CHAPITRE 12
LA VICTOIRE DE LA FOI
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La Bible dit que «le juste vivra par la foi ». La justice de Dieu est «révélée par la foi et pour la foi » (Romains 1:17). Rien ne peut mieux illustrer l’oeuvre de la foi que quelques exemples rapportés pour notre instruction « afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Ecritures, nous possédions l’espérance » (Romains 15 :4). Nous prendrons premièrement un remarquable événement rapporté dans 2 Chroniques 20 :1-4:
« Après cela, les fils de Moab et les fils d’Ammon, et avec eux des Maonites, marchèrent contre Josaphat pour lui faire la guerre. On vint en informer Josaphat, en disant: Une multitude nombreuse s’avance contre toi depuis l’autre côté de la mer, depuis la Syrie, et ils sont à Hatsatson-Thamar, qui est En-Guédi. Dans sa frayeur, Josaphat se disposa à chercher l’Eternel, et il publia un jeûne pour tout Juda. Juda s’assembla pour invoquer l’Eternel, et l’on vint de toutes les villes de Juda pour chercher l’Eternel. » Puis, suit la prière de Josaphat, en tant que conducteur de la congrégation, et elle mérite qu’on l’étudie spécialement, puisque ce fut une prière de la foi, contenant en elle-même le commencement de la victoire :
« Josaphat se présenta au milieu de l’assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison de l’Eternel, devant le nouveau parvis. Et il dit: Eternel, Dieu de nos pères, n’es-tu pas Dieu dans les cieux, et n’est-ce pas toi qui domines sur tous les royaumes des nations ? N’est-ce pas toi qui as en main la force et la puissance, et à qui nul ne peut résister? » (versets 5 et 6).
C’était un excellent début de prière. Il commence par reconnaître le Dieu du ciel. De même, la prière modèle commence par: « Notre Père qui es dans le ciel » qu’est-ce que cela signifie? Que Dieu, comme Dieu du ciel, est le Créateur. Cela entraîne la reconnaissance de sa puissance au-dessus de tous les royaumes du monde et de toutes les puissances des ténèbres ; le fait d’être au ciel, d’être le Créateur, montre que dans sa main résident la puissance et la force, de sorte que personne ne peut lui résister. C’est pourquoi l’homme qui peut commencer sa prière à l’heure du besoin, par une telle reconnaissance de la puissance de Dieu, a déjà la victoire de son côté. Notez que Josaphat, non seulement déclara sa foi dans la merveilleuse puissance de Dieu, mais il réclama la force de Dieu comme étant la sienne, en disant : « N’est-ce pas notre Dieu? » Il remplit la condition requise de l’Ecriture: « Celui qui s’approche de Dieu, doit croire qu’il existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent avec application » (Hébreux 11 :6).
Alors, Josaphat continua à raconter comment le Seigneur les avait établis dans ce pays, et comment, bien qu’il ne leur ait pas permis d’envahir Moab et Ammon, ces nations étaient venues pour les chasser hors de la terre que Dieu leur avait donnée pour héritage (versets 7-11). Puis, il termina «O notre Dieu, n’exerceras-tu pas tes jugements sur eux? Car nous sommes sans force devant cette multitude nombreuse qui s’avance contre nous, et nous ne savons que faire, mais nos yeux sont sur toi » (verset 12). « Eternel, toi seul peux venir en aide au faible comme au fort » (2 Chroniques 14:10). «Car l'Eternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui » (2 Chroniques 16 :9), et ceux qui sont dans le besoin feraient bien de se confier qu’en Lui seul. La position de Josaphat et de son peuple s’harmonisait avec l’ordre donné par l’apôtre: « regardant à Jésus, le chef et le consommateur de la foi » (Hébreux 12 :2). Il est le commencement et la fin, et tout pouvoir dans le ciel et sur la terre est entre ses mains.
Or, quel en fut le résultat? Le prophète du Seigneur vint avec la puissance du Saint-Esprit, « Et Jachaziel dit : Soyez attentifs, tout Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat ! Ainsi vous parle l’Eternel: Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu. » (2 Chroniques 20 :15). Puis, vient l’ordre d’avancer dès le matin pour aller à la rencontre de l’ennemi, et pour assister à la délivrance opérée par le Seigneur, car il serait avec son peuple.
Voici maintenant la partie la plus importante :
« Le lendemain, ils se mirent en marche de grand matin pour le désert de Tekoa. A leur départ, Josaphat se présenta et dit : Ecoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem ! Confiez-vous en l’Eternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez. Puis, d’accord avec le peuple, il nomma des chantres qui, revêtus d’ornements sacrés, et marchant devant l’armée, célébraient l’Eternel et disaient : Louez l’Eternel, car sa miséricorde dure à toujours ! » (2 Chroniques 20 :20-21).
Quelle étrange façon d’aller au combat! Peu d’armées ont été à la bataille avec une telle avant-garde. Quel en fut le résultat?
« Au moment où l’on commençait les chants et les louanges, l’Eternel plaça une embuscade contre les fils d’Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séir, qui étaient venus contre Juda. Et ils furent battus. Les fils d’Ammon et de Moab se jetèrent sur les habitants de la montagne de Séir pour les dévouer par interdit et les exterminer ; et quand ils en eurent fini avec les habitants de Séir, ils s’aidèrent les uns les autres à se détruire. Lorsque Juda fut arrivé sur la hauteur d’où l’on aperçoit le désert, ils regardèrent du côté de la multitude, et voici, c’étaient des cadavres étendus à terre, et personne n’avait échappé » (2 Chroniques 20 :22-24).
S’il y a eu peu d’armées qui soient allées à la bataille avec une telle avant-garde, comme le fit l’armée de Josaphat, il est également certain que peu d’armées ont été récompensées par une victoire aussi remarquable. Et il ne peut pas être déplacé d’étudier un peu la philosophie de la victoire par la foi, comme elle est illustrée dans cet exemple. Quand l’ennemi, confiant de sa supériorité numériques, entendit les Israélites venir le matin, en chantant et en criant, qu’en a-t-il conclu ? Que les Israélites avaient reçu des renforts et qu’ils étaient si forts qu’il serait inutile de les affronter. Ils furent pris de panique et chacun perçu son voisin comme un ennemi.
N’était-il pas exacte qu’Israël avait reçu du renfort? En effet, car le récit dit: « Au moment où l’on commençait les chants et les louanges, l’Eternel plaça une embuscade contre les fils d’Ammon et de Moab et ceux de la montagne de Séir ». L’armée du Seigneur, en qui Josaphat et son peuple se confièrent, combattit pour eux. Ils reçurent du renfort, et sans aucun doute, si leurs yeux avaient pu s’ouvrir pour les voir, ils auraient vu, comme le serviteur d’Elisée à une certaine occasion, que ceux qui étaient avec eux étaient beaucoup plus nombreux que leurs ennemis.
Mais le point a souligner, est que le Seigneur dressa l’embuscade contre l’ennemi quand Israël commença à chanter et à louer Dieu. Qu’est-ce que ça signifie? Que leur foi était réelle. Il donnèrent autant de crédit à la promesse de Dieu qu’en l’accomplissement de celle-ci. Ainsi, ils crurent au Seigneur, ou plus littéralement, ils édifièrent sur le Seigneur, et ils furent donc affermis. Ils prouvèrent la vérité de ces paroles: « La victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi » (1 Jean 5:4).
Maintenant, appliquons cette illustration à un cas de conflit avec le péché. Nous sommes puissamment tentés de faire une chose que nous savons être mauvaise. Nous avons souvent vécu la douloureuse expérience de succomber à la force de la tentation, de sorte que nous savons que nous n’avons aucun pouvoir pour la vaincre. Mais maintenant nos yeux sont fixés sur le Seigneur, qui nous invite à venir en toute confiance au trône de la grâce, pour obtenir miséricorde au moment du besoin. Ainsi, nous commençons à prier Dieu pour avoir du secours. Et nous prions le Dieu que la Bible nous présente comme le Créateur du ciel et de la terre. Nous commençons, non par une triste déclaration de notre faiblesse, mais par une joyeuse reconnaissance du grand pouvoir de Dieu. Ceci dit, nous pouvons nous aventurer à exprimer notre difficulté et notre faiblesse. Si nous faisons connaître notre faiblesse et notre situation décourageante en premier lieu, nous nous plaçons avant Dieu. Dans ce cas, Satan grossira la difficulté et jettera ses ténèbres autour de nous, de sorte que nous ne pourrons rien voir d’autre que notre faiblesse, et bien que nos cris et nos prières puissent être fervents et angoissés, ils seront vains, parce qu’ils manqueront de l’élément essentiel : à savoir, croire que Dieu existe, et qu’il est tout ce qu’il a révélé qu’il était. Mais quand nous commençons par la reconnaissance du pouvoir de Dieu, alors nous pouvons déclarer notre faiblesse sans courir aucun risque, parce que nous plaçons simplement notre faiblesse du côté de sa puissance, et ce contraste fait naître le courage.
Alors, quand nous prions, le Saint-Esprit amène à notre conscience la promesse de Dieu. Il se peut que nous ne souvenions d’aucune promesse spéciale qui corresponde exactement à la situation ; mais nous pouvons nous rappeler que : « C’est une parole certaine et entièrement digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1 Timothée 1 :15) et qu’il « s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père » (Galates 1 :4) ; et nous pouvons savoir que ceci englobe toutes les promesses, car « lui, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? » (Romains 8 :32).
Alors, nous nous souvenons que Dieu peut parler des choses qui n’existent pas, comme si elles existaient. C’est-à-dire que si Dieu fait une promesse, elle est aussi certaine que si elle était accomplie. Ainsi, sachant que notre délivrance du mal et en accord à la volonté de Dieu (Galates 1 :4), nous considérons déjà la victoire comme nous appartenant, et nous commençons à remercier Dieu pour ses « très grandes et précieuses promesses ». Tandis que notre foi se saisit de ces promesses et les rend réelles, nous ne pouvons pas nous empêcher de louer Dieu pour son amour merveilleux ; et alors que nous faisons cela, notre esprit est complètement éloigné du mal, et la victoire est à nous. Le Seigneur dresse des embuscades contre l’ennemi. Notre attitude de louange montre à Satan que nous avons reçu du renfort ; et comme il connaît la puissance de l’aide qui nous est accordée, il sait qu’il ne peut rien faire à cette occasion, et donc il nous fuie. Ceci illustre la force de l’ordre de l’apôtre :
« Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces » (Philippiens 4 :6).