Chapitre 9

La qualité de notre foi

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Sermon prêché par E. G. White, à Ottawa, Kansas, le sabbat 11 Mai 1889, à peine quelques mois après le congrès de Minneapolis. C'est une mise au point simple et pratique du sujet. Archivé comme Manuscrit 1 de 1889.

Texte de Jean 3:1-16 (lu par l'oratrice).

S'il n'y avait rien eu de plus, dans toutes les Ecritures, pour nous signaler le chemin du ciel, nous l'aurions ici dans ces phrases. Il nous est dit ce qu'est la conversion. On nous indique ce que nous devons faire pour être sauvés. Et, mes amis, je veux vous dire que cela atteint directement la racine de l'oeuvre superficielle du monde religieux. Cela heurte directement l'idée que quelqu'un puisse arriver à être un fils de Dieu sans expérimenter aucun changement spécial. Si la vérité de Dieu trouve sa place dans nos coeurs, il se produit en nous un changement solide, parce qu'elle a un pouvoir de sanctification sur la vie et le caractère. Quand nous verrons les fruits de la justification dans ceux qui déclarent posséder la vérité, comme nous déclarons la détenir, alors il y aura une façon d'agir qui donnera témoignage de ce que nous aurons appris de Christ.

Quand Christ, l'Espérance d'Israël, fut cloué à la croix et élevé comme il l'avait annoncé à Nicodème, l'espérance des disciples mourut comme Jésus. Ils ne pouvaient se l'expliquer. Ils ne pouvaient pas comprendre tout ce que Christ leur avait dit à ce propos par anticipation.

Mais après la résurrection, leur espérance et leur foi ressuscitèrent, et ils sortirent proclamer Christ crucifié. Ils racontèrent comment le Seigneur de vie et de gloire avait été pris et crucifié par des mains impies et comment il avait ressuscité. Et ainsi, ils prononcèrent avec un grand courage les paroles de vie qui étonnèrent beaucoup le peuple.

Les pharisiens et ceux qui entendirent les disciples proclamer hardiment que Jésus était le Messie, comprirent qu'ils avaient été avec Jésus et qu'ils avaient appris de lui. Ils parlaient de la même façon que Jésus. Pour eux, il était clair, que les disciples avaient tout appris de Jésus. Qu'est-il advenu de ses disciples dans le monde, à travers les âges? Ils ont certainement étudié avec Jésus; ils sont allés à son école; ils ont été ses élèves et ont appris les leçons de Christ sur la relation vivante que l'âme a avec Dieu. Cette foi vivante est essentielle pour notre salut afin que nous nous accrochions aux mérites du sang du Seigneur crucifié et ressuscité, de Christ notre justice.

Il semblerait que des nuages se soient accumulés autour de l'âme humaine et que son esprit se soit fermé. Il est presque impossible de s'ouvrir un passage à travers cette atmosphère de doute et d'incrédulité. Il est presque impossible de réveiller ses intérêts vitaux afin de pouvoir comprendre ce qu'il est nécessaire de faire pour être sauvé.

La simplicité du salut

Celui qui s'accroche à la justice de Christ ne doit pas espérer un seul instant qu'il pourra effacer lui-même ses propres péchés. Il n'a pas besoin d'attendre d'avoir expérimenté un repentir satisfaisant avant de pouvoir s'approprier la justice de Christ. Nous ne comprenons pas le sujet du salut. Il est aussi simple que l'ABC, mais nous ne le comprenons pas.

Or, comment l'être humain se repent-il? Est-ce quelque chose qui provient de lui-même? Non, parce que le coeur naturel est inimitié contre Dieu. Alors, comment le coeur naturel peut-il s'éveiller à la repentance quand il n'a pas le pouvoir de la produire? Qu'est-ce qui conduit l'homme à la repentance? C'est Jésus-Christ. Comment pousse-t-il l'homme à la contrition? Il y a mille manières de la susciter.

Le Dieu du ciel oeuvre en permanence dans l'esprit humain. Dans la Parole de Dieu, une invitation est formulée, et elle n'est pas énoncée seulement là, mais aussi par le biais de tous ceux qui croient en Jésus-Christ et qui révèlent Christ dans leurs caractères. Peut-être ne s'approchent-ils pas directement d'une personne pour lui parler de sa condition d'impénitence; cependant cette personne perçoit, quand elle entre en relation avec un disciple de Jésus-Christ, qu'il possède quelque chose qu'elle n'a pas. Les pharisiens remarquèrent que les disciples de Jésus avaient quelque chose qu'eux ne pouvaient pas comprendre. Ils perçurent quelque chose de merveilleux, et dans leur esprit il fut clair que les disciples avaient écoutés Jésus et avaient appris de Lui ses leçons.

Il y a des impressions qui se produisent continuellement. Il y a une atmosphère qui entoure l'âme humaine, et cette atmosphère est soit céleste soit infernale. Il n'y a que deux lignes différentes. Ou nous sommes du côté de Christ ou nous sommes du côté de l'ennemi. Et si nous extrayons continuellement des rayons de la glorieuse lumière divine, les anges de Dieu sont autour de nous et il y a une atmosphère qui entoure l'âme humaine. Notre attitude, nos paroles, rendent témoignage d'une conversion authentique à tous ceux qui entrent dans la sphère de notre influence. "Et l'Esprit et l'Epouse disent: Viens. Et que celui qui entend dise: Viens. Et que celui qui a soif vienne".

Maintenant que nous sommes des sarments attachés au Cep vivant nous serons nourris par la sève qui coule du Cep. Elle coule continuellement dans toutes les branches, et chaque sarment portera du fruit pour la gloire de Dieu. "Il a plu à votre Père" "que vous portiez beaucoup de fruits". Alors, quelle est donc notre attitude? Elle doit être une attitude de foi vivante.

Elle ne peut être démontrée par le raisonnement

"Je veux, disait quelqu'un, raisonner sur ce sujet". Eh bien, raisonnez si vous le pouvez. "Le vent souffle où il veut", et vous en entendez le bruit, mais vous ne pouvez l'expliquer. Vous ne pouvez pas non plus expliquer comment Dieu agit dans le coeur humain. Vous ne pouvez pas expliquer cette foi qui s'accroche fermement aux mérites du sang d'un Sauveur crucifié et ressuscité pour introduire la justice de Christ dans votre vie. Couvert par la justice de Christ et non par votre propre justice, vous ne dépendrez pas de ce que vous pouvez faire où de ce que vous ferez. Ne savez-vous pas que rien ne peut se faire sans Christ? "Car sans moi -dit-il- vous ne pouvez rien faire" (Jean 15:5).

Quand vous vous asseyez à table, l'aliment que vous mangez est une expression de l'amour de Christ. Et en écoutant la vérité des paroles de Dieu prononcées depuis la chaire, nous recevons un message qui est envoyé dans le but de nous donner les paroles de vie.

Lesquels parmi vous ont réuni tous les doutes et les interrogations qu'ils pouvaient assembler et amonceler contre cette justice de Christ? Qui a fait cela? De quel côté êtes-vous?

Avez-vous assimilé les précieuses vérités, point par point, comme elles ont été présentées? Ou avez-vous pensé suivre vos propres idées et opinions, et lisez-vous, jugez-vous la Parole de Dieu d'après vos opinions et vos théories? Ou comparez-vous vos idées et vos théories avec la Parole de Dieu permettant que les oracles vivants vous révèlent où sont les déficiences et les défauts dans vos idées et vos théories? Nous ne pouvons pas nous permettre de juger la Parole de Dieu parce que nous croyons telle ou telle chose. "A la loi et au témoignage! Si l'on ne parle pas ainsi, il n'y aura point d'aurore pour le peuple" (Es. 8:20).

S'il y eut une fois un peuple qui eut besoin de la lumière, c'est celui qui vit dans les temps de la fin de l'histoire de cette terre. Nous voulons savoir ce que dit l'Ecriture. Nous désirons nous approcher des vivants et divins oracles. Nous voulons cette foi vivante qui saisit le bras du pouvoir infini, et nous pouvons le faire. Oui, faisons le avec profit pour l'intérêt de notre propre âme.

Vous pouvez vous unir au Cep vivant. Chaque membre de votre être entier peut s'unir à ce Cep, alors la sève et l'aliment qui viennent de la vigne alimenteront la branche qui est attachée au Cep, jusqu'à ce que vous soyez un avec Christ comme Lui était Un avec le Père. De cette façon ses bénédictions vous seront imparties. Mais, mes frères, nous avons manqué de foi. Depuis longtemps, nous avons déshonoré Dieu par notre incrédulité.

La foi du paralytique

Je me référerai au paralytique qui n'a pas utilisé ses membres durant de nombreuses années. Il était là. Les sacrificateurs, les docteurs de la loi et les scribes examinèrent son cas et le déclarèrent incurable. Ils lui dirent qu'à cause de son péché il était tombé dans cette condition, et qu'il n'y avait aucune espérance pour lui. Mais la nouvelle lui parvint qu'il y avait un homme, appelé Jésus, qui réalisait de puissantes oeuvres. Il guérissait les malades et il avait même ressuscité des morts. "Mais comment puis-je aller vers Lui?" demanda-t-il.

"Nous te porterons à Jésus, en sa présence même -répliquèrent ses amis- nous avons appris qu'Il est venu à tel endroit".

Et c'est ainsi qu'ils prirent l'homme condamné et le portèrent là où Jésus se trouvait. Mais la multitude entourait si étroitement la maison où Il était, qu'ils n'avaient aucune possibilité de s'approcher de la porte. Qu'allaient-ils faire? Le paralytique suggéra qu'ils enlèvent les tuiles et qu'ils fassent une ouverture dans le toit, pour qu'ils le descendent par là.

Et c'est ainsi qu'il mit en évidence sa foi fervente. Ses amis s'exécutèrent, et il fut posé juste devant Jésus, afin que le Seigneur pût le voir. Et Jésus, en le voyant, eut compassion de lui, et dit: "Mon enfant, tes péchés sont pardonnés" (Marc 2:5). Quelle joie représentait cette phrase! Jésus savait exactement ce dont cette âme accablée par le péché avait besoin. Il savait que l'homme avait été torturé par sa propre conscience, aussi lui dit-il: "tes péchés sont pardonnés". Quel soulagement pour l'esprit du paralytique! Quelle espérance remplit son coeur!

Alors, les soupçons naquirent dans le coeur des pharisiens: "Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?"

Jésus leur dit alors: "Afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés, je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison" (Luc 5:24). Quoi? prendre son lit dans ses bras impotents? Se mettre debout, sur ses pieds paralysés? Que fit-il? Mais il fit exactement ce qui lui était ordonné. Il fit précisément ce que le Seigneur lui dit de faire. La force de volonté fut amenée à bouger ses pieds et ses bras paralysés, et ceux-ci répondirent, bien qu'ils ne l'aient jamais fait depuis très longtemps. Cette manifestation démontra aux gens, qu'ici, il y avait Un homme parmi eux, qui non seulement pouvait pardonner les péchés mais aussi guérir les malades.

Mais cette puissance évidente déployée aux yeux des pharisiens ne les convertit pas. Les hommes peuvent être tellement enfermés dans l'incrédulité, le doute et le scepticisme, que même la résurrection des morts ne les convaincra pas. A cause de leur manque de foi, les impénitents et les inconvertis se maintiendront dans la même attitude d'incrédulité. Mais tous ceux qui ont des coeurs disposés à recevoir la vérité et des oreilles pour entendre, glorifient Dieu. Ceux-ci s'exclament: "Nous n'avons jamais rien vu de pareil".

La réponse au paralytique de Béthesda

Le malade se trouvait là, et quand Christ lui parla, l'homme lui raconta sa triste histoire, comment chaque fois qu'il se disposait à descendre dans l'eau pour être guéri, un autre descendait avant lui. Christ lui dit: "Veux-tu être guéri?" (Jean 5:6). Quelle question! Il était là pour ça; mais Christ voulait susciter dans le coeur de cet homme l'expression du désir d'être guéri. Et quand Christ lui demanda de se lever, de prendre son lit et de marcher, il fit exactement ce que Christ lui indiqua de faire. Il ne dit pas: "Quoi, je suis ici depuis plus de 30 ans et je n'ai jamais fait un seul pas durant tout ce temps!" Il n'argumenta pas mais il fit exactement ce qui lui était ordonné. Il prit son lit et marcha, et il fut guéri dès cet instant.

C'est la foi dont nous avons besoin. Mais si vous vous arrêtez pour expliquer chaque chose et raisonner sur chaque point, vous mourrez dans vos péchés, parce que vous ne serez jamais satisfaits.

Le serpent d'airain

Voici un autre cas que Christ présenta à Nicodème: le serpent élevé dans le désert. Il déclara: "Il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé" (Jean 3:14). Et quand il aura été élevé de la terre, il attirera tous les hommes à lui, "afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle" (vers. 15). Maintenant, il suffit de regarder ce serpent d'airain. Les enfants d'Israël ne s'étaient pas rendu compte que Dieu veillait sur eux par l'intermédiaire de ses anges, envoyés pour les aider et les protéger. Le peuple n'avait pas été décimé par les serpents durant leur grand voyage à travers le désert.

Ce fut un peuple ingrat.

Nous aussi nous le sommes. Nous ne nous rendons pas compte des mille dangers desquels notre Père céleste nous a gardé. Nous ne percevons pas la grande bénédiction qu'Il déverse sur nous lorsqu'Il nous donne notre nourriture et nos vêtements, ou lorsqu'Il préserve nos vies en envoyant ses anges gardiens pour prendre soin de nous. Chaque jour, nous devrions l'en remercier. Nos coeurs devraient vibrer de reconnaissance et nous devrions nous présenter à Dieu tous les jours avec une offrande de gratitude. Nous devrions nous réunir chaque jour autour de l'autel familial et louer le Seigneur pour l'attention qu'il nous porte. Les enfants d'Israël avaient perdu de vue que Dieu les avait protégés des animaux venimeux. Mais quand Il retira sa main protectrice, l'aiguillon s'abattit sur eux.

Alors quoi? Christ lui-même dit à Moïse d'ériger une perche et de faire un serpent d'airain, qu'il placerait sur cette perche et qu'il élèverait à la vue des Israélites, pour que tous le regardent et puissent vivre. Ils n'avaient pas un très grand travail à faire. Ils devaient regarder, parce que Dieu le demandait.

Mais, supposons qu'ils se soient arrêtés et aient raisonné, en disant: "Quoi, ce n'est pas possible qu'en regardant ce serpent d'airain nous soyons guéris! Il n'y a pas de vie en lui!" Mais le regard de la foi les guérissait, exactement comme Dieu le demanda. Ceux qui regardèrent, vécurent. Ceux qui perdirent leur temps à argumenter et à chercher une explication moururent.

Et nous, que devons-nous faire? Regarder et vivre. "Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé" (Jean 3:14). Pour quelle raison? Afin que quiconque le regarde, "ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean 3:16).

Quelle classe de foi est-ce que celle-là? Est-ce simplement croire, ou est-ce une foi d'acceptation? Ici, il y en a beaucoup qui ont cette sorte de foi. Vous croyez que Jésus est le Fils de Dieu; mais avez-vous une foi personnelle en ce qui concerne votre propre salut? Croyez-vous que Jésus est votre Sauveur, qu'Il mourut sur la croix du Calvaire pour vous racheter, et qu'Il vous a offert le don de la vie éternelle si vous croyez en Lui?

C'est la justification par la foi

Et qu'est-ce que croire? C'est accepter pleinement que Jésus-Christ mourut comme notre sacrifice; qu'il se fit malédiction pour nous, qu'il prit nos péchés sur lui et nous imputa sa propre justice. Pour cela nous réclamons cette justice de Christ, nous croyons en elle et elle est notre justice. Il est notre Sauveur. Il nous sauve parce qu'il a dit qu'il le ferait. Devons-nous participer à toutes les discussions au sujet de la façon dont il peut nous sauver? Possédons-nous en nous-mêmes la bonté qui nous rendra meilleurs et qui nous lavera des souillures et des taches du péché, nous rendant aptes à nous présenter à Dieu? Nous ne pouvons tout simplement pas le faire.

Ne savez-vous pas que lorsque le jeune homme riche vint vers Jésus et lui demanda ce qu'il devait faire pour avoir la vie éternelle, Christ lui répondit qu'il devait observer tous les commandements? Et le jeune homme riche lui répondit: "J'ai observé toutes ces choses". Mais le Seigneur voulait qu'il comprenne que cette leçon s'appliquait à lui. "Que me manque-t-il encore?" (Mat. 19:20). Il ne comprit pas qu'il y avait quelque chose qui le concernait et pourquoi il n'avait pas la vie éternelle. "J'ai observé toutes ces choses" dit-il. Maintenant, Christ touche le point faible de son coeur. Il dit: "Viens et suis-moi et tu auras la vie".

Que fit le jeune homme? Il s'en alla tout triste car il avait beaucoup de biens.

Or, il n'avait pas vraiment gardé les commandements. Il aurait dû accepté Jésus Christ comme Sauveur et s'être approprié sa justice. Alors, en possédant la justice de Christ, il aurait pu garder la loi de Dieu. Le jeune magistrat ne pouvait pas mépriser la loi. Il devait la respecter; il devait l'aimer. Alors, Christ lui aurait accordé la puissance divine pour la combiner aux efforts humains.

Christ prit sur lui notre humanité. Il couvrit sa divinité, et la divinité se combina à l'humanité. Il démontra que la loi, que Satan déclara impossible d'observer, pouvait être respectée. Christ revêtit l'humanité pour être ici dans notre monde, afin de montrer que Satan avait menti. Il prit l'humanité sur lui pour prouver qu'avec la divinité combinée à l'humanité, l'homme pouvait garder la loi de Jéhova. Si vous séparez l'humanité de la divinité, vous pouvez travailler à votre propre justice dès maintenant jusqu'au retour de Christ, vous n'obtiendrez rien d'autre qu'un échec.

Grâce à la foi vivante, par le moyen de la prière fervente et dépendante des mérites de Jésus, nous sommes revêtus de sa justice, et nous sommes sauvés. "Bien sûr, disent certains, nous sommes sauvés sans rien faire. En réalité, je suis sauvé. Il n'est pas nécessaire de garder la loi de Dieu. Je suis sauvé par la justice de Jésus-Christ". Christ vint dans notre monde afin de conduire tous les hommes loyaux envers Dieu. Prétendre que nous pouvons briser la loi de Dieu, parce que Christ a tout fait, est une position mortelle, parce que vous êtes réellement un transgresseur comme n'importe qui.

Personne ne sera sauvé dans l'indolence

Cela dit, nous voulons cette foi. Mais l'homme sera-t-il sauvé dans l'indolence? Peut-il être sauvé sans rien faire? Jamais, jamais! Il doit être un collaborateur de Jésus-Christ. Il ne peut se sauver lui-même. "Nous sommes ouvriers avec Dieu" (1 Cor. 3:9). Tout le ciel est au travail pour relever la race humaine de la dégradation du péché. Tout le ciel est ouvert aux habitants de la terre. Les anges de Dieu sont envoyés pour exercer un ministère auprès de ceux qui doivent hériter du salut. "C'est Dieu qui produit en nous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir" (Phil. 2: 13).

Et c'est cette foi qui oeuvre que vous voulez. De quelle façon oeuvre-t-elle? Elle agit par amour. Quel amour? Eh bien, l'amour qui fulgura de la croix du Calvaire. Elle s'éleva à mi-chemin entre la terre et le ciel, et le salut s'obtient en regardant à cette croix. Le Père l'accepta, et l'armée angélique s'approcha jusqu'à cette croix, et Dieu lui-même s'inclina en acceptant le sacrifice. Il satisfait l'exigence du Ciel, et l'homme peut être sauvé par Jésus-Christ, si seulement il a foi en Lui. L'homme est réconcilié avec Dieu, et Dieu avec l'homme, par le moyen du sacrifice pleinement parfait et complet.

Or, mes frères, nous voulons la foi; nous voulons élever l'âme dans la foi; nous voulons que chaque pas soit un pas de foi. Nous voulons la foi en ce sacrifice qui a été fait pour nous. "La bonté et la fidélité se rencontrent; la justice et la paix s'embrassent" (Ps 85:11). Maintenant, quand nous voyons un rayon de lumière nous voulons le faire nôtre. Le diable travaille continuellement contre cela. Jésus-Christ sur la croix du Calvaire donne un témoignage de la foi qui oeuvre par amour. C'est l'amour qu'Il manifesta pour mon âme. Christ est mort pour moi. Il m'a acquis à un prix infini, et a expié tout ce qui est offense envers Dieu. Je dois être son collaborateur. Je dois prendre son joug sur moi. Je dois porter le joug de Christ. Je dois soulever ses charges. Je dois enseigner à d'autres comment s'élever de l'état de coupable dans lequel je me trouvais, et comment saisir par le moyen d'une foi vivante la justice qui est en Jésus-Christ. C'est l'unique manière dont le pécheur peut-être sauvé.

Vous ne pouvez vous sauver vous-même

Cela dit, vous pouvez vous accrocher à votre propre justice, et vous pouvez penser que vous avez essayé de faire ce qui est correct, et qu'après tout, vous serez sauvés. Vous ne pouvez pas voir que Christ a tout fait. "Je dois d'abord me repentir -disent certains-. Je dois avancer jusqu'ici par moi-même sans Christ, alors Il viendra à ma rencontre et m'acceptera".

Vous ne pouvez pas avoir une seule pensée sans Christ. Vous ne pouvez avoir le désir d'aller à Lui à moins qu'Il ne mette en mouvement des influences et grave son Esprit dans la pensée humaine. Et s'il y a un homme sur la face de la terre qui a une certaine attirance pour Dieu, c'est à cause des nombreuses influences qui se sont mises en action et qui sont dirigées vers son esprit et son coeur. Ces influences invitent à la loyauté envers Dieu et à apprécier la grande oeuvre que Dieu a faite pour lui.

Par conséquent, ne disons jamais que nous pouvons nous repentir par nous-mêmes, et qu'alors Christ nous pardonnera. Non, c'est certain. C'est la grâce de Dieu qui nous conduit à la repentance, grâce à sa puissance. En conséquence, tout provient de Jésus-Christ, tout lui appartient et on veut simplement donner gloire à Dieu. Pourquoi ne répondez-vous pas davantage lorsque vous vous rencontrez lors des réunions? Pourquoi ne manifestez-vous pas l'influence vivifiante de l'Esprit de Dieu quand l'amour de Jésus et son salut vous sont présentés? C'est parce que vous ne percevez pas que Christ est le premier et le dernier, le plus grand, l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, l'auteur et le consommateur de notre foi. Vous ne comprenez pas cela, par conséquent vous restez dans vos péchés. Pourquoi cela arrive-t-il? Parce que Satan est ici, luttant et bataillant pour la possession des âmes des hommes. Il jette son ombre diabolique avec précision au travers de notre chemin, et la seule chose que l'on peut voir c'est l'ennemi et son pouvoir.

Détournez le regard de son pouvoir et dirigez-le vers Celui qui est tout-puissant pour sauver complètement. Pourquoi votre foi ne s'ouvre-t-elle pas un passage à travers cette ombre jusqu'à Christ? Il a aboli la captivité et a réparti des dons aux hommes. Il vous apprendra que Satan réclame comme sa propriété chaque âme qui ne s'unit pas à Christ.

Le point crucial de la grande controverse

Satan est l'auteur de la mort. Que fit Christ après avoir soumis Satan au pouvoir de la mort? Les dernières paroles de Jésus, expirant sur la croix, furent: "Tout est accompli" (Jean 19:30). Le diable comprit qu'il avait dépassé les limites. Par sa mort, Christ assurait la mort de Satan et donnait le jour à l'immortalité.

Après sa résurrection, que fit Christ? Il assuma son pouvoir et saisit son sceptre. Il ouvrit les tombes et libéra une multitude de captifs, donnant témoignage au monde entier et à la création entière de ce qu'Il avait tout pouvoir sur la mort et de ce qu'Il avait racheté les captifs de la mort.

Ceux qui crurent en Jésus ne furent pas tous ressuscités à ce moment-là. Il s'agissait seulement d'un échantillon de ce qui arrivera, pour que nous puissions savoir que la mort et le sépulcre ne devaient pas retenir les captifs, parce que Christ les emporta au ciel. Et quand il reviendra avec puissance et gloire, il ouvrira les sépulcres. La prison sera ouverte, et les morts revivront, revêtus de la glorieuse immortalité.

Voilà les trophées que Christ prit avec lui et présenta devant l'univers et les mondes que Dieu a créés. Quelque soit l'attachement qu'ils ont une fois ressenti pour Lucifer, qui était le chérubin protecteur, maintenant il a disparu. Dieu lui a donné l'opportunité de démontrer son caractère. S'il n'avait pas fait cela, certains auraient pensé que l'accusation qu'il élevait contre Dieu -de ce qu'il ne lui donnait pas une juste opportunité- était fondée.

Le Prince de la Vie et le prince des ténèbres étaient en conflit. Le Prince de la Vie prévalut mais a un coût infini. Son triomphe est notre salut. Il est notre Substitut et notre Garant, et ce qu'il dit à celui qui vaincra indique si oui ou non l'homme a quelque chose à faire. Comment? "Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône" (Apoc. 3:21).

La part du vainqueur

Notre Seigneur n'eut-il rien à vaincre? Ne livra-t-il pas la bataille contre le prince des ténèbres jusqu'à ce qu'il fut vainqueur en tout point? Alors, il laissa l'oeuvre directement entre les mains de ses disciples. Nous avons quelque chose à faire. N'avons-nous pas la part du vainqueur, pour travailler en quête de la victoire et l'obtenir? Ne devons-nous pas persévérer pas à pas dans la connaissance du Seigneur, jusqu'à ce que nous voyions que l'aube est sur le point de paraître? Sa lumière brillera jusqu'à ce que nous arrivions à la pleine lumière. En suppliant le Dieu du ciel vous la capterez, vous la poursuivrez et vous recueillerez la lumière la plus brillante des oracles de Dieu.

Jacob tomba dans le piège. Il trompa son frère pour obtenir le droit d'aînesse. En luttant avec Christ, ses péchés lui furent révélés. Et l'ange lutta avec lui et lui dit: "Laisse-moi aller", et Jacob répondit: "Je ne te laisserai point aller, que tu ne m'aies béni" (Gen. 32: 26).

Ferez-vous cela? Lutterez-vous avec Dieu durant cette réunion jusqu'à ce que vous sachiez qu'Il se révèle à vous? Il y a des péchés qui affligent vos âmes; vos péchés vous écrasent. Direz-vous: "Maintenant, Seigneur, je dois obtenir que le pardon soit écrit en face de mon nom", et vous lutterez et vous plaiderez avec Dieu, en vous appuyant sur la justice de Christ? "Il doit sauver; je crois en Lui; je le prends au mot". Maintenant, frères, que ferons-vous?

Jacob obtint la victoire, et ce jour-là son nom fut changé. Ce fut lorsqu'il l'emporta sur Dieu. Je suis si reconnaissante de ce que Dieu a préparé un chemin pour que nous puissions avoir un salut total et gratuit. Nous n'avons pas besoin de regarder les ténèbres que Satan jette sur notre sentier. Il voudrait éclipser le ciel à notre vue, ainsi que Jésus, la lumière et la puissance du ciel, et nous, nous continuons à parler du pouvoir de Satan. Mais nous n'avons pas besoin de parler de cela. Esaïe nous le présente ainsi: "Un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix" (Es. 9:5). N'est-il pas dit: Moi et mon Père nous sommes un?

Dieu nous aide, mes frères, à nous réveiller et nous secouer maintenant, pour faire comme le paralytique, comme l'estropié de Béthesda et comme l'homme à la main sèche. Ils firent exactement ce qui leur était indiqué. Dieu nous aide à croire au Fils de Dieu, et à croire qu'il peut nous sauver complètement, alors nous aurons la vie éternelle.

Mais beaucoup parmi vous agissent comme s'il n'y avait pas suffisamment de vitalité dans leurs âmes pour répondre à la vérité. Certains parmi vous agissent comme s'ils pensaient que Jésus avait été enfermé dans le sépulcre neuf de Joseph. Il n'est plus là-bas. Il est ressuscité, et aujourd'hui nous avons un Sauveur vivant qui est en train d'intercéder pour nous.

Alors parlez de son amour, de son pouvoir et louez-le. Si vous avez une voix pour dire des choses, parlez de Dieu, du ciel, de la vie éternelle. J'ai entendu des personnes qui chez elles parlent si fort que leurs voisins peuvent les entendre, mais qui dans les réunions se lèvent et chuchotent quelques paroles qu'il n'est pas possible d'entendre. Vous voulez montrer que vous avez étudié à l'école de Christ et que vous avez progressé. "Car c'est en croyant du coeur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut" (Rom. 10:10). Combien croient aux vérités qu'ils ont entendues aujourd’hui? Voulez-vous attendre quelques mois avant de reconnaître que la lumière est en elles? Voulez-vous arrêter de raisonner point par point? Vous mourrez avant que n'arrive ce moment.

Croyez-le parce que Dieu le dit

Croyez-le car c'est la vérité, parce que Dieu le dit, et confiez-vous dans le sang méritoire d'un Sauveur crucifié et ressuscité. Il est votre unique espérance, votre justice, votre Substitut et Garant, votre tout en tous. Quand vous comprendrez cela, vous ne pourrez que lui apporter une offrande de louange. Mais quand vous n'êtes pas disposés à vous approcher de Christ et reconnaître qu'il fait tout, quand vous sentez que vous devez d'abord faire quelques pas et avancer jusqu'à un certain point, alors Dieu sortira à votre rencontre, c'est exactement comme l'offrande de Caïn. Caïn ne connut pas Jésus et ne comprit pas que Son sang pouvait laver ses péchés et rendre son offrande acceptable par Dieu. Il existe plus d'un Caïn, avec des offrandes contrefaites et des sacrifices impurs, sans le sang de Jésus. Chacun de vos pas doit vous diriger vers Jésus. Avec Son sang et Son pouvoir purificateur, présentez vos requêtes à Dieu, priez-le avec ferveur, et étudiez vos Bibles comme jamais auparavant.

La question est: "Où est la Vérité?" Ce ne sont pas les nombreuses années durant lesquelles on a cru quelque chose, qui font que c'est la vérité. Vous devez comparer votre credo avec la Bible, et permettre que la lumière de la Bible définisse votre credo et vous montre en quoi il est insuffisant et où est la difficulté. La Bible doit être votre étendard, les oracles de Jéhova doivent être votre guide. Vous devez creuser à la recherche de la vérité comme d'un trésor caché. Vous devez découvrir où est le trésor, et ensuite remuer chaque pouce de ce terrain pour obtenir les joyaux. Vous devez creuser les mines de la vérité à la recherche de nouvelles gemmes, de nouveaux diamants, et les trouver.

Vous savez ce qui arrive avec le pouvoir papal. Les gens n'ont pas le droit d'interpréter eux-mêmes les Ecritures. Ce sont d'autres personnes qui doivent interpréter les Ecritures pour eux. N'avez-vous pas un esprit? N'avez-vous pas la faculté de raisonner? Dieu n'a-t-il pas donné la capacité de juger aux gens du commun comme aux pasteurs et aux magistrats? Quand Christ, le Seigneur de vie et de gloire, vint sur notre terre, il n'aurait jamais été crucifié, si le monde l'avait connu. Dieu avait dit de sonder les Ecritures: "vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi" (Jean 5:39).

Dieu nous aide à être des étudiants de la Bible. Jusqu'à ce que vous puissiez découvrir la raison par vous-même et un "Ainsi dit le Seigneur" dans les Ecritures, ne confiez à aucun homme la tâche d'interpréter la Bible pour vous. Et quand vous pouvez découvrir cela, comprenez-le par vous-même, et vous saurez ce qu'est la vérité de Dieu. Vous direz "je l'ai lu, je l'ai vu, mon propre coeur la faite sienne, et c'est la vérité que Dieu m'a donnée par le moyen de sa Parole". Cela dit, c'est ce que nous devons être: des chrétiens individuels. Nous devons avoir une expérience individuelle, personnelle. Nous avons besoin d'être convertis, tout comme les juifs en avaient besoin. Si vous voyez une petite lumière, vous ne devez pas faire demi-tour et dire: "J'attendrai jusqu'à ce que mes frères l'aient vue". Si vous le faites vous resterez dans les ténèbres.

Dieu nous aide à avoir une connaissance de la vérité, et si vous avez vu la vérité de Dieu, continuez jusqu'à la lumière et laissez les barrières derrière vous. Ne faites pas de la chair votre appui, mais ayez une expérience vivante pour vous-même, et alors votre visage resplendira de la gloire de Dieu. Vous avez cheminé avec Lui, et Lui vous a soutenu. Vous avez lutté et plaidé avec Lui et Il a fait resplendir sa lumière sur vous.

Parler de la foi, vivre la foi, agir par la foi

Maintenant, mes frères, vous vous êtes entraînés de telle manière aux doutes et aux interrogations que vous devez éduquer vos âmes sur la ligne de la foi. Vous devez parler de la foi, vivre la foi, agir par la foi, pour que vous puissiez croître dans la foi. En exerçant cette foi vivante, vous croîtrez jusqu'à ce que vous soyez des hommes et des femmes forts en Jésus-Christ. Que Dieu fasse que cette réunion, que nous sommes en train de vivre, puisse être une réunion où le Soleil de Justice se lève sur vous et brille dans vos coeurs avec ses rayons les plus diaphanes, faisant de vous tous des lumières dans le monde.

Vous pouvez être exactement ce que Christ dit que ses disciples devraient être: "la lumière du monde" (Mat. 5:14). Vous devriez répandre sur d'autres cette lumière, cette espérance et cette foi. Vous ne devez pas marcher à son service en vous plaignant, comme s'il était un capitaine dur qui dépose sur vous des charges que vous ne pouvez pas porter. Ce n'est pas le cas. Il veut que vous soyez remplis de joie, pleins de la bénédiction de Dieu, afin que vous connaissiez la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de l'amour de Dieu qui surpasse toute connaissance. Quand on mentionne son nom, Il veut faire vibrer la corde sensible, et vos coeurs répondront. Alors vous pourrez offrir des actions de grâce, de gloire, d'honneur et de louange à Celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau.

Vous devriez apprendre à chanter ce cantique ici; et quand vous serez transformés en un instant, en un clin d'oeil, vous saurez exactement où entonner le cantique de triomphe avec les anges célestes et avec les saints rachetés. Nous devons faire en sorte que les voûtes célestes résonnent alors de louanges et de gloire. Mais faisons que les voûtes résonnent ici. Réveillez ce lieu par des louanges dans les coeurs. Tandis que vous êtes sur cette terre, contemplez les arbres majestueux, le tapis de velours vert, et permettez que la louange jaillisse de vos coeurs. Louez Dieu parce que nous avons le privilège d'être dans ce monde encore beau. Nous nous dirigeons vers un lieu meilleur. Cette terre va être purifiée, fondue, et recréée sans péché.

N'avons-nous pas tout le nécessaire pour que nos esprits soient dirigés vers le ciel? N'avons-nous pas tout le nécessaire pour nous faire sortir de cette mondanité et de cette sensualité, de ces bavardages indignes et insensés, de ces blagues et ces plaisanteries, ces faux témoignages, ces charlataneries et ces suspicions malignes? Laissons tout cela de côté! C'est un malheur, une maladie et une faiblesse pour l’Eglise!

Que notre conversation soit sainte. Comme Dieu est saint dans sa sphère, soyons-le dans la nôtre. Réjouissons-nous dans notre précieux Sauveur, qui mourut pour nous racheter, et réfléchissons la gloire de Dieu. Unissons-nous au ciel dans nos louanges ici-bas et unissons-nous aux cantiques des anges célestes dans la cité de notre Dieu.

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