|
Je ne sais pas vraiment quand tout à commencé, mais, quand j'ai pris conscience de cette part de féminité qui m'habitait, j'ai compris qu'il fallait accorder mon corps ou sa représentation physique au fond de mes pensées. J'ai alors commencé à porter des tenues féminines, à parler au féminin et à rechercher les gestes qui s'accorderaient à ma nouvelle apparence. Je le vivais chez moi à l'abri des regards. Je lisais des revues féminines. J'observai les femmes dans la rue, au bureau et dans les magasins. Je me sentais grandir et développer mes sentiments de femme. Tout se passait comme si j'avais toujours été cette jeune fille et que je devenais maintenant une femme.
Porter de fins sous-vetements, enfiler mes bas, refermer la glissière de ma jupe, voir mes formes sous ma blouse, enfiler des chaussures fines à talons, me coiffer, me parfumer et passer des heures dans ma salle de bains à me maquiller. Tout me paraissait si naturel qu'il me serait aussi normal de vivre ma vie au dehors, de me promener, de faire du shopping ou d'aller boire un café.
Une peur certaine m'étreignait quand meme, mais je pris mon courage à deux mains et commencais à sortir. De toutes petites sorties, courte mais très excitante. Allais-je croiser quelqu'un ?
Je prennais de l'assurance et apprenais à marcher le plus élégament possible et, à avoir une gestuelle agréable. J'avais l'impression de faire partie du décor.
C'est le jour ou un homme s'est retourné sur mon passage que j'ai pris conscience de mon pouvoir féminin, que j'éveillai peut-etre des désirs ou simplement que j'évoquai la beauté d'une femme.
Depuis ce jour, plus rien ne fut pareil. J'avais envie d'etre reconnue et de pouvoir m'insérer dans le monde. Le monde de mes désirs et de celui des autres.
Je me promenais de plus en plus souvent en essayant de croiser les passants.
Le jour est arrivé ou l'on m'a parlé. C'était un homme grand d'une cinquantaine d'année. "Madame, pourriez-vous me dire ou se trouve le bar des A...". Mon coeur était pret à rendre l'ame. Je bredouillais une réponse de ma plus petite voix. "Pourriez-vous m'accompagner un bout du chemin ? je ne connais pas le quartier". J'étais bien obligée d'aquiesser, c'était sur mon chemin...
Je marchais a coté de lui. Mes talons claquaient sur le bitume. Il était obliglé de ralentir sa marche à cause de mes petits pas. Il m'offrit son bras pour m'aider. "J'admire toujours les femmes qui savent porter des escarpins à talons, elles sont bien plus belles ainsi" me dit-il. Mon visage devint écarlate et je m'empressait de baisser les yeux.
Le trajet me parut interminable mais au combien agréable. J'aurai fait le tour de la ville si ce n'avait été que ma volonté.
Devant le bar, il me remercia. Puis il me demanda s'il pouvait m'offrir un verre.
J'acceptai et entrai dans le bar devant lui...
|
|