Quelle est la différence entre le theravâda et le bön ?voir le texte complet de la question
Réponse :Texte complet de la questionVoilà une question que vous pourriez poser avec plus de chance de succès auprès d'un des nombreux sites du bouddhisme tibétain qui existent sur le net, bien que le bön ne soit pas de l'ordre du bouddhisme mais plutôt plus proche du chamanisme.
Qu'est-ce qui caractérise le bouddhisme theravâda ? Tout d'abord, vous pouvez vous rapporter à l'historique. Toutefois, ce qui caractérise le theravâda c'est d'abord la référence exclusive aux textes les plus anciens avec la volonté de se conformer strictement aux paroles mêmes du bouddha (pour autant que cela soit possible, dans la mesure où ses propos n'ont été consignés que plusieurs générations après sa mort, mais tout de même dans un contexte où une tradition orale très forte a certainement préservé le sens des propos du bouddha historique). Ensuite, c'est la primauté du travail sur soi-même, l'idée que si la libération doit être accessible à tous, si elle s'adresse à tous, ce sur quoi tout un chacun a un réel pouvoir, une réelle capacité de réussite, ce n'est pas sur la libération des autres, mais c'est sur sa propre libération (libération dans le sens de la quatrième noble vérité).
Je ne vois pas quelle corélation établir entre le theravâda et le bön dans la mesure où ces deux courants ne procèdent pas des mêmes logiques et n'ont pas les mêmes visées. Le bön est une forme très particulière de chamanisme qui s'est développée au Tibet bien avant l'arrivée du bouddhisme tantrique dans cette région. Il est évident que ces formes de croyances et de pratiques ont influencé les modes de développement et d'expression du bouddhisme au Tibet, qui, comme vous le savez, s'exprime sous de très nombreuses manifestations différentes, y compris au Tibet même (Cf. l'expansion du bouddhisme). En outre, le tantrisme est sans doute une des formes du bouddhisme la plus susceptible d'être stimulée par ce type de tradition, résultant elle-même d'un métissage entre bouddhisme et traditions locales de type chamaniques du Nord de l'Inde.
Cette rencontre entre le bouddhisme et des croyances antérieures et locales s'est produite dans de très nombreux pays, elle se double d'une rencontre entre l'hindouisme et son panthéon avec les croyances locales dans les pays où l'hindouisme a précédé le bouddhisme. Si elle est particulièrement manifeste au Tibet, elle se rencontre également en Inde même, au Cambodge (voir le superbe livre de Alain Forest, "Le culte des génies protecteurs au Cambodge " et sa note de lecture), en Thaïlande, en Indonésie… (Cette caractéristique du bouddhisme, qui sait s'adapter à chaque contexte local en s'enrichissant et en les enrichissant, sans dénigrer, ni nier, ni éradiquer les croyances antérieures est à mon avis exemplaire de son sens de la tolérance et de sa spécificité en tant que courant philosophique majeur).
Pour ce qui est du bön, je vous invite à vous rapporter notamment aux ouvrages d'A. David-Néel qui indique brièvement les informations suivantes.
"… Des théories et des pratiques analogues à celles que les missionnaires hindous introduisaient au Tibet existaient déjà chez les Böns chamanistes. Rien ne s'opposait donc, de façon absolue, à une fusion partielle entre la religion étrangère et celle qui était pratiquée jusque là. En fait, beaucoup de croyances et de rites des Böns continuèrent à exister sous un autre nom, dans le bouddhisme des Tibétains, tandis que les Böns, et plus spécialement les Böns blancs, incorporaient dans leur religion un bon nombre d'éléments bouddhiques..." (Alexandra David-Néel - Au pays des brigands gentilshommes, Editions Plon, collection Pocket, 1933 et 1980, ISBN 2-266-04205-X, page 76 et suivantes)Plus loin page 124 et suivantes.
"… Les bönpos sont des sectateurs de l'ancienne religion des Tibétains … avant l'introduction du bouddhisme… Les faits réels sont toutefois beaucoup plus compliqués … Il existe au Tibet plusieurs variétés de bönpos et il est douteux qu'aucune d'elles représente exactement, de nos jours, les formes religieuses qui y régnaient avant le septième siècle de notre ère...""… Il n'existe pas de religion chamaniste clairement définie. Le chaman est un sorcier, parfois un magicien ou même un occultiste expert en certaines sciences secrètes … Ceci n'implique pas des doctrines et des pratiques communes, bien au contraire, chaque pays et chaque chaman a les siens propres …"
J'espère que ces quelques éléments auront répondu à votre question.
Pouvez-vous m'expliquer la différence entre le theravâda et le bön. Qu'est-ce qui différencie le theravâda et l'enseignement dzogchen ?
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