Sketches
(for my sweetheart the drunk)
update 1/07/98
 
critique(s)
paroles
 
 
 
On ne peut manquer de s'interroger sur la pertinence de la sortie de l'album posthume de Jeff Buckley 1 an après sa tragique noyade dans les eaux du Mississipi. La caution de sa mère - indiscutable moralement, mais totalement incertaine a priori sur le plan artistique  - n'effaçant pas tout-à-fait le doute quant à la pureté des sentiments ayant présidé à la sortie de cet album. Pourtant, le malaise consciencieux surmonté, le bonheur est là, bien réel, très sensuel, d'entendre à nouveau s'élever la voix incomparable, et le triste anniversaire se pare de couleurs plus douces.
We cannot avoid to question the pertinence of the release of Jeff Buckley's posthumous album 1 year afer his tragical drowning in the Mississipi's water. His mother's guarantee - morally undisputable, but totally uncertain a priori on the artistic aspect - did not entirely erase doubts concerning the purity of the feelings governing this album's release. Thought the ethical uneasiness overcomed, the pleasure of hearing again this uncomparable voice is here, real, very sensual, and the sad anniversary is attributed to sweeter colors.
 

Les préjugés sont lourds pourtant, surtout lorsque que l'on sait que la première session d'enregistrement, effectuée sous la houlette de Tom Verlaine, déplaisait tant au chanteur qu'il avait souhaité tout recommencer avec le producteur de "Grace", Andy Wallace. Une tabula rasa qui peut sembler excessivement exigente, mais qui s'explique par le goût fade laissé par le premier disque, qui contient précisément la première mouture de cet album. Le son n'est pas celui de Buckley, la voix et les guitares sont en retrait, noyées sous les lignes rythmiques, le tout est trop propre, trop lisse. Pas une aspérité où s'accrocher, pas une audace sur laquelle glisser, un beau produit industriel et calibré.
But prejudices are strong espacially knowing that the singer was so displeased with the first session of recordings realized with the collaboration of Tom Verlaine that he expressed the wish to start over with the producer of Grace, Andy Wallace. A tabula rasa that can seem excessively demanding but that can be explained by the dull taste left by the first CD which is precisely the first version of this album. The sound is not Buckley's, the voice and the guitars are underplayed, overwhelmed by the rythmics. The whole album is too clean, too well polished. No asperity to hang on, no audacity to surf on, just a nice, industrial, manufactured product.

Si les premières sensations de Buckley étaient les bonnes, dans ce cas pourquoi publier cet album dont il ne voulait plus ?
La réponse se situe dans le choix audacieux d'un double album. La trahison eût été de ne livrer que cette partie de son travail, de laisser croire à cette option plus commerciale, moins aventureuse. Justice est rendue avec le second disque, aux antipodes du premier, une décharge brutale, intime, sans concession. Ce disque est hérité de l'adolescent que fut Jeff, enfermé dans sa chambre toute la journée avec sa guitare, reprenant Led Zeppelin, déversant sa virtuosité et son incroyable créativité sur un 4-pistes au son imparfait. Le pendant du premier disque sur-produit est un brouillon, mais le brouillon d'un élève génial.
If Buckley's fisrt feelings were the right ones, in that case why releasing this album he did not want anymore ?
One can find the answer in the daring choice of the double album. It would have been treacherous to deliver only this part of his work, to let the public believe in this more commercial, less adventurous option. Justice is served with the second CD, the opposite to the first one, a brutal, intimate, without concession, release. This CD is the heir of the teenager who Jeff was once, locked up on his bedroom all day long with his guitar, covering Led Zeppelin, pouring out his virtuosity and amazing creativity on an unperfect sound four-tracks. The counterpart of the first over-product CD is a draft, but the one of a genius student.

La hardiesse de Mary Guibert se situe là, dans ce second disque "politiquement incorrect", un peu voyeur, absolument pas adapté à l'industrie du disque. C'est là qu'elle nous ouvre les portes de l'univers de son fils.En avait-elle le droit ? L'aurait-il souhaité ? N'oublions pas que la plus grande passion de Jeff Buckley a toujours été la musique, et qu'il passait sa vie à la faire partager aux autres dans des concerts mémorables. Sa mère a choisi de nous donner à partager son dernier opus, et, s'il est important d'accueillir cet album avec toute la prudence qui s'impose, il était encore plus important de donner au public un nouvel aperçu du génie de Buckley.
Mary Guibert's boldness lies here, in this second CD "politically incorrect", sneaking into his private work, definetly unfitting for the record industry. Here, she opens the doors to her son's intimate world. Did she have the right to do it ? Would he have wished it ? Let's not forget that Jeff Buckley's greatest passion has always been music, and that he spent his entire life sharing it with others in unforgettable live performances. His mother choosed to share with us his last opus, and, whereas we must welcome this album with the necessary caution, the public had to get a new glimpse at Buckley's genius.
 

Dieu seul sait maintenant quel serait l'album que Jeff s'apprêtait à enregistrer lorsqu'il est allé nager ce soir-là, mais ce double album nous donne des clés pour le deviner.
Only God knows what would have been of the album Jeff was about to record when he went for a swim that night, but this bouble album give us some keys to guess it.
 

 

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