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Un Faubourg, est la partie d'une ville qui se trouve en dehors de ses fortifications. Comme Québec est la seule ville fortifiée en Amérique du Nord, le Faubourg Saint-Jean Baptiste, plus communément appelé le Faubourg, est le seul véritable Faubourg en Amérique du Nord. Nous aimerions vous faire connaître son rôle dans l'histoire de Québec.

Québec sera habitée par les Européens sur une base permanente à compter du début du 17e siècle. En 1603, toujours au nom de la couronne de France, Samuel de Champlain explore à son tour le Saint-Laurent. Il juge alors que pour être profitable à la France, un établissement doit se trouver à l'intérieur du continent, au centre des territoires de chasse des Amérindiens. Avec la pêche, l'industrie la plus importante de cette époque est la traite des fourrures pratiquées par les Montagnais, les Algonquins et leurs alliés.

Le 3 juillet 1608, Champlain note qu'il n'y a pas de site "plus commode ny mieux scitué que la pointe de Québec, ainsi appelée des sauvages" pour installer son "habitation". L'endroit offre un havre naturel pour les navires. De plus, il assure protection et surveillance du territoire octroyé en monopole de traite à monsieur de Monts, son employeur.

Érigée durant l'été et l'automne de 1608, "l'Abitation de Québecq" est la première construction européenne de la ville. Elle sert de résidence pour les quelques dizaines d'hommes qui l'habitent. Cet établissement fortifié devient rapidement le centre de la colonie. Point d'arrivée des commerçants, militaires et de découvertes entreprises en amont du fleuve. Sous l'impulsion de Champlain, on assiste à la gestation d'une ville et en même temps d'un pays.

À compter de 1759, la guerre de Sept Ans oppose la France à l'Angleterre. Le champ de bataille est énorme et s'étend aux colonies d'Amérique. Le conflit entraînera la fin de la colonisation française au nord du continent.

Pendant l'été de 1759, le général James Wolfe et ses troupes mettent le siège devant Québec. En juillet, un premier affrontement donne la victoire aux Français. Wolfe décide en septembre de lancer une nouvelle attaque. Les Français que dirige le marquis de Montcalm s'engagent trop rapidement dans le combat, si bien qu'après aussi peu qu'un quart d'heure, la victoire est acquise aux Britanniques. Après cette bataille, les Britanniques reprennent le siège de la ville qui capitule le 18 septembre. Avec la capitulation de Montréal à l'automne 1760, c'est en fait de la Nouvelle-France.

Jusqu'à la signature du traité de Paris, qui met un terme à cette guerre en 1763, la capitale des vaincus, conséquences des bombardements, est en piteux état. De plus, la majorité des militaires, fonctionnaires, religieux et notables retournent en France. Entre la chute de Québec et la fin de la guerre, le mot d'ordre du régime militaire Britannique est simple: ne parer qu'à l'essentiel.

Après une période de transition, Québec est reconfirmée dans son rôle de capitale coloniale en 1791, lors de l'adoption de l'Acte constitutionnel par le Parlement d'Angleterre. Cette importante loi sépare la province de Québec au Bas et Haut Canada.

La haute-ville, fortifiée, demeure le centre administratif, où se regroupent les anglophones. À ce moment, l'agglomération a repris sa croissance. Progressivement, de nouvelles constructions publiques apparaissent. Les fortifications ralentissent cependant considérablement l'expansion du territoire de la haute-ville. Bientôt, il n'y a plus de place pour les petits commerçants et les artisans canadiens. Ceux-ci emménagent à l'ouest de la ville fortifiée, le long de la rue Saint-Jean, d'où son nom de faubourg Saint-Jean. Près d'une dizaine de rues, dont plusieurs existent toujours dans le quartier Saint Jean Baptiste, furent mentionnés pour la première fois vers 1790.

Au tournant du 19e siècle, la nécessité stratégique de Québec a beaucoup diminué. Le contexte politique et économique a changé. Les fortifications sont devenues à peu près inutiles. Pendant cette période, c'est l'activité commerciale et industrielle qui prend le dessus. De par sa position entre le continent et l'Angleterre, Québec devient un port des plus actifs, le premier en importance de la colonie. L'essor est tel que certains commentateurs de l'époque n'hésite pas à nommer Québec, avec emphase, le plus grand centre maritime au monde.

Le Faubourg Saint-Jean fait partie des grand gagnants de cette évolution. L'arrivée de la nouvelle main-d'oeuvre augmente sa population et sa superficie. Des commerces voient le jour le long de la rue Saint-Jean. On fonde une paroisse, bâtis une église. Bientôt le faubourg est pour ainsi dire indépendant des quartiers plus anciens. Durant les années 1830, le faubourg Saint-Jean s'étend des remparts à la rue Salaberry.

En juin 1845, catastrophe, plus de 1 300 maisons et magasins sont rasés par les flammes. Plus du tiers de la population se retrouvent sans abri. N'eut été du dynamisme économique que connaît Québec à cette époque, les conséquences d'un tel sinistre auraient été sensiblement plus grave.

C'est aussi durant cette période, soit en 1831 que Québec devient une ville à part entière. Dotée d'un Conseil municipal, la ville comptait alors 10 districts électoraux comparativement à 20 en 1993.

Avec la naissance d'un nouveau pays en 1867, les autorités voient l'occasion d'améliorer le sort de la ville. Alors que décline l'exploitation industrielle on assiste à l'émergence de nouveaux secteurs: le tourisme et l'administration provinciale. Une série de travaux d'envergure, échelonnés entre 1875 et 1908, marquent ce changement. Encore une fois la capitale, cette fois du Québec, se métamorphose. Cette transformation donnera à l'architecture de l'arrondissement historique de Québec son allure actuelle.

 

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