. La glace fond plus vite ici qu’à Grandes
Bergeronnes. À 12h30, nous étions prêts à
partir mais un orage s’est pointé, nous l’avons donc laissé
passer. À notre départ, le ciel semblait dégagé
devant nous. Il semblait, car une heure plus tard, la pluie a recommencé
à tomber suivi d’orages. Passé Portneuf, le ciel était
noir et le vent a augmenté. Je n’étais pas rassurée
(Line), j’avais peur d’être prise dans un grain, genre comme nous
avions connu l’an passé à Trois-Rivières. Il
a pleut jusqu’à notre arrivée à D’Eschaillons.
VENDREDI, 23 juillet : D’Eschaillons —Île à la
Pierre (près de Sorel)
Nous nous sommes levés 4h30 pour partir avec la marée montante à 5h, mais il y a un brouillard très dense, nous décidons alors de déjeuner et prendre un café. Notre plan initial était de prendre café et petit déjeuner en chemin. 5h05 : Le brouillard commence à se dissiper, nous faisons les préparatifs de départ. 10h : Nous passons devant la marina de Trois-Rivières, le courant est plus faible et nous continuons vers le lac St-Pierre. 17h : Nous mettons l’ancre face à l’Île à la Pierre, près de Sorel. Juste en face de notre mouillage, il y a un vieux phare abandonné qui faisait partie des feux d’alignements autrefois. Il y a aussi beaucoup de hérons qui se promènent le long de la rive. De notre côté, c’est le calme, il n’y a pas de plage, donc personne, ils sont tous de l’autre côté. 18h30 : Nous décidons de passer la nuit ici, nous y sommes très bien. L’endroit est paisible, seulement deux chaloupes de pêcheurs à portée de vue. Nous avons pris un bon repas de turbot accompagné de quelques coupes de vin. Après le souper, trempette dans le fleuve pour se rafraîchir. Ah! Que la vie est belle. Nous avons trouvé la journés longue, c’est pourquoi nous voulions mettre l’ancre pour souper tranquille avant de se rendre à Sorel. Il faut dire qu’on a fait du millage aujourd’hui. 21h30, les moustiques nous chassent du cockpit, il y en a beaucoup
plus qu’on peut en supporter, et même qu’à l’intérieur,
ils nous empêchent de dormir. Nous devons nous couvrir même
s’il fait chaud pour ne pas être piqués. Les îles
de Sorel abritent des moustiques voraces, ils nous ont saignés toute
la nuit.
SAMEDI, 24 juillet : Île à la Pierre — Pointe-Claire
À notre départ il pleut légèrement, nous contraignant à mettre nos habits de pluie. Nous sommes arrêtés à Sorel pour faire le plein d’essence et l’achat de glace. 19h30 : Entrée dans le canal de la rive Sud.
Nous avons eu de la pluie à quelques reprises et avons fait le trajet au moteur, sauf 30 minutes de voile et environ 1.5 - 2 heures de génois et moteur. Le fleuve était assez calme excepté dans les environs du port de Montréal où il y avait de bons clapots. Une fois sur le canal de la rive Sud, tout est devenu calme. Étant donné que nous étions rendus à Montréal assez tôt, nous nous sommes dit qu’on pouvait continuer et dormir à une des écluses si l’attente était pour être longue. À la première écluse, nous avons passé tout de suite. Nous avons fait du BBQ et avons mangé en naviguant. Nous avons même sorti la table dans le cockpit. À la deuxième écluse, avant d’y passer, nous avons juste eu le temps de plier le génois, mettre la housse sur la grand-voile, enlever les algues après le safran et lire sur un panneau qu’il était interdit de s’amarrer pour y dormir. Nous avons alors pris la décision de s’ancrer après le canal. Nous y sommes arrivés vers minuit, avons mis l’ancre à deux endroits, elle ne tenait pas. Nous n’avons pas eu d’autre choix que de continuer sur le lac St-Louis. Je (Mario) m’étais préparé une liste pour la route à suivre, liste des bouées, des feux et alignements possibles en plus des caps à suivre. J’ai trois segments à faire en partant de la voie maritime pour se rendre devant Pointe-Claire, notre mouillage pour la nuit. Les bouées de la voie maritime étaient faciles à voir, mais les autres n’étaient pas évidentes. Nous naviguions lentement pour essayer de les voir. L’éclairage de Montréal nous aidait un peu à voir les bouées non-éclairées, mais quand nous avons changé de direction, après le premier segment, c’était noir. J’ai (Line) dû aller à l’avant et essayer, avec la lampe de poche, d’en trouver une en particulier qui marquait le début de l’élargissement tout de suite après un haut-fond. C’était sinistre, sombre et le vent commençait à se lever. Tout le long du trajet sur le lac St-Louis, il y avait des éclairs au loin. Nous avons fini par mettre l’ancre à 1h50, face à Pointe Claire. À 2h50, je me suis fait réveillée par un "Bang". J’ai réveillé Mario, lui demandant c’était quoi ce bruit, il n’avait rien entendu. Je croyais qu’on était allés cogner sur une roche. C’était la porte du puit d’ancre qui s’était refermée. Mario est sorti vérifier si tout était correct et a envoyé tout le cordage sur l’ancre. Il ventait très très fort et les vagues ont commencé à lever. Il est resté éveillé jusqu’à 3h30, jusqu’à ce que le vent ait diminué et qu’il soit certain que l’ancre tenait bien. Nous nous sommes faits pas mal brasser, l’étrave levait et tombait sec sur l’eau. Nous étions tellement fatigués que ça ne nous a pas empêchés de dormir. Line : J’ai trouvé la navigation de nuit sur le lac St-Louis assez stressante. Je n’ai pas trop aimé l’expérience. Mario : La première partie était affectée par le courant des rapides qui a tendance à ajouter une dérive. À l’aide du profondimètre, compas et les amers sur deux bouées illuminées ainsi qu’un alignement, nous avons finalement passé à travers. La deuxième partie en direction du canal Lachine et du St-Lawrence Yatch Club était un peu plus difficile. Moins de courant (de travers) mais une seule bouée au loin et notre bouée de biffurcation en arrière. Les autres bouées sont là, mais seulement visibles de jour! Line, sur l’étrave, a la tâche de les repérer et en voit qu’une seule à babord, les autres? Probablement qu’on passait assez loin qu’elles n’étaitent pas visibles. La troisième partie, nous menait du St-Laurence Yatch Club aux
environs de Pointe-Claire. Comme amer, une première bouée
rouge sur l’arrière et une bouée verte à environ
2 mn devant. Cette dernière était souvent imperceptible
à cause des vagues qui commençaient à être soulevées.
Notre but était de repérer la bouée AD20 près
de Pointe Claire (non illuminée), nous y sommes arrivés.
Donc à partir de ce point, nous pouvions tirer à tribord
dans une zone suffisante d’eau et s’ancrer pour ce qui restait de la nuit.
Ouf! Enfin fixés…
DIMANCHE, 25juillet : Pointe-Claire —CNDM
Nous nous sommes réveillés vers 8h20, courte nuit!.
Après un déjeuner aux crêpes et deux cafés,
nous devons commencer à se préparer pour le départ.
Il pleut et il y a un bon vent qui semble être d’une direction
acceptable (S-SO). Pendant que Line prépare l’intérieur,
je prépare l’extérieur. La planche de quai pour les
écluses, les défenses, les voiles et lavage du cockpit.
Nous laissons le mouillage vers 10h40 et remontons vers l’île
Dowker au prêt avec, à l’occasion, un changement de bord,
et oui le vent a encore changé de direction. Une fois aux
abords de l’île,je baisse les voiles pour faire le chenal jusqu’à
l’écluse au moteur. Nous passsons l’écluse vers 12h15,
à la sortie,un bateau à moteur de 35 pieds (que nous
ne nommerons pas) nous passe à environ 15 pieds à l’arrière
et à plein gaz, soulevant une déferlante monstrueuse.
La proximité des autres embarcations m’empêche de couper sa
vague derrrière lui. De l’autre côté, c’est la limite
du chenal et il y a les bouées trop près. J’ai
positionné le bateau pour recevoir sa vague sur l’arrière.
Quelle vague! Et quel manque de respect de ce type. Nous nous
sommes faits projeter, hors de contrôle, vers l’avant, attrapant
tout ce qu’on pouvait pour se tenir. Les autres embarcations, qui ont suivi,
ont toutes été témoins de la scène. Ils
nous regardaient d’un air désolé et avaient l’air dépassé
par l’attitude de ce marin d’eau douce. Passés le pont de l’île
aux Tourtes, nous avons remis les voiles pour se rendre au CNDM, le vent
était léger et de direction variable. À 1.5
mn du CNDM, le vent diminue encore et cette fois, on met le moteur.
Home Sweet Home!
Nous avons aimé notre voyage malgré la température qui n’était pas toujours chaude et les petits incidents que nous avons connus. Durant le trajet du retour, nous nous disions que retourner sur le fleuve, ce serait avec un bateau un peu plus grand et bien équipé; radar, dodger, auto-pilote, moteur inboard… Mais les petis incidents sont vite oubliés, et nous serions prêts à y retourner avec notre voilier tel qu’il est. |