CHAPITRE 13

ESCLAVES ET HOMMES LIBRES

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La puissance de la foi apportant la victoire peut se démontrer avec une autre série de textes de l’Ecriture, qui sont extrêmement pratiques. En premier lieu, il nous faut comprendre que le pécheur est un esclave. Christ a dit:  « Quiconque se livre au péché est esclave du péché » (Jean 8 :34). Paul dit aussi, en se plaçant à la place d’un homme non régénéré : « Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle ; mais moi, je suis charnel, vendu au péché » (Romain 7 :14). Un homme vendu est un esclave ; ainsi, celui qui se vend au péché est un esclave du péché. Pierre mentionne le même fait quand, parlant des faux maîtres corrompus, il dit : « Ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui » (2 Pierre 2 :19).

La caractéristique prédominante de l’esclave, c’est qu’il ne peut pas faire comme il veut, mais qu’il est tenu d’accomplir la volonté d’un autre, aussi odieuse qu’elle soit. Paul prouve ainsi la vérité selon laquelle, en tant qu’homme charnel, il fut esclave du péché : « Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais ... Et maintenant, ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair ; j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas » (Romains 7 :15, 17-19).

Le fait que le péché gouverne, prouve qu’un homme est un esclave; et bien que tous ceux qui commettent un péché soient des esclaves du péché, l’esclavage devient insupportable quand le pécheur a eu un aperçu de la liberté. Il la désire, et cependant qu’il ne peut pas briser les chaînes qui le lient au péché. L’impossibilité pour l’homme non régénéré de faire le bien qu’il aimerait faire a déjà été indiquée par Romains 8 :7, 8 et Galates 5 :17.

Combien de personnes ont expérimenté la véracité de ces textes dans leur propre vie. Combien ont pris résolution après résolution, et cependant leurs plus sincères décisions se sont révélées être, face à la tentation, aussi mouvantes que de l’eau. Ils se sont trouvés sans forces, et ils ne surent que faire. Malheureusement, leurs yeux étaient plus fixés sur eux-mêmes et sur l’ennemi que sur Dieu. Leur expérience était celle d’une bataille continue contre le péché, c’est vrai, mais elle était aussi celle d’une défaite constante.

Appelez-vous cela une véritable expérience chrétienne? Il y en a qui s’imaginent que c’est cela. Alors, pourquoi l’apôtre, l’angoisse dans l’âme, s’écria-t-il: « Misérable que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort » (Romains 7 :24). Un vrai chrétien fait-il l’expérience si terrible d’un corps de mort, que son âme est contrainte de crier pour être délivré ? Non, en vérité.

Or, qui est-ce qui, en réponse à cet appel fervent, se manifeste comme libérateur? L’apôtre dit: « Je loue Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ». Ailleurs, il dit de Christ:

« Ainsi donc, puisque le enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que, par sa mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude » (Hébreux 2 :14, 15).

Christ proclama sa propre mission de cette façon: « L’esprit du Seigneur, l’Eternel est sur moi, car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance » (Esaïe 61 :1).

On a déjà montré ce que sont cet esclavage et cette captivité. C’est la servitude du péché –l’esclavage d’être obligé de pécher, même contre notre volonté, par la puissance des propensions et des mauvaises habitudes héritées et acquises. Le Christ nous délivre-t-il d’une véritable expérience chrétienne? Pas du tout. Alors, l’esclavage du péché dont l’apôtre se plaint dans le septième chapitre de l’épître aux Romains, n’est pas l’expérience d’un enfant de Dieu, mais celle d’un serviteur du péché. C’est pour délivrer les hommes de cette captivité que Christ vint; non pour nous délivrer durant cette vie, des batailles et des luttes, mais de la défaite ; pour nous rendre capables d’être forts dans le Seigneur et dans la puissance de sa force, afin que nous puissions rendre grâce au Père « qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son cher fils », par le sang duquel nous avons la rédemption.

Comment s’effectue cette délivrance? Par le Fils de Dieu. Christ dit: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8 :31, 32, 36). Cette liberté appartient à tous ceux qui croient ; car à ceux qui croient en son nom, il donne le « pouvoir de devenir fils de Dieu ». La liberté à l’égard de la condamnation est accordée à ceux qui sont en Jésus-Christ (Romains 8 :1) ; et nous revêtons Christ par la foi (Galates 3 :26, 27). C’est par la foi que Christ demeure dans notre coeur.

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