Chroniques d'un voyage sur les traces de Marco Polo (suite)
Pakistan
Au poste-frontière Pakistanais, on nous offre le thé à l'amanthe pour nous permettre de mieux supporter les interminables formalités douanières.
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Carte montrant la traversée des pays de l'Asie Centrale, de la Turquie à l'Inde en passant par l'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan).
2 février, la plaine de Peshawar
Visite trop rapide de la vieille ville. D'étranges maisons hautes et à balcons surplombent des ruelles étroites qui se dessinent au hazard. Une découverte incroyable. L'après-midi, nous roulons ves
Kohat
pour voir les fabricants d'armes. Nous y serons un peu déçus, ne sachant trop si les armes sont authentiques tant elles sont ressemblantes. Les perceuses électriques ont remplacé les perceuses manuelles traditionnelles. Le soir, nous rencontrons de jeunes pakistanais qui nous offrent du
Kébab
. L'un d'eux, étudiant en génie civil, veut joindre l'armée pour combattre les indiens. Je ne résiste pas, bien que ce n'est pas dans mes habitudes, de déplorer cette haine séculaire qui les anime et qui me semble entretenue par les mollahs. Alors que le pays a besoin d'ingénieurs pour se développer, les gouvernants entretiennent des haines futiles et poussent ainsi les jeunes à la guerre sainte. Pendant ce temps, mon propre pays finance la construction de barrages ou d'autres ouvrages dans le seul but d'empêcher ces pays de se jetter dans les bras de l'idéologie soviétique. J'aurai droit, un jour, d'exiger que mes gouvernants posent des conditions strictes au financement du développement de l'
Inde
et du
Pakistan
. j'ai dû froisser la conscience de ces jeunes fanatiques. Ils nous quittent, soi-disant pour la prière, nous donnant rendez-vous pour le matin; mais nous quitterons très tôt de façon à éviter d'inutiles dialogues de sourds avec eux. Nous terminons la soirée dans un salon de thé mal famé, au milieu des fumeurs, tous heureux de nous avoir comme hôtes.
3 février, Peshawar et Taxila
Visite de l'ancienne ville de Taxila et son musée.
Nous roulons ensuite vers
Rawalpindi
au milieu d'obstacles incroyables. À l'American Express, Peter ne peut échanger son chèque et nous devrons filer sur
Lahore
pour de meilleurs réusltats. Nous terminons la journée au
centre culturel américain
.
4 février, Rawalpindi et Islamabad
Je fais un arrêt chez un coiffeur local pour tondre cette volumineuse chevelure qui tombe sur mes épaules. Sorti de la chaise du coifeur, j'aurai l'air d'un véritable pakistanais.
6 février, Lahore
A Lahore, nous faisons les formalités habituelles pour la réparation de l'auto et l'achat de pneus. Au garage Volkswagen de la place, nous tombons sur un mécanicien qui a fait son apprentissage en Allemagne. Il identifie le problème du véhicule que je traîne depuis longtemps. Il faut démonter le moteur et remplacer ou réunsiner les soupapes ce qui est fait en une journée pour un montant ridicule d'environ $10.00.
7 février, Lahore
Nous visitons finalement le ville et ses nombreux monuments. Le
Fort Lahore
, la
mosquée Badshali
, le
parc de Lahore
et les nombreuses boutiques de la ville.
8 février, Lahore
A 9 heures, nous sommes au rendez-vous de l'
hotel Lahore
. Les amis nous attendent. Nous faisons la visite agréable du
musée de Lahore
où nous sommes impressionnés par les miniatures et le fameux
"bouddha jeunant"
. Au retour, nous sommes déviés par les groupes d'étudiants en révolte qui occupent les rues. Près du campus, la police et les étudiants s'affrontent. Aujourd'hui, il semble qu'il y aura soulèvement. Nous retrouvons le Mall, après de difficules détours à travers la ville ancienne. Nous nous retrouvons chez notre ami restaurateur pour un dernier repas avec lui. Il est heureux de nous revoir. Nous filons ensuite sur
Ferozepore
et la frontière indienne, Charles et son épouse font route avec nous. La distance est grande, et il n'y a aucune indication, les deux pays étant en guerre, nous sommes les seuls rares véhicules à traverser le no-man's land entre les deux pays. Nous atteignons la frontière indienne vers 15 heures, les formalités sont rapides et sans difficultés. Au poste indien, je passe le test du "carnet de passage en douanes" avec facilité et peut faire entrer mon auto. Peter n'a pas la même veine puisqu'on ne voit pas le mot
INDE
inscrit sur son carnet. Il est abattu et au moment d'être retourné vers le
Pakistan
, je scrute attentivement son "carnet de passage en douane" et j'y trouve le mot India inscrit en petites lettres à coté du nom de la
Grande-Bretagne
, c'est alors l'euphorie. Peter peut entrer en Inde. A
Ferozopore
, à la recherche d'un gite pour les américains, nous tombons sur un petit palais, le
rest-house Canal
où nous passerons la nuit sur les terrains paysagés protégés d'une clôture. A la ville où nous mangeons, nous découvrons avec dépis le pitoyable mépris que portent les anglos-saxons envers ce qu'ils appellent encore les "indigènes". J'ai honte et je suis confus de faire partie de ce groupe. Nous déciderons, Marie et moi, de dire adieu à ces voyageurs mal-élevés et nous les avertissons qu'au matin, nous ferons dorénavent route seuls.
Marco Polo ou le voyage imaginaire (Voyages et photos de l'auteur, 1964 et 1967) © 2001 Jean-Pierre Lapointe
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OU LE VOYAGE IMAGINAIRE
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