Bien que n'étant pas du bouddhisme theravâda, elle aborde les thèmes principaux communs à toutes les formes de bouddhisme avec une touche de bon sens qui manque tant à de nombreux ouvrages sur le bouddhisme. Seules les interprétations particulières sur la réincarnation, auxquelles le bouddhisme tibétain est spécialement attaché, peuvent différer d'avec la place et l'importance que le bouddhisme theravâda accorde à cette question. En effet, dans le bouddhisme theravâda, la réincarnation n'occupe pas une place aussi centrale, l'accent étant d'avantage porté sur la qualité du vécu dans cette vie même et la mise en pratique de la démarche individuelle vers la libération.

Pour se rapprocher du public occidental auquel elle consacre son temps et l'essentiel des ses publications (notamment aux Etas Unis), elle se livre à des comparaisons, à des citations et à l'emploi d'une certaine terminologie qui ne me paraît pas très opportune. Cette volonté d'occidentaliser peut conduire à assimiler des notions qui ne sont pas comparables à la fois en terme philosophique, mais aussi en terme historique. Pour notre part, nous avons toujours veillé à ne pas utiliser des termes qui pourraient prêter à une interprétation autre que celle qui nous paraissait la plus conforme au sens du bouddhisme.

Cette dissertation pour une pratique du bouddhisme au quotidien de par ses répétitions un peu systématiques a tendance à virer à un discours moraliste. S'il y a bien des formules pleines de bon sens et qui peuvent permettre une vision très positive de l'autre, il y a aussi une manière de postuler la place de l'autre par des justifications apparaissant comme sous tendues plus par des a priori moralistes que par une authentique analyse des situations.

Le bouddhisme n'est pas un système qui fige des règles de vie ou de règles de comportement, même si ces règles sont nécessaires et utiles dans bien des circonstances et dans le cadre de l'organisation sociale et même si le bouddhisme, comme tout autre courant, a pu participer et peut encore participer à cette fonction dans la société. Mais, ce n'est pas là son sens profond. Le sens fondamental du bouddhisme est bien, avant tout, un travail sur soi-même.

Au demeurant, on reste très satisfait de pouvoir lire les propositions d'une authentique bouddhiste orientale surtout dans un environnement littéraire dominé par des ouvrages écrits par des occidentaux le plus souvent non bouddhistes.

A lire.