Guide pour la méditation - Chapitre 4 (1ère partie)

Bhâvanâ



LES PRÉLIMINAIRES À LA MÉDITATION



Chapitre 4 a - Les sources de préoccupation


PRÉLIMINAIRES À LA PRATIQUE DE LA MÉDITATION

Un candidat à la méditation qui aspire au développement mental, qui a sélectionné un thème de méditation, qui a évité les conditions défavorables, peut suivre les préliminaires suivants : faire le point sur les 10 sources de préoccupation et sur les sources de préoccupation de moindre importance, reconnaître la prééminence du bouddha et du maître de méditation, reconnaître la pertinence des trois joyaux, reconnaître la nature des phénomènes, reconnaître les éléments positifs de sa démarche, et préparer sa pensée à la pratique de la méditation.




LES DIX SOURCES DE PRÉOCCUPATION

Les 10 sources de préoccupation sont aussi appelées Palibodha. L'aspirant qui désire s'engager profondément dans la voie bouddhique doit être sûr qu'il ne sera pas distrait par une source externe de préoccupation du fait de ses activités, de sa famille, de ses biens ou d'autres soucis. Il doit avoir pris toutes les précautions préalables pour qu'aucune cause de distraction ne s'impose à lui, tout au moins durant les périodes de méditation longues.

Le Visuddhimagga énumère ces conditions de la manière suivante :

Âvâso ca kulam lâbho gano kammena pañcamam
addhânam ñâti âbadho gantho iddhîtime dasa.

Les sujets de préoccupation sont : le lieu de méditation, la famille, les sources de rémunération, la société, le travail, les voyages, les proches, les maladies, l'éducation et les pouvoirs (physiques et temporels).


Le lieu de méditation.

Il est toujours possible d'être distrait par le temple (ou l'endroit que l'on s'est choisi), par la pièce qu'on occupe et par l'ensemble des choses qui composent ces environnements.

Un laïque pourra être distrait par sa maison et par les biens qui s'y trouvent. Dans tous les cas, il peut être préoccupé par tous ce qui pourrait arriver à ces maisons et à tout ce qu'elles contiennent. Tel pensera qu'on pourrait le cambrioler et le voler, tel autre pensera qu'on ne s'occupe pas assez bien de ses affaires pendant son absence.

Quoi qu'il en soit, tous ces biens seront un jour ou l'autre soumis au vieillissement, à la décrépitude et à la disparition.


La famille.

Certains bhikkhus peuvent se sentir très concernés par le devenir des membres de leur famille ou de celui de ceux qui supportent sa démarche. L'aspirant peut penser que pendant qu'il pratique, il va manquer à ses proches ou que si ses proches lui rendent visite, qu'il soit introuvable et rate ainsi leur rencontre. Il peut redouter que si les proches qui le soutiennent viennent à être malades, il n'aurait plus de soutient.

Ces doutes peuvent être levés par des visites régulières et motivées.


Les sources de rémunération.

Il s'agit des moyens d'existence habituels. Pour le bhikkhu qui s'engage dans la voie bouddhique, ils doivent être abandonnés. Sinon, ils peuvent être délégués ou confiés en d'autres mains, ce qui est toujours un abandon.


La société.

C'est-à-dire, les amis, les relations de travail, les relations de voisinage. L'inquiétude pourrait se présenter qu'il puissent avoir besoin d'aide. La décision de rupture d'avec l vie mondaine doit être annoncée clairement aux relations.


Les activités.

Il s'agit des ordres, des instructions des recommandations habituellement promulguées dans la vie quotidienne et professionnelle. Toutes les affaires doivent être réglées et les instructions préparées avant les périodes de réclusion longues.


Les voyages.

Les éventuels projets de voyage ne doivent pas interférer avec le travail sur soi.


Les proches.

Les cousins, les grands parents, et les autres membres de la famille. Là encore, l'inquiétude pourrait se présenter qu'ils puissent avoir besoin d'aide.


Les maladies.

En prévision d'une période de réclusion longue, une provision de médicaments doit être constituée afin de ne pas être surpris et déconcentré par l'apparition d'une maladie.


L'éducation.

Dans le cas où l'aspirant est toujours un étudiant, il peut être troublé par le retard qu'il va prendre dans ses études.


Les pouvoirs (physiques et temporels).

C'est la crainte que ces pouvoirs, ces situations, soient perdus, remis en causes ou en déclin. Ces préoccupations peuvent fréquemment faire irruption dans le cours des pensées de l'aspirant à la méditation.


Celui qui se consacre à la méditation doit avoir pris toutes les dispositions nécessaires afin que ces préoccupations ne s'immiscent pas dans sa pensée, en tout cas durant la période de méditation. Ceux de ces problèmes qui peuvent être réglés doivent l'être avant. Pour les problèmes qui n'ont pu l'être ou qui ne trouvent pas de solutions facilement, l'aspirant doit placer l'engagement dans le développement mental au-dessus de toutes choses (sans, bien évidemment que cette prise de décision ne soit un prétexte à une situation engendrant inévitablement des conséquences néfastes pour les autres).

Quelle que soit la préoccupation, importante ou secondaire, qui resurgirait malgré tout (telle chose non faite, telle obligation à remplir, ...), il faut bien se dire que la période de méditation ne pourra en rien permettre de réaliser ou de résoudre ce problème, et qu'il est donc inutile d'y penser.

Tout le temps de la méditation doit être consacré au développement mental.




LES PRÉOCCUPATIONS DE MOINDRE IMPORTANCE

Il y a d'autres sujets de moindre importance susceptibles de perturber la méditation. En aucun cas ils ne doivent être la cause de distraction.

Ces sources de préoccupation possibles sont les suivantes :

1 - Si le corps est sali par la poussière ou la sueur, il est préférable de le laver.

2 - Si les vêtements nécessitent d'être lavés, il est préférable de le faire.

3 - Si le bol à aumônes rouille, le chauffer fera tomber la rouille. Cette méthode peut être appliquée à tout objet personnel nécessitant un entretien.

4 - Si les cheveux et la barbe deviennent trop longs, il faut les couper.

5 - Si les ongles deviennent trop longs, il faut les réduire.

6 - Une certaine quantité de médicaments doit être rassemblée pour les périodes de longues méditations.

7 - Tout ce qui peut être nécessaire pour un usage personnel doit être rassemblé et organisé pour les périodes de longues méditations.


La durée de la période de méditation.

L'aspirant doit être en mesure de savoir quelle est la durée la plus adaptée à ses besoins pour s'entraîner utilement au développement mental. Cette période peut aller d'une semaine, un mois, à six mois.

Certains ne pourront pas consacrer autant de temps et préféreront une pratique plus régulière, notamment quotidienne. Cette pratique peut durer une demi-heure une ou deux fois par jour, une fois tôt le matin après le réveil, une autre fois le soir avant d'aller se coucher.

Beaucoup des aspirants pratiquent pendant la période d'éveil, en prêtant attention au thème de méditation choisi et en adaptant les postures et les mouvements du corps à l'attention sur la respiration.

Les sujets de préoccupation doivent donc être tenus à l'écart des périodes de méditation. Celui qui s'engage plus en avant dans la pratique doit avoir durablement et définitivement résolus ces problèmes.




Retour au menu principal avec applet
Retour au menu principal sans applet

Aller à la page suivante

Retour au sommaire du guide sur la méditation


Vous pouvez laisser un message à teravada@hotmail.com

Vous avez été à visiter cette page depuis avril 1997. Merci.


L'URL de ce site est http://geocities.datacellar.net/Athens/Forum/2359
© Conception, textes, traductions et photographies : Christian Prud'homme ©
Les images et les textes sont copyrightés - texts and pictures are copyrighted





1