Le jardin secret de Michou 

Ma première soirée au Club Saphyr

 
 

Une rencontre avec un gentil Monsieur:

"Est-ce que vous parlez français?" C'est un Monsieur à la barbe grise qui me surprend quelque peu, en s'adressant à moi de cette manière, alors que je sirote une bière, perchée sur un haut tabouret, au bar de ce club fétichiste, de Montréal. Cela fait une bonne vingtaine de minutes que je suis entrée dans cet établissement, où je viens pour la première fois.

Nous sommes un mercredi soir du milieu du mois de juillet 2001. Aujourd'hui, je suis en congé et, même s'il fait pas mal chaud pour porter perruque et corset, il n'était pas question que je reste bien sagement à la maison. Une femme comme moi a bien le droit de vivre un peu! Non?

À la dernière minute, cet après-midi, un copain qui devait m'accompagner pour une sortie, ce soir, s'est décommandé. J'étais un peu déçue mais, après quelques moments d'hésitation, j'ai retrouvé l'adresse du site internet du Club Saphyr. C'est un nouveau club fétichiste qui sert de lieu de rencontre à un groupe BDSM de Montréal. Dès que j'ai eu terminé la lecture des nombreuses informations qui concernent cet établissement, je me suis grouillée pour effectuer ma transformation. Comme il était déjà tard, j'ai dû me contenter de faire le strict minimum. Le résultat n'a pas été sensationnel mais suffisant pour affronter un éclairage qui, je l'espérais, ne serait pas trop révélateur.

La circulation automobile pour me rendre à Montréal a été plus intense que je le prévoyais et j'ai eu de la difficulté à trouver un espace pour garer mon auto. Mais, finalement, j'ai pu me retrouver la jupe au vent, à faire claquer les hauts talons de mes mules sur le trottoir (voir la photo, au début du texte). Il devait faire vingt-deux heures environ lorsque j'ai entrepris l'escalade du traître escalier qui donne accées au Club. Ce n'était tout de même pas si mal comme heure d'arrivée!

À l'intérieur, il faisait vraiment sombre mais ma visite rapide des lieux m'a quand même permis de repérer plusieurs instruments de torture, disposés ça et là, sur ce qui avait dû servir de plancher de danse. Seul, quelques hommes, habillés (si peu, dans le cas de certains) de cuir et deux belles femmes m'ont semblé être présents. En réponse à mes questions, le gérant du Club s'est empressé de m'informer que malgré les apparences plutôt tranquilles, il pourrait survenir des activités intéressantes au cours de la soirée.

Je me suis donc installée au bar et j'ai commandé une biére. Le grand miroir, situé en face de moi, me permettait de surveiller les allées et venues des gens qui circulaient derrière moi. Il ne s'y passait vraiment pas grand chose jusqu'à ce qu'arrive le Monsieur à la barbe grise.

Mais justement, revenons à lui! Il arrive au bar, s'installe, à côté de moi, et commande en français deux consommations. La barmaid ne semble pas comprendre et il doit recommencer en anglais, cette fois. Il fait une réflexion sur la langue mais je n'ose pas trop l'observer. C'est à ce moment, qu'à ma grande surprise, il me demande si je parle français. Je suis un peu décontenancée mais, après avoir retrouvé mon aplomb, je réponds à la question qu'il vient de me poser et la glace est cassée.

C'est un Monsieur d'un certain âge, de grandeur moyenne. Il a les cheveux grisonnants et porte une barbe tout aussi grisonnante. Somme toute, il a l'air très gentil et il affiche un beau sourire. Quelques instants plus tard, il m'offre de me joindre à lui et à son ami pour continuer la conversation. Comme il a l'air de s'intéresser à moi, c'est avec plaisir que je l'accompagne dans un coin isolé où je retrouve son copain.

Les présentations étant faites, mon gentil Monsieur me pose des tas de questions, dont plusieurs assez indiscrètes. Son ami participe si peu à la conversation, qu'à un certain moment, je me sents plutôt mal à l'aise et j'éprouve le besoin de m'intéresser à lui. Quelques minutes plus tard, il prend congé, non sans m'assurer que ma présence n'a rien à voir avec son désir de quitter.

Après le départ de l'ami, mon gentil Monsieur reprend son interrogatoire et fouille de plus en plus dans mon intimité. Comme il m'intéresse et m'intrigue à la fois, je décide de répondre de la manière la plus sincère possible, dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur son compte.

Une bonne demi-heure s'écoule et je fini par savoir qu'il aime dominer les femmes, qu'il n'est pas plus intéressé que cela aux chaussures à talons aiguille, que c'est la première fois qu'il est en contact d'aussi près avec un travesti, qu'il me trouve belle et que je le fait "mouiller" (qu'il me dit). Cela me flatte au plus haut point mais, lorsqu'il me demande s'il m'excite, je ne peux que répondre par la négative.

Ma réponse jette un peu de froid dans la conversation mais, juste à ce moment, un couple se donne en spectacle tout près de nous et cela captive immédiatement notre attention. Un bel asiatique, d'un certain âge, caresse avec ferveur le pieds et les jambes d'un belle fille, taillée au couteau et qui porte un superbe pantalon de vinyl plutôt moulant et des sandales à talons qui n'en finissent plus. Pendant les quelques instants où nous les observons, mon gentil Monsieur laisse tomber que cela l'excite de regarder cette merveilleuse créature galbée de son pantalon si seyant. Considérant mon propre corps qui, selon n'importe lequel standard, n'est pas particulièrement attirant, pas besoin de vous dire que la remarque n'a pas manqué d'exciter ma jalousie. Je suis une femme, après tout!

Mais, mon gentil Monsieur, expérimenté et ayant plus d'un tour dans son sac, se reprend immédiatement et me laisse sous-entendre que, si je me laisse dominer par lui, je pourrais bien me retrouver sur l'un des instruments de torture qui ornent la pièce.

Plus décontenancée que surprise, les insinuations de mon dominant compagnon ont pour effet immédiat de me faire monter dans un état d'excitation plutôt marqué. Mais, je réussi à me maîtriser suffisamment pour bredouiller quelques excuses et refuser carrément de me donner en spectacle. Faut dire qu'une bonne partie de mon excitation provient de la grande peur inspirée par la large courroie de cuir qui m'avait été présentée quelques minutes auparavant. Mais quelque chose d'encore plus effrayant me retient également. Par manque de temps, je n'avais pas pu compléter l'épilation, ni de mes fesses, ni de mon sexe. Alors, pensez-vous sérieusement qu'une femme qui vient de se faire dire qu'elle est belle quelques minutes plus tôt, accepterait de montrer un sexe qui n'a rien de très féminin et d'affreuses pilosités?

Toujours est-il que mon gentil Monsieur, lui, est en pleine possession de ses moyens. Il évalue justement mon état de vulnérabilité et décide de me faire "marcher". Il m'ordonne donc de me rendre aux toilettes pour examiner de plus près les instruments de torture qui jalonneront mon chemin. Après quelques moments d'hésitations, je "marche"!

À mon retour à la table, mon excitation a encore montée d'un cran et c'est là que mon gentil Monsieur en profite pour me dégonfler. Pas plus subtilement qu'il ne le faut, il me laisse entendre qu'il doit quitter pour s'en retourner chez lui. Mon excitation n'est plus ce qu'elle était et je sens même de la déception monter en moi. Pendant ma marche pour examiner de plus près les instruments de torture, j'avais résolu de me laisser faire et de vivre les conséquences de l'euphorie qui s'était emparée de moi.

Comme nous avons convenu que je le dépose en cours de route, mon gentil Monsieur me suit de près pendant que j'entreprends, sur mes talons hauts, la vertigineuse descente de l'escalier qui permet de quitter le Club. Le fait que je me sois laissée dominer par lui, il y a quelques minutes à peine, n'a pas pour effet d'améliorer ma confiance et mon équilibre et je sens que mes talons sont beaucoup plus hauts que je l'imaginais.

Sur le trottoir qui nous conduit à mon automobile, il me demande de marcher quelques pas devant lui pour pouvoir mieux m'observer, me dit-il. Cela refait monter mon niveau d'excitation de nouveau et j'ai l'impression de ne plus savoir comment me tenir sur mes talons.

Une fois montés, tous les deux, dans mon auto, je me prépare à me laisser remonter ma jupe sur mes genoux et à sentir sa main baladeuse sur mes cuisses. Mais non, il ne bouge même pas et je reste sur mon appétit.

Malgré tout, je demeure tellement excitée que, aussitôt après l'avoir déposé à un coin de rue, j'en profite pour relever ma jupe, moi-même. Je peux ainsi plus facilement me caresser. Et, c'est ce que je fais pendant tout le long du trajet du retour à la maison. À plusieurs reprises, je dois même réduire mes caresses de peur de souiller le banc de mon auto. Pas besoin de vous dire que, dès mon arrivée, fini la retenue et je ne me prive plus pour me faire jouir au maximum.

Depuis cette première rencontre, mon gentil Monsieur et moi, avons gardé le contact par courriel et nos échanges sont très excitants. Qui sait ce que l'avenir nous réserve...

Épilogue:

Quelques semaines plus tard, mon "gentil monsieur" m'a invité à le rencontrer de nouveau, pendant le festival de la "Fièreté Gaie", et j'ai accepté (voir ). Puis, il m'a invité a passer une soirée avec lui dans un club échangiste (voir ).

Cette page profite de l'hospitalité de 

Dernière mise à jour: 30 juillet 2001

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