Le Mont Kota Kinabalu est le point culminant du sud-est asiatique. Il est situé sur l'île de Bornéo, à Sabah, au nord-est de la Malaisie Orientale. Nous sommes donc 9 à prendre l'avion depuis Johor Bahru, ville frontière entre Singapour et la Malaysie, pour Kota Kinabalu.
Une fois à Kota Kinabalu, on fait quelques provisions et on se met en quête d'un mini-bus suffisament grand pour nous transporter (nous sommes très chargés) et nous emmener à l'entrée du parc. L'aventure commence là, mais on ne le sait pas encore... La route promet d'être assez longue. Les montées sont assez dures. Le mini-bus peine un peu... Le chauffeur passe souvent la première, surtout en pleine côte. Soudain, c'est la tuile, la température du moteur entre dans la zone rouge. Le bus s'arrête! On est en panne. Il reste encore un certain nombre de kilomètres à parcourir. Le chauffeur ne s'inquiète pas. En fait, c'est la routine. Il soulève la banquette avant (il est assi sur le moteur), enroule un chiffon autour de son poignet et ouvre le radiateur. Là, c'est l'explosion, un nuage de vapeur jaillit. Une fois le nuage dissipé, il remet de l'eau dans le radiateur et le tour est joué. On repart mais les plaisanteries ne parviennent pas à dissimuler l'inquiétude de chacun! Arrivera-t-on à une heure raisonnable au parc?
Nous atteignons tant bien que mal l'entrée du parc naturel en début de soirée, à 1558 m d'altitude. Nous prenons possession du chalet, puis direction le restaurant.
On commence par un peu de fois gras et du vin rouge, histoire de se remettre du voyage (nous ne sommes pas venus les mains vides!!!!). S'en suivent quelques plats locaux. Ensuite, on attaque une partie de tarot agrémentée de quelques verres de Vodka histoire de se réchauffer. Pour Anne-So dodo un peu plus tôt parce qu'une vodka même diluée reste très concentrée.
Le lendemain, rencontre avec Julius, notre guide ; mais Julius, où sont donc passées tes dents de devant?? On prend un mini-bus qui nous emmène au départ de la montée. Il est déjà 11h. Le début de l'ascension s'effectue dans la forêt.
En queue de peloton, Jeff fait connaissance avec le guide. Au fur et à mesure que l'on s'élève, le paysage s'éclaircit.
Il fait beau c'est absolument magnifique! Peu à peu, la file s'allonge, chacun monte à son rythme... Jeff parle beaucoup moins et les respirations s'accélèrent. Richard & Alex courent devant.
La montée n'est pas si facile: le changement d'altitude est dur, on s'essouffle rapidement. Louis-Robert crache ses poumons... Une p'tite clop? Et pourtant ce n'est que le début!!! Les pauses sont salutaires mais le redémarrage terrible!
Nous arrivons vers 14 heures au refuge de Laban Rata où nous dévorons notre déjeuner. Après une petite sieste, il nous faut repartir car nous avons réservé à Sayat-Sayat quelques centaines de mètres plus haut...
C'est un des moments les plus durs de la montée. Le passage est l'un des plus fatiguants. La portion comporte des échelles car la pente est assez raide. Ceci n'empêche en rien Richard et Alex de continuer à courir en tête (Mais qu'ont-ils bu? Du Milo!). Des cordes jalonnent les parties les plus difficiles.
En fin d'après-midi, nous arrivons enfin au refuge de Sayat Sayat, petite hutte de taule au beau milieu de la montagne (ça tombe bien, un orage est en train de se déclencher).
Il n'y a que 10 lits, nous sommes donc tous seuls. Julius et les autres guides dorment au refuge en dessous. Matthieu est très satisfait de son exploit physique de la journée (cf photo), Jeff ne parle plus du tout... Chacun y va de son petit commentaire.
L'ambiance est bonne, on va pouvoir se reposer un peu. La nuit tombe très vite.
Pour se donner un peu de baume au coeur, nous sabrons la première bouteille de champagne et mangeons la deuxième boite de fois gras. Les inévitables noddles complètent le repas! Attention petit problème pour ouvrir le gaz!!! Une petite séance photos pour clôturer la journée et nous allons nous coucher.
La nuit est assez dure à passer car:
(a)il fait froid et nous ne sommes plus du tout habitués aux températures inférieures ou égales à 25 degrés...
(b)quelqu'un ronfle mais on ne sait pas qui
(c)il y a le feu dehors... Heureusement que Matthieu et Alex se dévouent pour aller contrôler la situation.
On se lève à 3h du matin afin d'arriver à temps au sommet pour voir le levé de soleil. A la sortie de la hutte, on retrouve les premières personnes qui arrivent de Laban Rata. Ils ont l'air fatigués!!! Il fait froid, le brouillard est épais. On regrette un temps le confort du lit... Pas si simple cette montée, ça glisse par terre et la lampe de poche ne veut pas s'allumer (c'est normal Richard, tu viens de perdre ta pile!) et de toute façon, on n'a que deux mains pour s'aggriper aux cordes.
On atteint enfin le sommet par petits groupes. Une fois encore, chacun monte à son rythme. L'ascension est loin d'être impossible (techniquement) mais demande un certain effort physique. On assiste alors au levé de soleil. Le paysage est extraordinaire! Cela valait le coup de se lever si tôt. On prend quelques photos et on attaque la descente. Nettement plus facile... pour l'instant!
Joyeux anniversaire Richard!
Pas si facile que ça. En fait, les genoux en prennent plein la vue. Au passage, nous découvrons le paysage que nous n'avions pas pu voir lors de la montée dans la nuit...
Reste cinq kilomètres quand la situation dégenère un peu... Les pauses se transforment en pauses "Tiger Beer" et là, ce sont Richard, Ronan, Alex et Jeff "le commandant" qui démarrent au quart de tour et se lancent en courant dans la descente, on ne les reverra pas avant l'arrivée.
Les autres, beaucoup plus raisonnables, repartent plus prudemment. Si nous ne souffrons plus de l'altitude, ce sont les courbatures qui prennent le relais.
A l'arrivée, nous retrouvons la 7ième compagnie qui se repose, Richard fait son yoga, il prend la position du foetus, à rendre un embryon jaloux... 6.0 pour la technique et 5.9 pour l'artistique. Appreciez vous-même ce travail de pro :
Un bus nous ramène jusqu'au chalet d'accueil du parc, et c'est là que l'on nous remet nos très précieux diplômes certifiant, foi de Julius, que nous avons bien tous atteint les 4095,2m du Mont Kota Kinabalu. Bravo M. Albert-Rolichac!
Afin de nous remettre de notre ascension, nous redescendons à Kota Kinabalu, où nous décidons d'aller sur une petite île, Manukan Island, en face de la ville. C'est un petit paradis...
Voici nos bungalows... Pour les atteindre, il nous faut encore monter quelques marches, mais ça en vaut bien la peine!
Voici le point de vue:
Une bonne nuit de sommeil est la bienvenue. Au programme le lendemain: snorkelling...
L'endroit est idéal pour se détendre. Nos genoux commencent déjà à être moins douloureux. Dans l'après-midi, nous reprenons le bateau et nous nous dirigeons vers l'aéroport... C'est la fin d'un week-end fantastique.
Ce récit est dédié à la rotule de Benjamin.