Sermon Nº 25

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LE CÉRÉMONIALISME FACE A JÉSUS-CHRIST

Revoyons certaines phrases du chapitre précédent : "A Cana, commença la destruction de l'exclusion qui existait en Israël. Leur religion était un joug d'esclavage. Le miracle au mariage de Cana dirigeait l'attention sur l'injustice des préjugés des Juifs. Jésus était un Juif, pourtant Il se mêlait librement aux Samaritains, réduisant à néant les coutumes et la bigoterie de sa nation. Il avait déjà commencé à démolir le mur de séparation entre le Juif et le païen, et à prêcher le salut au monde".

Rappelons-nous bien les citations d'E. G. White relatives aux disciples à Samarie : "Dans toutes ses leçons Jésus présenta aux hommes, l'absence de valeur de l'obéissance purement cérémonielle. Les Juifs étaient devenus charnels et ils ne discernèrent pas les choses spirituelles. Ainsi, quand Christ leur montra les vérités mêmes qui étaient l'âme de tout leur culte, ne voyant que les choses extérieures, ils l'accusèrent de chercher à renverser ce culte... Il savait qu'ils utiliseraient ces oeuvres de miséricorde comme arguments solides pour agir sur l'esprit des masses qui avaient toute leur vie été retenues par les restrictions et les exigences juives. Néanmoins, cette connaissance ne l'empêcha pas de briser le mur de séparation insensé qui entourait le Sabbat, Son acte de miséricorde honora ce jour alors que ceux qui se plaignaient de Lui, par leurs nombreux rites inutiles et leurs cérémonies, déshonoraient le Sabbat. Les Juifs accusaient Christ de fouler aux pieds le Sabbat, alors qu'Il cherchait seulement à le ramener à son caractère premier. Les interprétations de la loi par les rabbins, toutes leurs exigences minutieuses et pesantes, détournaient le Sabbat de son véritable objet, et donnaient au monde une fausse conception de la loi divine et du caractère de Dieu. Leurs doctrines, en effet, représentaient Dieu donnant des lois qu'il était impossible aux Juifs de respecter, et encore moins à tout autre peuple. Aussi, avec leur nature terrestre, séparés de Dieu en esprit, quoique professant Le servir, ils accomplissaient le travail que Satan désirait qu'ils fassent, -agir pour blâmer le caractère de Dieu, et faire que les gens le voient comme un tyran, qu'ils  pensent que l'observation du Sabbat, telle que Dieu l'a exigé, rendait l'homme cruel, indifférent et inhumain.

"Christ ne vint pas pour mettre de côté ce que les patriarches et les prophètes avaient dit; car Lui-même avait parlé par ces représentants. Lui-même était l'auteur de toute vérité. Tous les joyaux de la vérité sont venus de Christ. Mais ces pierres précieuses inestimables avaient été placées sur des fausses montures pour bijoux. Leur lumière précieuse avait été utilisée pour servir l'erreur. Les hommes avaient pris ces joyaux pour orner la tradition et la superstition. Jésus vint pour les faire sortir des fausses montures de l'erreur et les mettre dans le cadre de la vérité."

L'apparence de la piété, autrefois et aujourd'hui.

Qu'est‑ce qui pouvait mieux exprimer la pensée de 'l'apparence de la piété sans la puissance' que ces gens et leurs cultes ce jour‑là? Chacune de ces déclarations est simplement une autre façon d'énoncer la vérité qu'ils avaient 'une forme de piété sans la puissance.' Maintenant nous sommes à une époque où ce même état de choses est la malédiction du monde. Les mêmes vérités écrites dans la Bible contre cela en ce jour‑là, sont la lumière et la vérité de Christ à cet égard aujourd'hui. Ce qui sauve les gens de la ronde insensée des rites et des cérémonies du traditionalisme, -et de la loi cérémonielle, qui est simplement le cérémonialisme-, donc ce qui sauva les gens de la forme de piété sans puissance en ce jour‑là doit les sauver face au même problème. Qu'est‑ce qui les sauva autrefois? "Il est notre paix, Lui qui des deux n'en a fait qu'un, et a renversé le mur de séparation, l'inimitié, ayant anéanti par Sa chair même la loi des ordonnances dans ces prescriptions (dans des cérémonies, dans des formes sans puissance), afin de créer en Lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix". Ce fut dans un abandon absolu à Christ de tous les intérêts de l'univers, et en cherchant en lui la destruction de l'inimitié, en ce jour‑là, que le peuple est sauvé du cérémonialisme, et rien d'autre que cela. Rien d'autre non plus ne sauvera les Adventistes du Septième Jour du cérémonialisme, ni de l'enlisement de la voie de l'ancienne loi cérémonielle.

Le Professeur Prescott dit :

 -J'aimerais savoir si nous saisissons la pensée clairement, car tout semble se concentrer sur cela. Devons‑nous comprendre cette idée que Christ en ce temps‑là, abolit réellement non simplement cette loi cérémonielle, mais qu'Il fit beaucoup plus que cela; qu'Il abolit la loi cérémonielle partout et toujours, quelque soit son expression.

-Oui, c'est exactement le problème.

Voyons cela d'une autre façon. Quelle est la cause de tout cela? Quelle était la cause de la séparation entre Juifs et païens? Quelle était la raison de cette forme de piété sans la puissance? Quel était le problème entre les disciples et Jésus en Samarie? L'inimitié, le péché, le moi. Mais ces trois choses étaient des formes du moi. Ce fut le fait de mettre le moi à la place de Dieu, qui non seulement pervertit les cultes et les rites du culte fixés par Dieu, mais y ajouta tout un amas de traditions dues aux hommes. Quel en était l'objectif? Pourquoi fait-ils tout cela? Pour être sauvé, pour être juste. Mais il n'y a pas de rite ni de cérémonie, même fixé par Dieu Lui-même, qui puisse sauver un homme. C'est là qu'ils se trompaient, et que des milliers se trompent encore. "L'apparence de la piété sans la puissance", c'est le cérémonialisme; vous acceptez ce cérémonialisme qui est loi cérémonielle, qui fut abolie dans Sa chair par la destruction du mur de séparation.

La justice ne vient que de Dieu.

Ce fut l'absence de Christ dans le cœur, par manque d'une foi vivante, qui les amena à placer leur confiance pour le salut et la justice, dans ces autres choses. Ainsi, ils prirent les moyens fixés par Dieu comme étant le but ‑ils prirent le décalogue, la circoncision, les sacrifices et les offrandes, et ils les utilisèrent pour obtenir le salut et la justice en les accomplissant. Mais ils ne purent pas trouver la justice, ni la paix, ni la satisfaction du cœur; car elles ne sont pas là où tout vient du moi. Toutes ces choses ne les satisfaisaient pas; ils ne trouvaient pas la paix du cœur; donc, ils ajoutèrent beaucoup de choses de leur propre cru. Ce ne fut que cérémonialisme inventé par l'homme et par lequel il espérait obtenir la justice. Mais rien, si ce n'est la foi en Christ, ne peut rendre un homme juste, et le garder juste.

L'origine du cérémonialisme.

Donc, quand ils tentèrent par la simple expression de leur moi agissant, d'obtenir la justice, ils échouèrent; ainsi ce MOI édifia ce que le Témoignage appelle si souvent un 'mur de séparation', une 'exigence insensée', 'enfermement', expressions souvent répétées de toutes les façons concevables. Quel fut le fondement de tout cela? Le Moi. Et ce moi, on l'a bien vu, est inimitié contre Dieu, il ne se soumet pas à la loi de Dieu, et ne peut pas le faire. Les disciples ont cru que pour se montrer fidèles à leur nationalité, il était exigé qu'ils nourrissent une inimitié envers les Samaritains. Quand Christ voulut détruire la séparation, quelle fut la seule façon de le faire efficacement? Si l'on veut démolir un mur, on enlève les fondations, et le mur s'écroule. Christ voulut détruire totalement ce mur, aussi Il s'attaqua aux fondations. Le fondement de tout ce mur insensé était cette inimitié. Jésus démolit le mur en abolissant en Lui-même, dans Sa chair, l'inimitié, et en même temps la loi des commandements contenus dans les ordonnances.

Mr. Gibert : -Ce mot de 'justice' a lui-même été perverti, de sorte que maintenant le sens du mot 'justice' signifie un homme qui fait des aumônes; ainsi, un homme qui donne une certaine quantité d'aumônes a obtenu la justice.

Frère Gibert, qui est né Hébreu et Juif, dit que cette même opinion prévaut encore parmi les Juifs; que le mot 'justice', et l'idée de justice, ont été pervertis et que, maintenant il signifie tout simplement le résultat des aumônes, ou d'autres actions justes. Tout cela est la justice par les oeuvres, la justice par les actes, sans Jésus‑Christ. C'est du 'cérémonialisme'. C'est tout aussi mauvais pour les Adventistes du Septième Jour que pour les Pharisiens de Judée. Tous ceux qui font profession de christianisme sans Christ, qui ont la forme de la piété sans la puissance, ont ce cérémonialisme, et c'est le fruit de l'inimitié. On ne peut s'en défaire sans se défaire de l'inimitié, et aussi vrai que cette inimitié est là, elle se manifestera. Dans certains endroits, elle se manifeste dans ce qu'on appelle les préjugés de races; dans d'autres endroits, elle se manifeste dans les préjugés nationaux allemands, scandinaves, etc.. de sorte que finalement, il y aurait autant de catégories dans le Message du Troisième ange qu'il y a de nationalités et de catégories d'individus sur terre. Mais en Christ, une telle chose ne peut pas exister. Et si nous ne sommes pas en Christ, nous ne sommes pas dans le Message du Troisième Ange. En Christ, l'inimitié est abolie et en Lui il n'y a pas de catégorie selon la couleur, ni la nationalité, ni aucune autre chose. Il n'y a pas de blancs, ni de noirs, ni d'Allemands, ni de Français, ni de Scandinaves, ni d'Anglais ni rien d'autre, mais simplement Jésus‑Christ manifesté pour tous, et à travers tous, et pour tous. Mais nous ne découvrirons jamais cela ‑même les Adventistes du Septième Jour ne le découvriront pas- ­jusqu'à ce que cette inimitié soit détruite par une foi vivante en Christ, Lui qui abandonna Sa volonté pour recevoir cette image divine, vivante dont nous avons entendu parler par Frère Prescott.

Observer la loi n'obtient pas la faveur de Dieu.

Voici où nous en sommes, et c'est la vérité présente aujourd'hui pour les Adventistes du Septième Jour, aussi bien que pour les autres gens. C'est toujours le même cri : "Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n'ayez point de part à ses fléaux. Car ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses iniquités".

Voici une autre citation à ce sujet : "A ce moment‑là, les Israélites en étaient arrivés à considérer le service du sacrifice comme ayant en lui-même la vertu d'expier le péché, et ainsi ils avaient perdu de vue Christ, vers qui il dirigeait l'attention. Dieu voulut leur apprendre que tous leurs services étaient en eux-mêmes d'aussi peu de valeur que ce serpent d'airain, mais qu'ils devaient tels quels, conduire les esprits à Christ, la grande offrande pour le péché. Que ce soit pour la guérison de leurs morsures ou le pardon du péché, ils ne pouvaient rien faire par eux-mêmes sinon manifester leur foi dans le remède que Dieu avait procuré. Ils devaient regarder et vivre."

Maintenant voyons la vérité présente :

"Il y a des milliers de chrétiens qui sont tombés dans une erreur semblable à celle des Juifs. Ils pensent qu'ils doivent dépendre de leur obéissance à la loi de Dieu pour se recommander en Sa faveur". Faisons‑nous partie de ce nombre? Louange à Dieu parce que Christ a détruit le mur de séparation. "On a perdu de vue la nature et l'importance de la foi, et c'est pour cette raison qu'il est si difficile pour beaucoup de gens de croire en Christ en tant que leur Sauveur personnel".

C'est la même attirance déterminée de cette inimitié qui ne veut pas lâcher prise, jusqu'à ce qu'elle soit crucifiée, morte et ensevelie avec Christ ‑c'est cela qui attire‑ 'Je ne suis pas assez bon pour que Dieu m'aime; Il n'est pas assez bon pour se soucier de quelqu'un d'aussi mauvais que moi. Je dois faire quelque chose pour préparer la voie, pour briser la barrière entre Lui et moi, et me rendre assez bon pour qu'Il puisse me remarquer avec faveur. Donc, je dois et je veux garder les dix commandements; je signerai un contrat et je ferai un marché pour y arriver.' Puis on essaie d'y arriver, aussi fort que l'on peut.. Voici une ligne de la page 40 de la "Vie de Paul", de Farrer : "Les prêtres juifs avaient imaginé et ordonné que si l'on ne se sentait pas enclin à faire ceci ou cela, on devait se forcer à le faire par un vœu formel". Ainsi, si vous n'avez pas à cœur de le faire, vous devez le faire quand même, car vous voulez faire le bien et alors vous ferez un vœu. 'J'ai promis, donc je dois tenir parole. Cela ne me plaît pas; c'est un joug pénible, mais j'ai promis et je dois être fidèle.' C'est du cérémonialisme et cela provient de l'inimitié, du Moi. Mais quand on croit en Christ comme Sauveur personnel, quand la vraie foi vit et règne dans le cœur, on n'a pas besoin de vœux pour se forcer à obéir, car le cœur s'écriera toujours joyeusement : "Je prends plaisir à faire Ta volonté, ô mon Dieu, oui, ta loi est dans mon cœur".

L'inimitié est abolie.

Mais Christ a renversé ce mur de séparation. Il a aboli dans Sa chair cette inimitié qui voudrait lutter contre la foi, et maintenir l'homme loin de Dieu et de Christ, et voudrait placer tout autre chose à la place de Christ, ce qui fait que les hommes dépendent de tout pour le salut sauf de Christ, alors que rien nulle part ne peut sauver, sauf Christ, et la foi en Lui. Si l'on s'attend à être sauvé par la foi en Christ et autre chose, c'est encore le même vieux cérémonialisme, c'est encore l'œuvre de l'inimitié. On n'est pas sauvé par la foi en Christ et autre chose. Est‑ce trop fort? Lisons la suite ‑ "Quand on leur dit de contempler Jésus par la foi et de croire que sans aucune bonne oeuvre Il les sauve, uniquement grâce aux mérites de Son sacrifice d'expiation, beaucoup sont prêts à douter de cela. 'Comment cela peut‑il être?' dit‑on avec Nicodème. Pourtant rien n'est plus clairement dit dans la Bible. "Il n'y a aucun autre nom sous le ciel, donné par les hommes, par lequel nous devions être sauvés", Actes 4:12. L'homme n'a rien à offrir comme expiation, rien à donner à la justice divine sur quoi la loi n'ait pas de prétention. S'il pouvait, à l'avenir, obéir parfaitement à la loi ceci ne pourrait pas expier les transgressions passées. La loi réclame de l'homme une obéissance entière pendant toute sa vie. Donc, il est impossible grâce à une obéissance future d'expier même un seul péché. Sans la grâce de Christ pour renouveler le cœur, on ne peut pas obéir à la loi de Dieu. Si le cœur est mauvais par nature, peut‑il produire ce qui est bon? "Comment d'un homme souillé sortira-t-il un homme pur? Il n'en peut sortir aucun", Job 14:4. Tout ce que l'homme peut faire sans Christ est entaché d'égoïsme et de péché. Donc, celui qui tente d'atteindre le ciel grâce à ses oeuvres pour observer la loi, tente une impossibilité. Oui, l'homme ne peut pas être sauvé dans la désobéissance, mais ses oeuvres ne doivent pas venir de lui-même. Christ doit oeuvrer en lui pour vouloir et faire selon Son propre et bon plaisir. Si l'homme pouvait se sauver par ses propres oeuvres, il pourrait y avoir en lui quelque chose dont il pourrait se réjouir. Mais c'est seulement par la grâce de Christ que nous pouvons recevoir la puissance pour accomplir un acte juste.

La repentance n'est pas l'expiation.

Beaucoup se trompent en pensant que la repentance a tant de valeur qu'elle expie le péché, mais ceci ne peut pas être. La repentance ne peut nullement être acceptée comme expiation. Bien plus, la repentance même peut se réaliser sous l'influence du Saint‑Esprit. La grâce doit être impartie, le sacrifice d'expiation doit profiter à l'homme, avant qu'il puisse se repentir. L'apôtre Pierre a déclaré au sujet de Christ "Dieu L'a élevé à Sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés", Actes 5:31. La repentance vient de Christ, aussi vrai que le pardon vient de Lui. Le pécheur ne peut pas faire le premier pas dans la repentance sans l'aide de Christ. Ceux à qui Dieu pardonne, Dieu les rend d'abord repentants. Rien sinon la foi en Christ seul ‑rien que cela sauve l'âme, et rien d'autre ne garde l'âme sauvée. La grande difficulté pour les Juifs a toujours été de penser que Dieu était si lointain que même les choses qu'Il avait données pour montrer qu'il était parfaitement proche, furent utilisées comme preuve qu'il était éloigné. Les sacrifices, les offrandes, le tabernacle, le temple, ses services, tout cela fut utilisé par les maîtres Juifs et le peuple pour prouver que Christ était très loin quelque part. On comprenait qu'il s'agissait du Messie, mais très loin.

Christ proche et non lointain.

Ils devaient devenir bons, pour Le faire descendre tout près, et ces choses étaient considérées comme ayant des vertus en elles-mêmes, et ainsi capables d'apporter la justice. Il n'est pas certain que les Adventistes aient dépassé l'idée que ces choses du passé signifiaient un Christ lointain. Je crains qu'ils n'aient pas abandonné cette idée, quand ils pensent que les cultes du sanctuaire étaient pour leur enseigner que Christ était loin, là-bas, quelque part. Au contraire, ils montraient un Christ proche et non lointain. Dieu voulut qu'ils servent à montrer Christ vivant dans leur cœur, et non pas avec un écart de mille huit cents ans, un Christ qui ne soit pas aussi éloigné que le ciel l'est de la terre, mais un Christ présent dans leur expérience vivante jour après jour. Quand nous saisirons fermement cette idée et étudierons les sacrifices du sanctuaire (l'évangile) tel qu'il est dans le Lévitique, nous verrons qu'il présentait Christ comme un Sauveur vivant et présent avec eux chaque jour, et qu'Il l'est aussi pour nous aujourd'hui. Il y a l'Évangile et l'expérience chrétienne pour nous dans le Pentateuque, et toute la Bible. Mais quand on dit que ces sacrifices montraient un Christ loin des Juifs, et que nous pensons qu'ils devaient voir à travers ces services, loin là-bas un Christ à venir un jour ‑quand on considère la Bible ainsi, alors on le fait comme les Juifs et l'on se tient là où ils se tinrent jadis à l'égard du Pentateuque.

Dieu veut habiter avec nous maintenant.

Nous ne devons pas considérer le sanctuaire avec la présence de Dieu comme signifiant pour les Juifs que Dieu habitait seulement dans le sanctuaire céleste. Si nous le voyons ainsi, nous sommes prêts à penser que c'est également de cette manière qu'Il est près de nous. Car si nous considérons la chose de cette façon, comment l'aurions‑nous considéré si nous avions été à leur place? Si nous avions été à leur place, nous aurions été précisément comme eux. La tendance existe, même chez nous, à étudier les services du sanctuaire, avec Dieu habitant dans le sanctuaire; de lire le texte "Faites‑moi un sanctuaire, afin que j'habite parmi vous", et de dire: 'oui, Dieu habita parmi nous dans le sanctuaire, qui symbolisait le sanctuaire céleste; et l'époque arrive où Dieu habitera à nouveau avec Son peuple, car Il dit de la nouvelle terre : "Voici le tabernacle de Dieu est avec les hommes, et Dieu habitera avec eux et Il sera leur Dieu et ils seront Son peuple". Donc, sur la nouvelle terre, Dieu va habiter à nouveau avec Son peuple'.

Mais où est Dieu maintenant? C'est ce que nous voulons savoir. Ce qui importe, c'est qu'Il puisse habiter avec moi maintenant. Car s'Il ne le peut pas, il est certain qu'il ne pourra jamais le faire sur la nouvelle terre. Alors, habite‑t‑il avec moi aujourd'hui? Tout le reste compte peu pour nous. Nous devons toujours étudier la façon dont Il est avec nous maintenant. L'humanité est toujours embarrassée par l'amour du cérémonial aussi vrai que l'inimitié est dans le cœur. Cet esprit qui ne se soumet pas à la loi de Dieu, ni ne peut le faire, affligera le monde par le cérémonialisme aussi longtemps que cet esprit sera dans le monde. Et tant qu'il sera un peu dans mon cœur, je serai en danger d'être affligé par le cérémonialisme. Il faut donc trouver la délivrance en Christ, la victoire absolue et l'élévation à la droite de Dieu, en Lui, pour que cette inimitié soit totalement anéantie en nous, et nous serons délivrés des traditions et des hommes dominant notre conscience. Lorsque les hommes nous disent ce qu'il faut faire pour être sauvé, répondons que nous croyons en Christ, sinon nous ne serons pas sauvés. Ayons la véritable foi en Christ, et nous serons sauvés. C'est la même lutte que celle de Paul dans son oeuvre missionnaire. Il prêcha Christ seul pour être sauvé. Mais des Pharisiens 'qui crurent', le suivirent en disant : 'oui, c'est très bien de croire en Christ; mais il y a autre chose. Il faut être circoncis et observer la loi de Moïse, sinon on ne peut être sauvé'. Cette contestation dura des années, et Paul lutta toujours contre cela; il ne voulut pas le moindre compromis en quoi que ce soit : "Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ". Rien que Christ et la foi en Lui! Ils portèrent l'affaire au concile de Jérusalem, et là, le Saint‑Esprit décida que Christ, et non pas le cérémonialisme, était la voie du salut. On tenta d'établir le cérémonialisme à la place du christianisme, contre le principe vivant de Christ qui, par la foi vivante entraîne la vie et le cœur de ceux qui croient en Lui.

Pas de contrainte par des vœux.

Il y a une vaste différence entre le cérémonialisme et le principe vivant de Jésus-Christ  qui veut que nous Le rencontrions si totalement et si personnellement que les principes vivants de la vérité divine, tels qu'ils sont en Lui, soient notre guide, et que ces principes vivants brillent dans nos vies, par la gloire de Christ; alors, nous saurons quoi faire à tout instant, sans avoir besoin de promesse ni de vœu pour nous contraindre. Telle est la différence entre le cérémonialisme et le principe de la présence vivante de Christ dans le cœur. L'un est le formalisme et le service extérieur sans Christ, l'autre est tout en Christ, et Christ tout en tous. On sait que le temple représentait le sanctuaire céleste, que les sacrifices représentaient le sacrifice de Christ, et que le service des prêtres représentait la prêtrise de Christ. Dans tout cela, Dieu voulait apprendre à tous qu'Il est tel que Christ l'a révélé. Dieu nous a appris que le vrai temple de Sion est dans la Jérusalem céleste, et que c'est là qu'Il réside, après avoir résidé autrefois en Palestine.

"Ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint: j'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté; mais je suis avec l'homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés". Cela arriva sept cents ans avant Christ, du temps d'Ésaïe. Et Il fit cela aussi mille ans avant Christ, du temps de David, et quatre cents ans plus tôt, du temps de Moïse. Toujours et éternellement, Dieu habita dans les deux endroits, dans le temple des cœurs humbles et contrits, aussi bien que dans le sanctuaire céleste que Dieu voulait rendre visible aux yeux de la foi. En habitant dans le temple terrestre, Dieu montrait comment Il habiterait dans le temple du corps de Christ, parmi les hommes pécheurs, et dans une chair pécheresse. Cette prêtrise du temple de Jérusalem et du sanctuaire du désert représentait une prêtrise déjà existante depuis l'ordre de Melchisédech. "Tu es sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédech". Melchisédech était un prêtre de l'époque d'Abraham. Ne voyez-vous pas que tout ce système de services donné à Israël devait lui enseigner la présence de Christ pour le salut présent de leurs âmes, et non pour le salut de leurs âmes mille six cents, deux mille, ou quatre mille ans plus tard. Sûrement il en est ainsi.

Satan a toujours menti et agi avec puissance pour que les hommes pensent que Christ est aussi loin qu'il est possible de Le placer. Plus les hommes placent Christ loin, même ceux qui disent croire en Lui, plus le diable est satisfait; puis il excitera l'inimitié du cœur naturel, et la fera agir pour édifier le cérémonialisme et le mettre à la place de Christ.

Il y avait aussi la circoncision. C'était un signe de la justice de Dieu, qu'ils obtenaient par la foi et qui étaient là présente en ceux qui croyaient, quand ils croyaient. Il en était ainsi pour Abraham, et Dieu voulait qu'il en soit ainsi pour tout homme. Mais au lieu de cela, on en avait fait un symbole de la justice, par la circoncision elle-même, par les oeuvres elles-mêmes. Ils excluaient totalement Christ, et ils mirent la circoncision à sa place alors qu'elle était un signe de justice par la foi. Israël n'avait pas la foi, aussi entreprit‑il d'instituer un signe de la justice par d'autres moyens; alors elle devint simplement un signe d'égoïsme.

La justice dans le cœur, non dans les rites.

Dieu donna ses dix commandements pour qu'ils témoignent de la justice obtenue par la foi en Jésus habitant dans le cœur. Voici le but de la loi, tel qu'il est aujourd'hui. Ainsi les sacrifices étaient un type de Christ présent par la foi. Christ était l'Agneau offert et immolé depuis la fondation du monde. Quand Dieu demanda d'offrir ces sacrifices, comme gage de leur reconnaissance pour le grand sacrifice déjà offert pour eux, et dont ils recevaient le bienfait en gardant ce don dans le cœur, c'est‑à‑dire Jésus‑Christ, tout ce qu'il fallait faire pour le recevoir, c'était de croire en Lui. L'Évangile leur était prêché, Hébreux 4:2 et 1: "Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu'à eux; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu'elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l'entendirent." "Craignons donc, tandis que la promesse d'entrer dans son repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop tard." Comment? En ne voyant pas Christ crucifié présent auprès d'eux dans ce que vous faites. Or, si l'on étudie le sanctuaire, et qu'on n'y voit que des planches, des emboîtures, des rideaux, comme des symboles de ce qui est au ciel, et rien que cela, sans y voir ni connaître Christ dans notre expérience personnelle, en quoi sommes‑nous différents de l'Israël de jadis? Si l'on a de telles idées, alors on est comme les Juifs d'autrefois. Car Christ n'est pas loin de chacun d'entre nous. Cela signifie qu'Il est proche de nous depuis toujours, et depuis toujours, Il a été proche de l'Israël de jadis. Mais, vu son incrédulité, Israël ne put L'apercevoir près de lui. Or, dans tous ces services que Dieu lui ordonna, aussi bien que ceux qu'Il nous a fixés, Il veut que nous voyions l'intimité de Christ habitant dans le cœur, et brillant dans la vie journalière. Voilà ce qu'Il veut que nous voyions bien, que nous considérions les choses de cette manière. Pourquoi Israël plaça‑t‑il Christ si loin, et transforma‑t‑il les cultes vivants et sacrés de Dieu en cérémonialisme? A cause de 'l'inimitié du moi'. Et ce moi s'exprima par l'incrédulité, car il ne se soumet pas à la loi de Dieu, et ne peut pas le faire. Cela mit un voile sur son visage, de sorte "que les fils d'Israël ne fixassent pas les regards sur la fin de ce qui était passager", 2 Corinthiens 3:13. Non pas que cet aboutissement était si loin qu'il ne pouvait pas le voir d'où il était. Ils ne pouvaient pas en voir le but. Ils ne comprenaient pas quel était le but de l'économie mosaïque.

Les choses devant leurs yeux étaient voulues aussi pour indiquer quelque chose tout près d'Israël: Christ personnellement présent devant lui et dans les cœurs. Tel était l'aboutissement, l'objet, le but, le dessein du système du sanctuaire. Donc, à cause de l'inimitié, cette incrédulité qui produisit le formalisme, aveugla Israël, mit un voile sur son visage et il ne put pas saisir le sens, le but, de ce qui était aboli. Même aujourd'hui, elle y produit l'incrédulité et elle met un voile sur son visage, et il ne peut pas voir l'aboutissement de ces choses qui ont été abolies. Il ne peut pas voir que le but de ces choses était la présence vivante de Christ dans le temple du cœur jour après jour, alors que le service se déroulait. Il montra Christ non éloigné; Christ l'objet, l'aboutissement de toutes ces choses est tout près, mais il ne peut pas le voir. "Commençons‑nous de nouveau à nous recommander nous‑mêmes? Ou avons‑nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation auprès de vous, ou de votre part? C'est vous qui êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs, connue et lue de tous les hommes. Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs. Cette assurance‑là, nous l'avons par Christ auprès de Dieu. Ce n'est pas à dire que nous soyons par nous‑mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous‑mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. Il nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie", 2 Corinthiens 3:1‑6. De quelle lettre s'agit-il? La lettre du Nouveau Testament. Corinthe avait la lettre du Nouveau et de l'Ancien Testaments, mais tout ce qu'elle avait, c'était la lettre.

Le voile du cœur est ôté par Christ.

"Il nous a aussi rendus capables d'être ministres… non de la lettre, mais de l'esprit; car la lettre tue." Quelle est la lettre qui tue? La lettre du Nouveau Testament, comme toute autre, tue. Dans un livre, il y a des lettres, ce sont simplement des formes qui expriment des idées. Ces lettres ne sont pas les idées, elles sont les formes qui contiennent et transmettent ces idées. Le temple, jadis, était la lettre, les formes qui contenaient les idées l'esprit et la grâce de Dieu, et ayant la lettre, ils n'avaient pas l'idée de la grâce, l'esprit. Dans Romains 2:20 nous lisons : "Tu as dans la loi la règle de la science et de la vérité". Prenons la loi de Dieu comme un homme la voit sous forme de lettres, -la forme parfaite- de la connaissance et de la vérité. Prenons cette loi comme elle est en Christ, et nous avons la chose elle-même, l'idée complète, et toute la grâce et l'esprit de cette loi. Voici une des expressions les plus belles sur ce sujet: "La justice par la foi fut présentée au monde dans le caractère de Christ". Dans la lettre de la loi, nous en avons sa forme; une forme et un modèle parfaits de la connaissance et de la vérité. En Christ, on a la substance et l'idée même de la connaissance et de la vérité exprimées par les mots qui sont la forme contenant la vérité. Ainsi, tandis que la lettre tue, "l'esprit vivifie".

"Or, si le ministère de la mort, écrit et gravé avec des lettres sur des pierres, a été glorieux, au point que les enfants d'Israël ne pouvaient fixer les regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage, bien que cette gloire fut passagère, combien le ministère de l'Esprit ne sera‑t‑il pas plus glorieux! …Comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage…" Pourquoi ce voile était-il nécessaire? Parce que leur intelligence était aveuglée. Moïse descendit de la montagne, le visage rayonnant de la gloire de Dieu. Mais leur iniquité, conséquence de leur incrédulité, conséquence de l'inimitié, faisait qu'ils avaient peur de la gloire de Dieu, brillante et vive, et ils s'enfuirent. Quand Moïse comprit pourquoi ils ne s'approchaient pas, il mit un voile sur son visage. Ce voile était sur son visage simplement à cause du voile qui était sur leur cœur, à cause de l'incrédulité. Ils ne pouvaient pas voir l'objet de cette gloire sur le visage de Moïse, car leur intelligence était aveuglée. "Jusqu'à ce jour, le même voile demeure". Où? Quand? Dans la lecture de l'Ancien Testament, le voile est toujours là. "Mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté"car l'inimitié qui a créé l'incrédulité est détruite en Christ.

"Ils sont devenus durs d'entendement. Car jusqu'à ce jour le même voile demeure, quand ils font la lecture de l'Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c'est en Christ qu'il disparaît. Jusqu'à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs cœurs; lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté." Le voile est sur tous les cœurs naturels; car l'intelligence du cœur naturel est inimitié contre Dieu, car il ne se soumet pas à la loi de Dieu, et ne peut le faire. "Or, le Seigneur est cet Esprit; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté". Où? C'est en Lui que nous trouvons l'abolition de cette inimitié, en qui nous trouvons la chute de tout ce formalisme, en qui nous trouvons l'anéantissement de tout le ritualisme, en qui nous trouvons la vie, la lumière, la gloire du Christ qui brille vivement ‑en Lui il y a la liberté. Or, dans l'Ancien Testament, dans les services qu'Il avait fixés, dans les droits et les formes qu'il y donna, nous verrons Christ : et dans l'accomplissement de tout ce qui est fixé, nous verrons seulement l'expression de l'amour de Christ qui est déjà dans le cœur par la foi. "Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit". Soyons dans la joie, car Christ a aboli le formalisme. Il a fait disparaître, démoli et laissé en ruines, le mur de séparation qui existait entre les hommes et l'a enlevé de la voie, le clouant à Sa croix. Quand nous, en Lui et avec Lui, nous serons cloués à la croix, alors nous verrons que l'inimitié est abolie, le mur démoli, et que nous sommes tous un en Christ; Christ sera tout en tous; et tout ceci pour que Dieu puisse être tout en tous.

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