Bien que n'appartenant pas à la tradition theravâda, cette édition est importante car il s'agit de la transcription avec ses commentaires d'un sutra bouddhique ancien. La vie de l'auteur Nagajurna se situe probablement autour des Ier et IIème siècle. Il fut le compilateur des nombreux textes, analyses, commentaires et interprétations qui avaient foisonné jusqu'à cette époque et qui commençaient à compromettre la compréhension du bouddhisme. Il fut à ce titre le créateur d'un système de pensée appelé le Madhyamaka (Système du Milieu) dont les uvres sont surtout connues au Tibet dans la secte Gélugpa au travers des écrits de son élève Chandrakriti. L'ouvrage Madhyamakashasrta (Traité du Milieu) date de la même période et à connu des commentaires tout au long des siècles suivants. Il a eut une forte répercussion sur le bouddhisme chinois et sur les différentes traditions tibétaines. Les commentaires de Tsongkhapa (qui fut le créateur du courant Gélugpa) datent du XIVème siècle, quant à ceux de Choné Drakpa Chédrub, ils datent du XVIIIème siècle.
Avec cette édition, nous retrouvons des bouddhistes authentiques, soucieux d'approfondir leur connaissance de l'enseignement du bouddha historique et de suivre la pensée de quelques-uns uns de ses éminents successeurs, notamment telle qu'elle fut cultivée par certaines traditions tibétaines.
Le traité aborde ce qui est au centre de la démarche bouddhique et qui concerne le caractère illusoire de nos sensations et l'aspect conventionnel des données que nous recevons du réel, nous parvenant par nos sens et notre organe mental et qui ne sont que des représentations.
Malgré le caractère complexe des strophes et des commentaires, ce qui est important, c'est la nature des thèmes qui sont abordés. Ceux qui douteraient encore de la spécificité de la démarche bouddhique devraient lire cet ouvrage.
On peut simplement regretter la difficulté à cerner le sens des textes qui paraissent bien érudits et peut être à la limite ésotériques. On peut regretter que les explications, les éclaircissements ne soient pas plus riches et plus nombreux.
A lire.
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