William Burroughs with a member of Psychic TV - Compendium bookshop
Photo Jean-Louis Baudron
French version :
Avril 84 : Printemps de Bourges
Nous nous rendons à Bourges pour le festival : Jean-Jacques Lebel a organisé la sixième prestation de Polyphonix, atelier de poésie directe internationale, autour de Burroughs et de ses amis.
Après une nuit passée dans la voiture à la lisière d'un bois (plus une chambre d'hôtel disponible), nous émergeons vers 15 heures. Toilette bucolique dans une petite rivière puis direction centre-ville.
Les places de parking se font rares autour du théatre. Nous remontons vers la cathédrale, encore mal réveillés, à la recherche d'un endroit pour se garer, quand Baud dit : "Regarde qui vient vers nous !"
Je lève les yeux pour voir Burroughs marchant nonchalamment en compagnie de James Grauerholz et de Jean-Jacques Lebel. Nous nous arrêtons à leur hauteur. Ils cherchent un taxi pour se rendre à leur hôtel. L'auguste DS ouvre ses portes, William et James se calent dans les fauteuils en cuir noir tandis que Jean-Jacques Lebel continue son chemin. A leur arrivée la veille, ils ont été accueillis par Jacques Lang. Nous échangeons les informations récentes tout en compulsant fébrilement le plan de cette ville inconnue à la recherche de la rue Barbès, lieu de destination. Arrivés à l'hôtel, James nous invite à boire un whisky. Nous parlons de ma recherche sur la désintoxication à l'apomorphine. James évoque les problèmes de traduction qu'ont rencontré les livres de William et d'un projet de parution en bandes dessinées de certains de ses livres en collaboration avec un dessinateur connu. "Place of Dead Roads" vient de sortir aux States. Nous allons le-lui échanger contre des BD. James nous invite à revenir une heure plus tard pour voir William et dîner avec eux.
Le temps d'aller prendre un petit déjeuner et nous voilà de retour. William nous ouvre sa porte et nous fait rentrer. Tiré à quatre épingles dans son costume trois pièces, il commente la vue de la fenêtre sur la ville. "Une vieille ville, hé ?" Il nous offre un verre de Glenfiddish : "Mon whisky préféré, le seul que je puisse boire sans eau." Nous nous asseyons autour d'une table basse. Baud, qui travaille sur les rêves depuis plusieurs années, interroge William sur ses travaux dans ce domaine et lui parle des découvertes de Patricia Garfield sur l'entraînement des Senoï qui permet de se débarrasser des cauchemars et d'arriver au rêve lucide, qui consiste à être conscient au moment du rêve de façon à pouvoir le diriger, cela grâce à des techniques que nous avons eu l'occasion d'expérimenter et dont nous avons pu vérifier l'efficacité.
A ce point de la conversation entrent Howard Brookner, le jeune réalisateur du film "William Burroughs" qui sort à Paris et sera présenté au festival de Cannes peu après, accompagné de Gilles Barbedette, journaliste aux "Nouvelles Littéraires" et lecteur chez Gallimard, un "fan" qui a publié des articles sur Brion Gysin dans les "Nouvelles".
On frappe ; la porte s'ouvre sur Brion accompagné de John Giorno et de Jean-Marc Vincent. Ce dernier distribue des exemplaires de la revue "Ecritures", tandis que Giorno adresse à la ronde un bonjour souriant et s'éclipse. Du pantagruelion colombien circule, venu d'on ne sait où. Gilles s'écrie "On se croirait au Beat Hotel". William sert un apéritif à tout le monde dans une ambiance cordiale et détendue. Jean-Marc lui demande s'il peut faire quelques photos, Burroughs accepte de bonne grâce, plaisante, se regarde dans la glace, fait le pitre à la grande joie de l'entourage.
Vers 19 heures 30 entre James qui propose de se mettre en quête d'un lieu où se sustenter avant le spectacle. Chacun se lève et regagne les voitures. Jean-Marc et Brion partent de leur côté. James entre dans un café pour se renseigner sur un éventuel restaurant et en ressort accompagné de
Felix Guattari, co-auteur de "L'Anti-Oedipe" avec Gilles Deleuze et fondateur de la célèbre clinique de Laborde avec Jean Oury, qui se joint à notre groupe et nous conduit vers le restaurant recherché. Destination : "L'Ile d'Or". Nous avons juste le temps de commander le menu et de l'engouffrer. Félix, enchanté d'être de la partie, ne tarit pas de questions auprès de William qui dévore son dîner sans en laisser une miette.Quand nous entrons dans la salle du Grand Théatre, Jean-Jacques Lebel vient de commencer la présentation du spectacle. Se succéderont devant une salle comble Brion Gysin, qui lit un passage de son dernier roman, l'histoire du singe Micky Monkey élevé par deux antipsychiatries, puis John Giorno qui communique son énergie à travers trois poèmes, dont le dernier accompagné de musique. C'est ensuite le tour de William qui lit plusieurs passages de "The Place of Dead Roads". Lui succèdent Amiri Baraka, plus connu dans les années soixante sous le nom de Leroy Jones, spécialiste du blues parlé, puis Linton Kwezy Johnson, poète jamaïcain qui vit à Brixton. Son troisième texte est interrompu par des huées venant du fond de la salle. Il quitte la scène pour n'y plus revenir. Jean-Jacques Lebel calme son monde.
Après l'entracte, ces mauvaises vibrations sont vite dissipées par les vingt musiciens de la compagnie soufie d'Hamadcha d'Essaouira, venus pour le plus grand ravissement de l'auditoire qu'ils transportent au son de leurs chants et de leurs danses extatiques au milieu d'un nuage d'encens qui envahit la scène et parfume la salle, transformant la prestation en un spectacle intégral.
Février 1985
Parution de la version française du livre de Victor Bockris sous le titre "Avec William Burroughs - Notre Agent au Bunker". France Culture lui consacrera un Panorama et Libération une critique élogieuse.
Il semble difficile de parler de Burroughs sans évoquer Gysin et inversement, car une grande partie de leurs œuvres est issue d'une longue collaboration. De cette recherche à deux s'est dégagé un "tiers-esprit" ; ils ont démontré qu'en matière de cogitation, 1 = 1 ne font pas 2 mais 3 :
"Gysin : ... lorsque vous associez deux esprits...
Burroughs : ... Il y a toujours un tiers esprit...
Gysin : ... Un tiers esprit supérieur...
Burroughs : ... Comme un collaborateur invisible."
"Œuvres Croisées".
Il est également malaisé de les définir : les cataloguer d'artistes ou d'écrivains tiendrait d'une vision réductionniste, car ils traitent comme des branches d'une même recherche la littérature, la peinture, la musique, les sciences, l'étude du langage ou des rêves.
On a pu, ces dernières années, les voir endosser avec un égal bonheur les rôles de poètes, d'acteurs, de chanteurs de rock ou de métaphysiciens.
Souvent traités avec une nuance péjorative d'avant-gardistes aux U.S.A. ou en Europe par des esprits cartésiens décalés de 300 ans par rapport à leur époque, ces auteurs, qui citent souvent
Korzybski et Castaneda, sont en prise directe sur leur temps ; ils ont évolué en harmonie avec ses découvertes et participent au changement de paradigme où la matière, l'espace et le temps ne peuvent être séparés. Ils élaborent une nouvelle vision structurelle du monde et débouchent sur de nouvelles formes de conscience. Ils nous enseignent qu'il est possible de faire arriver les choses, de créer la réalité, et nous ouvrent l'accès à la quatrième dimension.Printemps 1985
Jean-Marc Vincent et moi préparons un numéro d'Ecriture sur Burroughs et Gysin. Une fois le manuscrit achevé, j'en envoie un exemplaire à Brion pour qu'il en prenne connaissance et y apporte d'éventuelles modifications avant parution.
Il répond peu après, donnant son aval sans restriction. Il vient d'être nommé chevalier des Arts et Lettres. Il termine sa lettre par ces mots : "Je viens de terminer mon tableau final : "Caligraphiti de Feu" en dix toiles, ce qui fait 1,30 x 16,20 m - de loin mon plus grand tableau, un adieu qui sera exposé à Athènes en Octobre. Je n'irai pas le voir accroché là."
17 Juillet 1986
"Le Monde" annonce : "L'écrivain et peintre Brion Gysin est mort le 13 juillet à Paris." Libération reprendra l'information deux jours plus tard sous la plume d'Alain Pacadis, titrant son article "Brion Gysin : la mort de l'éclateur de mots." Le Herald Tribune également lui consacre plusieurs colonnes.
Un passage de Burroughs tiré de "Place of Dead Roads" me revient en mémoire :
"Chaque fois que vous utiliserez cet arc, je serai là" dit le Maître Archer Zen à ses élèves. Et il veut dire là au vrai sens du terme. Il vit dans ses étudiants et ainsi accède à une dimension d'immortalité. Et l'immortalité d'un écrivain est à prendre au pied de la lettre. Chaque fois que quiconque lit ses mots, l'écrivain est là. Il vit dans ses lecteurs."
Le 29 juillet, je reçois une commande de livres en provenance de la librairie Compendium, dont le chapitre 2 de "Beat Museum - Bardo Hotel". J'ouvre au hasard et mes yeux tombent sur l'extrait suivant :
"Juste avant de pointer pour le grand départ, plus d'un homme a capté la voix distante de son médecin disant : "Il est mort". Souvenez-vous, ces mots ne veulent rien dire...
Quand vous lisez ceci, je suis vivant.
Je suis là sur cette page. Je suis là. Je suis-la !"
Brion Gysin pourrait bien n'avoir pas dit son dernier mot...
2 Août 1997
WILLIAM BURROUGHS N'EST PAS MORT. IL A SEULEMENT CHANGE DE DIMENSION.
10 Août 1997
Le groupe Interzone s'est constitué en Août 1997, à partir des lecteurs de William Burroughs qui se sont exprimés dans le Mémorial que lui a consacré le site Internet de Malcolm Humes "The William Burroughs' Files":
http://sunsite.unc.edu/mal/MO/wsb/, et auxquels j'ai proposé des plans de la Dreamachine de Brion Gysin que j'avais dessinés en 1981.Nous rassemblons nos idées, productions artistiques et thèmes de prédilection respectifs autour de ces deux auteurs et collaborateurs. Une anthologie de ce livre regroupant nos écrits relatifs à William Burroughs et Brion Gysin ou à leurs domaines de recherches est actuellement en préparation.
Si l'aventure vous intéresse, n'hésitez pas à nous contacter à partir de la page "Interzone Ring" du site Internet "The Western Lands" :
http://www.interpc.fr/mapage/westernlands/Interzone-links.htmlWilliam Burroughs and Allen Ginsberg
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English version :
April 84: Printemps de Bourges:
We go to Bourges for the festival: Jean-Jacques Lebel organized the sixth shows of Polyphonix, workshop of international direct poetry, around Burroughs and his friends. After one night spent in the car with the edge of a wood (no more hotel room available), we get up around 3 p.m. After a bucolic toilet in a small river we go downtown . The parking places are rare around the theatre. We go up towards the cathedral, still not completely awake, looking for a place to park the car, when Baud says : " Look who's coming towards us! "
I raise the eyes slowly and see Burroughs walking with James Grauerholz and Jean-Jacques Lebel. We stop nearby. They are looking for taxi to go to their hotel. The majestic DS opens its doors, William and James sit on the black leather armchairs while Jean-Jacques Lebel goes on his way. On their arrival the day before, they were welcome by Jacques Lang, the minister of culture. We exchange recent informations while feverishly examining the plan of this unknown city searching the rue Barbès : I show a letter from the publisher Denoël proposing 6000 Fr for the translation of "With William Burroughs" : "What ?" says Burroughs : "Less than $ 2000 is not worth it ! Did not you sign any contract ?". I answer I did not know I was supposed to sign a contract , and that assuming the people I was dealing with were honest, I accepted it. "They ripped you off !"
Once at the hotel, James invites us to drink a whisky. We speak about my research on the apomorphine cure. James mentions the problems of translation of William's books and a project of publication in comic collaboration with a well known illustrator. "The Place of Dead Roads " has just come out in US. We propose an exchange of comics by this illustrator against the book. James invites us to come after one hour later to see William and have diner with them. Time to go to take a breakfast and here we are back. William opens his door and invites us to come. Very elegant in his three-piece suit, he comments on the sight of the city through the window. "an old city, he ? " He offers us glass of Glenfiddish : " My favorite whisky, the only one that I can drink without water. " We sit down around a low table. Baud, who works on dreams for several year, questions William on his work in this field and tells him about Patricia Garfield's discoveries on the Senoï (Malaysia) which made him able to get rid of the nightmares and to get to lucid dreams, which consist in beeing conscious while we dream in order to direct it, thanks to some techniques that we had the occasion to test and the efficiency of which we tested
At this point of the conversation Howard Brookner comes, the young filmmaker of "William Burroughs " which comes out in Paris and will be presented to the festival of Cannes a little later. He is with Gilles Barbedette, journalist at the "Nouvelles Littéraires" and reader for the publisher Gallimard, a Burroughs' " fan " who published articles on Brion Gysin in the "Nouvelles". Someone knocks at the door : Brion comes with John Giorno and Jean-Marc Vincent. Jean-Marc distributes issues of the review " Ecritures ", while Giorno says hello in smiling and leaves. Colombian pantagruelion is turning on, no idea where it came from. Gilles says " This looks like the Beat Hotel". William pours a drink to everyone in a cheering atmosphere. Jean-Marc asks him whether he can make some photographs, Burroughs accepts willingly, jokes, looks himself in the mirror, makes faces and everybody laughs. Around 7.30 p.m. James proposes to look for a place to eat before the show. Each one gets up and goes to the cars. Jean-Marc and Brion go on their way . James enters a bar to get information about possible restaurant and comes out with
Felix Guattari joint author of " the Anti-Oedipus " with Gilles Deleuze and founder of the famous private clinic of Laborde with Jean Oury. He was in the bar, did not know about Burroughs, and seeing him in the street, he asked James if it was him and introduced himself. He joins our group and leads us towards the restaurant. Destination: " L'Ile d'Or ". We have just enough time to order the menu and to eat it. Felix, delighted to be here , keeps asking questions to William who devours his dinner without leaving a crumb of it. When we enter the room of the Grand Théatre, Jean-Jacques Lebel has just begun the presentation of the show. Will come then Brion Gysin, who reads an extract of his latest novel, the story of the monkey Micky Monkey educated by two antipsychiatrists, then John Giorno who communicates his energy through three poems, the last one accompanied by music. Then William comes and reads several extracts of " The Place of Dead Roads ". After him Amiri Baraka, more known in the Sixties under the name of Leroy Jones, specialist in the spoken blues, then Linton Kwezy Johnson, a Jamaican poet who lives in Brixton. His third reading is interrupted by shouts coming from the bottom of the theatre. He leaves the scene and does not come back. Jean-Jacques Lebel calms everybody down. After the entr'acte, these bad vibrations are quickly dissipated by the twenty musicians of the soufi group of Hamadcha from Essaouira, who transport the audience with their songs and ecstatic dances in the middle of a cloud of incense which invades the scene and scents the room, transforming the gig into an integral show.February 1985 :
Publication of the French version of Victor Bockris' book under the title
" Avec William Burroughs - Notre Agent au Bunker ". I'll get for it 6000 Fr less the taxes, what I am earning in a month at the hospital as a nurse at this time. France Culture will comment the book in a Panorama.It seems difficult to speak about Burroughs without evoking Gysin and reciprocally, as most of their work results from a long collaboration. From this mixed search emerged a " third-mind "; they showed that as far as human collaboration is concerned, 1 + 1 does not make 2 but 3:
" Gysin: when you associate two minds...
Burroughs: There is always a third mind...
Gysin: A third higher mind...
Burroughs: Like an invisible collaborator. "
"The Third Mind".
It also is difficult to define them: to label them as artists or writers would be a reductionistic vision, because they treat like branches of a same research literature, painting, music, sciences, study of the language or dreams, etc . One could, these last years, see them endorsing with an equal happiness the roles of poets, actors, rock'n'roll singers or metaphysicians. Often treated with a pejorative nuance as avant-gardists in U.S.A. or in Europe by Cartesian minds three hundred years late compared to their time, these authors, who often quote Korzybski and Castaneda, are in direct catch over their time; they evolved in harmony with its discoveries and take part in the change of paradigm where matter, space and time cannot be separate. They work outs a new structural vision of the world and leads to new forms of conscience. They teach us that it is possible to make things happen, to create reality, and opens to us the access to the fourth dimension.
Spring 1985 :
Jean-Marc Vincent and me prepare a number of writing on Burroughs and Gysin. Once the manuscript is complete, I send a copy of it to Brion so that he takes note of it and makes possible modifications before publication. He answers in giving his agreement without restriction. He has been just become Knight of Arts and Lettres. He ends his letter by these words: " I have just finished my final painting : " Caligraphiti de Feu " in ten pieces, which makes 1,30 X 16,20 m - by far my larger painting, a farewell which will be exposed in Athens in October. I will not see it exposed there. "
July 17, 1986:
The newspaper " Le Monde " announces: " The writer and painter Brion Gysin died on July 13 in Paris". "Libération" will give the information later two days later in an article by Alain Pacadis : " Brion Gysin: the death of the words splitter". "Herald Tribune" also devotes several columns to him. An extract of Burroughs from " The Place of Dead Roads " comes back to my mind:
"Whenever you use this bow I will be there," the Zen archery master tells his students. And he means there quite literally. He lives in his students and thus achieves a measure of immortality. And the immortality of a writer is to be taken literally. Whenever anyone reads his words the writer is there. He lives in his readers."On July 29th, I receive a command of books coming from the Compendium bookshop, among which chapter 2 of " Beat Museum - Bardo Hotel ". I open randomly and my eyes fall on the following extract:
" Just before he signs off for good , many a man has picked up the distant voice of his doctor saying: " He is dead". Remember, these words are meaningless. When you read this I am alive. I am here on this page. I am here. I am HERE!"
Brion Gysin might not have said his last words...
August 2nd 1997 :
WILLIAM BURROUGHS IS NOT DEAD. HE JUST IS IN ANOTHER DIMENSION
.
William Burroughs and Allen Ginsberg
August 10th 1997
The group Interzone resolved itself from William Burroughs' readers who expressed themselves in the Memorial dedicated to him in Malcolm Humes' site, "The William Burroughs' Files"
http://sunsite.unc.edu/mal/MO/wsb/, and whom I have sent to dreamachine plans I had drawn in 1981. We are gathering our respective ideas, works and favorite themes around those two authors and collaborators.If you're interested in the adventure, do not hesitate to contact us :
http://www.interpc.fr/mapage/westernlands/Interzone-links.html
Yours sincerely.
In the name of the group
Isabelle Baudron
<baudron@interpc.fr>
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