Extrait de Instincto Magazine n° 32-33, août-septembre 1990
Nouvelles de RFA
Chaque fois que, dans un territoire donné, l'instincto commence à prendre de l'importance, nous assistons au même processus. D'abord un engouement pour une thèse qui rétablit un peu de logique dans l'imbroglio general des diététiques officielles et naturelles. Les tenants des autres méthodes se penchent avec interêt sur la méthode, ils y trouvent des réponses à certaines questions restées là sans solution. Ils nous envoient bien souvent des adeptes. Le mouvement prend un essor rapide. Puis s'annonce une deuxieme phase. Ceux là memes qui nous portaient aux nues s'aperçoivent qu'une généralisation de l'alimentation préculinaire va contre leurs interêts. Les malades guérissent et n'ont plus besoin d'assistance, les acheteurs de pain complet et de biscuits biologiques disparaissent dans la nature, les autres théories se désintegrent face à la simplicité de nos interrogations fondamentales.
Le retournement est le plus net, parfois violent, chez les chefs d'écoles qui se trouvent, pour la plupart, obligés de protéger les structures économiques mises en place autour de leurs théories. II leur est alors facile de jouer sur l'angoisse que chacun ressent devant un point de vue nouveau et devant la nécessite de changer ses habitudes de table, pour rassembler leurs brebis sous une houlette plus conventionnelle. Assaisonnant le tout de quelques rumeurs bien choisies, ils ont tôt fait de créer un courant d'opinion contraire. Celui-ci, relancé par les médias, si ce n'est par la justice, prend bientot une dimension nationale, avec l'avantage de faire connaître notre démarche à tous vents, et l'inconvenient de susciter des tempêtes parfois violentes...
La France et la Belgique nous ont donné de parfaits exemples de ce processus. Serait-ce maintenant le tour de l'Allemagne ? Le nombre des adeptes en RFA s'accroit rapidement depuis le printemps, le mouvement se structure, un camion franchit chaque semaine le pont de Kehl avec un chargement plus important.
Pendant ce temps, les pontifes de l'alimentation naturelle, beaucoup plus developpée qu'en France, marquent leurs positions. Des maisons d'édition refusent la publication de mes livres, alléguant qu'ils n'entrent pas dans leurs vues (végétariennes), Des plagiaires donnant des cours d'instincto sans avoir la moindre notion ni de la théorie ni des problèmes que pose la pratique.
Je ne me désole pas trop de cette situation. Toute idée nouvelle doit passer par ce genre d'avatars. En revanche, il est intéressant d'analyser les arguments utilisés par nos adversaires. D'abord pour apprendre a les démonter. Et surtout pour mieux prendre conscience des malentendus, des déviations, des amalgames qui menacent de déformer le message, voire de l'enfouir dans l'oubli avant qu'il n'ait pris corps.
C'est un article publié par un certain M. Chrysostomos dans une revue de santé allemande (Lebenskunde-Magazin, 3/90) qui m'inspire ces quelques réflexions.. M. Chrysostomos fut d'abord le bienheureux auteur d'un ouvrage a succès sur le marketing. Tout à sa réussite, et peut-être par conviction, il décida par la suite de se tourner vers les médecines naturelles et écrivit, il y a quelques annees, un livre sur l'alimentation crue. Îuvre utile sans doute, qui faisait le tour de ce qui avait été dit sur le sujet et toucha en RFA un grand nombre de lecteurs déjà sensibilisés. Puis parut "Die Rohkosttherapie", traduction de la Guerre du Cru, qui menaçait de miner lentement l'édifice. Jusque là, rien n'avait été dit sur l'instinct, et le problème de l'inadaptation génétique à l'alimentation non originelle n'avait été abordé par personne.
Je pense intéressant d'examiner comment notre thèse de l'instinct est ici attaquée, par un homme qui ne manque certes pas d'intelligence, mais qui se trouve pris au dépourvu, représentant en cela les résistances que le public peut également opposer a notre démarche. Excellent modèle des voies que peuvent emprunter les membres de l'intelligentsia naturologique qui orchestre actuellement la grande affaire des médecines naturelles. Voici donc, traduits de l'allemand, les principaux paragraphes de cette argumentation destinée à démontrer l'inanité de notre point de vue sur l'instinct, ainsi que les remarques qu'elle peut nous inspirer.
Premier argument : "D'après sa dentition et la configuration de son intestin, l'homme est prévu naturellement pour manger des plantes et des fruits et non pas des Ïufs et de la viande, aliments nuisibles à long terme pour la santé. Pour une digestion correcte de ces derniers il lui manque l'enzyme urikase et il n'a pas l'intestin court typique chez les carnivores."
La première carte que l'on joue contre nous est évidemment celle du végétarisme. Le public allemand a été profondément marqué par la thèse végétarienne (même Hitler était un grand végétarien), et M. Chrysostomos avance l'argument classique qui doit emporter à coup sûr l'adhésion des crudivores: la denture insuffisante, l'intestin trop long et le manque d'enzymes.
Précisons encore une fois notre point de vue : la viande n'est certainement pas l'aliment de base de l'organisme humain. Cela n'exclut pas son utilité, voire sa nécessite en certaines occasions.
Le renard, par exemple, n'est pas fondamentalement frugivore; il ne se fait pas faute, à l'occasion, de s'envoyer un plantureux repas de cerises sauvages. Je me souviens d'avoir observé, tout gosse encore, les crottes de renard bourrées de petits noyaux, et m'être demandé pourquoi cet animal ne faisait pas de crise d'appendicite.
Interdire la viande à l'homme reviendrait à interdire l'herbe aux chats, ou les insectes à la vache en alléguant que sa panse n'est pas prévue pour la digestion des protéines. Ou encore à interdire de mettre de l'huile dans un moteur sous prétexte qu'il est fait pour fonctionner avec de l'essence.
Une surcharge en protéines peut sans doute s'avérer nocive, notamment par ses conséquences sur le fonctionnement du systeme immunitaire. Néanmoins, l'expérience nous a montré que, dans certains cas, la viande ou les oeufs peuvent jouer un rôle capital dans le rétablissement de la santé. II serait dès lors impensable de l'interdire pour une raison de principe. Le problème est simplement de savoir quand et combien de protéines animales doivent être consommées : l'instinct permet de répondre à cette question.
Pour qui n'a pas compris le fonctionnement de l'instinct, notre position souple est évidemment l'occasion d'un rapide amalgame: puisque l'instincto permet la viande, et que la viande peut s'avérer nocive, l'instincto est un régime nocif...
Quant au probleme de l'urikase, notons simplement ceci : même en cas de forte consommation de viande, nous n'avons jamais constaté aucune élévation particuliere du taux d'acide urique. Mais là encore, il s'agit de distinguer une consommation imposée a l'organisme par un facteur extérieur (prescription, gourmandise, etc.) et une consommation reglée par l'instinct, donc adaptée au potentiel d'élimination de l'acide urique dont dispose l'être humain.
Deuxième argument : "On n'a pas constaté d'instinct qui guiderait le choix des aliments d'après leur composition, ni trouvé d'organe correspondant, que ce soit chez l'homme ou chez l'animal. Ce qui pourrait exister -la science n'a pas pu l'expliquer jusqqu'a maintenant- c'est une capacité de réagir chez certaines espèces (par exemple les chats et les rats) en fonction d'évenements futurs : hivers froids, tremblements de terre, inondations. Dans l'histoire de l'évolution, cette capacité de prévoir n'a jamais été nécessaire pour l'absorption des aliments. Ce qui a été considéré comme un instinct, par exemple l'orientation des oiseaux migrateurs, a pu être expliqué par la découverte d'un organe de détection des champs magnétiques de la terre."
Le raisonnement trébuche ici sur une série de contradictions internes : "la science n'a pas découvert d'organe qui soit le siège d'un instinct alimentaire ; le seul instinct qu'on connaisse est la capacité de prévoir la disette hivernale; donc l'instinct alimentaire en soi n'existe pas."
Par ailleurs, M. Chrysostomos relève le fait que la science n'a pas découvert non plus le fonctionnement de l'instinct anti-disette. Dès lors, il pourrait conclure exactement à l'inverse : si la science n'a pas découvert de centre cérébral expliquant cette capacité de prévoyance, c'est qu'elle n'a pas tout découvert en la matière ; donc le fait qu'elle n'ait pas encore découvert un centre pour l'instinct alimentaire ne signifie pas davantage que cet instinct n'existe pas.
Et encore plus loin : si la découverte d'organes de détection des champs magnifiques est venue éclaircir après coup le mystere de l'orientation des oiseaux migrateurs, cela démontre qu'on peut raisonnablement s'attendre à ce que les découvertes futures de la science éclaircissent un jour le mystère de l'instinct alimentaire !
En réalité, ces découvertes sont déjà faites. II existe plus de deux cents publications scientifiques sur l'alliesthesie, mais M. Chrysostornos n'a pas l'air de s'intéresser à ce genre de littérature.
Troisième argument : "Durant la période qui les a conditionnés pour toujours (trente millions d'anées), hommes et primates ont étés obligés de se contenter de ce qu'ils trouvaient dans la nature. Faute d'équipement de chasse, les grands animaux leurs étaient inaccessibles ; quant à se procurer des fruits, ils avaient de nombreux concurrents. Nulle part dans la nature on n'aurait pu trouver une table avec un choix si abondant et permanent d'aliments divers. Nulle part on ne peut trouver la table que Burger offre à ses adeptes, pleine de légumes, viandes, poissons oeufs et fruits, dont ils disposent pour choisir leur menu. Ainsi aucun instinct de séléction n'a pu se développer."
M. Chrysostomos fait ici référence aux primates et à leur milieu naturel. S'est-il donné la peine, avant de conclure, d'aller voir sur place ce que cette nature offre a ses occupants ? Ce n'est, évidemment, ni sous nos climats, ni chez les gorilles de montagnes ou autres victimes de l'explosion démographique humaine, qu'il trouverait des données valables.
En revanche, on sait que les chimpanzés, étudiés dans leur milieu, disposent d'un choix d'aliments variés: fruits, feuilles, insectes, viande. Cela suffit à expliquer la formation d'un instinct de choix.
L'expérience déjà commencée par notre collaborateur Mark Leger chez les Orang-Outans de Sumatra, montre qu'il existe, dans ces forêts non encore dégradées par l'homme, un choix abondant, y compris des durians et des cempédaks meilleurs que ceux des meilleures cultures. Le "milieu originel" tel que nous le postulons, malgré les quolibets de nombreux détracteurs, a bel et bien existé. On en trouve encore des bribes, là ou la main de l'homme n'a pas encore mis le pied -ni surtout la casserole...
Quatrième argument : "L'homme descend de l'arbre. Il est habitué et conditionné par ses gènes à se nourrir de plantes vertes sauvages, de fleurs, de fruits et de graines, sans faire de sélection. Nos parents les plus proches, les gorilles de montagne, vivent au sol et prennent tout simplement ce qui se trouve sur leur chemein, quand ils recherchent leur nourriture. On ne les a jamais observés cherchant des plantes consciemment ou choisissant en étant guidés par un instinct. Quand ils trouvent des fruits, ils les prennent. Quand ils trouvent des bulbes ou des baies, ils les mangent. Quand il n'y a que des plantes vertes, ils en mangent durant plusieurs jours."
"L'homme descend du singe, et le singe descend du cocotier. Donc nous ne devons manger que des noix de coco et, comme légume, du vert de palmes." Personnellement je dirais plutôt ceci : si le primate est descendu de l'arbre, c'estqutil est allé chercher une autre nourriture au sol et donc qu'il a disposé des lors d'un choix plus étendu..
Certes, les singes mangent ce qu'ils rencontrent sur leur parcours. Ce que l'auteur oublie, c'est qu'ils règlent leur parcours d'après leur instinct olfactif: ils rencontrent précisément les aliments qui leur conviennent. De plus, ils en absorbent des quantités déterminées par leur alliesthésie gustative, mais le phénomene reste impénétrable à ceux qui n'en ont pas fait l'expérience, même aux plus célèbres éthologistes. Les parents ne le remarquent même pas chez leur enfants.
Remarquons encore que les gorilles, observés par Diane Fossey, vivent dans des régions inhospitalières où ils ont été repoussés par l'homme. Affamés, ils mangent évidemment ce qu'ils trouvent, même leurs crottes. Faute de biotope originel, ces observations n'autorisent aucune conclusion.
Quant au fait que des animaux consomment un même aliment pendant plusieurs jours, ce peut être justement une expression de l'instinct : un aliment qui a manqué pendant longtemps est l'objet d'un appel instinctif prolongé, on observe la même chose chez les instinctos. Même les anciens végétariens commencent souvent par faire une cure de viande pour compenser leurs anciennes carences...
Cinquième argument (la perle) : "Entre les compositions alimentaires de la poire et de la pomme, il n'existe pratiquement pas de différence (voir tableau dans le livre de Chrysostomos). Si une personne préfère "instinctivement" la pomme à la poire, c'est parceque -comme les psychologues ont bien su le montrer, les gens qui mangent des pommes sont plus actifs, font plus d'efforts pour progresser et sont plus travailleurs que ceux qui préfèrent des poires."
Excellente idée: distribuons des pommes à tous les chômeurs, et le problème de l'emploi sera résolu ! Oui, M. Chrysostomos : les tables de composition alimentaire ne distinguent pas la pomme de la poire. Ne devrait-on pas conclure que les tables en question, puisqu'elles sont incapables de reproduire des différences aussi claires, ne méritent qu'une confiance très limitée ? Pour qui a redécouvert le fonctionnement de l'instinct, il est clair que la poire ne remplace la pomme qu'en cas d'urgence, un besoin immédiat de glucose, par exemple.
Quant aux psychologues que vous citez, vous êtes-vous assuré qu'ils ne mangent pas trop de poires ?
Sixième argument : "Burger proclame que, après la consommation d'une certaine quantité d'un aliment, un arrêt instinctif survient, provoquant répugnance et changement de goût de l'aliment consommé. Comme preuve il cite l'ananas et le kiwi... Moi-même je peux vivre pendant des semaines avec quelques poignées de plantes vertes, 3 kg de cerises, 15 pommes ou 12 oranges, sans avoir constaté aucune réaction ou changement de goût des fruits. La dernière cerise est aussi bonne que la première -seul le sentiment d'être rassasiié m'arrête. Il est vrai que je n'arrive pas à manger jusque là des ananas et des kiwis ; toutefois, ce n'est pas l'arrêt instinctif qui m'empèche de continuer, mais l'acide de ces fruits qui me brule la langue et les gencives."
Nuance: je n'affirme pas que l'ananas et le kiwi suffisent à démontrer l'existence de l'instinct ; je les conseille seulement pour faire une première observation sur le fonctionnement du sens du goût. L'expérience ne portera évidemment pas ses fruits si, comme M. Chrysostomos, on ne comprend pas que la sensation d'acidité ou de brulure est précisément une manifestation alliesthésique.
Le fait de pouvoir consommer 3 kg de cerises ou 12 oranges ne démontre aucunement l'inexistence de l'instinct alimentaire. Cela s'explique: ou bien parce que l'organisme a un très grand besoin de ces fruits; ou bien parce que ces fruits, hautement sélectionnés, ne possèdent pas un arrêt instinctif clair; ou bien parce que l'expérimentateur ne sait pas reconnaître les signaux de son propre instinct (s'il s'attend à rencontrer par exemple chez la cerise une acidité semblable à celle du kiwi... ); ou encore parce qu'il n'offre pas à son instinct la possibilité de choisir autre chose, son corps se rabattant alors sur les seuls fruits disponibles.
Septième argument : "Il y a seulement 13 000 ans que l'homme a appris à cultiver des graines et des légumes à partir des espèces sauvages. Depuis 3 000 ans, il est capable de sélectionner et de tailler les arbres et de cultiver des fruits savoureux. Ses gènes n'auraient pas été en mesure dans un temps si court, de réadapter son instinct aux fruits, légumes, bulbes et autres plantes cultivées, même si un instinct existait au départ. Pour cela il aurait fallu des millions d'années. En observant bien les gens qui mangeaient dans l'institut de Burger, je n'ai pas eu l'impression qu'ils utilisaient un instinct pour choisir leur nourriture. Avec des expressions vides dans les visages, ils sentaient ici et essayaient là - mais tout parraissait artificiel et iinculqué. Je pense que ce sont le goût et l'odorat (et les préférences habituelles) qui nous guident vers certains aliments parmi un choix donné. les deux sens ensemble ne constituent cependant pas un septième sens, nouveau, inconnu, sorte d'instinct alimentaire, capable d'effectuer du choix après analyse chimique des aliments."
Notre détracteur soulève là un point très important : l'instinct fonctionne mal avec des produits greffés et sélectionnés. Mais il utilise ce point pour contredire notre thèse, alors qu'on peut y voir au contraire une des vérifications principales : si l'instinct ne s'est pas adapté aux aliments sélectionnés, cela prouve justement d'une part que notre génétique ne s'est pas adaptée aux aliments non originels et, en conséquence, qu'il faut retourner aux aliments originels si l'on veut que non seulement l'instinct, mais aussi que le reste de l'organisme, fonctionne normalement.
Quant aux conclusions que notre détracteur tire du comportement des débutants à Montramé, inévitablement peu à l'aise lors de leurs premières expériences de l'instinct, elles me font penser à un petit camarade à qui je jouais un morceau de violoncelle, alors que j'avais à peine huit ans et dix leçons derrière moi. Affolé par les grincements, il me disait: "Je préfère le tambour".
Non, M. Chrysostomos, les sens de l'odorat et du goût ne forment pas soudain un septième sens pour s'élever au rang d'instinct alimentaire. Ils constituent l'instinct alimentaire en soi (mises à part quelques autres fonctions). C'est malheureusement une chose difficile à comprendre lorsqu'on a pour seule référence le fonctionnement de ces sens dans un cadre destiné à en déjouer les mécanismes, comme le fait systématiquement l 'art culinaire y compris l'art d'assaisonner les crudités.
Qu'un grand pontife du crudivorisme allemand ne l'ait pas compris, voilà qui peut nous inquiéter. Cet éminent naturologue déclare en conclusion que notre théorie, quoique brillante, est "tirée par les cheveux et exagérément sophistiquée". Alors que nous cherchons simplement à retrouver l'innocence originelle... Décidément, le message est difficile à faire passer.
A moins qu'il s'agisse encore une fois d'un vil calcul d'ordre économique. Vivre de cru est difficile. Vivre en professant le cru l'est encore plus...
Quoi qu'il en soit gardons en mémoire les sophismes et les lieux communs que nous opposent de telles critiques. Nous apprendrons ainsi à mieux cerner les problèmes que rencontrent le "culivore moyen", pour saisir le fond de ce que nous cherchons à transmettre.