Contrat de mariage de Blaise et autres détails sur sa vie après le décès de son épouse |
CONTRAT DE MARIAGE POUR BLAISE LAVERGNE
CHIRURGIEN NATIF DE BAGNÈRES ET JACQUETTE ESQUERRÉ D'AUX
Jacquette Esquerré, veuve à
Jean-Pierre Carrau chirurgien,
habitante du présent lieu d'Aux, d'autre part, lesquelles parties
par stipulation et acceptations respectives, de leur bon gré et
volonté, ont fait et passé les traités, accords et
conventions de mariage suivant ainsi qu'il ensuit. C'est à savoir
que lesdits Lavergne et Desquerré ont promis de s'épouser ensemble
à l'Eglise romaine lorsque l'une partie sera requise par l'autre.
Et pour le support, charges et contemplations dudit mariage, ladite
Desquerré, future épouse, s'a constitué et constitue
tous et chacun ses biens sur lesquels ledit futur époux promet y aller
demeurer et habiter pour iceux travailler, régir et gouverner
conjointement avec la future épouse et sur iceux promet et s'oblige
à porter et remettre la somme de cent quatre vingt livres, desquelles
ladite future épouse a déclaré, reconnu et confessé
en avoir ci-devant reçues dudit futur époux celle de cent livres
qu'elle a employées (tant) pour la liquidation et libération
des biens dudit feu Carrau, son mari, que pour l'entretien et nourriture
de quatre petits enfants qu'elle a eus de son mariage avec ledit feu
Carrau. Et icelle somme de cent livres ladite future épouse
reconnaît, affecte, oblige et hypothèque en faveur dudit futur
époux sur une pièce de terre hautin appelée au hautin
de Carrau de la contenance de trois quarts de journal avec son plus ou moins,
confronté à l'orient terre de Jean Sénac Chiray, occident
Jean et Bernard Sénac de largagnon, midi Bernard Gaubin Taillurguet
et septentrion lesdits Sénac Argagnon, plus sur une pièce de
bois taillis appelée au bois de Nonollou, de la contenance de deux
journaux et demi avec son plus ou moins, confronté à l'orient
et occident le nommé Nonollou, midi chemin public et septentrion Jacques
et Bernard Sénac des Barbés, et la somme de quatre vingt quinze
livres restantes ledit futur époux promet de la remettre de jour en
jour à la future épouse, et lorsqu'elle en fera la réception,
elle sera tenue d'en faire reconnaissance en faveur du futur époux
sur tous et chacun ses biens. Et pour ainsi l'observer, (les) parties,
en ce qui leur concerne, obligent leurs biens qui soumettent à
justice. Ainsi fait, passé, lu et récité en
présence de Gérard Cieutat, maréchal ferrant, habitant
de la ville de Miélan et André Sénac de Monsembernard,
du présent lieux d'Aux, soussignés avec le futur époux
et le Sieur Jean Esquerré, chirurgien, habitant du lieu de Tillac,
frère de la future épouse, qui l'a assistée, laquelle
a aussi signé et moi lesdites pièces au présent lieu
d'Aux. BLAISE LAVERGNE : hypothèses sur sa naissance et sa vie après le décès de Jacquette Esquerré. D’après
l’acte de mariage signé à Miélan, Blaise Lavergne est originaire de
Bagnères-de-Bigorre. S’il est né dans cette ville, nous ne savons à
quelle date exactement. Jusqu’à maintenant, nos recherches ne nous ont
pas permis de déterminer avec précision la date de sa naissance. Nous
n’avons trouvé aucun acte de naissance établi à son nom soit dans le
registre des baptêmes aux Archives départementales de Tarbes
(1682-1704), soit dans celui de la Mairie de Bagnères-de-Bigorre
(1705-1715). De plus, il
n’y a qu’une seule mention
de Lavergne dans les registres de sépulture
de Bagnères—de-Bigorre pendant
ces années, soit celui de Jean Lavergne, décédé en 1746. Par ailleurs,
le registre du cimetière de la ville de Bagnères-de-Bigorre ne débute
qu’en 1822. Une étude
de J.J. Pépancy, Les noms des personnes à Bagnères-de-Bigorre de
1569 à 1793, publiée en 1929 et rééditée en 1990, ne relève
aucun Lavergne ou Vergne dans les registres de Bagnères-de-Bigorre…sauf
peut-être celui de Jean Lavergne ! D’où
cette hypothèse : Blaise Lavergne peut avoir signifié au notaire de
Miélan qu’il était né à Bagnères-de-Bigorre, alors qu’en fait il
serait né dans un des villages environnants, Bagnères-de-Bigorre étant
à cette période la ville centre de la région des Pyrénées. Blaise Lavergne, dit « la sonde », s’est marié à
Jacquette Esquerré en 1731, elle-même veuve de Jean-Pierre Carreau, dont
elle avait eu quatre enfants. Le couple a vécu à Aux dans la maison
jadis occupée par la famille Carreau. Ils ont eu sept enfants, dont
quatre sont décédés en bas-âge : Jean , décédé le 18-01-1735
à l’âge de quatre ans, Dorothée (17-05-1733), Bernardin (16-10-1734)
et décédé le 28-09-1736, Ambroise (26-04-1736), Jean (17-11-1737) et décédé
le 09-12-1737, Bernard (11-02-1739) et décédé le 17-02-1739, enfin
Jean-François (28-03-1741). La famille a certainement vécu à Aux
jusqu’au décès de Jacquette Esquerré le 15 juin 1745, à l’âge de
cinquante ans. Blaise a-t-il quitté Aux, à la suite du décès de son épouse,
étant donné que nous ne trouvons aucune mention de son acte de décès
dans les registres de Aux ? Ni aucune mention de mariage ou de décès
des enfants, sauf ceux décédés en bas-âge et avant 1745. Quant à Jean Lavergne, âgé de 18 ans, enterré à Bagnères-de-Bigorre
en 1746, il ne peut-être le fils de Blaise Lavergne. On le dit « fils
légitime » du Sieur Lavergne et
de Delle ( ?) Lavergne, de la paroisse de
Drayaux ( ?) de la jurisdiction de Lalinde en Périgord. Ils
étaient tous deux présents à l’enterrement. Il serait né en 1728,
soit avant le mariage de Blaise et Jacquette Esquerré ; par
ailleurs, Jacquette Esquerré est décédée en 1745. Or Blaise n’était
pas veuf lors de son mariage et la mère de Jean Lavergne ne porte pas le
nom de Jacquette Esquerré. D’où cette deuxième hypothèse : Blaise Lavergne aurait quitté
Aux à la suite du décès de son épouse, en 1745, en compagnie de ses
trois enfants vivants : Dorothée, Ambroise et Jean-François. Cela
nous paraît plausible, étant donné que Jacquette Esquerré avait
conservé la propriété de la maison familiale et que suite à son décès,
celle-ci est revenue de plein droit aux enfants issus de sa première
union. Alors, où Blaise s’est-il établi ? Que sont devenus ses
deux enfants, Dorothée et Jean-François ? Nous savons qu’Ambroise
a émigré en Nouvelle-France avant 1760, soit au plus tard à l’âge de
24 ans et que Blaise était vivant au moment du décès de sa femme en
1745. Nous poursuivrons nos recherches sur les origines de Blaise Lavergne dans
la région de Bagnères-de-Bigorre pour tenter d’élucider l’endroit
de sa naissance et l’hypothèse de son retour dans la région de Bagnères
à la suite du décès de son épouse.
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