Extrait de Instincto-Magazine, N° 74, juin-juillet-août 1996
Nos ancêtres au secours de l'instinctothérapie
!
Si nos contemporains ne veulent apparemment rien savoir de nos découvertes, il en est tout autrement de nos lointains ancêtres du paléolithique ! Les hommes de la préhistoire ne peuvent évidemment pas nous parler directement, mais leurs ossements s'en chargent: la paléopathologie ne cesse de progresser, et les constatations des chercheurs arrivent à point pour confirmer la thèse de l'inadaptation génétique à l'alimentation traditionnelle...
Déjà dans la Guerre du Cru, Guy-Claude Burger citait une série
de références tirées de 1'ouvrage d'un éminent
archéologue, Mirko D. Grmek: "Les maladies à l'aube de la
civilisation", publié en 1983. Les techniques de pointe permettaient
alors de reconnaître toute une série de maladies en analysant
les traces parfois infimes qu'elles laissent sur différentes parties
du squelette. La toute grande surprise, à laquelle le monde de la science
ne donna pas trop d'éclat vu qu'elle n'arrangeait personne, c'était
que toutes ces maladies étaient introuvables sur les squelettes d'avant
le Néolithique. Selon Grmek, la tuberculose faisait son apparition
au troisième millénaire avant notre ère, la malaria, la
variole, la rougeole, la peste prenaient leur essor en pleine
période hippocratique (en même temps que la médecine...),
c'est-à-dire au Ve siècle avant notre ère. Puis il fallait
attendre le VIe siècle après le Christ pour trouver les premiers
signes de lèpre. Le rachitisme n'apparaissait qu'après le
moyen-âge, la syphilis autour de 1500, le taux de cancer restait
inférieur à 0,1 % jusqu'au XVIe siècle, la polyarthrite
rhumatoïde pouvait être démontrée dès le XVIIe;
la carie dentaire augmentait lentement de fréquence à partir
du moyen-âge pour finir par une explosion dans les temps modernes.
Voilà à peu près ce que l'on savait il y a une douzaine
d'années. Le fait que pratiquement toutes les maladies identifiables par les techniques de l'époque
apparaissent seulement à la fin du néolithique confirmait
singulièrement nos observations. C'est justement l'époque où
s'intensifiait l'agriculture, avec les facteurs pathogène que l'instincto
a permis de mettre en évidence: le lait et les produits laitiers, les
céréales et leurs dérivés, ainsi que la sophistication
croissante des recettes de cuisine grâce à l'invention de la
poterie.
Un chose restait pourtant déconcertante: la cuisson remontait
très vraisemblablement à une époque beaucoup plus ancienne.
La maitrise du feu date de quelque cinq cents mille ans, et les hommes de
l'époque avaient certainement eu l'occasion de découvrir
le fumet séducteur d'une viande braisée ou d'une racine comestible
roulée par accident dans un foyer. Or, nous savons à quel point
l'aliment cuit constitue un piège, les surcharges qu'il induit
rendant pratiquement incomestibles les aliments sauvages restés à
l'état cru. Il est de ce fait quasiment certain que la cuisson
s'est installée dans les moeurs dès que les foyers se
multiplièrent, notamment la cuisson de la viande. Comment se fait-il alors
qu'aucune maladie n'ait signé ce changement d'alimentation ?
L'expérience démontre pourtant de façon très
systématique que les aliments dénaturés par la chaleur
provoquent toute une série de troubles. On l'observe avec un maximum de clarté chez les enfants qui ont pratiqué l'instincto dès la naissance et qui reprennent l'alimentation cuite. Il serait dès lors étonnant que les premiers hommes qui se sont mis à manger cuit n'aient présenté aucune forme de pathologie reconnaissable aujourd'hui sur leur squelette.
Mais la science est en progression constante et les derniers résultats de la paléopathologie viennent tout juste de mettre à jour le maillon qui manquait à notre chaine. Il a fallu quelques années de progrès techniques pour démontrer qu'une première vague de maladies déferlait sur l'humanité précisément après la maîtrise du feu. C'est un article paru dans le très officiel journal de médecine " Impact Médecin Hebdo" du 2 février passé (1996) qui apportait cette nouvelle étonnante à ses lecteurs. Il semble maintenant certain qu'aucune maladie ne frappait ni l'Australopithèque, ni l'Homo Habilis, ni même l'Homo Erectus. C'est l'Homo Sapiens, le premier assez intelligent pour manier la braise et les brindiiles, qui a la primeur des ennuis de santé. Quatre maladies figurent au palmarès que lui attribuent les paléopathologistes: la pyorrhée alvéolaire, datée à -450 000 ans, puis le paludisme, le méningiome et la syphilis. Dans les centaines d'années qui suivent, une seule maladie supplémentaire, l'actinomycose, semble attendre la venue de l'homme de Cro Magnon, il y a quelque 35 000 ans.
Puis il faut attendre jusqu'au néolithiquepour que les choses évoluent. Mais, là
elles évoluent très vite: dans l'ordre surviennent l'ostéomyélite (-7 000 ans), la tuberculose, les premiers signes de rachitisme, l'athérosclérose (eh oui !l'infarctus ne date pas de la dernière pluie), l'obésité, puis la goutte et la lèpre (-2 500 ans), le tout agrémenté de caries de plus en plus fréquentes.
Il y a quelques différences avec les chiffres cités par Grmek à l'époque, différences qui s'expliquent par les progrès techniques intervenus entre temps. Cette nouvelle datation des maladies, certainement plus proche de la réalité, nous apporte avec une pertinence les confirmations que nous attendions. Les deux vagues successives, l'une au Paléolithique après la maîtrise du feu, l'autre coïncidant avec les grands changements alimentaires du Néolithique, corroborent les principes de base de l'instinctothérapie: les artifices mis en cause, tels que GCB les a définis il y a plus de trente ans, sont effectivement l'usage du feu, sans doute la transformation la plus ancienne, puis l'usage des artifices culinaires, l'usage des produits laitiers, et l'influence de l'agriculture, notamment par la sélection artificielle des céréales.
légende du tableau
La cuisson semble être à l'origine d'un premier faisceau de maladies. Le recoupement avec les expériences faites dans le cadre de l'instinctothérapie est manifeste. Les théories développées par G-C B. expliquent fort bien comment la pénétration répétée de protéines non complètement dégradées à travers la barrière intestinale peut induire les désordres du système immunitaire. La viande grillée, dont le dosage est impossible par voie instinctive, peut ainsi provoquer par l'effet d'une surcharge répétée de protéines, des troubles graves du système immunitaire, ouvrant la voie aux maladies infectieuses, parasitaires et néoplasiques. La paléopathologie démontre effectivement dans cette première époque l'apparition de la pyorrhée alvéolaire (écoulement de pus entre la gencive et la dent), de la syphilis, de l'actinomycose (infection cutanée avec prolifération cellulaire), de la malaria (falciparum), et des méningiomes (tumeur bénigne). La situation ne pouvait que s'aggraver sous l'effet des changements encore plus profonds intervenus dans les moeurs alimentaires avec l'irruption de l'agriculture, de l'élevage et de l'art culinaire.
Quoi qu'il en soit, il semble de plus en plus certain que les maladies dont nous souffrons soient directement liées au processus de civilisation, et non seulement les maladies dites de civilisation. Il faut encore attendre les progrès probables de la paléopathologie pour voir ce qui en est avec les maladies non encore identifiables. Mais c'est un fait notoire qu'aucune des premières maladies identifiées, qui recouvrent la partie la plus lourde de la pathologie avec l'athérosclérose, le cancer et bon nombre de maladies infectieuses, n'existaient dans les conditions de vie primitives.
Quels sont alors les facteurs qui marquent la différence entre les conditions de vie primitives et les conditions de vie civilisées ? Il n'y a certes pas que le facteur alimentaire. La vie sédentaire, le stress, les entorses au rythme nycthéméral, les conflits psychiques, et bien d'autres "innovations" de la préhistoire ou des temps modernes, dénoncées depuis longtemps par les hygiénistes, voire par la médecine traditionnelle, jouent certainement un rôle non négligeable.
Il n'en reste pas moins que le fonctionnement de l'organisme repose essentiellement sur des phénomènes biochimiques, c'est-à-dire moléculaires. Et l'alimentation reste, jusqu'à nouvel avis, la source principale de molécules pénétrant dans l'organisme. Ce sont donc, en toute logique, les changements intervenus dans les moeurs alimentaires qui doivent figurer au premier rang des inculpés. La science devrait désormais tout mettre oeuvre pour tirer les choses au clair: quels sont les éléments propres à l'alimentation conventionnelle qui peuvent se cacher derrière l'avalanche de diagnostics en tous genres dont nous agrémentons notre courte existence terrestre...
Mais ne soyons pas trop pressés. La nouvelle publiée par Impact Médecin n'a, vous vous en doutez, pas été divulguée dans le grand public ! Cela doit rester, jusqu'à nouvel avis, une affaire de spécialistes. Imaginez que monsieur tout le monde prenne conscience que le système actuel, comprenant le système économique, le système diététique et le système de soins, repose sur une ignorance de cet ordre. Et si, de plus, les gens se mettaient à manger différemment et à ne plus être malades: ce serait l'effondrement d'une société. Pour éviter le malheur (en l'occurrence: le bonheur...), mieux vaut laisser planer le flou le plus artistique dans la population quant aux bienfaits du hamburger et porter secours à ses maux. Elle ne demande d'ailleurs pas mieux: comment abandonnerait-elle les paradis artificiels de l'art culinaire, substitut principal aux joies perdues du jardin d'Eden...
Nous autres, instinctos, nous savons cela par notre expérience quotidienne. La langue nous démange de le dire à nos semblables. Mais l'expérience montre qu'il vaut mieux rester muet. A toutes les échelles: sinon les amis s'en vont, les parents se fâchent, les scientifiques se moquent, et les tribunaux condamnent.
Alors, si vous ne voulez pas avoir d'ennuis, si vous ne voulez pas être reconnus coupables d'exercice illégal de la médecine, taisez-vous et mangez heureux !
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