How goudouyou do ?

( "Le mois d'août a été calme" ou "comment fabriquer l'actualité")

 LE journal lesbien de Toulouse n° 3 - septembre 1996

 

Edito : How Goudouyou do? est toujours vivant !

Et ouais c'est la rentrée : le Bagdam rouvre ses portes et les médias annoncent leur nouvelle grille de rentrée. Si France-Inter a décidé de supprimer l'ekselllllent "Passé les bornes y'a plus de limites" (de l'eksellllllent Gérard Lefort qui écrit aussi dans Têtu, faut-il y voir un rapport de cause à effet ?), nous avons choisi de garder la même équipe parce que après tout ça se passe très bien comme ça et qu'il ne reste plus que trois sièges devant l'ordinateur.

Donc c'est la rentrée (ben oui on est en novembre et alors ? c'est la rentrée des facs...), août a été plutôt plat mais on s'est quand même décarcassées pour vous pondre un numéro digne de vous (c'est pour ça qu'il arrive un peu tard). Alors vous trouverez cette fois dans nos pages une rubrique linguistique plutôt gratinée, un guide de survie, et deux coups de gueule pour le prix d'un, qui vont sans doute nous attirer des ennuis mais après tout, c'est ça le grand journalisme ! Allez zou ! C'est parti !

 

Rubrique linguistique

(ou "Construisons notre propre langage")

Clic-clac

(collectif rédaction-Ikea)

Suite de la rubrique "les filles c'est comme les canapés, c'est convertible", aujourd'hui les filles clic-clac. Une fille clic-clac est une fille hétéro convertie en lesbienne. Une question naturelle qui vous vient à l'esprit est alors : si cette conversion n'est pas temporaire (et comment pourrait-elle l'être ?) quand doit-on cesser d'appeler une hétéro une clic-clac ? Dès qu'elle a quitté votre lit. Parce que vous le savez bien (et ce n'est pas ZB qui dira le contraire), lesbienne un jour, lesbienne toujours.

Belette

(Eclair de génie de l'inénarrable IZa)

Une belette est dans notre jargon une jeune femme charmante qui généralement nous plaît bien. Par extension, ce terme peut s'utiliser comme adjectif ("Wow ! Elle est belette celle-là !"), ou pour juger une foule ("Hmm ! Y'a de la belette ce soir"), ou encore pour signaler qu'il faut mater dans les environs ("belette, belette, belette !"). Exemple : "L'équipe de How Goudouyou do? forme une sacrée bande de belettes !" (Ben tiens, on va se gêner !!! Pis c'est vrai en plus !)

 

Revolucion !

(ou "Cette année, ça va chier")

Quand on fréquente une association de type loi 1901, ne pas avoir sa carte est illégal. Vous ne le saviez peut-être pas mais la Police notre amie, elle, elle le sait. Aussi, pour nous éviter de voir débarquer trop souvent au milieu d'un concert de gentils monsieurs avec de jolis uniformes pour vous demander si vous avez votre carte et éventuellement si vous habitez chez vos parents, le Bagdam a décidé de prendre les devants et de rendre cette carte effectivement obligatoire. Mais comme on ne veut pas vous obliger à prendre la carte d'adhérente habituelle, on en a institué une à 10F l'année, qui ne vous apporte rien (pas de deuxième conso à la Voûte, pas de réduc' aux concerts, pas de sourire de Sylvianne... non je déconne ! Le sourire vous l'aurez si vous êtes sage) sinon que vous êtes, enfin, en règle. Cette carte là au moins est obligatoire. Si vous décidez en cours d'année de passer à la vitesse supérieure et de prendre la "vraie" carte, elle ne vous coûtera plus que 90F... C'est cool la vie, non ?

 

21 bonnes raisons de ne pas se flinguer en cas de largage

(n'appuyez pas tout de suite sur le bouton !)

Il est 23h00, c'est l'automne, il pleut, le Bagdam est fermé, et ELLE vient de quitter votre appartement en emportant sa brosse à dents, le hamster que vous aviez élevé toutes les deux, et tous ces souvenirs qui vont désormais vous hanter... Non ! n'appuyez pas sur le bouton, n'avalez pas cette boîte de Lexomil périmés, et rebouchez-moi cette bouteille de whisky ! Il y a 10 000 raisons de ne pas se suicider, How Goudouyoudo ? vous en propose déjà 21 (oui, on pourrait vous donner les 10 000, mais y'a pas la place) :

- Les suivantes

- Y'a la Voûte la semaine prochaine (voir suivantes...)

- Y'a X-Files à la télé

- Ça fait mal de se flinguer

- Au pieu, c'était pas une flèche, alors bon...

- "de toute façon, comme on est des extraterrestres, ça marchera pas" - ZB avant neuroleptiques.

- "de toute façon, c'est cool la vie" - ZB après neuroleptiques.

- Les neuroleptiques !!! (IZa et Carole)

- Je veux battre Jeanne Calment.

- Il paraît que k.d.lang et Jodie Foster ont cassé, ça en fait deux de libres

- Il reste toujours les mecs

- Finalement, le Lexomil...

- Non, on déconne.

- J'ai prêté le disque de Barbara (au choix "dis quand reviendras-tu ?" "attendez que ma joie revienne", "il pleut sur Nantes")

- Elle reviendra

- Elle reviendra pas

- "Dieu m'a donné la foi" (brûle au fond de moi, etc...). Ophélie ! Sors du placard !

- Ma Môman

- Le chat a bouffé tous mes Lexomil

- How goudou you do ?

- Après tout, c'est quand même moi qui l'ai larguée.

 

Les largueuses-larguées Carole, Hélène et IZa

 

Et si on changeait l'eau du bocal ?

(ou "Stop the hors-sujet NOW !")

 

Etrange phénomène de mutation systématique des débats Bagdamiens : comment, en partant sur un sujet aussi prometteur que "Les lesbiennes dans la littérature policière" on se retrouve toujours à voguer sur des sujets bateau comme l'adoption pour les homos, butch ou talons aiguilles, homos et bi, y a-t-il un ghetto lesbien, doit-on suivre les pédés...

Non seulement ça s'appelle du hors-sujet, ce qui est toujours horripilant quand la question de départ est intéressante (N.d.Carole : Moi j'aurais bien voulu savoir pourquoi que dans les polars lesbiens c'est toujours des nanas qui se font torturer... ), mais en plus ces sujets-là ont déjà fait le tour des "ça se discute" "la marche du siècle" et compagnie... et on ne s'en sort jamais parce que c'est toujours passionnel.

Alors apprenons à coller aux sujets prévus, si vraiment ça nous démange, organisons des débats sur ces thèmes là mais s'il vous plait, changeons l'eau du bocal qui est entre nos deux oreilles, le poisson rouge va finir par s'ennuyer !

 

C comme Chieuse et I comme Poisson rouge

 

Beignes de lesbiennes vertes au Bagdam Cafée

(ou "C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'on va fermer not' gueule")

 

C'est un vaste sujet de polémique au sein de notre "communauté" (mais communauté y a-t-il, c'est encore un vaste sujet. -cf. prochain numéro) : les mecs sont-ils tous à castrer ? Pour nous, à priori, non. On n'est juste pas d'accord sur le pourcentage. Et donc, même s'il y en a entre 80% (Carole) et 20% (IZa) à jeter, c'est pas une raison pour les traiter tous sans exception comme des violeurs.

C'est pour cela que certains comportements courants au sein du Bagdam (il y a beaucoup de seins dans cet article, c'est normal, nous sommes entre femmes) nous choquent.

Par exemple, toutes les dérives des débats organisés au Bagdam, où nous avons entendu maintes fois des phrases telles que "Les mecs faudrait tous les buter" (les envoyer sur Mars, leur couper les couilles, etc, etc.), "Les mecs sont inutiles, ils ne procréent pas", "tous des violeurs", etc. et on vous passe certaines perles d'Ellula Perrin. Parce que s'il est vrai que la quasi-totalité des violeurs sont des mecs, la réciproque est loin d'être vraie. Et ça c'est pas du pipeau, c'est de la logique bête et simple. Et ce qui est énervant et dangereux dans ce genre de propos, c'est que celles qui les tiennent ne se rendent pas compte d'un petit détail... Remplacez "mecs" par "arabes" et vous obtenez un discours de Le Pen... et oui ça fait mal mais c'est vrai...

Non seulement ce sont des propos racistes, mais ils peuvent mener à des situations qui nous mettent en danger (nous : communauté, si communauté il y a...).Parce qu'on commence comme ça, et on peut finir par péter un plomb sur un flic et le traiter de "sac à sperme". Et sans aller jusque là (jusqu'au procès pour outrage à agent...), cette optique est dangereuse pour nous toutes à long terme. Parce que c'est ce genre de phrases, cinglantes, réductrices et péremptoires que les hétéros, et pas seulement eux, retiennent. Si nous passons une heure à essayer d'expliquer calmement que les lesbiennes sont des êtres humains "différents mais comme les autres" et que dans un instant d'énervement nous lâchons "de toute façon les mecs sont tous des violeurs", c'est ça qui sera retenu et nous collera pour un bout de temps une image de folles hystériques et agressives. Les féministes radicales qui sont toujours invitées aux débats télévisés pour représenter la communauté lesbienne (parce qu'elles sont les seules à bien vouloir y aller, soyons justes) devraient aussi penser à ça quand, de fait, elles parlent en notre nom.

Et puis zut, c'est aussi dangereux pour nous ! Parce qu'à force de répéter, pour résumer une certaine réalité en la caricaturant, que tous les mecs sont des brutes et des violeurs, on finit plus ou moins par y croire, par généraliser, et on perd le contact avec la réalité. Cette perte de contact est dangereuse parce qu'elle peut d'une part mener à la paranoïa (dans les cas les plus extrêmes), au ridicule (NON, un chien mâle n'est pas forcément le m al incarné !) et surtout à la perte de ce pour quoi nous luttons : la tolérance, l'Amour et le droit de l'individu, quel qu'il soit, à la différence (et entendons-nous bien, la pédophilie n'est pas une différence !).

Bref, redescendons sur terre, et rendons aux mecs bien ce qui est aux mecs bien (Parce qu'il y en a ! Mon Pôpa il a jamais violé personne et il a jamais tapé ma Môman... et il l'a jamais enfermée dans la cave !... enfin si une fois... nan je déconne !). Parce qu'en plus, si nous voulons combattre tous les connards (et connasses) de cette planète, il vaudrait mieux ne pas se tromper d'ennemis et taper sur de potentiels alliés. Hommes et femmes de bonne volonté, UNISSEZ-VOUS !

 

Les très rationnelles et consensuelles Carole et IZa

(Présidentes du club "les hommes nos amis - paix et amour pour les baleines")

 

On a écouté, c'est bon mangez-en

LA chanteuse de notre année : Phranc, qui se présente elle-même comme étant une "femme ordinaire : blanche, américaine, juive, lesbienne et chanteuse folk". Tout un programme... Elle est quasi inconnue en France comme en Angleterre mais est capable de passer de la ballade la plus Chapmanesque (Surfer girl) à la rage revendicatrice la plus totale (Dresscode), tout ça toute seule avec sa petite guitare. En plus, comme butch, elle est pas mal du tout... On compte essayer de lancer un import groupé.. si ça vous dit on peut vous faire écouter : c'est lesbien et c'est bien.

 

On n'aurait pu faire pire mais on n'a pas dit notre dernier mot !

(ou "Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir vous raconter la prochaine fois")

La rentrée est plutôt dure et une terrible crainte nous étreint : est-ce que nous n'allons pas tomber en panne de sujets tout aussi intéressants que drôles ? Donc nous lançons ici quelques idées en l'air, qu'on espère exploiter... Ajoutez-y donc les vôtres ! Si ça vous démange, glissez donc vos idées dans la boite à idées (qui est faite pour ça aussi, n'est ce pas merveilleux ? - précisez quand même que c'est pour How Goudouyou do?), ptêt' ben qu'on en fera quelque chose...

 

· Techniques d'approche : on va vous apprendre à draguer nous ! ("Bonjour, vous croyez au coup de foudre... ou il faut que je repasse une seconde fois ?")

· Comment réagir quand une de vos amies pète un plomb ?

· Lesbiennes dans la dialectique hégélienne : mythe ou réalité ?

· Comment se débarrasser d'une nana qui vous drague et que vous ben non...

· The rythm of the blues ou les déprimes automnales

· Les obsessions sexuelles de ZB (ou pourquoi ZB adooooore la rue Denfert...)

· "J'ai rencontré des hommes qui n'étaient ni des violeurs ni des brutes" (carnets de voyage d'IZa dans la 23ème lamasserie de l'Everest)

· Ophélie Winter sort-elle oui ou non avec Mallaury Nataf (des révélations exclusives que nous envie Franche-Démence)

 

 Voilà, voilà, c'est fini. La rédaction vous souhaite un bon automne !

 

Allez, salut et... lesbiennes de tous les pays, UNISSEZ-VOUS !

 

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