Contrat de mariage de Blaise

et autres détails sur sa vie après le décès de son épouse

 

CONTRAT DE MARIAGE POUR BLAISE LAVERGNE CHIRURGIEN NATIF DE BAGNÈRES ET JACQUETTE ESQUERRÉ D'AUX
 
L'an mille sept cent trente et le seizième du mois de janvier après-midi au lieu D'aux en Pardiac, diocèse et senechaussée d'Auch et dans la maison de la future épouse, par devant m oy notaire royal et témoins bas nommés Constitués en personne Blaise Lavergne chirurgien, natif de la ville de Bagnères de Bigorre, à  présent résident au présent lieu d'Aux, d'une part, et 

Jacquette Esquerré, veuve à  Jean-Pierre Carrau chirurgien, habitante du présent lieu d'Aux, d'autre part, lesquelles parties par stipulation et acceptations respectives, de leur bon gré et volonté, ont fait  et passé les traités, accords et conventions de mariage suivant ainsi qu'il ensuit.  C'est à savoir que lesdits Lavergne et Desquerré ont promis de s'épouser ensemble à l'Eglise romaine lorsque l'une partie sera requise par l'autre.  Et pour le support, charges et contemplations dudit mariage, ladite Desquerré, future épouse, s'a constitué et constitue tous et chacun ses biens sur lesquels ledit futur époux promet y aller demeurer et habiter pour iceux travailler, régir et gouverner conjointement avec la future épouse et sur iceux promet et s'oblige à porter et remettre la somme de cent quatre vingt livres, desquelles ladite future épouse a déclaré, reconnu et confessé en avoir ci-devant reçues dudit futur époux celle de cent livres qu'elle a employées (tant) pour la liquidation et libération des biens dudit feu Carrau, son mari, que pour l'entretien et nourriture de quatre petits enfants qu'elle a eus de son mariage avec ledit feu Carrau.  Et icelle somme de cent livres ladite future épouse reconnaît, affecte, oblige et hypothèque en faveur dudit futur époux sur une pièce de terre hautin appelée au hautin de Carrau de la contenance de trois quarts de journal avec son plus ou moins, confronté à l'orient terre de Jean Sénac Chiray, occident Jean et Bernard Sénac de largagnon, midi Bernard Gaubin Taillurguet et septentrion lesdits Sénac Argagnon, plus sur une pièce de bois taillis appelée au bois de Nonollou, de la contenance de deux journaux et demi avec son plus ou moins, confronté à l'orient et occident le nommé Nonollou, midi chemin public et septentrion Jacques et Bernard Sénac des Barbés, et la somme de quatre vingt quinze livres restantes ledit futur époux promet de la remettre de jour en jour à la future épouse, et lorsqu'elle en fera la réception, elle sera tenue d'en faire reconnaissance en faveur du futur époux sur tous et chacun ses biens.  Et pour ainsi l'observer, (les) parties, en ce qui leur concerne, obligent leurs biens qui soumettent à justice.  Ainsi fait, passé, lu et récité en présence de Gérard Cieutat, maréchal ferrant, habitant de la ville de Miélan et André Sénac de Monsembernard, du présent lieux d'Aux, soussignés avec le futur époux et le Sieur Jean Esquerré, chirurgien, habitant du lieu de Tillac, frère de la future épouse, qui l'a assistée, laquelle a aussi signé et moi lesdites pièces au présent lieu d'Aux.
 
  
Jacquette Esquerré Blaise Lavergne
Jean Esquerré Cieutat
André Sénac Despaulx, notaire royal
 
 
en marge : Controlé au bureau de Miélan
le 28 janvier 1730 au 15e volume
verso 67, article 6.
Reçu deux livres huit sols
 
 
Despaux


BLAISE LAVERGNE : hypothèses sur sa naissance et sa vie après le décès de Jacquette Esquerré.    

D’après l’acte de mariage signé à Miélan, Blaise Lavergne est originaire de Bagnères-de-Bigorre. S’il est né dans cette ville, nous ne savons à quelle date exactement. Jusqu’à maintenant, nos recherches ne nous ont pas permis de déterminer avec précision la date de sa naissance. Nous n’avons trouvé aucun acte de naissance établi à son nom soit dans le registre des baptêmes aux Archives départementales de Tarbes (1682-1704), soit dans celui de la Mairie de Bagnères-de-Bigorre (1705-1715).  De plus, il n’y a qu’une seule  mention de Lavergne dans les registres de  sépulture de Bagnères—de-Bigorre  pendant ces années, soit celui de Jean Lavergne, décédé en 1746. Par ailleurs, le registre du cimetière de la ville de Bagnères-de-Bigorre ne débute qu’en 1822.

Une étude de J.J. Pépancy, Les noms des personnes à Bagnères-de-Bigorre de 1569 à 1793, publiée en 1929 et rééditée en 1990, ne relève aucun Lavergne ou Vergne dans les registres de Bagnères-de-Bigorre…sauf peut-être celui de Jean Lavergne !

D’où cette hypothèse : Blaise Lavergne peut avoir signifié au notaire de Miélan qu’il était né à Bagnères-de-Bigorre, alors qu’en fait il serait né dans un des villages environnants, Bagnères-de-Bigorre étant à cette période la ville centre de la région des Pyrénées.

Blaise Lavergne, dit « la sonde », s’est marié à Jacquette Esquerré en 1731, elle-même veuve de Jean-Pierre Carreau, dont elle avait eu quatre enfants. Le couple a vécu à Aux dans la maison jadis occupée par la famille Carreau. Ils ont eu sept enfants, dont quatre sont décédés en bas-âge : Jean , décédé le 18-01-1735 à l’âge de quatre ans, Dorothée (17-05-1733), Bernardin (16-10-1734) et décédé le 28-09-1736, Ambroise (26-04-1736), Jean (17-11-1737) et décédé le 09-12-1737, Bernard (11-02-1739) et décédé le 17-02-1739, enfin Jean-François (28-03-1741). La famille a certainement vécu à Aux jusqu’au décès de Jacquette Esquerré le 15 juin 1745, à l’âge de cinquante ans. Blaise a-t-il quitté Aux, à la suite du décès de son épouse, étant donné que nous ne trouvons aucune mention de son acte de décès dans les registres de Aux ? Ni aucune mention de mariage ou de décès des enfants, sauf ceux décédés en bas-âge et avant 1745.

Quant à Jean Lavergne, âgé de 18 ans, enterré à Bagnères-de-Bigorre en 1746, il ne peut-être le fils de Blaise Lavergne. On le dit « fils légitime » du Sieur Lavergne  et de Delle ( ?) Lavergne, de la paroisse de  Drayaux ( ?) de la jurisdiction de Lalinde en Périgord. Ils étaient tous deux présents à l’enterrement. Il serait né en 1728, soit avant le mariage de Blaise et Jacquette Esquerré ; par ailleurs, Jacquette Esquerré est décédée en 1745. Or Blaise n’était pas veuf lors de son mariage et la mère de Jean Lavergne ne porte pas le nom de Jacquette Esquerré.

D’où cette deuxième hypothèse : Blaise Lavergne aurait quitté Aux à la suite du décès de son épouse, en 1745, en compagnie de ses trois enfants vivants : Dorothée, Ambroise et Jean-François. Cela nous paraît plausible, étant donné que Jacquette Esquerré avait conservé la propriété de la maison familiale et que suite à son décès, celle-ci est revenue de plein droit aux enfants issus de sa première union. Alors, où Blaise s’est-il établi ? Que sont devenus ses deux enfants, Dorothée et Jean-François ? Nous savons qu’Ambroise a émigré en Nouvelle-France avant 1760, soit au plus tard à l’âge de 24 ans et que Blaise était vivant au moment du décès de sa femme en 1745. 

Nous poursuivrons nos recherches sur les origines de Blaise Lavergne dans la région de Bagnères-de-Bigorre pour tenter d’élucider l’endroit de sa naissance et l’hypothèse de son retour dans la région de Bagnères à la suite du décès de son épouse.

 


 

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