CHAPITRE XII

LE MOMENT CRUCIAL DE L’HISTOIRE APPROCHE

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1 : « En ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef, le défenseur des enfants de ton peuple ; et ce sera une époque de détresse, telle qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent jusqu’à cette époque. En ce temps-là, ceux de ton peuple qui seront trouvés inscrits dans le livre seront sauvés. »

Dans ce verset, un temps bien arrêté est spécifié, non pas une année, un mois ou un jour déterminé, mais un temps défini par un certain événement avec lequel il est en relation. « En ce temps-là ». Quel temps ? Le temps auquel le verset final du chapitre antérieur nous a amené, l’époque où le roi du Nord plantera les tentes de son palais sur la montagne glorieuse et sainte. Quand cela arrivera, sa fin viendra ; et alors, selon ce verset, nous devons attendre que Micaël, le grand Chef, se lève.

Qui est Micaël, et que signifie le fait qu’il se lève ? Micaël est appelé « l’Archange » dans Jude 9. Il s’agit du Chef ou de la Tête des anges. Il n’y en a qu’un. Qui est-il ? C’est celui dont la voix s’entend depuis le ciel quand il ressuscite les morts (1 Thessaloniciens 4 : 16). Dont la voix est en relation avec cet événement. La voix de notre Seigneur Jésus-Christ (Jean 5 : 28). Quand, basés sur ce fait, nous cherchons la vérité, nous arrivons à la conclusion suivante : la voix du Fils de Dieu est la voix de l’Archange ; aussi l’Archange doit être le Fils de Dieu. Mais l’Archange s’appelle Micaël ; donc Micaël doit être le nom donné au Fils de Dieu. L’expression que nous trouvons dans le verset 1 : « le grand chef, le défenseur des enfants de ton peuple », suffit à identifier le personnage mentionné ici, comme le sauveur des hommes. C’est « le Prince de la vie », le « Prince et Sauveur » (Actes 3 : 15 ; 5 : 31). C’est le grand Chef.

« Le défenseur de ton peuple ». Il s’abaisse à prendre les serviteurs de Dieu dans leur misérable état mortel, et à les racheter pour qu’ils soient des sujets de son futur royaume. Il est de notre côté, nous qui croyons. Ses enfants sont essentiels pour ses desseins futurs, une partie inséparable de l’héritage racheté. Ils doivent être les principaux agents de la joie que Christ entrevit, et qui le conduisit à supporter tous les sacrifices et toutes les souffrances qui marquèrent son intervention en faveur de la famille déchue. Quel honneur étonnant ! Attribuons-lui une gratitude éternelle pour sa condescendance et sa miséricorde envers nous ! A lui soient le règne, la puissance et la gloire pour toujours !

Venons-en maintenant à la seconde interrogation : Que signifie pour Micaël le fait de se lever ? La clé pour interpréter cette expression se trouve dans ces passages : « il y aura encore trois rois en Perse » ; « il s’élèvera un vaillant roi, qui dominera avec une grande puissance » (Daniel 11 : 2, 3). Il n’y a pas le moindre doute quant à la signification de l’expression de ces phrases. Elles veulent dire : assumer la royauté, régner. Dans le verset que nous étudions, cette expression doit dire la même chose. En ce temps-là se lèvera Micaël, il s’emparera du royaume, et commencera à régner.

Mais, Christ ne règne-t-il pas maintenant ? Oui, associé à son Père sur le trône de l’univers (Ephésiens 1 : 20-22 ; Apocalypse 3 : 21). Mais à sa venue, il remet ce trône, ce royaume à son Père (1 Corinthiens 15 : 24). Puis commence son règne, présenté dans le texte, quand il se lève, ou prend en charge son propre royaume, le trône promis depuis longtemps à son père David, et il établit un règne qui n’aura jamais de fin (Luc 1 : 32, 33).

Les royaumes de ce monde deviendront le royaume de « notre Seigneur et de son Christ ». Il laisse de côté ses vêtements sacerdotaux pour revêtir le manteau royal. L’oeuvre de miséricorde et le temps de grâce accordé à la famille humaine seront achevés. Alors celui qui sera souillé n’aura déjà plus l’espérance d’être purifié ; et le saint ne courra déjà plus le danger de tomber. Tous les cas auront été décidés pour toujours. A partir de ce moment jusqu’à ce que Christ vienne sur les nuées des cieux, les nations seront brisées comme par une verge de fer et détruites comme un vase de potier par un temps d’angoisse sans pareil. Une série de châtiments divins tomberont sur les hommes qui auront rejeté Dieu. Alors, le Seigneur Jésus-Christ apparaîtra dans le ciel « au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile » (2 Thessaloniciens 1 : 8 ; voir aussi Apocalypse 11 : 15 ; 22 : 11, 12).

Les événements introduits par Micaël lorsqu’il se lève, sont phénoménaux. Il se lève, ou assume le règne, peu de temps avant de revenir personnellement sur cette terre. Comme il est donc important que nous sachions quelle position il occupe, afin de pouvoir suivre le processus de son oeuvre, et reconnaître l’approche du moment émouvant où son intercession en faveur de l’humanité prendra fin, et le destin de tous sera fixé pour l’éternité !

Comment pouvons-nous le savoir ? Comment devons-nous évaluer ce qui arrive dans le sanctuaire céleste ? La bonté de Dieu a été si grande qu’il a mis dans nos mains le moyen de le savoir. Il nous a dit que lorsque certains événements arriveraient sur la terre, des décisions importantes –en synchronisation avec eux, seront prises au ciel. Par le moyen de ces choses qui se voient, nous nous instruisons sur les choses qui ne se voient pas. Ainsi, à travers la nature, nous parvenons à voir le Dieu de la nature, par les phénomènes et les événements terrestres nous suivons les grands mouvements qui se réalisent dans le royaume céleste. Quand le roi du Nord plantera les tentes de son palais entre les mers, sur le mont glorieux et saint, alors Micaël se lèvera, ou recevra de son Père le royaume, comme préparatifs de son retour sur cette terre. On peut aussi exprimer cela de cette façon : Alors notre Seigneur cesse son travail de grand Souverain Sacrificateur, et le temps de grâce concédé au monde s’achève. La grande prophétie des 2300 jours nous indique avec exactitude le commencement de la partie finale de l’oeuvre que Christ doit réaliser dans le sanctuaire céleste. Le verset que nous étudions nous donne des indications grâce auxquelles nous pouvons découvrir approximativement le temps où elle s’achèvera.

Au même moment où Micaël se lèvera, il se produira un temps d’angoisse tel qu’il n’y en a jamais eu. Dans Matthieu 24 : 21 on nous parle d’une période de tribulation comme il n’y en a jamais eue et comme il n’y en aura jamais. Cette tribulation, qui fut l’oppression et la persécution de l’Eglise par le pouvoir papal, se trouve déjà dans le passé ; tandis que le temps d’angoisse de Daniel 12 : 1, est encore dans le futur, selon notre opinion. Comment peut-il y avoir deux temps de tribulation, séparés par de nombreuses années, et toutes deux plus importantes que toutes celles qu’il y eu dans le passé et qu’il devra y avoir après?

Pour éviter toute difficulté ici, notons avec attention cette distinction : la tribulation mentionnée dans Matthieu est une tribulation soufferte par l’Eglise. Christ parle ici de ses disciples, et de ceux dans un temps à venir. Ce seront eux qui seront affectés, et pour eux, les jours de la tribulation seront écourtés (Matthieu 24 : 22). Le temps d’angoisse dont il est question dans Daniel n’est pas un temps de persécutions religieuses, mais de calamités internationales. Il n’y a jamais eu une telle chose depuis que les nations existent ; il n’est pas parlé de l’église. C’est la dernière tribulation que souffrira le monde dans sa condition actuelle. Dans Matthieu il est fait allusion à un temps qui arrivera après cette tribulation ; parce qu’une fois qu’elle sera passée, le peuple de Dieu ne repassera pas par une autre période de souffrances semblable. Mais ici, dans Daniel, il ne s’agit pas d’un temps futur après l’affliction mentionnée, parce que celle-ci clôture l’histoire de ce monde. Elle inclu les sept plaies d’Apocalypse 16, et elle culmine par l’apparition du Seigneur Jésus, qui vient, enveloppé de nuages de feu, pour détruire ses ennemis. Mais tous ceux dont les noms se trouvent inscrits dans le livre de la vie seront exempts de cette destruction ; « le salut sera sur la montagne de Sion et à Jérusalem, comme a dit l’Eternel, et parmi les réchappés que l’Eternel appellera » (Joël 2 : 32).

2 : « Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle. »

Ce verset révèle l’importance du fait que Micaël se lève, ou le commencement du règne de Christ, parce qu’en ce temps-là il y aura une résurrection des morts. Est-ce la résurrection générale qui se produit quand Christ vient pour la seconde fois ? Ou est-ce que, entre le moment où Christ reçoit le royaume et sa manifestation sur la terre avec toute la gloire de son avènement (Luc 21 :27), il doit se produire une résurrection spéciale qui correspond à la description faite ici ?

Pourquoi ce ne peut pas être la première, c’est-à-dire celle qui se produira quand on entendra la dernière trompette ? Parce que ce sont seulement les justes, à l’exclusion de tous les impies, qui auront part à cette résurrection. Ceux qui dorment en Jésus sortiront alors, mais le reste des morts ne revivront pas avant mille ans (Apocalypse 20 :5). La résurrection générale de toute l’espèce, est donc divisée en deux grands événements. Lorsque Christ vient, seuls les justes ressuscitent ; et les impies ressuscitent mille ans après. La résurrection générale n’est pas une résurrection des justes et des impies en même temps. Chacune de ces deux catégories ressuscite séparément, et le temps qui sépare ces résurrections respectives est de mille ans, selon ce qui est clairement indiqué.

Mais, à la résurrection qui nous est présentée dans le verset que nous considérons, beaucoup de justes et des impies ressuscitent ensemble. Il ne peut donc pas s’agir de la première résurrection, qui inclu uniquement les justes, ni la seconde, qui ne se limite qu’aux impies. Si le texte disait : Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront pour la vie éternelle, alors le mot « beaucoup » pourrait s’interpréter comme incluant tous les justes, et cette résurrection serait celle des justes lorsque Jésus vient pour la seconde fois. Mais le fait que certains soient des méchants, et qu’ils ressuscitent pour la honte et le mépris éternels, empêche une telle explication.

Y a-t-il donc une résurrection spéciale ou limitée ? Nous est-il dit quelque part qu’un tel événement doit arriver avant la venue du Seigneur ? La résurrection prédite a lieu quand le peuple de Dieu est libéré du grand temps d’angoisse qui se termine avec l’histoire de ce monde ; et dans Apocalypse 22 : 11 il semble que cette délivrance a lieu avant l’apparition du Seigneur. Le moment épouvantable arrive où celui qui est injuste et souillé est encore injuste; et que le juste et saint se sanctifie encore. Les cas de tous sont décidés pour toujours. Quand cette sentence est prononcée sur les justes, ce doit être une libération pour eux, parce qu’ils sont alors placés hors de portée du danger et de la crainte du mal. Mais à ce moment-là, le Seigneur n’est toujours pas revenu, parce qu’il ajoute immédiatement : « Voici, je viens bientôt ».

Quand cette déclaration solennelle est prononcée, elle scelle les justes pour la vie éternelle et les impies pour la mort éternelle. Une voix sort du trône de Dieu disant : « C’en est fait ! » (Apocalypse 16 : 18). C’est évidemment la voix de Dieu à laquelle il est fait allusion si fréquemment dans les descriptions des scènes en relation avec le dernier jour. Joël parle de lui et dit : « De Sion l’Eternel rugit, de Jérusalem il fait entendre sa voix ; les cieux et la terre sont ébranlés. Mais l’Eternel est un refuge pour son peuple, un abri pour les enfants d’Israël. » (Joël 3 :16). Dans certaines versions de la Bible, au lieu de « refuge », on trouve « espérance ». Alors, quand on entend la voix de Dieu qui parle depuis le ciel, juste avant la venue du Fils de l’homme, Dieu est un refuge pour son peuple, ou, ce qui revient au même, il le libère. La dernière scène formidable est manifestée à un monde condamné. Dieu donne aux nations étonnées une autre preuve et une garantie de son pouvoir, et il ressuscite d’entre les morts une multitude d’êtres qui dorment depuis longtemps dans la poussière de la terre.

Nous voyons ainsi qu’il y a un moment et la place pour la résurrection de Daniel 12 : 2. Un verset du livre d’Apocalypse indique clairement qu’une résurrection de cette sorte doit se produire. « Voici, il vient avec les nuées [il s’agit bien du second avènement]. Et tout oeil le verra [les nations qui vivent alors sur la terre], et ceux qui l’ont percé [ceux qui ont pris une part active dans la besogne terrible de sa crucifixion] ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. » (Apocalypse 1 :7). Si une exception n’était pas faite pour leur cas, ceux qui crucifièrent le Seigneur devraient rester dans leur tombe jusqu’à la fin des mille ans et ressusciter conjointement aux impies. Mais ici, on nous dit qu’ils contempleront le Seigneur quand il viendra pour la seconde fois. Il doit donc y avoir une résurrection spéciale dans ce but.

Il est certainement très juste que quelques-uns de ceux qui se sont distingués par leur sainteté, qui ont travaillé et souffert pour l’espérance qu’ils avaient de la venue de leur Seigneur, mais qui sont morts sans le voir, ressuscitent un peu avant sa venue, pour assister aux scènes qui accompagneront sa glorieuse apparition ; ainsi, comme un bon nombre sortirent également du sépulcre au moment de sa résurrection pour contempler sa gloire et l’escorter (Matthieu 27 : 52, 53) triomphalement jusqu’à la droite du trône de la majesté dans les cieux (Ephésiens 4 : 8). Il y a aussi ceux qui se distinguèrent par la méchanceté, ceux qui firent tout pour bafouer le nom de Christ et pour injurier sa cause, surtout ceux qui lui donnèrent une mort cruelle sur la croix, et se moquèrent de lui pendant son agonie, certains de ceux-là ressusciteront, comme part de leur châtiment, pour contempler son retour sur les nuées des cieux, comme vainqueur céleste, avec une grande majesté et splendeur qu’ils ne pourront pas supporter.

Certains considèrent qu’il y a ici l’évidence de la souffrance éternelle et consciente des impies, parce qu’il explique que les impies ressusciteront pour la honte et le mépris éternel. Comment pourraient-ils souffrir la honte et le mépris éternel à moins d’être conscients pour toujours ? En fait, cette honte implique qu’ils sont conscients, mais il faut noter que cela ne va pas durer éternellement. Ce qualificatif n’est pas introduit jusqu’à ce que nous arrivions au mépris, qui est une émotion ressentie par les autres pour les coupables, et il n’est pas nécessaire d’être conscient de ceux contre lesquels il est dirigé. La honte de leur impiété et de leur corruption tourmentera leur âme tant qu’ils seront conscients. Quand ils mourront, consumés par leurs iniquités, leur répugnant caractère et leurs oeuvres coupables n’exciteront que le mépris chez tous les justes, aussi longtemps qu’ils s’en souviendront. Le texte n’apporte donc aucune preuve que les impies aient à souffrir éternellement.

3 : « Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité. »

Certaines versions traduisent « maîtres » au lieu de « intelligents ». « Ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brilleront comme les étoiles ». Il s’agit bien sûr de ceux qui enseignent la vérité, et en conduisent d’autres à sa connaissance, précisément à l’époque où les événements enregistrés dans les versets antérieurs doivent s’accomplir. En accord avec les méthodes de calcul des pertes et des gains du monde, il en coûte quelque chose d’enseigner la vérité à cette époque-ci. Il en coûte la réputation, les commodités et souvent les biens. Cela entraîne du travail, des croix, des sacrifices, la perte des amis, le ridicule et très souvent la persécution.

On pose souvent la question : Comment pouvez-vous garder le vrai jour de repos, et parfois perdre votre poste, réduire vos revenus, et aller jusqu’à courir le risque de perdre votre moyen de subsistance ? Oh, quelle myopie, que de faire de la désobéissance à ce que Dieu demande un sujet de considération pécuniaire !Quelle conduite différente de celle des nobles martyrs qui n’aimèrent pas leur vie au point de craindre la mort ! Quand Dieu donne un ordre, nous ne pouvons pas oser désobéir. Si on nous demande : Comment pouvez-vous garder le sabbat, et accomplir les autres devoirs inclus dans l’obéissance à la vérité ? En réponse, nous devons seulement demander : Comment pouvons-nous oser ne pas le faire ?

Au jour qui approche, quand tous ceux qui auront cherché à sauver leur vie la perdront et ceux qui auront été disposés à tout risquer par amour pour la vérité et leur divin Seigneur, recevront la récompense glorieuse promise dans ce verset, et ressusciteront pour resplendir comme le firmament, et comme les étoiles pour toujours, on verra ceux qui auront été sages, et ceux qui, au contraire, auront choisi la cécité et la folie. Les impies et les mondains considèrent maintenant les croyants comme des insensés et des fous, et ils se félicitent d’avoir une l’intelligence supérieure en fuyant ce qu’ils appellent folie, et en évitant des pertes. Nous n’avons pas besoin de leur répondre, parce que ceux qui maintenant prennent cette décision voudront bientôt la changer, et ceci, avec une terrible mais vaine sincérité.

Pendant ce temps, le chrétien a le privilège de s’appuyer sur le conseil qu’offre cette merveilleuse promesse. Une conception de son ampleur peut nous être procurée uniquement par les mondes stellaires. Quelles sont ces étoiles à la ressemblance desquelles les enseignants de la vérité brilleront pour l’éternité ? Quelle clarté, quelle majesté et quelle durée sont enfermées dans cette comparaison ?

Le soleil de notre propre système solaire est une de ces étoiles. Si nous le comparons à ce globe sur lequel nous vivons (notre étalon de mesure le plus à portée de la main), nous découvrons que ce n’est pas une sphère de petites magnitude et magnificence. Notre terre a environ 12.000 kilomètres de diamètre, tandis que celui du soleil atteint 1.440.000 kilomètres. Il est 1.300.000 fois plus grand que notre globe. Et son poids équivaut à 332.000 mondes comme le nôtre. Quelle immensité !

Cependant, il est loin d’être le globe le plus brillant et le plus grand des cieux. La proximité du soleil, qui est à 155.000.000 de kilomètres de nous, lui permet d’exercer sur nous une présence et une influence déterminantes. Mais dans l’immensité de l’espace, si loin qu’ils paraissent des petits points de lumière, d’autres sphères de taille supérieure et d’une gloire beaucoup plus grande étincellent. L’étoile fixe la plus proche, Proxima Centauri, dans l’hémisphère Sud, se trouve à quarante billions de kilomètres. Mais l’étoile polaire et son système sont cent fois plus loin ; et elles resplendissent avec une clarté égale à celle de 2.500 soleils comme le nôtre. D’autres sont encore plus lumineuses, comme par exemple Arcturus qui émet une lumière équivalente à 158 de nos soleils ; Capella, 185 ; et ainsi successivement, jusqu’à ce que nous arrivions à la grande étoile Rigel, dans la constellation d’Orion, qui inonde les espaces célestes d’un éclat 15.000 fois supérieur à celui de l’énorme globe qui illumine et contrôle notre système solaire. Pourquoi n’est-elle pas plus lumineuse ? Parce que sa distance équivaut à 33.000.000 de fois l’orbite de la terre, qui est de 310.000.000 de kilomètres. Les chiffres sont bien faibles pour exprimer de telles distances. Il suffit de dire que sa lumière doit traverser l’espace à la vitesse de 310.000 kilomètres par seconde pendant une période de dix ans avant d’atteindre notre monde. Et il y a beaucoup d’autres étoiles qui se trouvent à des centaines d’années-lumière de notre système solaire.

Quelques-uns de ces monarques du firmament règnent seuls, comme notre propre soleil. Certains sont doubles, c’est-à-dire que ce qui nous parait être une étoile unique est en réalité composé de deux étoiles, deux soleils avec toute leur suite de planètes qui tournent les unes autour des autres. D’autres sont triples, quadruples, et au moins une est sextuple.

De plus, ils nous laissent voir les couleurs de l’arc-en-ciel. Certains systèmes sont blancs, d’autres bleus, d’autres rouges, jaunes ou verts. Dans certains, les différents soleils qui appartiennent au même système ont plusieurs couleurs. Le Dr. Burr dit : « Et, comme pour faire de la Croix du Sud l’objet le plus beaux de tous les cieux, nous y trouvons un groupe d’astres de cent de diverses couleurs : des soleils rouges, verts, bleus et vert bleuté, si étroitement accumulés qu’avec un puissant télescope ils ressemblent à un superbe bouquet, ou à un joyau fantastique. »

Les années passent, et toutes les choses terrestres acquièrent la patine de l’âge et l’odeur de la décadence. Mais les étoiles continuent à briller dans toute leur gloire comme depuis le commencement. Les âges et les siècles ont passé, des royaumes se sont élevés puis ont disparu. Nous remontons beaucoup plus loin que l’horizon sombre et indécis de l’histoire, nous arrivons au premier moment où l’ordre est donné à sortir du chaos, et « les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? » (Job 38 : 7) et nous découvrons alors que les étoiles suivaient leur marche éternelle. Nous ne savons pas depuis quand elles le faisaient. Les astronomes nous parlent de nébuleuses qui se trouvent dans les limites les plus lointaines de la vision télescopique, dont la lumière nécessite dans leur vol incessant cinq millions d’années lumière pour atteindre cette planète. Cependant, ni leur splendeur ni leur force ne diminuent. Elles semblent toujours dotées de la fraîcheur de la jeunesse. Il n’y a pas en elles de mouvement vacillant qui révèle la décrépitude de la vieillesse. Elles continueront à briller avec une gloire ineffable durant toute l’éternité.

Ceux qui en conduisent beaucoup à la justice resplendiront de la même façon. Ils procureront même de la joie au coeur du Rédempteur. Et c’est ainsi que leurs années passeront pour toujours.

4 : « Et toi, Daniel, cache les paroles, et scelle le livre jusqu’au temps de la fin. Plusieurs courront ça et là, et la connaissance sera augmentée. » [Version Darby, 1970]

Les mots « paroles » et « livres » mentionnés ici, sont sans doute les choses qui furent révélées à Daniel dans cette prophétie. Ces choses devaient rester fermées et scellées jusqu’au temps de la fin ; c’est-à-dire, qu’elles ne seraient pas étudiées d’une façon spéciale, ni même comprises, jusqu’à cette époque. Le temps de la fin comme nous l’avons déjà démontré, commença en 1798. Comme le livre devait resté fermé et scellé jusqu’à cette date, il est donc clair qu’à ce moment-là, ou à partir de cette date, le livre serait ouvert. Les gens seraient en meilleure situation de le comprendre, et leur attention serait attirée d’une manière spéciale par cette partie de la Parole inspirée. Il n’est pas nécessaire de rappeler au lecteur ce qui a été fait depuis lors en référence à la prophétie. Les prophéties, surtout celles de Daniel, ont été examinées par beaucoup d’étudiants de ce monde où la civilisation a étendu sa lumière sur la terre. De façon que le reste du verset, étant une prédiction de ce qui devait arriver depuis que le temps de la fin a commencé, dit : « Plusieurs courront ça et là ». Que ‘courir çà et là’ se réfère au changement des gens d’un lieu à un autre, et aux progrès qui ont été faits dans les moyens de transport et de locomotion durant le siècle passé, ou qu’il signifie, comme certains le comprenne, que les prophéties seront parcourues, c’est-à-dire que la vérité prophétique sera étudiée avec soin et ferveur, ce qui est sûr c’est que nos yeux contemplent son accomplissement. Son application doit se trouver au moins dans l’une de ces méthodes ; et les deux aspects de notre époque actuelle se détachent notablement.

« Et la connaissance augmentera ». Il doit s’agir de l’augmentation de la connaissance en général, du développement des arts et de la science, ou une augmentation de la connaissance relative aux choses révélées à Daniel, qui devaient rester cachées et scellées jusqu’au temps de la fin. A nouveau, quelle que soit l’application que nous lui donnions, l’accomplissement est très notable et complet. Considérons les admirables exploits de l’homme, et les oeuvres formidables de ses mains, qui rivalisent avec les rêves les plus osés des mages du passé, mais qui se sont développés durant les cent dernières années. Pendant cette période, on a progressé plus dans toutes les branches de la science, dans le confort humain, dans la rapidité d’exécution des travaux, dans la transmission des pensées et des paroles , et dans les moyens de voyager rapidement d’un lieu à un autre et même d’un continent à un autre, que durant les trois mille dernières années.

Les machines agricoles.

Comparez la manière de moissonner de notre époque avec l’ancienne méthode manuelle qui se pratiquait à l’époque de nos grands-parents. Aujourd’hui une seule machine moissonne, bat et met les céréales en sac, prêts pour le marché.

Bateaux modernes et guerre mécanisée.

La guerre moderne emploie des bateaux cuirassés et des sous-marins, comme des avions bombardiers et de chasse auxquels on ne rêvait même pas au milieu du siècle passé. Les tanks et les camions, l’artillerie motorisée et d’autres équipements ont remplacé les animaux et les béliers du passé.

Le chemin de fer.

La première locomotive construite aux Etats-Unis a été fabriquée dans la Fonderie West Point, à New York, et entra en service en 1830. Actuellement, on a tellement progressé dans les chemins de fer, que les trains aérodynamiques atteignent la vitesse de 160 kilomètres heures.

Les transatlantiques.

A peine un siècle plus tard après le début de la navigation à vapeur, les plus grands transatlantiques peuvent traverser l’océan entre l’Europe et l’Amérique en quatre jours. Ils offrent tout le luxe qui se trouve dans les hôtels les plus magnifiques.

La télévision.

Puis en 1896, la radiotélégraphie vint ; un miracle. Vers 1921, cette découverte s’est développée dans la propagation radio diffusion. Maintenant la télévision –la transmission sans fils de ce qui ce voit et s’entend, et la projection d’images en mouvement par les ondes aériennes, est une réalité domestique.

L’automobile.

Il y a quelques années, l’automobile était inconnue. Maintenant, toute la population des Etats-Unis pourra voyager en même temps, en automobile. Certaines automobiles de course ont atteint des vitesses supérieures à cinq cents kilomètres à l’heure. D’énormes omnibus de passagers traversent les continents, et dans les grandes villes, des bus à deux niveaux ont largement remplacé les tramways électriques.

La machine à écrire.

Le premier modèle de machine à écrire moderne fut offert à la vente en 1874. Maintenant, les machines rapides et silencieuses pour le bureau ou de modèle portable, s’adaptent à toutes sortes d’écritures et de tabulations et partout, elles sont devenues une partie indispensable des centres d’affaires et des équipements de bureaux.

L’imprimerie moderne.

Pour avoir une idée du progrès fait dans cette branche il suffit de mettre en contraste la presse à main qu’utilisait Benjamin Franklin avec les rotatives à grande vitesse qui impriment les journaux à un rythme deux fois plus rapide qu’une mitraillette qui tire ses balles.

L’appareil photographique.

Le premier portrait d’un visage qui a été fait avec l’aide du soleil fut l’oeuvre du professeur John William Draper de New York, en 1840, au moyen du perfectionnement du processus de Niepce et Daguerre, les créateurs français de la photographie. Depuis 1924, grâce à l’amélioration des lentilles, et des émulsions des photographies ont été faites à partir de grandes distances et de vastes extensions, depuis des aéroplanes qui volaient à haute altitude. On peut faire des photographies d’objets invisibles à l’oeil nu au moyen des rayons X et infrarouges. La photographie en couleur a aussi fait de grands progrès. Depuis ses débuts, en 1895, la cinématographie est parvenue à exercer une puissante influence sur la vie de millions de personnes. Des films et des appareils photographiques en couleurs ont été perfectionnés et sont à des prix économiques qui les mettent à la portée des multitudes.

La navigation aérienne.

La conquête de l’air par l’homme a été réalisée par l’avion en 1903. C’est un des triomphes les plus remarquables de toute l’histoire. Des services transocéaniques de passagers et de courriers entre l’Amérique du Nord et du Sud, et l’Europe et l’Orient ont été institués.

Le téléphone.

La première patente de téléphone a été accordée à Alexander Graham Bell, en 1876. Depuis lors, des réseaux complexes de téléphones pour tous les continents relient les peuples et les personnes.

Les machines à composer.

Elles sont à l’origine d’une révolution dans l’art d’imprimer. La première machine qui composa mécaniquement des caractères fut patentée en Angleterre, en 1822, par le Dr. William Church. De toutes les machines qui ont été introduites depuis lors, celles qui s’utilisent le plus aujourd’hui, sont des machines qui fondent leurs propres caractères, comme la Linotype inventée par Mergenthaler, en 1878, et la monotype, inventée par Lanston en 1885.

Les ponts suspendus.

Le premier pont suspendu des Etats-Unis qui mérite d’être pris en considération fut construit sur le Niagara en 1855. Le Golden Gate Bridge [le pont de la Porte d’Or], qui franchit l’entrée de la baie de San Francisco, fut terminé en 1937 ; d’un coût de 35.000.000 de dollars, il a l’arche la plus grande du monde, soit 1.275 mètres. Des ponts similaires ont été construits dans tous les pays progressistes du monde.

Voici une liste partielle des progrès qui ont été faits dans la connaissance depuis que le temps de la fin a débuté en 1798 :

Illumination par le gaz, 1798 ; la plume en acier, 1803 ; les allumettes au phosphore, 1820 ; la machine à coudre, 1841 ; l’anesthésie par l’éther et le chloroformes, 1846 et 1848 ; les câbles transocéaniques, 1858 ; la mitraillette Gatling, 1861 ; le bateau de guerre blindé, 1862 ; les freins automatiques sur les trains, 1872 ; le sismographe, 1880 ; la turbine à vapeur, 1883 ; le rayon X, 1895 ; le radium 1898 ; le téléphone transcontinental, 1915.

Quelle galaxie de merveilles naquirent durant la même époque ! Comme les inventions scientifiques de notre ère sont admirables, ère sur laquelle se concentre la lumière de toutes ces découvertes et inventions ! Nous sommes sans aucun doute arrivés au moment où la science a augmentée.

Pour l’honneur du christianisme, notons dans quel pays et par qui ont été faites ces découvertes qui ont tant contribuer à rendre la vie plus facile et plus pratique. Ce fut dans les pays chrétiens, et par des hommes chrétiens. On ne peut pas mettre ces faits au crédit du Moyen Age, qui ne donna qu’un christianisme déguisé, ni au païens qui, dans leur ignorance ne connaissent pas Dieu, ni aux habitants des terres chrétiennes qui nient Dieu. En fait, l’esprit d’égalité et de liberté individuelle apportés par l’Evangile de Christ, quand il est prêché dans toute sa pureté, est ce qui libère les corps et les esprits des êtres humains, les invite à employer au maximum leurs facultés, et rend possible une ère de liberté de penser et d’action capable de produire ces merveilles.

Mais si nous adoptons l’autre point de vue, et si nous interprétons la mention que la science a augmenté comme s’appliquant à l’augmentation de la connaissance biblique, il nous suffit de regarder la lumière admirable qui a brillé sur les Ecritures durant le dernier siècle et demi. L’accomplissement de la prophétie a été révélé à la lumière de l’histoire. L’emploi d’un principe d’interprétation sûr a conduit à la conclusion indiscutable que la fin de toutes choses est proche. En réalité le sceau a été ôté du livre, et la connaissance de ce que Dieu a révélé dans sa Parole a augmentée admirablement. Nous croyons que ce détail est celui qui accomplit d’une façon toute spéciale la prophétie, car c’est seulement dans une ère de facilité sans pareil, comme la nôtre, que la prophétie pouvait s’accomplir.

Que nous sommes au temps de la fin est démontré par Apocalypse 10 :1 et 2, où nous voyons un ange puissant descendre du ciel avec un petit livre ouvert dans la main. Le livre de cette prophétie ne pouvait déjà plus rester scellé. Il devait être ouvert et compris. Pour trouver les preuves que le petit livre qui devait être ouvert, est le livre ici fermé et scellé quand Daniel l’écrivit, et que cet ange délivre son message dans cette génération, voir les commentaires sur Apocalypse 10 : 2.

5-7 : « 5 Et moi, Daniel, je regardai, et voici, deux autres hommes se tenaient debout, l’un en deçà du bord du fleuve, et l’autre au delà du bord du fleuve. 6 L’un d’eux dit à l’homme vêtu de lin, qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve : Quand sera la fin de ces prodiges ? 7 Et j’entendis l’homme vêtu de lin, qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve ; il leva vers les cieux sa main droite et sa main gauche, et il jura par celui qui vit éternellement que ce sera dans un temps, des temps, et la moitié d’un temps, et que toutes ces choses finiront quand la force du peuple saint sera entièrement brisée. »

La question : « quand viendra la fin de ces prodiges ? » se réfère sans aucun doute à tout ce qui a été mentionné avant, l’élévation de Micaël incluse, le temps d’angoisse, la libération du peuple de Dieu et la résurrection spéciale du verset 2. La réponse semble être donnée en deux parties. Premièrement, une période prophétique spécifique est signalée, puis une période indéfinie lui fait suite, avant que la fin de toutes ces choses arrive, comme dans Daniel 8 : 13, 14. Quand il s’interroge : « Pendant combien de temps s’accomplira la vision… Jusques à quand le sanctuaire et l’armée seront-ils foulés ? » la réponse mentionne une période définie de 2300 jours, suivie d’une période indéfinie qui engloberait la purification du sanctuaire. Dans le test que nous considérons, on nous indique la période d’un temps, des temps et la moitié d’un temps, soit 1260 ans, et ensuite une période indéfinie durant laquelle la destruction de la force du peuple saint allait continuer, avant la consommation.

Les 1260 ans signalent la période de la suprématie papale. Pourquoi cette période est-elle introduite ici ? Probablement parce que cette puissance est celle qui a tout fait, plus que n’importe quelle autre dans l’histoire du monde, pour disperser la force du peuple saint ou opprimer l’Eglise de Dieu. Mais que devons-nous comprendre par l’expression : « Quand la force du saint peuple sera-t-elle entièrement brisée » ? Qui doit accomplir cette oeuvre néfaste ? Dans d’autres versions cette phrase est traduite de cette façon : « et lorsqu’il aura achevé de briser la force du peuple saint… » et dans ce cas le pronom personnel « il » semble désigner « celui qui vit éternellement », c’est-à-dire Jéhova. Mais comme le dit judicieusement un éminent interprète des prophéties, en considérant les pronoms de la Bible nous devons les interpréter en accord avec les faits, et très souvent nous devons les mettre en relation avec un antécédent connu, plutôt qu’avec un nom exprimé. Donc, ici, la petit corne, ou l’homme de péché, après avoir été introduit par la mention particulière du temps de sa suprématie, les 1260 ans, doit être le pouvoir auquel se réfère le pronom « il ». Durant 1260 ans il opprima terriblement l’Eglise, il détruisit ou dispersa sa force. Une fois sa suprématie abandonnée, son inclination contraire à la vérité et à ses défenseurs, continue à faire sentir son pouvoir, dans la mesure de ses possibilités, mais jusqu’à quand ? Jusqu’au dernier événement présenté dans le verset 1, c’est-à-dire, la libération du peuple de Dieu. Une fois celui-ci libéré, les pouvoirs persécuteurs ne peuvent déjà plus l’opprimer, sa force n’est plus dispersée, on est arrivé au terme des merveilles prédites dans cette grande prophétie, et toutes ses prédictions se sont accomplies.

Ou, sans en altérer particulièrement le sens, nous pouvons rapporter le pronom « il » à l’être mentionné dans le serment du verset 7, « celui qui vit éternellement », c’est-à-dire Dieu, puisqu’il emploie les puissances terrestres pour châtier et discipliner son peuple, et dans ce sens, on peut dire qu’il disperse lui-même son pouvoir. Par son prophète, il dit de son peuple d’Israël : « J’en ferai une ruine, une ruine, une ruine… jusqu’à ce que vienne celui auquel appartient le juste jugement. » (Ezéchiel 21 : 32). Et encore : « Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis. » (Luc 21 : 24). La prophétie de Daniel 8 : 13 est aussi significative : « Pendant combien de temps s’accomplira la vision… Jusques à quand le sanctuaire et l’armée seront-ils foulés ? » Qui les livre à cette condition ? Dieu. Pourquoi ? Pour discipliner, purifier et blanchir son peuple. Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que le sanctuaire soit purifié.

8-10 : « 8 J’entendis, mais je ne compris pas ; et je dis : Mon Seigneur, quelle sera l’issue de ces choses ? 9 Il répondit : Va, Daniel, car ces paroles seront tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. 10 Plusieurs seront purifiés, blanchis et épurés ; les méchants feront le mal, et aucun des méchants ne comprendra, mais ceux qui auront de l’intelligence comprendront. »

Le désir de Daniel de bien comprendre tout ce qui lui avait été montré, nous rappelle les paroles de Pierre quand il parle des prophètes qui sondent consciencieusement pour comprendre les prédictions relatives aux souffrances de Christ et la gloire qui suivra. Il nous dit qu’il « leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient les dispensateurs de ces choses. » (1 Pierre 1 : 12). Combien peu de choses parmi celles qu’ils écrivirent, les prophètes purent-ils comprendre ! « Mais ce n’est pas pour autant que les prophètes refusèrent de les écrire. Si Dieu le demandait, ils savaient qu’au moment opportun, Dieu veillerait à ce que son peuple tire de leurs écrits tout le bénéfice qu’il voulait qu’il reçoive. »

Aussi, le langage adressé ici à Daniel lui indiquait que lorsque le moment opportun arriverait, les sages comprendraient la signification de ce qu’il avait écrit, et ils en tireraient profit. Le temps de la fin était le moment où l’Esprit de Dieu devait rompre le sceau du livre. C’était l’époque où les sages comprendraient, tandis que les impies, qui n’avaient aucun sens des valeurs éternelles, à cause de l’endurcissement de leur coeur par le péché, iraient en empirant et deviendraient de plus en plus aveugles. Aucun impie ne comprend. Ils appellent folie et présomption les efforts que font les sages pour comprendre, et demandent avec moquerie : « Où est la promesse de son avènement ? » Si quelqu’un demande : De quelle époque ou de quelle génération parle le prophète ? la réponse solennelle doit être : De la génération actuelle et de la génération au milieu de laquelle nous vivons. Ce langage du prophète est en train de s’accomplir d’une manière surprenante.

La rédaction du verset 10 semble singulière à première vue : « Plusieurs seront purifiés, blanchis et épurés. » Il se peut que quelqu’un demande : Comment peuvent-ils être purs et ensuite éprouvés ou épurés (comme l’implique la phrase), si c’est l’épreuve qui les purifie et les blanchit ? Le langage décrit sans aucun doute un processus qui se répète plusieurs fois dans l’expérience de ceux qui, durant ce temps reçoivent une préparation pour la venue du Seigneur et de son royaume. Ils sont purifiés et blanchis, en comparaison avec leur condition antérieure. Ensuite, ils sont à nouveau testés. Des épreuves plus grandes leurs sont imposées. S’ils les supportent, le processus de purification continue jusqu’à ce qu’ils atteignent un caractère plus pur. Après avoir atteint ce stade, ils sont éprouvés une autre fois, et sont purifiés et blanchis d’avantage. Le processus est poursuivi jusqu’à ce qu’ils développent un caractère qui résistera à l’épreuve du jour du jugement et qu’ils atteignent une condition spirituelle qui ne nécessite aucune autre épreuve.

11 : « Depuis le temps où cessera le sacrifice perpétuel, et où sera dressée l’abomination du dévastateur, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. »

Une nouvelle période prophétique est introduite ici, qui selon l’autorité biblique doit représenter le même nombre d’années littérales. A cause du contexte, certains en ont déduit que cette période débute avec l’établissement de l’abomination de la désolation, soit, le pouvoir papal, en l’an 538 et en conséquence elle s’étendrait jusqu’en 1828. Nous ne trouvons rien, à cette date là, qui signale la fin d’une telle période, mais nous trouvons des preuves que la période en question débute avant l’établissement du pouvoir papal. Une étude de l’original hébreux nous indique que le passage devrait se lire ainsi : « Depuis le moment où sera ôté le continu pour dresser l’abomination du dévastateur, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. »

On ne nous dit pas directement à quel événement aboutissent les 1290 jours; mais dans la mesure où son point de départ est signalé par une action qui doit préparer le terrain à l’établissement de la papauté, il est naturel de conclure que leur aboutissement sera marqué par la fin de la suprématie papale. Si, en partant de 1798 nous remontons de 1290 ans dans le temps, nous arrivons à l’année 508. Cette période est mentionnée, sans l’ombre d’un doute, pour révéler la date où le continu fut ôté, et c’est la seule à la faire. Aussi, les deux périodes, celle de 1290 jours et celle de 1260 jours, terminent toutes deux en 1798. La dernière commence en 538, et la première en 508, c’est-à-dire trente ans avant. Plus loin, nous donnerons quelques citations historiques qui parlent en faveur de la date de 508.

« Quant aux écrits d’Anastase, … il y en a un qu’il adressa à Clovis, roi des Francs, pour féliciter ce prince de sa conversion à la religion chrétienne. Parce que Clovis, premier roi chrétien des Francs, fut baptisé le jour de Noël 496, le même jour selon certains, où le pape fut ordonné. »

Thomas Hodgkin dit :

« Le résultat de cette cérémonie fut un changement dans les relations politiques de chaque état de la Gaule. Bien que les Francs se trouvaient parmi les tribus les plus incultes et les moins civilisées qui traversèrent le Rhin en direction de l’ouest, en tant que catholiques, la bienvenue du clergé catholique leur était assurée dans toutes les villes, et partout où allaient les ecclésiastiques, les provinciaux ‘romains’ –ou en d’autres termes, les laïcs qui parlaient latin- suivaient généralement. Immédiatement après son baptême, Clovis reçut une lettre enthousiaste de bienvenue au véritable troupeau, écrite par Avit, évêque de Vienne, l’ecclésiastique le plus éminent du royaume burgonde. »

Il faut remarquer que Clovis était, à cette époque (496), le seul prince catholique du monde connu dans le sens qu’on donnait alors à la parole catholique. Anastase, empereur d’Orient, professait l’eutychisme. Théodoric, roi des Ostrogoths d’Italie ; Alaric, roi des Wisigoths, et maître de toute l’Espagne et de la troisième partie de la Gaule, ainsi que les rois des Burgondes, des Suèves et des Vandales, en Gaule, en Espagne et en Afrique, étaient tous des disciples zélés de Arius. Quand aux autres rois des Francs, établis en Gaule, ils étaient tous païens. Clovis ne fut pas seulement l’unique prince catholique du monde de cette époque, mais il fut le premier roi qui embrassa la religion catholique ; ce qui valut au roi de France le titre de ‘Majesté chrétienne’, et de ‘Fils aîné de l’Eglise’. Mais si nous devions comparer la conduite et les actions de Clovis le catholique, avec celles du roi arien Théodoric, cette comparaison ne serait pas à l’honneur de la foi catholique. »

Ephraim Emerton, qui fut professeur de l’université de Harvard, dit : « A l’époque où les Francs livrèrent la bataille de Strasbourg, les évêques de la ville de Rome en étaient venus à être considérés comme les dirigeants de l’église de ce qui avait été l’empire d’Occident. Ils étaient parvenus à se faire appeler papes, et ils faisaient tout leur possible pour dominer l’église d’Occident comme un roi habitué à gouverner son peuple. Nous avons vu quel respect un pape vénérable comme Léon inspire à de rudes destructeurs comme Attila et Genséric. Mais les papes avaient toujours été de dévots catholiques, opposés à l’arianisme d’où qu’il apparût. Au moment de la conversion du roi franc, ils se trouvaient en danger continuel de la part des Ostrogoths ariens qui s’étaient fermement installés en Italie. Théodoric n’avait pas dérangé la religion de Rome, mais un autre roi pouvait venir et tenter d’imposer l’arianisme à toute l’Italie. Le pape s’était donc beaucoup réjoui en apprenant qu’en se convertissant récemment, les Francs avaient acceptés la foi chrétienne. Il fut disposé à bénir toutes leurs entreprises comme étant l’oeuvre de Dieu, pourvu qu’elles soient dirigées contre les Ariens qu’il considérait comme des ennemis pires que les païens. C’est ainsi que débuta, entre le pape et le royaume franc, déjà vers l’an 500, une entente qui devait aboutir à une alliance et contribuer en grande partie à modeler toute l’histoire future de l’Europe. »

« L’événement qui intensifia les craintes de tous ces rois ariens, et qui ne laissa à aucun d’eux d’autre espérance que celle d’être le dernier à être dévoré, fut la conversion de Clovis au catholicisme, le roi païen des Francs. »

« Les rois barbares furent…. invités à s’unir en une ‘ligue de paix’, afin d’arrêter les agressions illicites de Clovis qui les mettaient tous en danger. »

« Former une telle confédération et unir toutes les vieilles monarchies ariennes contre cet état catholique ambitieux qui menaçait de tous les absorber, fut alors le but principal de Théodoric. »

« L’action diplomatique de Théodoric fut impuissante à empêcher la guerre, et il est même possible qu’elle stimulât Clovis à frapper rapidement avant qu’une coalition hostile puisse se former contre lui. Dans un rassemblement de sa nation (peut-être le ‘Champs de Mars’ ), début 507, il déclara impétueusement : ‘Je considère vraiment déplacé que ces Ariens dominent une très grande partie de la Gaule. Allons et vainquons-les avec l’aide de Dieu, et soumettons la terre.’ Ce qu’il dit plut à la multitude, et l’armée réunie marcha vers le Sud jusqu’à la Loire. »

« La campagne suivante du roi franc eu beaucoup plus de succès et d’importance. Il était déterminer à prouver sa fortune contre le jeune roi des Wisigoths, dont la faiblesse personnelle et l’impopularité de ses sujets romains l’incitèrent à envahir l’Aquitaine. Il semblerait que Clovis choisit soigneusement comme casus belli les persécutions ariennes d’Alaric, qui, comme son père Eurico, était un mauvais seigneur pour ses sujets catholiques… En 507, Clovis déclara la guerre aux Wisigoths. »

« On ne sait pas pourquoi l’explosion fut retardée jusqu’à l’année 507. Que le roi des Francs fût l’agresseur est une chose certaine. Il trouva facilement un prétexte pour commencer la guerre en tant que champion et protecteur du christianisme catholique contre les mesures absolument justes qu’Alaric prit contre son clergé orthodoxe et traître… Au printemps 507, Clovis traversa soudainement la Loire et marcha sur Poitiers… A quinze kilomètres de Poitiers, les Wisigoths prirent positions. Alaric repoussa le début de la bataille parce qu’il attendait les troupes ostrogothes, mais comme celles-ci avaient été retardées par l’apparition d’une flotte byzantine dans les eaux italiennes, il décida de combattre, plutôt que de battre en retraite, comme le conseillait la prudence. Après un court combat, les Goths prirent la fuite. Durant la poursuite, le roi des Goths mourut, aux mains de Clovis, dit-on (507). La domination des Wisigoths en Gaule prit fin pour toujours avec cette déroute. »

« Il est évident, d’après le langage de Grégoire de Tours, que ce conflit entre les Francs et les Wisigoths fut perçu par le parti orthodoxe, autant à leur époque qu’aux ères antérieures, comme une guerre religieuse, de laquelle, du point de vue humain, dépendait la prédominance du credo catholique ou l’arianisme en Europe occidentale. »

« 508. Peu après ces événements, Clovis reçut de l’empereur grec Anastase les titres et la dignité de patricien romain ; bien qu’il semble qu’en les lui accordant l’empereur fût poussé plus par ses jalousie et par sa haine envers Théodoric l’Ostrogoth que par l’amour envers le Franc inquiet et usurpateur. La signification de ces titres antiques, attribués à ceux qui n’avaient aucune relation directe avec une partie de l’empire romain, n’a jamais été suffisamment expliqué… Le soleil de Rome s’était couché. Mais le crépuscule de sa grandeur reposait encore sur le monde. Les rois et les guerriers germains recevaient avec plaisir, et portaient avec orgueil, un titre qui les mettait en relation avec cette ville impériale, dont ils voyaient partout autour d’eux les vestiges de sa domination universelle et de son habileté dans le maniement des armes et dans les arts. »

«En 508, Clovis reçut à Tours les insignes du consulat que lui envoyait l’empereur d’Orient Anastase, mais le titre était purement honorifique. Clovis fit de Paris la capitale de son royaume et il y passa les dernières années de sa vie. »

Le royaume Wisigoth avait disparu, mais la ligue des puissances ariennes sous Théodoric existait toujours. Alaric avait compté avec l’aide de Théodoric, mais elle lui fit défaut. L’année suivante, en 508, Théodoric attaqua Clovis et remporta la victoire, après quoi, il conclut inexplicablement la paix avec lui, et la résistance des puissances ariennes prit fin.

Le sommet que Clovis avait atteint en 508, et la signification de ses victoires pour le futur de l’Europe et de l’église, étaient si importants que les historiens ne peuvent s’abstenir de les commenter. « Sa conquête ne fut pas temporaire. Le royaume des Goths occidentaux et des Burgondes étaient devenus le royaume des Francs. Ils étaient finalement parvenus à devenir des envahisseurs qui allaient se fixer. Il était certain que les Francs, et pas les Goths, allaient diriger les futurs desseins de la Gaule et de l’Allemagne, et que la foi catholique, et pas l’arianisme, allait être la religion de ces grands royaumes. »

« Clovis fut le premier à unir tous les éléments à partir desquels le nouvel ordre social devait être formé, à savoir : les barbares, qu’il établit au pouvoir ; la civilisation romaine, à laquelle il rendit un hommage en recevant les insignes de patricien et de consul de l’empereur Anastase ; et finalement, l’église catholique, avec laquelle il forma une alliance fructueuse que poursuivirent ses successeurs. »

« Deux religions et deux époques du monde s’unirent en Clovis. Quand il naquit, le monde romain était toujours une puissance ; sa mort annonça l’aube du Moyen Age. Il occupa le poste vacant de l’empereur d’Orient, et il prépara le chemin que Charlemagne perfectionna : la fusion de la civilisation romaine avec la germanique, l’alliance de l’église et de l’état. »

« Clovis avait démontré, dans toutes les occasions, qu’il était une implacable brute, un conquérant cupide, un tyran sanguinaire ; mais par sa conversion il avait préparé le triomphe du catholicisme ; il sauva l’église romaine de Charybde et Scylla, l’hérésie et le paganisme, il l’assit sur une roche au centre même de l’Europe, et affermit ses doctrines et ses traditions dans les coeurs des conquérants de l’Occident. »

« Les résultats de l’occupation de la Gaule [par les Francs] furent si importants; l’empire qu’ils fondèrent, leur alliance avec l’église, leurs notions légales et ses institutions politiques, exercèrent une influence si décisive sur le futur que leur histoire mérite une considération à part… L’héritage politique de l’empire romain leur revint, il leur incomba l’honneur de le recueillir et de le transmettre, grossièrement c’est sûr, et beaucoup moins largement et effectivement, mais ce fut cependant une prolongation réelle de la politique que Rome avait pratiqué. Eux seuls présentaient cette unité que Rome avait établie, et aussi longtemps que cette unité fut préservée comme un fait établi, ce furent les Francs qui la maintinrent… Ce n’est qu’à la fin du Ve siècle que leur carrière débuta vraiment, et alors, comme cela arrive souvent dans des cas similaires, c’est le génie d’un seul homme, un grand chef, qui créa la nation… Clovis… apparaît comme un des grands esprits créateurs qui donnent une nouvelle direction au courant de l’histoire… Le troisième pas très important dans ce processus d’union fut aussi effectué par Clovis. Une institution, produite par le monde antique avant que les Germains n’y pénètrent, continua vivante, vigoureuse et avec une influence énorme, mais il est vrai, avec une puissance qui croissait lentement à travers tous les changements de cette période chaotique. Dans le futur, ce pouvoir devrait grandir encore davantage et exercer une influence encore plus importante et plus permanente que celle des Francs… C’était l’Eglise Romaine. Elle devait être la grande puissance ecclésiastique du futur. Il était donc essentiel de savoir si les Francs, qui allaient se développer dans le grand pouvoir politique du futur, allaient s’allier à cette autre puissance ou bien s’opposer à elle…

« Cette question, Clovis la résolut, peu de temps après avoir commencé sa carrière, en se convertissant au christianisme catholique… Dans ces trois sens, donc, Clovis exerça une influence créative sur le futur. Il unit les Romains et les Germains sur une base d’égalité, et les deux peuples conservèrent la source de leur force pour former une nouvelle civilisation. Il fonda une puissance politique qui devait unir en elle-même presque tout le continent, et mettre fin à l’époque des invasions. Il établit une alliance étroite entre les deux grandes forces qui contrôleraient le futur, les deux empires qui continuèrent l’unité que Rome avait créée, l’empire politique et l’empire ecclésiastique. »

Ainsi, en 508, la résistance unie qui s’opposait au développement de la papauté prit fin. La question de la suprématie entre les Francs et les Goths, entre la religion catholique et la religion arienne, était donc en faveur des Catholiques.

12, 13 : « 12 Heureux celui qui attendra, et qui arrivera jusqu’à mille trois cent trente-cinq jours ! 13 Et toi, marche vers ta fin ; tu te reposeras, et tu seras debout pour ton héritage à la fin des jours. »

Une autre période prophétique de 1335 jours est introduite ici. Pouvons-nous dire quand elle commence et quand elle prend fin ? Les seuls indices que nous avons pour répondre à cette question, est qu’elle est prononcée en relation directe avec les 1290 années, qui commencent en 508 comme nous l’avons montré plus haut. A partir de cela, il y aura selon les paroles du prophète, 1290 jours. La phrase qui suit dit : « Bienheureux celui qui attendra, et qui arrivera jusqu’à mille cent trente-cinq jours ». Mais, à partir de quand ? A partir du même point, sans l’ombre d’un doute, d’où partent les 1290 jours, à savoir l’an 508. A moins que nous ne les comptions depuis ce point de départ, il est impossible de les localiser, et nous devrions les exclure de la prophétie de Daniel quand nous leur appliquons la parole de Christ : « que celui qui lit comprenne » (Matthieu 24 :15, version Darby, 1970). A partir de cette date, ils s’étendent jusqu’en 1843, parce que 1.335 ajoutés à 508 nous donnent 1843. En les faisant partir du printemps de la première date, nous arrivons jusqu’au printemps de la dernière.

Mais comment savons-nous qu’ils se sont terminés, si à la fin des jours Daniel doit être debout pour son héritage puisque selon certains il est question de sa résurrection des morts ? Cette question est basée sur une double erreur: premièrement, il est dit que les jours à la fin desquels Daniel doit être debout pour son héritage, sont les 1.335 jours ; deuxièmement, qu'être "debout" pour son héritage est sa résurrection, affirmation qui ne peut être soutenue. L’unique chose promise pour la fin des 1.335 jours est une bénédiction pour ceux qui attendent et arrivent à cette époque ; c’est-à-dire pour ceux qui seront encore vivants. Quelle est cette bénédiction ? En regardant l’année 1843, la fin de ces années, que voyons-nous ? Nous voyons l’accomplissement remarquable de la prophétie dans la grande proclamation de la seconde venue de Christ. Environs 45 ans auparavant, commençait le temps de la fin ; le livre fut ouvert, et la lumière allait en augmentant. Vers 1843, la lumière qui était venue se déverser sur les divers thèmes prophétiques atteint son apogée. La proclamation se fit avec une grande puissance. La nouvelle et émouvante doctrine de l’établissement du royaume de Dieu secoua le monde. Une nouvelle vie fut impartie aux vrais disciples de Christ. Les incrédules étaient condamnés, les églises étaient éprouvées, et il se produisit un réveil qui n’a pas eu de pareil depuis lors.

Etait-ce la bénédiction ? Ecoutons les paroles du Sauveur : « Heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent ! » (Matthieu 13 :16). Il dit aussi à ses disciples, que les prophètes et les rois avaient désiré voir les choses qu’ils voyaient et ils ne les ont pas vues. Mais il leur dit : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !» (Luc 10 : 23, 24). Si aux jours de Christ une nouvelle et glorieuse lumière était une bénédiction pour ceux qui la recevait, pourquoi n’en serait-il pas de même en 1843 ?

On peut objecter que ceux qui participèrent à ce mouvement furent désappointés dans leur expectative ; il en fut de même pour les disciples de Christ, lors de sa première venue. Ils l’acclamèrent quand il entra triomphalement dans Jérusalem, espérant qu’il s’emparerait du royaume. Mais l’unique trône sur lequel il monta fut la croix, et au lieu d’être admis comme roi dans un palais, son corps inerte fut couché dans la tombe neuve de Joseph. Cependant, ses disciples étaient « bienheureux » pour avoir reçu les vérités qu’ils avaient entendues.

On peut aussi objecter que ce n’était pas une bénédiction de grande importance pour la signaler dans une période prophétique. Et pourquoi pas, puisque la période dans laquelle elle doit se produire, le temps de la fin, est introduit par une période prophétique ; puisque notre Seigneur, dans le verset 14 de sa grande prophétie de Matthieu 24, annonce ce mouvement d’une façon spéciale ; et puisqu’il est aussi présenté dans Apocalypse 14 : 6, 7, sous le symbole d’un ange qui volait au milieu du ciel avec l’annonce spéciale de l'Evangile éternel aux habitants de la terre ? Il est certain que la Bible donne beaucoup d’importance à ce mouvement.

Deux questions supplémentaires doivent être soulignées brièvement : Quels sont les jours dont il est question au verset 13 ? Que signifie le fait que Daniel doit être debout pour son héritage ? Ceux qui affirment que les jours sont les 1335 ans se voient induits à leur donner cette application parce qu’ils ne remontent pas au-delà du verset précédent, où sont mentionnés les 1335 jours ; tandis que pour interpréter ces jours si peu définis, ils devront prendre en considération toute l’étendue de la prophétie à partir de Daniel 8. Les chapitres 9, 10, 11 et 12 sont l’évidente continuation et application de la vision de Daniel 8 ; nous pouvons donc dire que dans la vision de Daniel 8, comme nous l’avons démontré et expliqué, il y a quatre périodes prophétiques : les 2300, les 1260, les 1290 et les 1335 jours. La première est la principale et la plus longue période ; les autres en sont des parties intermédiaires et des subdivisions. Maintenant, quand l’ange dit à Daniel, en terminant ses instructions, qu’il sera debout pour son héritage à la fin des jours, sans spécifier de quelle période il s’agit, l’attention de Daniel n’a-t-elle pas dû pas se diriger naturellement à la période principale la plus longue, les 2300 jours, plutôt que n’importe quelle autre de ses subdivisions ? Si tel est le cas, les 2300 jours sont ceux dont il est question. La traduction de la Septante semble aller clairement dans ce sens : « Mais toi, suis ton chemin et reposes-toi ; parce qu’il y a encore des jours et des saisons jusqu’au plein accomplissement [de ces choses] ; et tu te lèveras pour ton lot à la fin des jours. » Ceci nous rappelle certainement la longue période contenue dans la première vision, en relation avec laquelle les instructions subséquentes furent données.

Comme nous l’avons déjà démontré, les 2300 jours s’achevèrent en 1844, et nous amenèrent à la purification du sanctuaire. Daniel s’est-il levé pour recevoir son héritage ? Oui, en la personne de son Avocat, notre grand Souverain Sacrificateur, qui présente les cas des justes afin qu’ils soient acceptés par son Père. La parole traduite ici par « héritage » n’est pas une part réelle d’héritage ou un « lot » de terre, mais les « décisions » ou les « déterminations de la Providence ». A la fin des jours, le sort sera jeté, pour ainsi dire. En d’autres termes, une décision doit être prise en ce qui concerne ceux qui seront trouvés dignes d’entrer en possession de l’héritage céleste. Quand le cas de Daniel est présenté pour être examiné, il est trouvé juste, et il reste debout ; une place lui est assignée dans la Canaan céleste.

Quand Israël était sur le point d’entrer dans la terre promise, les sorts furent jetés, et un territoire fut assigné à chaque tribu. Les tribus furent en possession de leur « lot » ou « héritage » respectif longtemps avant de recevoir leur part réelle du pays. Le temps de la purification du sanctuaire correspond à cette période de l’histoire d’Israël. Nous sommes maintenant au seuil de la Canaan céleste, et les décisions qui assignent à certains une part dans le royaume sont en train d’être prises, tandis qu’elles en privent d’autres de cette part pour toujours. Le verdict assure à Daniel la portion d’héritage céleste qui lui revient. Tous les fidèles seront debout avec lui. Quand ce dévoué serviteur de Dieu –qui a rempli sa longue vie des plus nobles services à son Créateur, même lorsqu’il portait les plus lourds soucis de cette vie- entre en possession de sa récompense pour avoir fait le bien, nous aussi nous pourrons entrer avec lui dans le repos.

Nous mettrons fin à l’étude de ce livre en soulignant qu’il nous a procuré une grande satisfaction, à dédier notre temps et notre étude à cette prophétie merveilleuse, et à contempler le caractère de son auteur, un homme bien-aimé et le plus illustre des prophètes. Dieu ne fait acception de personne, et ceux qui manifestent un caractère comme celui de Daniel verront la faveur divine se manifester dans leur vie d’une façon tout aussi remarquable. Imitons ses vertus afin que, comme lui, nous puissions recevoir l’approbation de Dieu tandis que nous vivons sur cette terre, et que nous puissions demeurer parmi les créations de sa gloire infinie.

 

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