How goudouyou do ?
( ou "Il ne faudrait pas laisser les enfants jouer avec le traitement de texte")
Edito : How goudouyou do ? une étoile est née
Isabelle et moi sommes deux jeunes filles pleines d'idées (pas que ça d'ailleurs, nous sommes intelligentes, gentilles, jolies et modestes, comme toutes les lesbiennes), et nous avons souvent besoin de nous défouler. Alors bon, comme j'ai un traitement de texte et Isabelle beaucoup d'humour, on s'est dit comme ça un soir que bon ce serait carrément top cool tu vois si on faisait un truc genre journal. Il n'y aura sans doute pas de rubrique ou de contenu stable : on s'aligne sur le sommaire de "20 ans", et on a toujours pas compris comment ils fonctionnaient, mais on vous promet d'y mettre de la bonne volonté. Donc voilà, c'est le premier, et peut être le dernier, mais au moins on sera défoulées. Ne nous en tenez pas rigueur, on est jeunes (on arrête pas de nous le répéter !)...
Carole
On a entendu...
(dans la rue, au Bagdam, à la télé... enfin on croit qu'on a entendu)
Y'a des trucs des fois qu'on entend par ci par là, et qui nous font rire, ou sourire, ou pas rire du tout. Alors bon, on les note dans nos petites têtes, et vous les ressort... voilà ce qu'on a récolté cette fois :
· Samedi dernier, vers dix heures (enfin je crois, j'en étais à mon troisième punch donc il devait être dix heures), y'a un MEC (mac ?) qui est rentré (déjà, ça, ça se remarque) et qui s'est ENERVE. Alors bon, on l'a entouré, des filles l'ont fait sortir; et quand tous le monde est retourné aux tables, je suis quasi sure d'avoir entendu : "Non mais c'est pas des hétéros qui vont venir faire la loi chez nous non plus !" Mignon; non ?
· Une phrase récurrente aussi, qui nous fait toujours beaucoup rire c'est le fameux "Aleeeeeeeeeeerte, un mâle... ah non, merde... ah si... heu... Sylviaaaaaane !"
Voilà, c'est tout pour le moment, mais maintenant, promis, on ne quitte plus nos carnets de notes et on se lave les oreilles. Surveillez vos paroles, les "Big Brother" sont dans la place !
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Dans la série "on a écouté, c'est bon mangez-en", essayez-donc Goute mes frites de l'ekselllllllllllente Valérie Lemercier (Disques Vogues), et constatez, comme nous, que cette chanson est délicieusement ambigüe.
Mode (?) : tatouage or not tatouage ?
(ben oui, on lit VRAIMENT "20 ans")
Je ne sais pas vous, mais nous avant de fréquenter le milieu lesbien, on n'avait jamais vu de femmes tatouées. On veux dire en vrai, de près (genre "diiiiiis, je peux toucher ?"). Et ça nous a fait réfléchir C'est vrai que c'est dépassé le tatouage, maintenant (Ben ouais Carole, t'es même pas encore piercée toi ?), mais des trouées, on n'en a pas assez pour en faire une rubrique. Puisque dans "20 ans" y'a une rubrique mode, nous aussi en veut une, na (oui, je sais, on est jeunes).
Quelques exemples de tatoos laissent rêveuse... outre le classique "Gisèle forever" avec le coeur et la flèche, le dragon, et tout et tout, on voit "fleurir" sur de délicates zépaules dénudées (non non, on n'a pas été voir ailleurs...quoique moi j'ai vu des chevilles... si!) des scorpions, des bêtes à cornes, bref, tout le zodiaque, quand ce n'est pas carrément toute une fresque. Moi, je suis verseau, pas de pot (Ah! pas courant pour un verseau... ben oui, pas de pot-verseau, t'es cruche ou quoi ?). C'est assez marrant, comme envie, de se tatouer, et ça pourrait même être le sujet d'un article sérieux et long style "Les tatouages sont éternels", mais là, on n'a pas le temps, et pis de toute façon on s'en tamponne le coquillard avec une patte d'alligator femelle : avec ou sans, on vous aime toutes !
I comme Istérique
Rubrique linguistique
(on a dit linguistique, pas porno !)
Un ami nous a dit, à Isabelle et à moi, que point de vue langage, on se "ghettorisait", tout ça parce qu'il ne comprenait rien à ce qu'on lui disait. Alors bon, quitte à se ghettoriser, on ne voudrait pas le faire seules. Voici donc deux ou trois expressions que nous employons couramment et que nous voudrions vous faire découvrir ou que nous aimerions voir vulgariser au sein (!) de notre communauté.
Hétéro comme un fax
(Claire Bretécher, "Agrippine et les inclus", p6)
Se dit d'une personne purement straight quoi, c'est limpide !
Hétéro comme une ceinture de chez Hermès
(heu... Régis Franc je crois, dans le Elle de ma psy)
Ben pareil que hétéro comme un fax, mais en plus classe (et en plus long !)
Lesbienne comme un paquet de corn-flakes
Cette expression à la particularité de n'être employée que par une personne, bientôt deux (un jour plus ? la balle est dans votre camp), et de soulever une question existentielle : les paquets de corn-flakes sont-ils sexués. Mais ça, c'est une autre histoire...
Il y a baleine sous gravillon
(Isabelle dans le texte)
Se dit d'un truc gros. Par exemple, si une fille, sous prétexte de cours de maths, vous appelle quatre fois par semaine et vous demande de programmer sa fx92 collège, et ben... qu'est ce que vous voulez qu'on vous dise, il y a baleine sous gravillon... De même, si une femme fait trois aller et retour en taxi du Bagdam jusque chez elle pour se laver les dents ou vous inviter au resto, il y a une sérieuse baleine sous un gravillon nain en ce qui concerne sa santé mentale (voir notre prochaine rubrique "avoir un pet au casque").
Beignes de lesbiennes vertes au Bagdam Cafée
(C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'on va fermer not' gueule)
Bon, on vous l'a dit : on est jeunes et on débarque. Notre premier petit coup de gueule sera donc un magnifique enfonçage de porte ouverte : la violence des goudous.
Petit exemple vécu. Un samedi, samedi dernier pour être précise, vers 4h du matin, alors que jusque là tout s'était bien déroulé, nous avons eu la TRES désagréable visite du diable de Tasmanie sous Guronsan. Le temps d'enlever mes lunettes et de descendre du bar, j'ai vu des tables, des chaises et des verres VOLER, et quatre de mes amies prendre des coups en essayant de maîtriser ce que je ne peux pas appeler autrement qu'une folle furieuse. Ce qu'elle voulait ? Ben en tuer une autre, tout bonnement. Elles ont donc dû se mettre à quatre et batailler ferme pendant un quart d'heure pour la faire sortir, que dis-je, LA sortir. Une fois la porte fermée à clé, comme elle ne pouvait plus rentrer, ben elle en a défoncé le bas à coup de latte. Et oui, la planche sur la porte, c'est ça. Encore, là, à la limite, elle était seule à se battre. Les autres fois, il y en avait au moins deux. Et ça arrive beaucoup trop souvent au goût de nos tempéraments de bretonnes pacifiques. Alors on sait que les filles violentes sont minoritaires, et que les autres en ont marre de se faire engueuler à leur place mais bon...
Les filles qui se la jouent "je suis une dure" avec les tatouages, les cat, le perfecto et les chaînes (t'as vu des chaînes toi, Isabelle ? faudra que tu me montres !), passe encore, mais qu'elles se foutent sur la gueule au Bagdam genre "Elle m'a piqué ma meuf cette petaaaaaaaaaaaaasse !" ou "Woah l'aut' hey ! Tu me cherches là !", NON !
Merci. On n'est pas des mecs stupides, essayons de nous en rappeler plus souvent. D'ailleurs, chez les mecs (enfin chez les pédés), ça a l'air de moins castagner que chez nous.
Donc filles violentes, filles qui vous êtes déjà battues au moins une fois, faites quelque chose ! Arrêtez de boire si ça vous énerve, si votre cops en drague une autre, posez vous des questions avant de cogner, et APPRENEZ A PARLER ! Bordel ! Qu'on puisse déconner en paix à la Voûte, ou venir au Bagdam en fin de soirée sans se demander si cette fois, il faudra encore en évacuer une ou deux, et dans quel état on va rentrer. Le Bagdam ne peut pas se permettre d'appeler les flics tous les week-ends, et à la longue ça va devenir dangereux pour ce lieu qui est le notre (et donc que nous devons respecter un minimum). Alors bon, stop la moto, temps mort. Ça va bien les conneries.
Voilà, voilà, les bébés du Bagdam ont fait leur rot, vous pouvez retourner à vos bières.
C comme Chieuse
Mini coup de gueule : rubrique savoir-vivre
(par Carole de Rotschild et Isabelle Desproges)
On ne le répetera jamais assez : nous sommes jeunes et donneuses de leçons. Mais moi y'a un petit truc qui m'agace. Quand vous allez aux toilettes (pour dames !) du Bagdam, et que le rouleau de papier est terminé (ben oui là, on est assez prosaïques mais bon), ce serait bien de :
1. Le signaler
2. FOUTRE LE ROULEAU VIDE A LA POUBELLE SITUEE A VOTRE GAUCHE !
C'est pas compliqué quand même !
Rubrique "putain Isabelle il nous reste une page faut meubler"
(ou "les aléas du journalisme d'investigation indépendant)
Et ben voilà, voilà, on arrive à la dernière page... c'est fou ce que ça passe vite !!
Sans blague on dirait pas comme ça : nous avons remplis trois pages de délires plus ou moins drôles (et plus ou moins délirants quand on y réfléchit) et là plus rien...
En fait non, pas plus rien... disons plus rien d'intéressant... Mais bon, estimez vous heureuses, on aurait pu remplir cette quatrième page avec :
· Gazon béni : grand reportage sur les lesbiennes catholiques
· La rubrique jardinage (par association d'idée évidemment) : tifs et tondeuse, comment réussir soi-même sa coupe para (n'est ce pas Carole ?)
· La rubrique cuisine ou comment apprendre à bien réussir le "what's in my fridge today"
· Isabelle en Espagne ou les carnets de voyage d'un
· Ma dernière séance chez Bernie (Bernie c'est ma psy)
· Butch or not butch : que répondre quand on vous dit "Bonjour Monsieur" ?
· Le Dallas toulousain : "Mais où est passé le CGL ?"
Mais bon, quand on y pense... ce sera peut être le sommaire du prochain numéro, si nous ne nous entre-tuons pas d'ici là ("
Tu sais ce qu'il te dit le semàforo ?" "Elle me cherche la para avec ses biceps de rat anorexique ?" "C'est MON ordinateur, c'est moi qui tape", etc, on vous passe les plus ordurières).
Voilà, voilà, c'est fini. On s'est bien amusées, on ose espérer que vous aussi un peu quand même, et on vous embrasse toutes (certaines plus que d'autres...)
Allez, le mot de la fin... heu... Isabelle ?
"Ben là moi je dis sans hésiter : Qui veut voyager loin vole un boeuf !"
Merci Isabelle !
Allez, salut et... lesbiennes de tous les pays, UNISSEZ VOUS !
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