Sermon Nº 17

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COMMENT CHRIST FIT‑IL FACE A LA TENTATION?

Dans la Bible entière, Christ est comme nous et avec nous selon la chair. Il est la postérité de David selon la chair. Il fut formé à la ressemblance de la chair pécheresse, non pas à la ressemblance de l'esprit pécheur. Sa chair était notre chair, mais Son esprit était 'l'esprit du Christ Jésus'. "Ayez en vous les sentiments qui étaient en Christ Jésus". S'Il avait pris notre esprit, comment aurions‑nous pu être exhortés à avoir "les sentiments qui étaient en Christ Jésus"? Il en aurait déjà été ainsi. Mais notre esprit est aussi corrompu par le péché (voir Éphésiens 2:3). En Eden, Adam avait l'esprit divin de Christ; le divin et l'humain étaient unis dans une nature sans péché. Satan vint présenter ses tentations au moyen de l'appétit et de la chair. Adam et Eve abandonnèrent l'esprit de Christ, l'esprit de Dieu, qui était en eux, et acceptèrent les suggestions et les directives de l'autre esprit. Ainsi, ils lui furent asservis, et nous le sommes tous.

Victoire sur l'appétit.

Or, Christ vient dans le monde, revêt notre chair, et dans ses souffrances et ses tentations au désert, Il livre la bataille contre l'appétit. Là où Adam et Ève échouèrent, et où le péché pénétra, Il remporta la victoire, et la justice s'établit. Ayant jeûné quarante jours –sans force, impuissant, humain comme nous, et affamé comme nous‑ Il fut tenté "Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains". Jésus répondit: "Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu". Alors Satan dit : 'Tu crois en la Parole de Dieu, n'est‑ce pas? Très bien. Elle dit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet; et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre. Jette‑toi en bas.' Jésus répondit encore : "Il est écrit aussi; Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu". Alors, Satan le transporta sur une très haute montagne et Lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et leurs honneurs, et leurs ambitions, démontrés par Napoléon, César et Alexandre. Mais Jésus dit encore : "Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu Le serviras Lui seul". Alors, le diable le quitta, et les anges vinrent Le servir.

La puissance de Satan fut vaincue en l'homme, dans le domaine de l'appétit ‑exactement là où cette puissance fut obtenue sur Adam‑. Au début, cet homme avait l'esprit de Dieu; il l'abandonna et prit l'esprit de Satan. En Christ, l'Esprit de Dieu est revenu dans les fils des hommes, et Satan est vaincu. Donc, vérité glorieuse, comme le dit le Dr Young : 'Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et nous a donné un esprit'. 1 Corinthiens 2:16 dit "Nous avons la pensée de Christ". Louons Dieu! Romains 7:19‑23 dit : "Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas... Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi… Je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres." Or, Romains 7:24 à 8:10 dit : "Misérable que je suis! qui me délivrera du corps de cette mort?… Grâces soient rendues à Dieu par Jésus‑Christ notre Seigneur!"

Combat entre la chair et l'esprit.

Ainsi donc, je suis par l'entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché. "Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. Car -chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force,- Dieu a condamné le péché dans la chair en envoyant, à cause du péché, Son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'esprit. Ceux, en effet, qui vivent selon la chair s'affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l'esprit s'affectionnent aux choses de l'esprit… Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que  l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix; car l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas. Or, ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu. Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l'esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'esprit est vie à cause de la justice."

Éphésiens 2:1‑5: "Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées". Notre entendement a consenti au péché. Nous avons subi les entraînements de la chair, et notre esprit a cédé, a consenti et a satisfait les volontés et les désirs de la chair et de l'entendement. La chair dirige, et notre esprit a suivi, et avec la chair la loi du péché est servie. Quand c'est l'esprit qui dirige, la loi de Dieu est observée. Mais, comme notre esprit s'est livré et a cédé au péché, il est aussi devenu faible et pécheur, et il est égaré par la puissance du péché dans la chair.

Or, la chair de Christ était notre chair, et en elle étaient toutes les tendances au péché qui sont dans notre chair; et elles l'attiraient pour l'amener à consentir au péché. S'Il avait consenti à pécher avec Son esprit, Son esprit aurait été corrompu, et Il aurait acquis des passions comme les nôtres. Mais alors, Il aurait été un pécheur, entièrement asservi et tous nous aurions été perdus. A ce sujet, nous lisons dans 'Life of Christ' :'Il est vrai que Christ dit un jour 'Le prince de ce monde vient et il n'a rien en moi', (Jean 14:30). Chez nous, humains, Satan trouve dans le cœur un coin où il peut obtenir une prise, un désir de péché chéri au moyen duquel ses tentations revendiquent leur pouvoir'.

La tentation commence dans la chair.

Où la tentation débute‑t‑elle? Dans la chair. Satan atteint l'esprit par la chair. Dieu atteint la chair par l'esprit. Satan domine l'esprit par la chair. Ainsi, par les convoitises de la chair et des yeux, par l'orgueil de la vie, l'ambition du monde, l'honneur et le respect humain, Satan nous attire, nous et notre entendement, pour nous amener à céder; notre esprit répond, et nous chérissons cette chose. Ainsi, ses tentations revendiquent leur puissance. Alors nous avons péché. Mais jusqu'à ce que cette attirance de notre chair soit chérie, il n'y a pas de péché. Tout homme "est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché, et le péché; et le péché, étant consommé, produit la mort".

Christ triompha; c'est aussi notre victoire.

Lisons encore : "Mais Satan ne put rien trouver chez le Fils de Dieu pour pouvoir Le vaincre (Christ). Il ne consentit pas au péché, pas même en pensée. Il ne put être amené à la puissance de la tentation".

Ainsi voit‑on que la victoire survient, que le champ de bataille a lieu juste à la limite entre la chair et l'esprit. La bataille s'engage dans le domaine des pensées. La bataille se joue aussi contre la chair, et la victoire gagnée dans le domaine des pensées. Donc, Christ vint dans une chair exactement comme la nôtre, mais avec un esprit qui garda son intégrité contre toute tentation, contre toute incitation à pécher ‑un esprit qui ne consentit jamais à pécher‑ pas même dans l'ombre de la plus petite pensée. Par ce moyen, Il a procuré à tout homme Sa divinité. Donc, tout homme, par son choix, peut avoir cet esprit divin qui triomphe du péché dans la chair. La traduction du Dr Young dit dans 1 Jean 5:20 : "Vous savez que le Fils de Dieu est venu et nous a donné un esprit". C'est sûr. C'est pour cela qu'Il est venu. Nous avions l'esprit charnel, l'esprit qui suivait Satan et cédait à la chair. Qu'est‑ce qui asservit l'esprit d'Ève? Elle vit que l'arbre était bon à manger. L'appétit, les convoitises, les désirs de la chair l'entraînèrent. Elle prit de l'arbre et mangea. L'appétit dirigea et asservit l'esprit, c'est-à-dire l'esprit de la chair, l'inimité contre Dieu; cela vient de Satan. En Christ, il est détruit par l'Esprit divin qu'Il introduisit dans la chair. Par cet Esprit divin, Il piétina l'inimitié et l'abattit. Il condamna ainsi le péché dans la chair. Telle est notre victoire; notre victoire est en Lui; et ceci en ayant l'esprit qu'Il avait.

Au début, cette inimitié intervint et Satan rendit l'homme captif et asservit son esprit. Dieu dit dans Genèse 3:15: "Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité". Qui était sa postérité? Christ. "Celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon". Tout ce que Satan put Lui faire fut d'attirer la chair, d'offrir des tentations à la chair. Il ne put atteindre l'esprit de Christ. Mais Christ atteint l'esprit de Satan, là où l'inimitié réside et existe, et Il la détruit. Quel bonheur! Satan peut seulement agir sur la chair. Il peut exciter les désirs de la chair, mais l'esprit de Christ est là, et dit : 'Non, il faut obéir à la loi de Dieu, et le corps de chair doit se soumettre'. Dès lors, pour toute âme, il y a bénédiction, joie et salut. Donc, "ayez en vous les sentiments qui étaient en Christ". C'est ce qui triomphe du péché dans la chair pécheresse. Par Sa promesse, nous sommes rendus participants de la nature divine. La divinité et l'humanité sont une fois de plus unies quand l'esprit divin de Christ, par Sa foi divine, habite dans la chair humaine. Qu'elles soient unies en nous; soyons heureux et réjouissons‑nous, à jamais. A l'origine, nous avions l'esprit charnel; il est dominé par la chair, et il nous est venu de Satan. Donc, il est inimitié contre Dieu. Cet esprit de Satan est l'esprit de légalisme au lieu de l'Esprit de Dieu. Or, Christ vint pour nous apporter un autre esprit. Tant que nous avons l'esprit de Satan, la chair dominant, nous servons la loi du péché. Dieu peut nous révéler Sa loi, et nous pouvons accepter qu'elle soit bonne, désirer l'accomplir, et décider de le faire, et même signer des contrats, après un marché, "mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de mon entendement (contre ce désir, ce vœu de mon esprit, qui prend plaisir à la loi de Dieu), et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable que je suis!" Mais Christ vient nous apporter et nous donner un autre esprit. Ainsi, nous avons Son entendement grâce à Son Saint Esprit. Alors, avec cet esprit ‑celui de l'Esprit Saint, celui de Christ qu'Il nous a donné‑ la loi de Dieu est observée. Louange à Dieu!

Le chrétien doit être dominé par l'esprit.

Romains 7 décrit l'homme dominée par la chair et dont elle égare souvent l'esprit, malgré lui. 1 Corinthiens 9:26 et 27, décrit celui en qui l'esprit de Christ domine. Voilà le chrétien: l'esprit domine le corps, le corps est soumis à l'esprit. Dans Romains 12:2 nous lisons : "Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence." Et le mot grec est le même que : "Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature", il est une nouvelle créature ‑non pas un vieil homme changé, mais il est devenu un nouvel être‑. Ainsi il n'y a pas un vieil esprit refait complètement, mais un esprit nouvellement créé : c'est l'Esprit de Christ formé en nous par l'Esprit de Dieu, qui nous donne l'Esprit de Christ, et ainsi forme en nous et pour nous un esprit entièrement nouveau.

"Ceux, …, qui vivent selon la chair s'affectionnent aux choses de la chair", car ils font les oeuvres de la chair; l'esprit suit dans cette voie, "tandis que ceux qui vivent selon l'Esprit s'affectionnent aux choses de l'Esprit" et "si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne Lui appartient pas", Romains 8:5‑9. C'est le Saint‑Esprit qui nous apporte l'Esprit de Christ. En fait, l'Esprit de Dieu nous apporte Christ Lui-même.

L'œuvre de l'Esprit de Christ en nous.

  Par le Saint‑Esprit, la présence réelle du Christ est avec nous et demeure en nous. Peut‑il nous apporter le Christ sans nous apporter l'Esprit de Christ? Certainement pas. Ainsi donc, tout naturellement, il y a l'Esprit de Christ qu'il vint nous donner. Or, voyons ce qu'il en coûta et comment cela se fit. Cet esprit de la chair, c'est l'esprit du moi. Il est inimitié contre Dieu, et il est contrôlé par la chair. Christ Lui-même vint dans cette chair ‑Lui, le Glorieux qui fit les mondes, Lui, la Parole de Dieu ­Il fut Lui-même chair et il fut notre chair, et Lui, le Divin, qui était au ciel, fut dans notre chair pécheresse. Mais ce Divin, dans la chair pécheresse ne manifesta jamais une particule de Sa personne divine pour résister aux tentations‑ qui étaient dans cette chair, mais Il se dépouilla de Lui-même. "Ayez en vous les sentiments qui étaient en Christ". Cet esprit doit être en nous, pour que nous soyons vidés; car c'est une chose infinie. L'esprit de Satan peut‑il se dépouiller du moi? Non. L'esprit qui est en nous, cette préoccupation du moi, peut‑il se vider du moi? Non; le moi ne peut pas le faire. Christ, le Divin, l'Infini, vint dans Sa personne divine, dans la même chair que la nôtre, et ne permit pas à Sa puissance divine, à Son moi personnel, de jamais se manifester pour résister aux tentations, aux attraits et aux attirances de la chair. Qu'est‑ce alors qui triompha du péché, et garda Jésus de pécher? Ce fut la puissance de Dieu, le Père, qui Le garda. Or, en quoi cela nous touche‑t‑il?

Nous ne pouvons pas nous dépouiller nous‑mêmes, mais son esprit divin entre en nous, et par cette puissance divine, nous pouvons nous vider de notre moi mauvais; et alors, par cette puissance divine, l'Esprit de Christ, de Dieu le Père, vient à nous, et nous garde de la puissance de la tentation. Ainsi, Christ se vida de Son moi divin, Son moi juste, et nous apporta la puissance par laquelle nous sommes vidés de notre moi méchant. Voilà comment Il abolit dans Sa chair l'inimitié et rendit possible en nous la destruction de l'inimitié. Le voyons‑nous? Cela exige une pensée rigoureuse et l'on sait aussi que, quand on a réfléchi à cela et qu'on l'a compris clairement, l'esprit ne peut pas aller plus loin. Là, nous arrivons face à face avec le mystère même de Dieu; et l'intelligence limitée de l'homme doit s'arrêter et dire : 'Ceci est un terrain sacré; ceci est au‑dessus de ma mesure; je ne peux aller plus loin; je me soumets à Dieu.'

Question : Christ ne dépendit‑Il pas de Dieu pour être gardé?

Réponse: Oui, c'est ce que nous disons.

C'est là le point capital. Christ dépendit du Père tout le temps. Christ Lui-même, qui créa les mondes, fut tout le temps dans notre chair pécheresse qu'Il revêtit. Il fut ici-bas, en Sa présence divine constamment; mais jamais Il ne se permit d'apparaître, ni de faire quoi que ce soit. Il contint Ses propres impulsions; et quand les tentations l'assaillirent, Il aurait pu les anéantir toutes par l'affirmation, dans la justice de Son moi divin. Mais s'Il l'avait fait, cela nous aurait perdus; s'Il s'était affirmé, s'Il s'était permis d'apparaître, même avec justice, cela nous aurait perdus, car nous qui sommes seulement méchants, nous n'aurions jamais eu devant nous, que la manifestation du moi. Mettez devant les hommes qui sont uniquement méchants, la manifestation du moi, même en la justice divine, comme un exemple à suivre, et vous rendrez les hommes plus endurcis dans l'égoïsme et la perversité de l'égoïsme. Donc, pour qu'avec notre moi mauvais, nous puissions être délivrés, le Divin et Saint, terrassa toute la manifestation de Son moi juste, Il y renonça, et Il s'en dépouilla. De cette façon, Il nous délivra du mal en retenant Son moi, et en se remettant entièrement au Père pour qu'Il le garde contre ces tentations. Il fut victorieux par la grâce et la puissance du Père qui vint à Lui à cause de Sa confiance, et parce qu'Il se dépouillait de Lui-même. Voilà où nous en sommes maintenant. Voilà ce qui nous arrive. Nous sommes tentés, éprouvés, et il y a toujours la possibilité de nous affirmer nous-mêmes et entreprendre de faire avancer les choses.

Il y en a qui disent qu'il y a des choses qui dépassent ce que même un chrétien peut supporter, et que l'humilité chrétienne ne se propose pas d'aller aussi loin que cela. On vous frappe au visage, on abîme votre voiture, vos outils, on lapide votre tente ou votre lieu de réunion. Et Satan suggère : 'Ridiculisez ces gens, opposez‑leur la loi. Les chrétiens ne doivent pas supporter de telles choses; ce n'est pas juste'. Vous lui répondez : 'c'est exact; inutile de subir cela; je leur donnerai une leçon.' Peut-être le ferez‑vous. Mais, c'est de la défense du moi; une réplique du moi. Non; repoussez ce moi mauvais et laissez Dieu régler l'affaire. "A moi la vengeance, à moi la rétribution", dit Dieu. C'est ce que fit Christ. On lui cracha dessus, on le railla, on le frappa au visage, on Lui arracha les poils de la barbe, on Lui mit une couronne d'épines; par dérision, on plia le genou devant Lui, et on lui dit : "Salut, Roi des Juifs". On Lui banda les yeux, on Le frappa et on lui dit : "Prophétise, qui t'a frappé?" On lui infligea tout cela, et avec Sa nature humaine, Il supporta tout, parce qu'Il repoussa Son moi divin. Pensez‑vous qu'on Lui suggéra de faire reculer cette foule séditieuse, de manifester une seule fois Sa divinité, et de balayer tous ces méchants? Certainement Satan le lui suggéra. Mais étant l'Agneau de Dieu, Il resta sans défense. Pas de signe d'affirmation de Son moi divin, Il laissa Dieu faire tout ce qu'Il voulut faire. Il dit à Pilate : "Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut". Voilà la foi de Jésus. Voilà ce que signifie la prophétie: "Voici ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus".

Garder la foi de Jésus.

Nous devons avoir la foi divine de Christ, foi qui vient à nous avec le don de Son Esprit. Cet Esprit qu'Il nous donne produira en nous la même foi qu'en Lui. C'est ainsi que nous gardons la foi de Jésus. Par ce renoncement au moi, Il repoussa Son moi juste et refusa de le laisser apparaître lors des tentations les plus cruelles. E. White dit que ce qu'on Lui imposa quand on Le trahit fut ce qu'il y a de plus dur à supporter et à accepter pour l'homme; mais en annihilant Son moi divin, Il rendit la nature humaine capable de se soumettre par la puissance du Père, ce qui l'empêcha de pécher. De cette façon, Il nous amène à avoir le même esprit divin et la même puissance que Lui, qu'Il nous donne. Cet esprit et cette puissance mettront en échec notre moi naturel et pécheur, et nous nous abandonnerons totalement à Dieu quand on nous insultera, quand on nous frappera au visage, quand on crachera sur nous, quand on nous persécutera comme Lui, comme on le fera bientôt.

Alors le Père nous gardera en Lui, comme Il nous garda alors en Lui. C'est là notre victoire, et comment Il a détruit l'inimitié pour nous. En Lui, elle est détruite en nous. Gloire à Dieu!

Lisons ce que dit aussi E. White à ce sujet, dans la Review and Herald, du 5 Juillet 1887:

"L'apôtre voulait attirer notre attention non pas sur nous, mais sur l'Auteur de notre salut. Il nous présente les deux natures de Christ: l'humaine et la divine. Voici la description de la divine "lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu". Il était "l'éclat de Sa gloire et l'image exacte de Sa personne". Voici Sa nature humaine : "Ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort". Il revêtit volontairement la nature humaine. Il y consentit et Il le fit de son plein gré. Il revêtit Sa divinité avec l'humanité. Il avait toujours été comme Dieu, mais Il n'apparût pas en tant que Dieu. Il voila les manifestations de la Divinité qui avait provoquées l'hommage et l'admiration de l'univers de Dieu. Il fut Dieu tandis qu'il était sur la terre, mais Il se dépouilla de la forme de Dieu, et à la place, Il prit la forme et l'aspect d'un homme. Il marcha comme un homme. Pour l'amour de nous, Il se fit pauvre, afin que par Sa pauvreté, nous puissions être enrichis. Il déposa Sa gloire et Sa majesté. Il était Dieu, mais Il renonça pour un temps aux gloires de la forme de Dieu. Bien qu'Il ait vécu parmi les hommes dans la pauvreté, répandant Ses bénédictions partout où il allait, à Sa parole, des légions d'anges auraient entouré leur Rédempteur et lui auraient rendu hommage."

Volontairement dépouillé et humilié.

Quand Pierre résista aux soldats et coupa l'oreille du serviteur du grand prêtre, Jésus lui dit : "Remets ton épée à sa place… Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges?"

"Il parcourut la terre sans être reconnu, sans être confessé par Ses créatures, sauf quelques exceptions. L'atmosphère était polluée par le péché et les malédictions remplaçaient les hymnes de louange. La pauvreté et l'humiliation furent son lot. Tandis qu'Il allait d'un lieu à l'autre accomplissant Sa mission de miséricorde pour soulager les malades, pour encourager les opprimés, c'est à peine si une voix solitaire Le proclama béni, et les grands de la nation le côtoyèrent avec mépris. Quel contraste avec les richesses de la gloire, avec le flot de louanges sortant des bouches immortelles, avec les millions de voix précieuses de l'univers chantant des hymnes d'adoration. Mais Christ s'humilia lui-même, et prit la nature mortelle sur Lui. En tant que membre de la famille humaine, Il était mortel; mais en tant que Dieu Il était la source de vie du monde. Dans sa personne divine, Il aurait toujours pu résister aux attaques de la mort, et refuser de se soumettre à son pouvoir. Cependant, Il livra volontairement Sa vie, pour pouvoir la donner et mettre en lumière l'immortalité. Il porta les péchés du monde, et Il subit le châtiment qui s'accumula comme une montagne sur Son âme divine. Il abandonna Sa vie en sacrifice pour que  l'homme puisse ne pas mourir pour l'éternité. Il ne mourut pas parce qu'Il y était obligé. Il mourut, sans y être forcé, de Son plein gré, librement. Voilà ce qu'est l'humilité. Tout le trésor du ciel se déversait en un seul don pour sauver l'homme déchu. Christ réunit dans Sa nature humaine toutes les énergies vivifiantes que les humains nécessitent et doivent recevoir."

 Il les apporte dans ma nature humaine à votre nature humaine, selon notre décision, par l'Esprit de Dieu nous accordant Sa présence divine, et nous dépouillant de nous‑mêmes pour faire apparaître Dieu au lieu du moi.

"Quelle merveilleuse combinaison que celle  de l'homme et de Dieu! Christ aurait pu aider Sa nature humaine à supporter les incursions de la maladie en déversant dans sa nature humaine la vitalité et la vigueur impérissables de Sa nature divine. Mais Il s'abaissa au niveau de la nature humaine. Il le fit pour que les Écritures  puissent s'accomplir; et Le Fils de Dieu accepta ce plan, bien que connaissant toutes les étapes par lesquelles Il devait s'humilier pour accomplir l'expiation des péchés d'un monde qui, condamné, gémissait. Quelle humilité que celle-ci! Elle stupéfia les anges. La bouche humaine ne pourra jamais la décrire; l'imagination ne peut pas la comprendre."

 Mais nous pouvons saisir ce fait béni et jouir du bienfait qu'il procure pour toute l'éternité, et Dieu nous donnera l'éternité afin de le comprendre totalement.

"La Parole éternelle consentit à devenir chair. Dieu se fit  homme. Quelle merveilleuse humilité!"

Que sommes‑nous? Des hommes. Il devint 'nous', et Dieu avec Lui, et Dieu avec nous. Mais Il descendit encore beaucoup plus bas. Comment cela est‑il possible? Oui. Car 'l'homme' –qui est Christ‑ doit s'humilier en tant qu'homme. Parce que nous avons besoin de nous humilier, Lui non seulement s'humilia en tant que Dieu, mais quand Il devint homme, Il s'humilia en tant qu'homme, afin que nous puissions nous humilier devant Dieu. Il se dépouilla de Lui-même en tant que Dieu, et devint homme; puis en tant qu'homme : Il s'humilia afin que nous puissions nous humilier. Tout cela afin que nous puissions être sauvés.

L'opprobre acceptée.

En cela réside le salut. Ne le saisirons‑nous pas, et ne nous en réjouirons‑nous pas jour et nuit, et n'en serons‑nous pas toujours aussi reconnaissant qu'un chrétien doit l'être?

"Mais Il descendit encore plus bas. L'Homme (Jésus) dut s'humilier comme un homme qui doit supporter l'insulte, l'opprobre, les accusations honteuses, les injures et les outrages. Il semblait qu'il n'y avait pas de place pour Lui dans aucun territoire. Il dut fuir d'un lieu à un autre pour sauver Sa vie. Un de ses disciples le trahit; il fut renié par l'un de ses plus zélés disciples; on se moqua de Lui. Il fut couronné d'épines; on le fouetta; on le força à porter la croix. Il n'était pas insensible au mépris, à cette ignominie. Il se soumit, mais Il éprouva une amertume comme aucun être ne pouvait la sentir. Il était pur, saint, et sans tache, et cependant il fut arrêté comme un délinquant, comme un criminel. Le Rédempteur adorable descendit de la plus haute exaltation. Pas à pas, Il s'humilia jusqu'à la mort, et de quelle mort! de la mort la plus honteuse, la plus cruelle: la mort de la croix, comme un malfaiteur. Il ne mourut pas comme un héros aux yeux du monde, chargé d'honneurs comme ceux qui meurent dans la bataille. Il mourut comme un criminel condamné, suspendu entre le ciel et la terre; il mourut après une lente agonie honteuse, exposé aux injures et aux railleries d'une foule dépravée et avilie, chargée de crimes! "Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent la bouche, secouent la tête", Psaume 22:8. Il fut compté parmi les transgresseurs. Il expira au milieu des moqueries, et ses parents selon la chair Le désavouèrent. Sa mère contempla Son humiliation, et Il dut voir l'épée la transpercer au cœur. Il endura la croix et méprisa la honte. Il en fit peu de cas, car il pensait aux résultats qu'Il recherchait non seulement en faveur des habitants de ce petit monde, mais aussi de chaque monde que Dieu avait créé.

"Christ devait mourir comme substitut de l'homme. L'homme était un criminel, un traître, un rebelle condamné à mort pour avoir transgressé la loi de Dieu. Aussi, le Substitut de l'homme devait mourir comme un  malfaiteur, parce que Christ prit la place des traîtres, avec tous leurs péchés amassés sur Son âme divine. Il ne suffisait pas que Jésus meure pour satisfaire pleinement la loi violée, mais Il devait mourir d'une mort honteuse. Le prophète présente au monde les paroles de Christ : "Je ne déroberai pas Ma face à la honte et aux crachats".

"En tenant compte de tout cela, les hommes peuvent‑ils héberger un seul atome d'exaltation du moi? Quand ils reconstruisent la vie, l'humiliation et les souffrances de Jésus, peuvent‑ils lever la tête avec orgueil comme s'ils n'avaient pas à subir la honte, les épreuves et l'humiliation? Je dis aux disciples de Jésus : Regardez le Calvaire, et rougissez de honte pour vos idées arrogantes. Toute cette humiliation de la Majesté du ciel fut pour l'homme coupable et condamné. Christ descendit de plus en plus bas dans son humiliation, jusqu'à ce qu'il n'y ait pas d'autres profondeurs à atteindre, pour pouvoir sortir l'homme de sa souillure morale. Tout cela pour vous qui luttez pour la suprématie, pour l'orgueil, pour l'exaltation humaine; pour vous qui craignez de ne pas recevoir toute cette déférence, ce respect du concept des humains, vous qui pensez qu'il vous revient de droit. Est-ce cela ressembler à Christ?"

"Que l'esprit qui fut en Christ soit aussi en vous".

"Il mourut en expiation et pour devenir le modèle de tous ceux qui voudraient être Ses disciples. Hébergerez-vous l'égoïsme dans votre cœur? Ceux qui ne placent pas Jésus devant eux, comme modèle, vanteront‑ils leurs mérites? Vous n'en avez aucun, sauf ceux que vous recevez à travers Christ. Hébergerez-vous l'orgueil après avoir vu la Divinité s'humilier, puis s'avilir comme homme jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun moyen de descendre plus bas? Soyez étonnés, ô cieux, soyez stupéfaits, ô habitants de la terre, de la manière dont il fut répondu à l'amour de notre Seigneur! Quel mépris, quelle méchanceté, quel formalisme, quel orgueil, quels efforts pour élever l'homme et se glorifier, alors que le Roi de gloire s'humilia, souffrit une ignominie affreuse et subit une mort honteuse sur la croix pour nous. Qui apprend la douceur et l'humilité du modèle? Qui lutte avec ardeur pour maîtriser le moi?

"Qui élève sa croix et suit Jésus? Qui combat contre l'amour-propre? Qui lutte énergiquement pour vaincre les envies, les jalousies, les soupçons méchants et la lascivité de Satan? Qui purifie le temple de l'âme de toute souillure et ouvre son cœur à Jésus? Que ces mots impressionnent les esprits afin que tous ceux qui les liront puissent cultiver la grâce de l'humilité, renoncer au moi, être disposés à estimer les autres plus qu'eux-mêmes, et avoir le caractère et l'Esprit de Christ pour porter les fardeaux les uns des autres. Oh, puissions‑nous écrire dans notre cœur, quand nous contemplons la condescendance et l'humiliation où le Fils de Dieu descendit, que nous pouvons être participants de la nature divine."

Amené à la perfection par la souffrance.

Lisons quelques lignes du livre "Life of Christ".

"Pour accomplir la grande oeuvre de la rédemption, Jésus dut prendre la place de l'homme déchu. Chargé des péchés du monde, Il dut parcourir le chemin où Adam trébucha. Il dut commencer l'œuvre là où Adam échoua, et subir une épreuve de la même nature, mais infiniment plus sévère que celle qui avait vaincu Adam. Il est impossible pour l'homme de saisir pleinement les tentations de Christ. Tous les attraits du mal auxquels les hommes trouvent si difficile de résister, assaillirent Christ à un degré d'autant plus élevé que Son caractère était supérieur à celui de l'homme déchu. Quand Adam fut assailli par Satan, il n'était pas corrompu par le péché. Il était devant Dieu dans la force de la nature humaine parfaite; tous ses organes et facultés pleinement développés et harmonieusement équilibrés; il était entouré de beauté et communiait avec les anges. Quel contraste avec cet être parfait présenta le second Adam quand Il alla au désert pour rencontrer Satan. Depuis quatre mille ans, la race avait diminuée en taille et en force, et elle s'était détériorée en valeur morale, et pour élever l'homme déchu, Christ dut l'atteindre là où il était. Il revêtit la nature humaine avec les infirmités de la race dégénérée. Il s'humilia jusqu'aux plus grandes profondeurs de la douleur humaine, pour pouvoir sympathiser avec l'homme et le délivrer de l'état de dégradation où le péché l'avait plongé."

"Il convenait, en effet, que Celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut", Hébreux 2:10. "… après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel", Hébreux 5:9. "En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à Ses frères, afin qu'Il fût un Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple; car, ayant été tenté Lui-même dans ce qu'Il a souffert, Il peut secourir ceux qui sont tentés", Hébreux 2:17‑18.

"Car nous n'avons pas un Souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, Il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché", Hébreux 4:15. Il est vrai que Christ dit un jour de Lui-même : "Le prince du monde vient. Il n'a rien en moi", Jean 14:30. Satan trouve dans les cœurs un point où il peut prendre appui, -un désir de péché chéri-, au moyen duquel ses tentations affirment leur puissance. Mais il ne put rien trouver en Christ lui permettant d'obtenir la victoire. Jésus ne consentît pas à pécher; pas même en pensée. Il ne put être amené sous le pouvoir des tentations de Satan. Pourtant, il est écrit que Christ fut tenté en tous points comme nous.

"Beaucoup de gens disent que vu la nature de Christ, il était impossible que les tentations de Satan l'affaiblissent, ni le vainquent. Donc, Christ ne put pas être placé dans la position d'Adam pour parcourir le terrain où Adam trébucha et tomba; Il n'aurait pas pu obtenir la victoire qu'Adam. A moins d'être placé dans une position aussi difficile que celle d'Adam, Il ne pouvait pas racheter l'échec d'Adam. Si l'homme vit un conflit plus éprouvant à supporter que Christ, alors, celui-ci ne peut le secourir quand il est tenté. Christ a revêtu la nature humaine avec tous ses risques. Il la prit avec la possibilité de céder à la tentation et Il se reposa sur la puissance divine pour être gardé. L'union du divin avec l'humain est l'une des vérités les plus mystérieuses et aussi les plus précieuses du plan de la rédemption. C'est de cela dont Paul parle quand il dit: "Sans contredit, le mystère de la piété est grand : Dieu a été manifesté en chair",1 Timothée 3:16. Alors qu'il est impossible à des esprits humains de saisir pleinement cette grande vérité, ni de sonder sa signification, nous pouvons apprendre par elle, des leçons d'une importance vitale pour nous dans nos luttes contre la tentation. Christ vint dans le monde pour apporter la puissance divine à l'humanité, pour rendre l'homme participant de la nature divine."

On le voit, nous sommes sur un terrain solide d'un bout à l'autre, de telle sorte que quand on dit qu'Il a revêtu notre chair, mais toutefois qu'Il n'a pas participé à nos passions, c'est très juste, c'est très correct; parce que Son esprit divin ne consentit jamais au péché. Et cet esprit nous est accordé par le Saint‑Esprit qui nous est librement donné. "Nous savons que le Fils de Dieu est venu et nous a donné une intelligence", et "nous avons l'Esprit de Christ". "Ayez en vous L'Esprit qui était aussi en Christ Jésus".

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