Vie de Michel Aniotzbehere
Acte de Naissance de Michel
Michel est né le 18 mars 1851. Il était le dernier né d'une famille de 13 enfants ( 6 filles et 7 garçons dont 5 s'appelaient Jean). Ses parents avaient 50 ans et 44 ans. A une date que nous ignorons, il est parti en Californie où se trouvaient déjà 3 de ses frères. Il était là-bas, comme tous les Basques, Berger. Du moins nous pouvons le supposer.
Lorsqu'il était de repos, il descendait à la ville, dans un petit Hôtel Restaurant
ou travaillait la nièce du patron de l'hôtel, Petra Pedroarena dont nous allons parler maintenant.
Le père de Petra était, semble-t'il, maire de son village au Pays Basque Espagnol. Or c'était
l'époque des deuxièmes Guerres Carlistes et il était chargé en tant que maire de réquisitionner
auprès des paysans le nécessaire pour nourrir les armées en campagne et ne devait pas se faire
bien voir de tout le monde.
Un jour, il en eût assez, fit ses valises, laissa son autre fille dans la famille et, accompagné de
sa fille Petra, partit en Californie rejoindre un frère établi là-bas depuis quelques temps
et qui tenait donc un Hôtel Restaurant.
Ils ont rejoint la Californie par le Cap-Horn, Petra avait gardé de ce voyage qui devait durer 5 à
6 mois, un souvenir affreux. Elle est arrivée en Californie à 13 ans et a alors été
à l'école pendant 1 an puis fut bonne d'enfants pendant 3 ans. Elle avait fait quelques économies
qu'elle eu la bonne idée de placer à la banque. Cette dernière a fait faillite et adieu les
économies !
Sans doute à ce moment là a-t'elle travaillé chez son oncle à l'Hôtel Restaurant
où elle a rencontré Michel.
Ils se sont mariés en Californie, dans l'église de Notre Dame des Victoires à San Francisco le 21 Octobre 1879 comme l'acte retrouvé dans les archives de l'église rédigé en Latin le stipule. Là ils n'ont pas dû perdre de temps pour régler leurs affaires américaines puisque le 23 avril 1880 ils signaient l'acte d'achat du petit bien d'Escondenia. Leur premier fils, Jean, est né là le 1er octobre 1880. Sur cet acte de naissance, Michel donne comme profession Aubergiste, en 1885 il dira Epicier, plus tard Cultivateur.
Il ne semble pas que le couple ait fait de bonnes affaires. Ils étaient, semble-t'il trop
bons, vendaient à crédit et récupéraient, ou ne récupéraient pas leur
dû. Là sont nés 7 de leurs 9 enfants. Comme ils devaient avoir beaucoup de mal à s'en
tirer, ils ont emprunté le 13-01-1895 (en hypothéquant leur bien) 800F à la famille Saint-Martin,
meunier à Sare. Ce couple est resté à Amotz à Saint-Pée jusqu'en 1897.
En effet, en 1896 décède le frère aîné de Michel. Comme Michel est le seul homme
de la famille demeurant en France, c'est lui qui va reprendre le bien familial d'Indianoenborda que géra
son frère jusqu'à sa mort, et qui n'avait pas eu d'enfant à cause d'un mariage tardif (c'était
un grand contrebandier devant l'éternel, riche à cause de cette contrebande et sans doute du trafic
d'armes, car pour lui aussi, c'était l'époque des guerres Carlistes).
Michel va donc reprendre la ferme familiale mais il lui faut régler les affaires avec ses frères et sœurs et neveux pour être seul maître à bord. Michel et sa femme s'installent donc à Indianoenborda en 1897 mais doivent craindre que les membres de la famille (frères et neveux) partis en Amérique et qui malgré tout avaient des droits dans la succession d'Indianoenborda et pour lesquels aucun papier n'avait été fait ne reviennent un jour réclamer leur part. Profitant d'un acte de 1921 par lequel sa sœur Jeanne-Marie lui vend sa part d'héritage dans Indianoenborda, il fait rappeler l'article 136 du code civil (en ce qui concerne les successions), qui dit que les enfants partis et n'ayant pas donné de leurs nouvelles depuis longtemps sont exclus des droits de succession.