MONT-ROYAL |
Dernière révision: Janvier 2004
Quartier "hip" formé d'un regroupement d'anciens villages ouvriers au nord des anciennes limites de la ville de Montréal, le Plateau Mont-Royal s'est développé à partir des années 1840 avec ses carrières de pierres grises et ses tanneries. Ces quatre villages étaient Coteau Saint-Louis (1846-1893), Saint-Jean-Baptiste (subdivision du Coteau Saint-Louis (1861-1884), Saint-Louis-du-Mile-End (1878-1886) et De Lorimier (1895-1909). Les "carriéreux" de Coteau Saint-Louis étaient surnommés les "Pieds noirs", parce que dit-on, ils aimaient marcher pieds nus après leur journée de travail. Les nombreux tanneurs de Saint-Louis-du-Mile-End, quand à eux, étaient appelés les "Nombrils jaunes".
Au tournant du siècle, on y construisit des maisons en rangée pour y loger les nombreux immigrants d'Europe et les familles de Canadiens-français venus de la campagne pour travailler en ville. Les escaliers extérieurs et les balcons des duplexs et triplexs donnaient à chaque locataire son "pignon sur rue". Après la Deuxième guerre mondiale, les Portugais et les Grecs se sont joint à la population du Plateau et ajoutèrent leurs couleurs chaudes aux balcons et corniches des maisons.
Le Plateau est aussi l'univers de l'auteur et dramaturge montréalais Michel Tremblay, le monde d'Albertine, de Thérèse et Pierrette, de la Grosse femme d'à côté, d'Édouard et de la Duchesse de Langeais. Les pièces et les romans de Michel Tremblay furent traduites dans plus de 22 langues différentes dont le yiddish, le créole, le néerlandais, le lithuanien, l'indien et le japonais. 35% de la production artistique montréalaise est créée dans le Plateau Mont-Royal. Des innombrables romans francophones publiés au Canada, beaucoup ont pour cadre le Plateau Mont-Royal.
La vocation du quartier est à la fois commerciale (avenue du Mont-Royal, rue Saint-Denis et boulevard Saint-Laurent) et résidentielle (rues transversales, axes sud-nord). La population du Plateau s'élève à près de 90 000 habitants. À l'est, ils sont francophones à 85% (45% dans l'ouest); 90% de la population a suivi des cours universitaires; 45% des gens vivent seuls. Le tier des habitants du Plateau gagnent moins de 15 000$ par année. Le secteur comporte aussi de beaux et grands espaces verts. On peut le parcourir facilement à vélo en empruntant les pistes du réseau cyclable montréalais.
Le informations suivantes sont regroupées sous deux pôles d'attractions que voici:
Les environs du square
Saint-Louis
Square St-Louis, ITHQ, Rue Saint-Denis, Rue
Prince-Arthur, Mile-End, Boulevard St-Laurent, Avenue des
Pins, Rue Duluth et Parc Jeanne-Mance.
Les environs de l'avenue du
Mont-Royal
Avenue du Mont-Royal, Maison de la Culture,
Monastère des Pères du
Très-St-Sacrement, Maison de Camilien Houde, Rue
Marie-Anne, Bain Lévesque, Piste cyclable,
Coopérative d'habitation Le Plateau, Rue Garnier,
Parc La Fontaine, Rue St-Denis, Église
St-Jean-Baptiste, Ancien Pensionnat, Ancien hospice
Auclair.
Les environs du parc Laurier
Parc Laurier, Boulevard St-Joseph, Église
St-Stanislas-de-Kotska, École des Sts-Anges, Rue
Fabre, Ruelle, Église
St-Enfant-Jésus-du-Mile-End, Ancien hôtel de
ville de St-Louis-du-Mile-End.
LES ENVIRONS DU SQUARE SAINT-LOUIS
(MÉTRO SHERBROOKE)
Autrefois lieu de résidence des notables francophones, on trouve encore aujourd'hui dans ce secteur de belles maisons victoriennes aux balcons de bois finement ouvragés. Le square Saint-Louis fut aménagé en 1876 sur le site d'un ancien réservoir d'eau à ciel ouvert qui fut fonctionnel jusqu'en 1856, lorsqu'on créa le réservoir McTavish sur les flancs du mont Royal.
Le square voisine les résidences de plusieurs poètes et artistes québécois depuis plusieurs générations dont celle d'Émile Nelligan, poète québécois du tournant du siècle, né d'un père anglophone et d'une mère francophone. Il fut interné en institution psychiatrique à l'âge de 20 ans. On raconte que le poète troublait la tranquillité des lieux la nuit en dansant autour de la fontaine du Carré Saint-Louis. Son oeuvre la plus connue est sans aucun doute "Le Vaisseau d'or" ("Ah! Comme la neige a neigé...") et toute sa poésie fut écrite avant l'âge de 20 ans. Une plaque est visible sur la façade du 3688, avenue Laval. Au 3492, avenue Laval, l'Union des écrivains occupe l'ancienne résidence du défunt cinéaste Claude Jutra ("Mon oncle Antoine"). La regrettée auteure-compositeure-interprète Pauline Julien, le romancier Yves Navarre, le compositeur et musicien André Gagnon, le cinéaste Gilles Carle et l'auteur et dramaturge Michel Tremblay ont vécu ou vivent toujours dans ce voisinage.
Sur la rue Saint-Denis, en face du Square Saint-Louis:
ITHQ:
L'édifice de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, qualifié de "bunker" par les Montréalais, est un collège gouvernemental dispensant des cours en hôtellerie, en service de bar, en guidage et en techniques du tourisme. L'édifice au revêtement d'aluminium s'était mérité le prix "Citron" de la Société d'architecture en 1973. Des travaux de rénovations y sont effectués en 2003-2004.
Plus au nord, au 3725, rue St-Denis:
Ancien Institut des sourdes-muettes:
Édifice construit en pierre, entre 1882 et 1900 (arcitecte: Père Joseph Michaud, clerc de St-Viateur), pour loger l'Institut des sourdes-muettes des Soeurs de la Providence, fondée par Mère Émilie Gamelin en 1864. Le bâtiment loge aujourd'hui la Régie régionale des services sociaux du Montréal métropolitain ainsi que quelques autres organismes sociaux et communautaires.
Rue Cherrier:
Avec le square Saint-Louis, cette rue fut autrefois le coeur du quartier bourgeois canadien-français. Au no 840, L'Agora de la danse abrite aujourd'hui plusieurs compagnies de danse dans ce qui était autrefois la Palestre nationale, centre sportif et lieu de rassemblements populaires durant les années trente. L'édifice en brique rouge date de 1919.
Rue Saint-Denis:
Probablement baptisée en l'honneur de Denis-Benjamin Viger, premier président de la Société Saint-Jean-Baptiste, la rue Saint-Denis a vu se transformer plusieurs de ses maisons bourgeoises en cafés, bars ou boutiques. Au sud de la rue Sherbrooke, au coeur du quartier latin, la clientèle est composée en majeure partie d'étudiants et de jeunes travailleurs, de touristes et de banlieusards. Au nord de Sherbrooke, on observe le phénomène de gentrification du Plateau en visitant les boutiques, les cafés-terrasses et les restaurants branchés. En levant les yeux, on peut admirer les nombreux balcons en bois ouvragé et les belles corniches des immeubles.
Rue piétonnière entre le square Saint-Louis et le boul. Saint-Laurent:
Rue Prince-Arthur:
Le prince Arthur était le troisième fils de la reine Victoria et le neuvième gouverneur général du Canada, de 1911 à 1916. Cette rue piétonnière est très animée en été: Amuseurs publics et musiciens, bars, restaurants grecs, portugais et italiens avec terrasses. Les clients peuvent apporter leur vin dans certains établissements.
Le Mile-End:
Ce secteur du Plateau fut autrefois le village de St-Louis-du-Mile-End de 1878 à 1886. Le Mile-End (appelé ainsi parce que le secteur se trouve à la fin d'un mille le séparant des anciennes limites de la ville de Montréal) fut témoin de plusieurs vagues d'immigration. Les immigrants d'Europe de l'Est y tenaient, de part et d'autre du boulevard Saint-Laurent, des boutiques et des ateliers de confection de vêtements.
Les Juifs de Montréal:
Ils forment une communauté d'environ 100 000 personnes à Montréal et habitent aujourd'hui les secteurs du Mile-End, Snowdon, Côte-des-Neiges et Côte-Sant-Luc, les villes d'Outremont, Hamstead, Ville Saint-Laurent et Laval (Chomedey). D'abord aristocrates et originaires de Grande-Bretagne, les premiers Juifs de Montréal virent arriver les vagues d'immigration d'Ashkénazes, pauvres et parlant le yiddish de l'Europe de l'Est et du Nord. Ces derniers fuyaient l'antisémitisme de Russie et d'Europe. La plus grande vague d'immigration juive à Montréal eut lieu entre les deux Grandes guerres. Durant la Deuxième Guerre mondiale, le Canada refusait l'accès à de nombreux réfugiés juifs d'Allemagne. Après la guerre, d'autres immigrants sépharades sont venus d'Irak, d'Égypte et du Maroc, souffrant toujours de l'antisémitisme dans ces pays. Les Juifs sépharades sont francophones et forment aujourd'hui près du quart de la communauté juive de la ville.
Les Grecs de Montréal:
Ils sont environ 54 000 à Montréal et ils habitent maintenant plus au nord, dans les secteurs du Mile-End et de Parc Extension. Certains d'entre eux opèrent toujours des restaurants sur la rue Prince-Arthur et l'avenue du Parc. La principale vague d'immigration en provenance de la Grèce eut lieu dans les années cinquante à Montréal.
Les Portugais de Montréal:
La communauté compte environ 37 000 membres à Montréal. Les immigrants portugais sont arrivés en grand nombre après la Deuxième Guerre mondiale, lorsqu'il devint plus difficile d'immigrer au Brésil, ancienne colonie portugaise. Jusqu'au début des années soixante, des agriculteurs des Açores tentèrent leur chance sur des fermes canadiennes dans le cadre d'un programme agricole mais ceux-ci durent affronter des conditions tellement différentes de chez eux qu'ils abandonnèrent l'agriculture pour s'établir dans des villes comme Montréal et Toronto. À Montréal, on les côtoie toujours dans les rues du Plateau, au nord de Prince-Arthur.
Les Espagnols de Montréal:
Montréal compte aujourd'hui près de 30 000 habitants d'origine espagnole. Plusieurs d'entre eux se sont installés aux alentours des rues Saint-Dominique et Rachel, tout près des Portugais. C'est dans les années soixante qu'ils sont arrivés ici en plus grand nombre, fuyant le chômage en Espagne. C'est la fin du régime de Franco, en 1977, qui a stoppé l'immigration espagnole.
À ce niveau, le boulevard Saint-Laurent (aussi appelé la "Main") adopte un caractère très européen. Située au centre de la ville, la "Main" a pendant longtemps divisé les francophones, vivant à l'est, des anglophones vivant à l'ouest. Considérée aujourd'hui comme une artère branchée, le boulevard Sant-Laurent conserve dependant son caractère multiethnique. De vieilles charcuteries juives, des restaurants "delicatessen" où on peut savourer les fameux sandwichs "smoked meat" ainsi que des rôtisseries portugaises côtoient aujourd'hui les cafés, restos et bars les plus branchés de Montréal.
Au 2111, boul St-Laurent, le Musée Juste pour rire présente, dans l'ancienne brasserie Ekers, une exposition sur le thème de l'humour. Le bâtiment abrite aussi un cabaret où sont parfois tournés des émissions de télévision. Au no 2000, l'édifice Grothé abritait autrefois l'usine de cigares Grothé. Ce bâtiment fut construit en brique rouge en 1906 et fut recyclé en logements. La rue Saint-Laurent est aussi le site du Festival international du cinéma et des nouveaux médias, chaque année au mois d'octobre, ainsi que de superbes ventes-trottoirs.
Un (1) quadrilatère au nord de la la rue Prince-Arthur:
Avenue des Pins:
Au 310 de l'avenue des Pins Est, un manège militaire ressemblant à un château médiéval abrite la salle d'exercices du 65e régiment des Fusiliers Mont-Royal, connu pour la bataille de Vimy, lors de la Première Guerre mondiale; au numéro 201, le Musée des Hospitalières présente des collections de meubles et de tableaux relatant l'histoire de Montréal, celle des soeurs Hospitalières de Saint-Joseph et de l'hôpital Hôtel-Dieu; au numéro 100, le Théâtre de Quat'Sous loge dans ce qui était autrefois la synagogue Nusach Ho'aori. On raconte que le fantôme d'un rabbin hante toujours les lieux.
Trois (3) quadrilatères au nord de la la rue Prince-Arthur:
Rue Duluth:
Cette rue en pavés, bordée de restaurants et de boutiques diverses, fut baptisée ainsi en l'honneur de Daniel Greysolon, sieur du Lhut (1639-1710), explorateur et coureur des bois qui se rendit jusqu'aux confins du Minnesota (ville de Duluth). La rue Duluth relie le parc La Fontaine au parc Jeanne-Mance et au mont Royal.
À l'extrémité ouest de la rue Duluth:
Parc Jeanne-Mance:
Anciennement appelé Fletcher's Field, le parc Jeanne-Mance offre aujourd'hui des terrains de jeux pour le soccer, le tennis et le baseball. Au pied du mont Royal, on peut voir le plus grand monument public de la ville (31 mètres de hauteur), dédié à Georges-Étienne Cartier (1814-1913), un des pères de la Confédération canadienne. Le monument fut érigé en 1919 et conçu par George William Hill.
LES ENVIRONS DE L'AVENUE DU MONT-ROYAL
(MÉTRO MONT-ROYAL)
Place Gérald-Godin:
Cette place publique entourant la station de métro fut entièrement réaménagée en 1999 et baptisée en l'honneur du regretté Gérald Godin, journaliste, poète, écrivain et député du comté de Mercier à l'Assemblée nationale du Québec. Un de ses poèmes intitulé "Tango de Montréal" (Sarzènes, 1983) apparaît sur un mur de briques, au sud de la place. On y trouve un petit marché de fruits et de légumes en été, de spins de Noël durant la période des Fêtes et de produis de l'érable au printemps.
Ancien Chemin du Mile-End servant de frontière entre les villages de Coteau Saint-Louis (au nord) et Saint-Jean-Baptiste (au sud). À partir de 1860, on y voyait les "p'tits chars" tirés par deux chevaux, sur rails en été et sur patins en hiver (avec de la paille au plancher pour garder les pieds au chaud). Vers 1892, le tramway électrique (ligne #52) y fit son apparition.
Vers 1910, l'avenue est pavée, des trottoirs et des lampadaires y sont ajoutés. Plusieurs commerces et banques s'y installent si bien qu'en 1914, aucun terrain vacant ne subsiste entre St-Denis et Papineau. C'est vers 1920 que les magasins à rayons (comme Woolworth et Métropolitain) ouvrirent leur porte entre Garnier et Papineau. En 1941, l'avenue du Mont-Royal est comparée à la rue Ste-Catherine.
En 1959, d'importants travaux dans les conduits de gaz naturel occasionnent une fermeture prolongée de la rue et plusieurs commercants désertent le secteur. Jusqu'aux années 1970, on observera une stagnation commerciale sur l'avenue. De plus en plus, les gens déménagent en banlieue et magasinent dans les centres d'achat.
Depuis les années 1980, la population du Plateau change, devient de plus en plus jeune et plus scolarisée. Beaucoup de rénovations seront faites dans les commerces de l'avenue tout au long des années 1990 dans le cadre du programme Opération Commerce. L'avenue est aujourd'hui bordée d'une multitude de restaurants, de pâtisseries et boulangeries, de boutiques, et de friperies. Il subsiste encore quelques magasins d'aubaines, la Binerie Mont-Royal, un "Delicatessen", les chiens-chauds et la rôtisserie Chez Ty-Coq. Ces vieux commerces côtoient maintenant les tables branchées du Café So, du Stromboli, du Café El Dorado et de L'Avenue. À voir aussi: les ventes-trottoirs en août.
Deux (2) rues au nord de Mont-Royal:
Rue Gilford:
L'axe diagonal de la rue Gilford, contrevenant au plan en quadrilatère de la ville, nous indique qu'il s'agissait autrefois du sentier des "carriéreux", reliant le village de St-Jean-Baptiste aux carrières Dubuc et Limoges (actuel parc Laurier). À l'angle de la rue de Grand-Pré, on voit de belles maisons villageoises, datant de 1895, avec de grandes galeries en façade répondant aux besoins des résidents de l'époque, originaires de la campagne. Près de l'angle de la rue St-Denis, une murale célèbre le 50e anniversaire du Théâtre du Rideau Vert. "Gilford" serait une retranscription erronée de "Guibord". Joseph Guibord fut imprimeur et membre de l'Institut canadien, organisme considéré comme très libéral autrefois. Il fut excommunié par Monseigneur Ignace Bourget.
À l'angle des rues Bienville et Berri:
Parc Albert Saint-Martin:
Petit terrain de jeux pour les enfants, baptisé en l'honneur d'un militant syndical, Albert Saint-Martin. Au sud du parc, on peut voir une murale un peu défraîchie intitulée "Les murs nous parlent", éxécutée en 1978 par Annie Beaugrand-Champagne. À l'est du parc, sur la rue Pontiac, on aperçoit un alignement de trois petites maisons comme celles construites en bois par les tanneurs et les "carriéreux", malgré l'interdiction de la Ville depuis l'incendie de 1852.
En face de la station de métro Mont-Royal:
Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal:
La bibliothèque et la Maison de la Culture du Plateau Mont-Royal ouvrirent leurs portes en 1983 dans l'ancien Pensionnat Saint-Basile. L'édifice fut construit en 1896 (architectes: Resther, père et fils) pour loger les Soeurs enseignantes de Sainte-Croix. Aujourd'hui, le bâtiment abrite aussi trois étages de logements pour les personnes du troisième âge.
À l'est de la station de métro Mont-Royal, entre les rues Berri et St-Hubert:
Monastère des Pères du Très-Saint-Sacrement:
Premier monument d'adoration du Très-Saint-Sacrement en Amérique du Nord, le sanctuaire, de style Second-Empire, fut inauguré en 1890 (architecte: Resther). Le bâtiment fut agrandi en 1928 et fut classé monument historique par le Ministère des Affaires culruelles en 1979. On le restaura après un incendie qui eut lieu en 1984. Une vingtaine de pères et de frères résidents logent toujours dans le monastère de la rue Saint-Hubert qui abrite aussi, depuis 1999, plusieurs organismes communautaires du quartier. Le sanctuaire de l'avenue du Mont-Royal est ouvert tous les jours de 7h à 20h45.
Rue Saint-Hubert et Maison de Camilien Houde:
Plus au sud, les rues Saint-Denis, Berri et Saint-Hubert formaient, en 1880, la "Côte-à-Baron", où vivait la bourgeoisie canadienne-française du temps. La rue Saint-Hubert, au sud de l'avenue du Mont-Royal, présente des maisons contigües construites à l'unité, selon des plans individuels. Au 4455 de la rue St-Hubert, une maison en pierre grise fut jadis la résidence de Camilien Houde (1889-1958), député conservateur à l'Assemblée législative du Québec puis quatre fois maire de Montréal de 1928 à 1954. Il fut incarcéré pendant quatre ans à cause de son opposition déclarée à la conscription lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Un (1) quadrilatère au sud de l'avenue du Mont-Royal:
En 1834, le notaire J.-M. Cadieux fit lotir sa terre pour y ouvrir huit rues baptisées des noms des membres de sa famille dont sa belle-soeur, Marie-Anne Roy. L'édifice situé au 1124 de la rue Marie-Anne Est abritait autrefois les bureaux du regretté quotidien Montréal-Matin.
Sur la rue Marie-Anne, à l'angle de la rue Boyer:
Bain Lévesque:
Au 19e siècle, les premiers villageois devaient s'approvisionner en eau dans le ruisseau qui coulait autrefois sur le site de l'ancienne ferme Logan, à l'endroit où se trouvent aujourd'hui les étangs du parc La Fontaine. Au début du 20e siècle, 500 000 Montréalais n'avaient pas l'eau courante dans leur logement. La Ville fit construire des bains publics qu'elle baptisa des noms des conseillers municipaux du temps. Le vieux bain Lévesque fut restauré mais le bâtiment qui l'abritait fut démoli et reconstruit à neuf en 1999.
À l'angle des rues Marie-Anne et Brébeuf:
Piste cyclable:
La Ville de Montréal possède et entretient un réseau de 140 km de pistes et de voies cyclables. 52% de la population du Plateau ne possède pas de voiture et 30% de ses déplacements se font à bicyclette. Au coin des rues Brébeuf et Rachel, la Maison des cyclistes vend et distribue des guides, des brochures et des plans, et abrite le Café Bicycletta.
À l'angle des rues Marie-Anne et Lanaudière:
Coopérative d'habitation Le Plateau:
Ancienne école Marie-Immaculée, plus que centenaire, convertie en logements sociaux. Il s'agit d'une des premières coopératives d'habitation (31 logements) à Montréal.
Un (1) quadrilatère plus à l'est:
Comme la rue Fabre et la rue De Lanaudière, cette rue est bordée de très beaux exemples d'architecture vernaculaire. Des maisons en rangées en pierre calcaire grise et en brique, des façades ornées de balcons, de corniches et d'escaliers extérieurs en fer forgé et en bois ouvragé. Les duplexs et les triplexs sont séparés de murs coupe-feu . Les toitures sont en forme de cuvette, permettant une meilleure isolation par l'accumulation de neige en hiver et une meilleure évacuation de l'eau par un drain central. Chaque logement comporte de 3 à 7 pièces, disposées de part et d'autre d'un couloir, et possède son entrée privée. En été, les résidents du secteur adoptent les arbres de leur rue, qu'ils entretiennent et entourent de fleurs distribuées par l'Éco-Quartier.
Un (1) quadrilatère plus au sud, le long de la rue Rachel:
Troisième plus grand parc de la ville (40 hectares), le parc fut d'abord la ferme Monarque, en 1825, puis la ferme Logan. Le terrain fut acquis en 1845 par le gouvernement anglais pour servir aux manoeuvres militaires des troupes britanniques. En 1870, le terrain fut transféré au gouvernement du Dominion du Canada qui le loua à la Ville de Montréal. L'ancienne ferme Logan devient un parc en 1888. Un premier érable y est planté en 1891; il provient du mont Royal. Le parc a été dessiné par un jardinier français, Louis-Francois Cholet. Les étang furent créés sur le parcours d'un ancien ruisseau et sur un terrain marécageux en 1896 et en 1900. Aujourd'hui, l'étang du sud est transformé en patinoire durant la saison hivernale (vestiaire et musique). La fontaine (illuminée les soirs d'été) fut installée en 1929 pour célébrer le jubilé de Thomas Edison, inventeur de la lampe incandescante. L'été, le Théâtre de Verdure présente des spectacles en plein air gratuits.
Au sud du parc La Fontaine, en face de la Bibliothèque centrale, visible de la rue Sherbrooke:
Statue de Louis-Hippolyte La Fontaine:
Monument érigé en 1930 et conçu par Henri Hébert. La statue de bronze représente Louis-Hippolyte La Fontaine, Premier ministre du Canada-Uni de 1848 à 1851. Il fut un ardent défenseur de la démocratie parlementaire (gouvernement responsable) et de la langue française au Parlement. Il créa le parti Réformiste (aujourd'hui le parti Conservateur).
Plus à l'est dans le parc La Fontaine:
Place Charles-de-Gaulle:
Au centre de cette place aménagée en bordure du parc La Fontaine, l'obélisque de 17 mètres est en granit bleu de Vire, extrait des carrières de Saint-Michel-de-Montjoie, en Normandie.Il fut offert par la ville de Paris en 1992 pour célébrer le 350e anniversaire de la ville de Montréal. L'artiste s'appelle Olivier Debré.
Environ au milieu du parc, le long de l'avenue Calixa-Lavallée:
École Le Plateau:
École primaire construite en 1930 dans le style Art-Déco (architectes: Perreault et Gadbois). Son auditorium a accueilli l'Orchestre symphonique de Montréal à ses débuts.
Au nord du parc, à l'ouest de l'avenue Calixa-Lavallée:
Statue de Félix Leclerc:
Oeuvre de bronze de Roger Langevin, réalisée en 1989 et intitulée "Debout". Félix Leclerc (1914-1988) fut compositeur-interprète, poète, romancier, dramaturge et comédien. Il s'est beaucoup inspiré des thèmes de l'amour de la nature, du terroir et de l'homme. Il fut très populaire en France dès le début des années cinquante.
Au nord du parc, près de l'angle de la rue Rachel et de l'avenue du Parc La Fontaine:
Monument à Dollard-des-Ormeaux:
Oeuvre d'Alfred Laliberté (1920) commémorant ce jeune officier français qui fut tué lors de la bataille du Long-Sault le 21 mai 1660, à l'âge de 25 ans. Dollard remonta la rivière des Outaouais avec 16 compagnons français et une quarantaine d'Amérindiens pour résister à une attaque des Iroquois, vingt fois plus nombreux. La fête de Dollard est un congé férié au Québec (troisième lundi du mois de mai), le jour de la fête de la Reine.
Rue Rachel:
Artère nommée ainsi en l'honneur de la fille du notaire J.-M. Cadieux. L'époux de Rachel, l'avocat Jean-Baptiste Chamilly de Lorimier, fut un membre des Fils de la Liberté (Rébellion de 1837). La rue Rachel mène au parc Jeanne-Mance et au mont Royal.
Sur la rue Rachel, à l'ouest de la rue Saint-Denis:
Église Saint-Jean-Baptiste:
Église de style néo-classique construite sur le site de l'ancienne ferme Comte en 1875. Elle brûla à deux reprises, en 1898 et en 1911. Sa forme actuelle date de 1912 (architecte: Émile Vanier). Son intérieur vaut la peine d'être vu et comporte quelques éléments néo-baroques tels que le demi-baldaquin de marbre rose et de bois doré dans le choeur et l'orgue Casavant du jubé, un des plus puissants de la ville. Les cloches Paccard furent importées de France en 1909.Des concerts y sont donnés. L'église peut accomoder jusqu'à 3 000 personnes. Celle-ci, avec le Pensionnat Marie-Rose et l'Hospice Auclair, fait partie d'un complexe patrimonial qui fut le coeur de l'ancien village de St-Jean-Baptiste.
En face de l'église:
Ancien pensionnat Marie-Rose:
Édifice de style Second-Empire construit en 1876 pour loger la maison-mère des Soeurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie. Ce pensionnat se consacrait à l'enseignement aux jeunes filles de la bourgeoisie. Depuis que les soeurs sont parties, des professeurs laïcs se sont regroupés pour créer le Collège Rachel, une école privée mixte, de niveau secondaire.
À l'ouest de l'église:
Ancien hospice Auclair:
Ce bâtiment de béton armé et de pierre, construit en 1894, abritait autrefois les itinérants et les enfants pauvres. L'édifice fut transformé en co-propriétés.
(MÉTRO LAURIER)
Cet espace vert fut occupé par les carrières Dubuc et Limoges pendant plus de cent ans. On y extrayait la pierre calcaire grise de Montréal, avec laquelle on a construit, entre autres, la basilique Notre-Dame et le marché Bonsecours. Des familles de "carriéreux" se sont installées tout autour pour créer, en 1846, le village de Coteau-Saint-Louis. Après la fermeture des carrières à la fin du XIXe siècle, le terrain servit de dépotoir jusqu'à ce que la Ville de Montréal le transforme en parc en 1925. Sir Wilfrid Laurier fut le premier Premier ministre francophone du Canada de 1896 à 1911.
Un (1) quadrilatère au sud du parc Laurier:
Pour attirer des résidences de qualité au début du siècle, on a aménagé ce boulevard en s'inpirant de grandes artères comme le boulevard Raspail à Paris. Plusieurs professionnels canadiens-français s'y sont installés. On y trouve encore aujourd'hui plusieurs cabinets de dentistes, de denturologistes, d'avocats et de notaires. Plusieurs maisons possèdent trois étages, six logements et une entrée intérieure commune. On a rétréci le terre-plein du centre (de 28 pieds à 6 pieds), dans les années soixante, pour ajouter une voie automobile dans chaque direction.
À l'angle du boul. St-Joseph et Garnier:
Église Saint-Stanislas-de-Koska:
Église de style romano-byzantine construite en 1912, à une époque de ferveur religieuse après le congrès eucharistique de 1910. Le clocher et le dôme sont l'oeuvre de ferblantiers-artisans québécois. Dans l'immense presbytère (42 pièces), le clergé réglait la vie sociale des paroissiens.
En face de l'église:
Lieu important des "Chroniques du Plateau Mont-Royal," de Michel Tremblay, l'école des Saints-Anges fut fréquentée par les jeunes filles, dont Thérèse et Pierrette, dans le deuxième tome des Chroniques. L'édifice abrite aujourd'hui une coopérative d'habitation.
Un (1) quadrilatère à l'est:
Rue Fabre:
La rue Fabre est le principal décor de plusieurs romans des Chroniques du Plateau Mont-Royal de Michel Tremblay. L'enfant de la Grosse Femme, la Grosse Femme et son mari, Gabriel, Philippe, Victoire, Albertine, Thérèse et Marcel y ont partagé un logement de 7 pièces, dans un triplex en brique brune, non loin de ruelle La Mennais. Les maisons de la rue Fabre sont de beaux exemples d'architecture vernaculaire.
Ruelle:
Petite rue secondaire donnant accès aux arrière-cours des maisons en rangée. On y livrait le charbon, la glace, le lait, les fruits et légumes, et on y ramassait les ordures ménagères. Il reste encore quelques hangars mais plusieurs d'entre eux furent démolis, à l'aide de subventions municipales, pour prévenir les incendies. La ruelle, c'était aussi le terrain de jeux des enfants et le domaine des "guenillous", qui récupéraient les vieux vêtements pour les revendre. Aujourd'hui, plusieurs ruelles du Plateau se sont embellies et les arrières-cours sont devenues des jardins et des terrasses.
Plus à l'ouest, à l'angle des boulevards Saint-Joseph et Saint-Laurent:
Église Saint-Enfant-Jésus-du-Mile-End:
Église construite en 1857 et agrandie en 1901 dans un style exubérant inspiré du néo-baroque italien (architecte: Joseph Venne). À l'intérieur, dans la chapelle du Sacré-Coeur, on peut admirer des fresques Art-Nouveau d'Ozias Leduc. C'est dans le parc Lahaie, juste en face, que se trouvait le coeur du village de Saint-Louis-du-Mile-End.
Ancien hôtel de ville de Saint-Louis-du-Mile-End:
Édifice de style château construit en 1905 (architecte: Joseph-Émile Vanier) pour loger l'hôtel de ville, les pompiers et la police de l'ex-village de St-Louis-du-Mile-End. Il abrite aujourd'hui le poste de pompiers #30 ainsi qu'un petit musée sur le service des incendies (ouvert le dimanche seulement).
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