(index)Rapport d'E. G. White sur la réaction au sermon d'Ottawa
Rapport du congrès annuel célébré à Ottawa, Kansas, publié dans la Review and Herald, le 23 Juillet 1889 et dans Messages Choisis, tome 1 p. 416-420.
Lors de l'assemblée du Kansas j'ai demandé à Dieu de briser le pouvoir de l'ennemi, et que ceux qui demeuraient dans les ténèbres puissent ouvrir leurs coeurs et leurs esprits pour recevoir le message qui leur serait adressé de la part du Seigneur, afin que la vérité, qui était une nouveauté pour plusieurs, leur apparût comme une vérité ancienne présentée dans un nouveau cadre. L'entendement du peuple de Dieu a été obscurci, Satan ayant présenté le caractère de Dieu sous un faux jour. Notre bon et gracieux Seigneur lui avait été présenté affublé des attributs de Satan; des hommes et des femmes qui se sont mis à la recherche de la vérité ont pendant si longtemps vu Dieu sous un faux jour qu'il est difficile de dissiper le nuage qui voile sa gloire à leurs yeux. Beaucoup d'entre eux ont vécu dans une atmosphère de doute, et il semble presque impossible qu'ils saisissent l'espérance qui leur est offerte dans l'Evangile du Christ....
Durant le sabbat, des vérités nouvelles pour la plupart des auditeurs furent présentées. Des choses nouvelles et des choses anciennes furent tirées du trésor de la Parole de Dieu. Des vérités que les auditeurs ne pouvaient guère comprendre et s'approprier furent présentées. Les oracles de Dieu firent jaillir une lumière en rapport avec la loi et l'Evangile, montrant que le Christ est notre justice; des âmes affamées de vérité jugèrent cette lumière trop belle pour être reçue.
Cependant les efforts déployés ce sabbat-là n'ont pas été vains. Dès le dimanche matin, nous eûmes la preuve évidente que l'Esprit de Dieu opérait de grands changements dans l'état moral et spirituel des personnes présentes. L'esprit et le coeur furent livrés à Dieu, et de beaux témoignages furent rendus par ceux qui avaient vécu dans les ténèbres. Un frère parla des luttes soutenues avant de pouvoir accepter la bonne nouvelle de Christ notre justice. La lutte fut dure, mais le Seigneur était à l'oeuvre auprès de lui; son esprit subit un changement et ses forces furent renouvelées. Le Seigneur lui présenta clairement la vérité en lui montrant que le Christ seul est la source de toute vie et de tout espoir de salut. En lui "était la vie, et la vie était la lumière des hommes". "Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père" (Jean 1:4,14).
L'un des frères qui exerçait le ministère déclara avoir davantage joui de la bénédiction et de l'amour de Dieu pendant l'assemblée que jamais auparavant. Un autre affirma que ses épreuves, ses perplexités et ses luttes mentales avaient été si grandes qu'il avait été sur le point de tout abandonner. Il avait senti qu'il ne lui restait qu'un seul espoir: celui d'obtenir une mesure plus abondante de la grâce du Christ; grâce à l'influence ressentie au cours des réunions, il avait expérimenté un changement de coeur et obtenu une meilleure connaissance du salut par la foi en Christ. Il avait vu qu'il pouvait jouir du privilège d'être justifié par la foi; il était en paix avec Dieu; il confessait avec larmes le soulagement et le bienfait que son âme avait ressentis. A chaque réunion de témoignages on entendait parler de la paix, de la consolation, de la joie éprouvées par ceux qui avaient reçu la lumière.
De tout notre coeur nous remercions le Seigneur de pouvoir présenter de précieuses lumières; nous nous réjouissons à la pensée d'être en possession d'un message contenant la vérité présente. La nouvelle que le Christ est notre justice a apporté du réconfort à beaucoup d'âmes; Dieu dit à son peuple: "En avant!" Le message à l'Eglise de Laodicée s'applique à notre condition. Avec quelle clarté est décrit l'état de ceux qui pensent avoir la vérité, qui se vantent de connaître la Parole de Dieu, alors qu'ils ne ressentent pas son pouvoir sanctifiant dans leurs coeurs; or c'est justement cet amour fervent qui fait du peuple de Dieu la lumière du monde.
Le message adressé à Laodicée
Le Témoin véritable dit à une Eglise sans vie et sans Christ: "Je connais tes oeuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche" (Apoc. 3:15,16). Attention à ce qui suit: "Parce que tu dis: je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu..." (Apoc. 3:17).Voici un peuple qui tire sa gloire de sa connaissance spirituelle et des avantages qu'il possède. Mais il n'a pas répondu aux bénédictions imméritées dont Dieu l'a comblé. Il a été rebelle, ingrat; il a oublié Dieu qui a été pour lui ce qu'un Dieu aimant et qui pardonne est pour un fils ingrat et pervers. Il a résisté à sa grâce, il a abusé de ses privilèges, il a laissé passer les occasions favorables, il s'est laissé sombrer dans le contentement de soi-même, dans une ingratitude lamentable, dans un formalisme vide, dans l’hypocrisie. Avec un orgueil pharisaïque il s'est glorifié à tel point qu'il a pu être dit de lui: "Tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien".
Le Seigneur Jésus n'a-t-il pas envoyé message sur message pour reprendre, avertir et appeler ces gens satisfaits ? Ses conseils n'ont-ils pas été méprisés et rejetés? Ne s'est-on pas moqué des messagers qu'il a envoyés, n'a-t-on pas traité de racontars leurs paroles? Le Christ voit les péchés qui, à moins d'une repentance sincère, risquent d'épuiser la patience d'un Dieu plein de longanimité. Le Christ ne peut pas prendre à sa charge les noms de ceux qui se montrent satisfaits et pleins de propre suffisance. Il ne peut pas importuner son Père en faveur d'un peuple qui n'éprouve aucun besoin de son aide et qui se vante de tout savoir et de tout posséder.
Notre grand Rédempteur se compare à un riche marchand qui va de maison en maison offrant ses biens précieux et disant: "Je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de la nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. Moi je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi" (Apoc. 3: 18-20).
Examinons notre condition devant Dieu; écoutons le conseil du Témoin véritable. Qu'aucun d'entre nous n'empêche la lumière d'atteindre son coeur par ses préjugés, comme l'ont fait les juifs. N'obligeons pas le Christ à nous dire, ce qu'il leur a dit: "Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie!" (Jean 5:40).
Dans chaque réunion tenue à partir de la dernière Conférence Générale, des âmes ont accepté avec bonheur le précieux message de la justice du Christ. Nous remercions Dieu pour ces âmes conscientes d'avoir besoin de ce qu'elles ne possèdent pas encore: l'or de la foi et de l'amour, les vêtements blancs de la justice du Christ, le collyre qui donne le discernement spirituel. Quand vous posséderez ces choses, le temple de votre âme ne sera plus un reliquaire profane. Frères et Soeurs, je vous supplie au nom de Jésus-Christ de Nazareth, de joindre votre effort à celui de Dieu. Aujourd'hui est le jour favorable.