Chapitre 4 b - Les derniers préliminaires
INTÉGRER LES CONCEPTS L'aspirant doit avoir la pleine connaissance des concepts majeurs de la pensée bouddhique. Il doit savoir quels sont ceux auxquels il attache le plus d'importance et le plus de sens.
Les bhikkhus sont tenus en outre de déclarer quelles attitudes ils ont pu avoir et qui seraient contraires à leurs engagements. Un Sâmanera (c'est-à-dire un novice) doit demander à un bhikkhu de réciter pour lui les concepts de base.
La pleine connaissance des concepts va permettre d'éloigner le sentiment de culpabilité et de faciliter l'accès à un niveau de méditation pleinement développé.
Ces préliminaires sont résumés dans une déclaration du bouddha :
Sîlaparibhâvito samâdhi mahapphalo hoti mahânisamso,
Samâdhiparibhâvitâ paññâ mahapphalânisamsâ,
Paññâ paribhâvitam cittam sammadeva âsavehi vimuccati.
La méditation développée par les concepts est d'un grand bénéfice.
La sagesse développée par la méditation est d'un grand bénéfice.
La pensée développée par la sagesse est délivrée de la dissipation.
L'INTÉRÊT DES CONCEPTS La connaissance des concepts est toujours profitable. Le Visuddhimagga a décrit leur utilité comme suit :
"Un jeune dans sa dissipation ne peut trouver la paix sans les concepts, sans les concepts comment pourrait-on décrire les bénéfices possibles des autres aspects de la méthode. Les grands fleuves tels que Gange, Yamunâ, Sarabhû, Ninnagâ et Aciravatî et des éléments tels que le bois de santal rouge, les gemmes tels que Muktâ (perle) et Mani (gemme), toutes ces choses ne peuvent refroidir le feu quand il brūle la pensée de tout être dans ce monde. Mais les concepts bien compris et bien mis en pratique peuvent apaiser les tracas des hommes. Il n'y a nulle part de parfum qui puisse être en cela supérieur aux concepts. Un roi dans sa robe d'apparat rehaussée de Muktâ (perles) et de Mani (gemmes), n'est pas aussi admirable qu'un reclus drapé dans sa robe de concepts. Ce sont les concepts qui peuvent mettre en échecs le processus de culpabilité. c'est ainsi qu'un homme sage doit mettre en pratique les concepts, qui sont la source de qualités nobles et qui préviendront de toutes les dérives."
LE DÉVOUEMENT AU BOUDDHA ET AU MAÎTRE DE MÉDITATION La démarche individuelle de développement mental doit être accompagnée autant que possible par les conseils d'un maître de méditation. La reconnaissance à l'égard de ce guide est bien évidemment étendue au bouddha lui-même qui est réputé être celui qui a atteint l'éveil par ses seuls efforts (et donc sans le secours d'un maître).
Les tātonnements non encadrés peuvent être source de perte de confiance en soi, d'auto culpabilisation, voire d'abandon de la démarche, qui se solderait donc par une perte de temps et d'efforts.
Le Visuddhimagga donne les conseils suivants :
"Un aspirant s'engageant dans la méditation et le développement mental devrait se rapprocher d'un maître qui lui enseignerait comment méditer. Il devrait faire preuve de dévouement envers le bouddha ainsi qu'envers son maître qui est averti et persévérant. En marquant son dévouement envers le bouddha, il devra dire : Imâham bhagavâ attabhâvam tumhâkam pariccajami."
A défaut de cet encadrement, un aspirant qui aurait peur d'être enfermé tout seul ne saurait mettre en ordre ses pensées. Il dépenserait alors beaucoup d'efforts en vain. Il perdrait enfin, tout espoir de pratiquer la méditation.
A son maître de méditation il devra dire "Imâham bhante attabhâvam tumhâkam pariccajami.
Un aspirant qui n'aurait pas fait preuve de dévotion sera davantage susceptible de se montrer têtu, borné, désirant aller là où il veut sans considération de l'utilité ou de l'inutilité de ses choix. Dans ce cas le maître de méditation ne peut lui apporter aucun conseil.
Un aspirant qui a fait preuve de dévotion peut être utilement et concrètement guidé par son maître de méditation.
Il faut préciser que ce choix, comme tout choix de cette nature doit être mutuel. Il n'est pas question pour un aspirant de se jeter aux pieds du premier "maître" venu. Le choix du maître de méditation est doit être un choix réfléchi, auprès d'une personnalité connue et reconnue. La décision doit être prise après autant d'entretiens que nécessaires et en pleine connaissance de cause notamment sur les éventuelles implications financières que cet engagement peut comporter (en principe, il ne doit pas y en avoir).
LA SYMBOLIQUE DE L'IMAGE DES TROIS JOYAUX Cette partie s'adresse d'avantage aux aspirants qui s'engagent dans la voie en tant que bhikkhus. Les trois joyaux sont le Bouddha, le Dhamma et le Sangha.
Il doit alors prononcer les passages suivants :
- J'entreprends de rendre hommage au Bouddha au travers d'une pratique rigoureuse,- J'entreprends de rendre hommage au Dhamma au travers d'une pratique rigoureuse,
- J'entreprends de rendre hommage au Sangha au travers d'une pratique rigoureuse.
LA DIFFUSION DE LA BIENVEILLANCE Le second préliminaire est de développer la bienveillance. C'est-à-dire de faire montre d'ouverture d'esprit, de bienveillance, libre de toute trace d'irritation ou d'aversion.
Certains passages peuvent être récités, comme celui ci :
"Puis-je demeurer sans souffrance, dangers ou problèmes. Puissent tous les sentiments, visibles ou invisibles, qu'ils soient humains ou non-humains, māles ou femelles, être sans danger, ne causer aucun problème, ni souffrance."
RAPPELS SUR LA MORT Ayant développé la bienveillance, l'aspirant est avisé de se remémorer les rappels sur la mort, sur sa propre mort, de manière à induire le dépassionnement et la désillusion de la vie.
La vérité de la vie ne peut pas être séparée de la vérité de la mort, cette dernière accompagne toujours la première. Plus on avance en âge, plus le temps diminue pour demeurer dans ce monde.
La mort concerne toute chose. Tout "étant", sans distinction d'âge, de sexe, de classe sociale, de statut ou de rang, de titre, de situation économique ou de pouvoir, est soumis à sa règle. Il n'y a aucune indication sur le lieu, ni les conditions qui présideront à cet événement. De même, il n'y a aucune indication sur l'âge auquel cette issue adviendra.
Quel que soit le moment et le lieu, il convient de mettre en oeuvre dès à présent la connaissance de la loi et l'apprentissage du développement mental.
RAPPELS SUR LES VÉRITÉS DE LA VIE Afin d'éviter le surinvestissement dans la jeunesse des choses, dans la santé, dans la vie, pour prévenir le désespoir dū à la séparation d'avec ceux qu'on aime, ou d'avec les choses qu'on aime.
Le bouddhisme encourage à la remémoration quotidienne des rappels suivants :
1. Nous sommes tous assujettis au vieillissement, il n'y a pas de moyens de l'éviter.Ces 5 rappels sont appelés les 5 Abhinhapaccavekkhana, qui doivent être récités tous les jours aussi souvent que possible par les bhikkhus.2. Nous sommes tous assujettis à la maladie, il n'y a pas de moyens de l'éviter.
3. Nous sommes tous destinés à la mort, il n'y a pas de moyens de l'éviter.
4. Nous sommes tous destinés à laisser derrière nous ceux que nous aimons et les choses que nous aimons.
5. Nous avons un kamma propre, engendrant des effets bénéfiques quant les actes sont bénéfiques et des effets néfastes quant les actes sont néfastes.
RAPPELS DES ACTES BÉNÉFIQUES ACCOMPLIS Le bhikkhu est encouragé à se remémorer tous ce qui est positif dans sa démarche et dans ses actions.
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