Ivan (debout): T'es bien certain de maîtriser ce nouveau sort Dimitri? Je n'ai pas
l'intention de finir en shish kebab.
Dimitri (assis sur une pierre): Allez-vous enfin me laisser avec cette question? Bien sûr que oui,
je le maîtise, sinon je ne serais pas ici! Je n'ai pas le goût plus que vous d'y
laisser ma peau par Halav!
Sergei (près de l'entrée): Du calme mes amis, du calme. Dimitri, tu devrais faire plus attention
quand tu invoques Halav l'immortel. N'oubliez pas qu'Il a accepté de vous protéger
Youri et toi contre le maître des lieux.
Boldar (debout): Bon bien qu'est-ce qu'on attend pour entrer? J'aime pas beaucoup
l'idée que tout ça repose sur notre sorcier mais je ne peut pas me sortir de l'esprit
les montagnes d'or...
Youri (sort de la fissure, murmure): Fermez là! Il va nous entendre. Et vous messire nain, vous
feriez mieux vous concentrer sur le gardien de cette montagne d'or si vous voulez en
profiter un jour. Allez! Suivez le cambrioleur! Et en silence...
Les cinq aventuriers pénêtrent dans l'obscurité de la caverne. Le plancher et les murs sont irriguliers et seul le nain et le voleur euh... l'éclaireur se déplacent sans trop de difficultés. Le bâton du magicien n'émet qu'une faible lueur ne permettant de discerner que le contour des obstacles alors qu'ils sont à portée de main. À chaque petit bruit le groupe entier se fige et cesse de respirer. Jusqu'à ce que...
Boldar (hurle): Iil aaarriive!!!
Les humains perçoivent un léger rougeoiment devant eux. L'intensité lumineuse du bâton augmente instantanément à son maximum, aveuglant tout le groupe (hormis le magicien) mais également la créature au fond de la caverne...
Dimitri (concentré et gesticule): ...besladir icuru ap nogotro veramit cassalad obtinio...
Le grand dragon rouge prend une grande inspiration et sourit intérieurement en se disant que les petits mortels sont bien trop naïf pour l'approcher par cet étroit corridor. Mais avant qu'il relâche sur eux un déluge de feu, le magicien termine son incantation... brusquement, la température descend à -50°C et de la glace se condensent dans l'air. Un puissant vent se lève et le dragon est assailli de toutes parts par des éclats tranchants de glace. La violence de la tempête diminue et finalement il relâche sa furie enflammée sur les intrus. Mais la tempête de glace l'a considérablement affaibli et son souffle de feu n'obtient pas les résultats escomptés; les mortels sont toujours vivants. Il va falloir s'abaisser à utiliser des moyens plus primitifs se dit le grand dragon avant de se lancer dans une folie meurtrière de crocs et de griffes...
À la clareté de ces explications, je crois qu'il est clair que le dragon n'utilera plus son arme la plus puissante: son souffle. Il reste un adversaire formidable mais le groupe vient de marquer un point important. Qu'en serait-il si la puissance de son souffle n'en serait point altérée? Ce groupe n'aurait jamais osé provoquer un grand dragon rouge. Voici donc l'alternative que nous proposons afin de contourner ce problème.
© Dominique Rivard et François Noël, 2002