MERCREDI, 24 JUIN: Club Nautique
Deux-Montagnes — Beaconsfield Yatch Club
Départ: 13h40 Arrivée: 17h Millage : 17.9 (moteur) Température : Journée ensoleillée, chaude et très humide Enfin, le grand jour est arrivé,
nous allons entreprendre notre premier voyage en voilier. C’est excitant!
Ce qui l’est moins, c’est que nous devons démater pour passer l'écluse
de Ste-Anne de Bellevue. Nous n’aurions pas eu à le faire,
mais à ce moment là, nous l’ignorions. Le niveau d’eau
dégage le pont seulement à 37 pieds, ce qui est trop
juste selon les spécifications du Mirage
25.
C’est la première fois que
nous passons les écluses. Il y a tellement de
bateaux qui attendent que ça ressemble à une fourmillière.
Nous faisons du sur place en attendant notre tour pour écluser.
Il y a des quais, mais tous sont occupés. Une fois rendus
du côté du lac St-Louis, il y a plusieurs petits
restaurants le long du canal.
JEUDI, 25 JUIN :
Beaconsfield Yatch Club — Longueuil
Nous nous sommes levés à 6h40. Le vent et la pluie étaient au menu ce matin. Un héron avait pris place sur le quai parrallèle à nous hier en début de soirée et y est toujours ce matin. À notre départ, il n’y avait presque plus de vent et il faisait beau. Nous avons eu notre première invasion d’insectes; nous ignorions qu’il pouvait y en avoir autant sur l’eau. On n’osait même plus parler de peur d'en avaler. Nos vêtements en étaient tout tâchés. On s’est ancré à 12h pour dîner à l’entrée du canal de la rive sud, derrière la pointe Sud-Ouest de l`île Tekakwitha (voie maritime). Comme on levait l’ancre, un gros navire sortait du canal poussant l’eau devant lui. Un énorme vide se créa derrière lui, engouffrant une partie de l’eau où nous nous trouvions. Une chance que le moteur était déjà en marche pour nous maintenir à notre position! On a attendu de 14h40 à 15h40 pour passer l’écluse de Sainte-Catherine. Pendant qu’on attendait, un voilier "Jonathan" est arrivé. Le nom nous semblait familier, il vient du même club que nous et, drôle de coïncidence, s’en va à Tadoussac lui aussi. Les éclusiers devaient rire dans leur barbe, car croyez-moi, je (Line) n’avais pas du tout la bonne tactique pour tenir le câble qu’ils m’ont lancé. Nous n’aurions pas eu besoin de leur dire qu’on passait ici pour la première fois, je suis certaine qu’ils l’ont deviné. Au lieu de rester vis-à-vis les câbles, on avait reculé de quelques pieds car je tenais le câble seulement par le bout, donc aucune retenue de mon côté. Une fois rendus à l’écluse de Saint-Lambert, l’attente était de 10 minutes avant d’y pénétrer. On a descendu d’une vingtaine de pieds, c’est assez impressionnant! On croit qu’on a été chanceux, car c’est normal d’attendre jusqu’à quatre heures pour écluser. En parcourant le canal, on a vu une famille de 18 canards, de gros poissons, des hérons et, passé le pont Champlain, les rives étaient couvertes de milliers de mouettes. Ce qui est fort intéressant, c’est de voir des choses familières (ponts, villes, îles…) mais d’un point de vue différent. Chose importante à apporter
à bord : une planche de quai (2 x 6) pour protéger les défenses
et le franc bord des parois des écluses.
VENDREDI, 26 JUIN : Longueuil
— Sorel
On s’est levé à
5h20 pour partir tôt. Ça a été nuageux toute
la journée, avec de la brume par endroit sur le fleuve. Nous
avons eu droit à quelques petites averses à l’occasion, rien
de déplaisant. Il y a beaucoup de petites îles entre
Montréal et Sorel, certaines sont à peine plus grandes que
cent pieds et la plupart sont basses. Sur certaines îles, il
y a des chalets, et pas de pont pour s’y rendre, donc on y a accès
par bateau. On a été au moteur toute la journée
parce qu’il n’y avait pas assez de vent ou bien il était dans la
direction opposée. En soirée, on est allé souper au
restaurant "Prince" à Sorel, c’était bon et avec un prix
très abordable. Les parents de Mario nous ont rendu visite
en début de soirée, ils habitent à Saint-Barthelémy
(près de Berthierville).
SAMEDI, 27 JUIN : Sorel
On a passé la journée
à marcher dans Sorel et Tracy, en fait, on cherchait une prise électrique
qu’on a enfin trouvée à Tracy. Nous avons marché cinq
heures de temps pour trouver cette fichue prise. En revenant on a
fait une halte à l’épicerie. On se fait de si bons repas
à bord qu’à ce rythme là on va sûrement
prendre du poids, une chance qu’on marche beaucoup!
DIMANCHE, 28 JUIN : Sorel
— Trois-Rivières
On s’est levé à
5h. ce matin. C’est pas mal frais! On a fait de la voile jusqu’à
11h30 en tirant des bords. On s’est ancré au mouillage Yamaska
pour dîner. On a troqué nos ‘polars’ pour nos costumes
de bain. Pendant le repas, le vent est tombé, on a dû faire
le reste du parcours au moteur (encore du moteur!). Dans la soirée,
on est allé prendre une marche sur l’Île Saint-Quentin.
On a vu "Style Libre" un voilier qui vient du même club nautique
que nous, ancré sur la rivière St-Maurice. Le parc de l’île
est un très bel endroit pour marcher le long des sentiers boisés
ou sur les rives du fleuve et de la St-Maurice.
LUNDI, 29 JUIN : Trois-Rivières
— Neuville,Vauquelin
Ce matin, c’était frais sur
l’eau. Nous avons mis des vêtements chauds et nous avons
ajouté un manteau un peu plus tard. Pas de vent, ou très
peu et droit devant, en tout on a seulement fait 45 minutes de voile. Nous
avons eu droit à des orages violents près de Portneuf. Pendant
les orages, Line s’est couchée sur le foc pour ne pas qu’il soit
déployé, c’était très venteux, 30 - 40
noeuds. Une chose qui nous embête, c’est que depuis quelques jours
les algues qui flottent en tas s’accrochent au pied du moteur et au safran.
On a dû arrêter une bonne douzaine de fois pour dégager
les algues.
En début de soirée,
le temps s’est éclairci et on est allé prendre une marche.
Tout près de la marina, il y a la rue des Érables où
se côtoient des résidences anciennes de style victorien,
québécois, américain et français. Les rue sont
très étroites, ce qui donne un cachet particulier.
C’est vraiment très beau. Les gens à la marina sont
très accueillants et sympatiques. De la marina, on voit le
pont de Québec, mais pas pendant les orages!
MARDI, 30 JUIN : Neuville
— Sillery
Nous prévoyons partir à 11h45 à cause des marées et du courant, destination marina du vieux port à Québec. Nous avons du temps à perdre, c’est le temps d’en profiter pour faire un peu de lessive. Pour faire changement, on est parti au moteur, le vent est tombé une heure avant notre départ, c’est maintenant chaud et humide. On a essayé deux fois de mettre les voiles pendant une très courte brise, ça n’a pas fonctionné. Juste avant le pont de Québec, on a commencé à voir des rides sur l’eau. Nous avions l’intention de mettre les voiles après le pont (le génois était déjà sur l’étai). Passé le pont, le vent a augmenté, Mario voulait mettre le foc, comme nous n’avons pas d’enrouleur et que je suis un peu paresseuse, je lui ai répondu que le génois était déjà installé et qu’on devrait le garder. Quelques minutes après avoir hissé les voiles et apprécié les pointes de vitesse, le vent a grimpé soudainement, on gitait et le franc bord était dans l’eau jusqu’aux chandeliers, on se faisait arroser royalement. Après s’être battu pour baisser le génois, le vent a augmenté encore plus (30 noeuds+), ça devenait plus sérieux. La bôme se promenait de gauche à droite quand on mettait ‘Boomerang’ debout au vent. Incapable d’attacher la balancine, j’ai (Mario) eu beaucoup de difficultés à stabiliser la bôme pour qu’on puisse descendre la grand voile. Je peux vous dire que ce n’était pas évident. Les vagues étaient assez hautes et très courtes, compte tenu de la direction du vent NNE et de la marée baissante, ce n’était pas confortable pour naviguer. Nous avons donc changé de cap pour nous rendre à la marina de Sillery, ils ont accepté qu’on accoste à leur quai d’urgence le temps que ça passe. La météo marine rapportait des vents de 40-50 noeuds pour la région jusqu’à l’Ile d’Orléans, avec avertissement de forts coups de vent, ne diminuant que le lendemain à 25 noeuds. Finalement, on a dû y passer la nuit et n’ayant que très peu de protection, on s’est fait brasser tout le temps. C’est la première fois que ça brasse autant, AMARRÉ!! Je (Mario) fatigue, car les vagues viennent frapper ‘Boomerang’ qui frappe sur le quai. Normalement on met trois défenses, j’en ai mis cinq et ce n’est pas de trop. Entre Neuville et le pont
de Québec, nous avons eu le temps de regarder le paysage.
Il y a des falaises escarpées à plusieurs endroits.
Rendus au pont de Québec, un
fort courant nous permettait des pointes à plus de 9 noeuds sur
le fond!
MERCREDI, 1er JUILLET : Sillery
— Marina Port de Québec
On s’est déplacé de Sillery à Québec, les vents étaient toujours à 30 noeuds. Même à l’intérieur du bassin Louise qui offre une excellente protection, il y avait un clapot causé par le vent! En arrivant à notre quai, on a vu le voilier "Jonathan", personne n’était à bord, on s’était perdu de vue à Longueuil. On a rencontré un autre membre du CNDM qui lui aussi avait rencontré "Jonathan" par hasard. Le monde est petit. On est parti tôt pour se promener dans Québec (place Dufferin et les Plaines d’Abraham). On est allé voir Québec Expérience qui raconte l’histoire de Québec en trois dimensions. On a soupé dans une crêperie, et c’était bon! Ensuite, on est allé voir le feu d’artifice sur les Plaines d’Abraham qui avait lieu à 23h. On marche beaucoup à Québec et on monte beaucoup de côtes (un bon exercice cardio-vasculaire). |