Le journal du Bagdam Cafée – nº5 - janvier 1999

Oui on sait : ça ne se fait pas de commencer à écrire avant l’éditorial mais :

- on fait ce qu’on veut

Voilà donc les gros points que vous retrouverez tout au long des numéros de HGD

nouvelle génération, qui nous l’espérons vous plaira…

Vol au dessus d’un nid de goudous :

le dossier de HGD, qui parlera de vous et des problèmes qui nous préoccupent…. Cela peut aller de " L’homophobie ce fléau " à " Mais pourquoi tant de lesbiennes jouent au handball ? " La vie, la mort, la coiffure quoi !

La rubrique linguistique :

qui ira sans doute au rythme de nos découvertes, irrégulier, mais qui reviendra toujours… ah souvenirs souvenirs… " clic clac ", " taquiner la belette ", … tous ces idiomes lesbiens méconnus que nous vous fîmes découvrir…

Beignes de lesbiennes vertes au Bagdam Cafée :

le coup de gueule ! ! ! Avouez que ça vous manquait de nous entendre râler contre tout et n’importe quoi ! Non ? Eh bien tant pis : nous sommes de retour et nous râlons comme nous respirons…

Culture :

un bien grand mot pour une rubrique modeste… Des livres, des films, des disques, des sites web, faits par des femmes ou parlant de femmes, de lesbiennes sans doute… De quoi se divertir quoi !

Et bien sûr plein d’autres articles, sérieux ou déconnants, des infos sur les activités du Bagdam : tout ce qu’on pourra trouver pour vous intéresser, vous amuser, vous faire réagir, bref vous montrer qu’on vous aime !

En couverture, une photo anonyme d’Ani DiFranco en concert trouvée à :

Au dos, une photo tirée du magnifique livre de M.G. Soares " Butch/Femme ", à lire absolument…

Le 31 décembre 1998, le local du Bagdam Cafée, 4, rue Delacroix, a fermé. Le propriétaire n’a pas renouvelé le bail… Le Bagdam occupait ce local depuis près de dix ans. Alors bien sûr ça fait tout drôle, tout le monde se demande si le Bagdam va survivre, comment il va survivre… tout le monde sauf l’équipe du Bagdam ! Car, comme il a été si justement dit lors des 3J (les trois dernières soirées du Bagdam dans son local) : " Les murs ne sont pas les piliers " Nous n’avons plus de local ? Qu’à cela ne tienne ! Nous continuerons en Bagdamobile ! !

Alors forcément, puisqu’il n’y a plus de lieu pour afficher nos activités, plus de point d’ancrage en somme, il nous paraissait essentiel de faire reparaître ce journal pour pouvoir continuer à vous informer, à continuer le dialogue que nous avons commencé avec vous il y a dix ans…

How Goudouyou do ? revient donc, avec cette fois une maquette (enfin !), et de nouvelles rubriques dans beaucoup plus de pages. Je vous entends d’ici : " Beaucoup plus de page, tu parles ! Tu enlèves la couverture y’en a pas vraiment plus ! ". Et vous n’avez pas tort : ce que vous êtes en train de lire est en fait une sorte de prototype du HGD nouveau, ce n’est pas encore tout à fait la nouvelle formule… Mais dès que nous aurons bouclé le budget (à propos, si vous voulez participer financièrement…. n’hésitez pas hein !) vous pourrez retrouver tous les deux mois nos dossiers, nos coups de gueules et nos déconnades habituelles. Il sera distribué dans tous les lieux homos qui voudront bien de nous. Soyez vigilantes donc : HGD est revenu mais, vu notre succès passé et à venir, il faudra vous jeter dessus avant que votre voisine ne vous le pique ! !

 Mais trêve de bavardages, passons au contenu… Ce numéro contient certes peu de choses, mais des choses essentielles : ce que vous retrouverez dans les prochains numéros, le Bagdamobile mode d’emploi, et quand même une mini rubrique culture histoire de vous détendre un peu…

Allez, bonne lecture et à bientôt : nous sommes là !

Comme nous vous le disions dans l’édito, Bagdam Cafée n’a plus de local pour le moment, mais ça ne va certainement pas nous empêcher de continuer à vous accueillir, à organiser des activités, à faire la fête ! Voilà donc une double page pour vous livrer le mode d’emploi de ce Bagdamobile qui assurera l’intérim jusqu’à ce que le Bagdam fixe retrouve des murs…

Bien sur, les questions sont nombreuses : comment faire pour être au courant des activités organisées, comment y participer ? et d’abord quelles seront les activités que Bagdam pourra encore organiser ?

Eh bien d’abord il faut savoir qu’un certains nombre de choses ne changeront pas. La Voûte continuera comme si de rien n’était, donc on pourra faire la fête avec Bagdam au moins une fois par mois. Le répondeur fonctionnera toujours lui aussi : la ligne du Bagdam est conservée encore quelques semaine et un disque indiquant le nouveau numéro sera mis en place sur cette ligne lorsque nous en changerons. Le printemps lesbien que la France entière nous envie fêtera ses 4 ans. Le programme continuera à être envoyé aux adhérentes du Bagdam.

Et là bien sur vous nous voyez venir avec nos gros sabots… en effet, nous allons le dire une bonne fois pour toute et après promis on vous lâche :

Outre tous les avantages que vous procure la carte (rien qu’en trois soirées à la Voûte vous l’amortissez…), cela permet aussi de faire vivre le Bagdam en aidant à financer les activités… Et 120F pour l’année, avouez que c’est pas cher ! Fermons la parenthèse.

Pour savoir quelles activités seront organisées, à quelle date et comment y participer, etc., Bagdam va mettre en place dans les prochaines semaines tout un tas de moyen de communication : ce journal, des affichages dans les lieux homos ou sympathisants, un répondeur, un site web, des annonces dans Lesbia… tout ce qu’on pourra pour vous faciliter la tâche ! Mais il vous faudra rester vigilante et nous guetter…

Nous allons donc faire de notre mieux pour vous communiquer le programme du Bagdamobile que nous souhaitons aussi fourni que celui du Bagdam fixe : fêtes, concerts, repas, débats, films, … tout ce que nous trouverons, partout où nous pourrons !

Comme un exemple est souvent beaucoup plus clair qu’une longue explication, voici le programme du mois de janvier.

… nous aussi nous avons besoin de vous…

Pour que le Bagdam continue à exister, pour qu’il vous ressemble, pour que vous vous y sentiez chez vous, nous avons besoin de vous ! (Oui, vous là-bas !).

Nous avons besoin de DJ pour la Voûte pour qu’il continue à y en avoir pour tous les goûts, nous avons besoin de cuisinières pour organiser des repas sympa, nous avons besoin de votre savoir-faire pour le partager, nous avons besoin des musiciennes, des bricoleuses, des journalistes en herbe, des maquettistes, de celles qui pensent ne pas savoir faire grand chose mais qui veulent bien donner un coup de main…

Voilà… c’est difficile d’en dire plus puisque à l’heure actuelle nous continuons à affiner la formule Bagdamobile, mais l’essentiel tient en peu de mots : nous sommes là, nous continuons à organiser des choses pour vous, avec vous. Ne croyez pas que nous sommes parties, nous sommes juste un peu moins visibles par la force des choses, mais nous sommes là, pour vous. Guettez nous et…. lesbiennes de tous les pays, UNISSEZ VOUS ! (ça aussi ça vous manquait, non ?)

Autant vous l’avouer tout de suite : je suis scandalisée qu’Ani DiFranco ne soit pas plus connue en France. Pourquoi ? Eh bien parce qu’elle est brillante ! Tenez, rien que son parcours : à 11 ans elle commence à chanter dans les bars de Buffalo, sa ville natale, à 18 ans elle débarque à New-York, fonde son propre label (Righteous Babe Records) à 19 ans et aujourd'hui, à 28 ans, elle sort son 11ème album

(le douzième de son label en comptant le magnifique " The past didn’t go anywhere ", de Utah Phillips et Ani DiFranco).

Vous me direz " bon c’est bien joli, mais musicalement ça donne quoi ? " Eh bien… vous savez ce que c’est que le folk… Joan Baez, Suzanne Vega, tout ça… Bon ben imaginez que Joan Baez et les Sex Pistol aient eu une fille, avec le même don surnaturel que Sinéad O’Connor pour la musique, et une très grande gueule… et vous aurez une petite idée de ce que peut être la belette.

Ani DiFranco fait du folk-rock souvent teigneux, souvent délicat, avec des arrangements surprenants et une façon unique de massacrer sa guitare sèche. Elle utilise ses mélodies pour faire passer des textes magnifiques (en anglais, certes) de simplicité et de précision : féminisme, rupture, amour, blessures, difficultés amoureuses ou non avec les hommes, avec les femmes, le droit à la différence… beaucoup de thèmes dans lesquels nous nous retrouvons, servis par de l’humour, de la sensibilité et de l’intelligence. Bref je n’ai qu’un conseil : même si elle chante en anglais, même si elle n’est pas forcément facile à trouver chez les disquaires (mais on peut les commander) ALLEZ L’ECOUTER ! ! ! ! ! ! C’est une chanteuse majeure.

Carole, groupie

" Je ne suis pas une héroïne

Ok, nous n’avons pas encore vu ce film, juste la bande annonce. Ok, nous ne nous rappelons même pas le nom des acteurs… mais il a l’air vraiment sympa… Le film parle des difficultés que l’on peut avoir, en tant que jeune homosexuel, à en parler à Pôpa-Môman, sujet que nous connaissons toutes… Ça a l’air drôle, frai, pas caricatural (ou pas trop) et assez bien documenté. Alors oui c’est vrai : on ne peut pas vous garantir sa qualité mais un film français qui parle de lesbiennes, avec de jolies belettes de toutes sortes et Johnny Hallyday en pantalon de torero rose moule-burnes, ça ne se rate pas ! Nan mais !

La rédaction

Bon ben voilà voilà… on n’a déjà plus de place… il va falloir conclure cet embryon de HGD et vous dire au revoir… Nous espérons que vous aurez eu tous les renseignements que vous cherchiez sur le Bagdamobile, que vous apprécierez le film et le disque, et surtout que vous serez assez indulgentes pour nous laisser le temps de réaliser un journal digne de vous. Promis nous reviendrons vite, avec plus d’info, plus d’articles, plus de tout quoi ! (et même plus de pub… vous êtes contentes hein ?)

Nous profitons de ce mot de la fin pour vous rappeler que nous avons besoin de toutes les bonnes volontés pour que le Bagdam reste une structure d’accueil, de visibilité et de convivialité pour nous toutes, pour que HGD soit toujours à votre image, bref pour que le Toulouse lesbien soit de plus en plus riche…

Passez un bon mois de janvier, guettez nous et n’hésitez pas à nous écrire pour nous dire ce que vous aimeriez trouver en plus dans ce journal : nous nous ferons un plaisir de le faire évoluer…

À bientôt… On vous aime !