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Je ne descouvre icy les mysteres sacrez
Des saincts prestres Romains, je ne veulx rien escrire
Que la vierge honteuse ait vergongne de lire,
Je veulx toucher sans plus aux vices moins secretz.
Mais tu diras que mal je nomme ces regretz,
Veu que le plus souvent j'use de mots pour rire,
Et je dy que la mer ne bruit tousjours son ire,
Et que tousjours *Phoebus ne sagette les Grecz.
Si tu rencontre donc icy quelque risee,
Ne baptise pourtant de plainte desguisee
Les vers que je souspire au bord Ausonien.
La plainte que je fais (*Dilliers) est veritable :
Si je ry, c'est ainsi- qu'on se rid à la table,
Car je ry, comme on dit, d'un riz Sardonien.
Je ne te conteray de *Boulongne, & *Venise,
De *Padoue, & *Ferrare, & de *Milan encor',
De *Naples, de *Florence, & lesquelles sont or'
Meilleures pour la guerre, ou pour la marchandise :
Je te raconteray du siege de l'eglise,
Qui fait d'oysiveté son plus riche tresor,
Et qui dessous l'orgueil de trois couronnes d'or
Couve l'ambition, la haine, & la feintise :
Je te diray qu'icy le bon heur, & malheur,
Le vice, la vertu, le plaisir, la douleur,
La science honorable, & l'ignorance abonde.
Bref je diray qu'icy, comme en ce vieil Caos,
Se trouve (*Peletier) confusément enclos
Tout ce qu'on void de bien, & de mal en ce monde.