Extrait de Instincto Magazine n° 45, septembre 1991, Chronique par G.-C. Burger
Il y a longtemps que nous avons défini le concept de phytothérapie instinctive. Dès les premières expériences, l'instinct s'est montré capable de déterminer non seulement les aliments qui conviennent à l'organisme, mais également les plantes médicinales ou aromatiques qui peuvent faciliter une guérison ou soulager un état pathologique.
Ainsi s'explique l'extraordinaire savoir de nos ancêtres, et de pratiquement tous les primitifs, quant aux vertus des innombrables plantes qu'utilisent encore aujourd'hui les phytothérapeutes. Ce n'est certainement pas en essayant au hasard chacune de ces plantes dans les divers cas de maladies, que nos aïeux ont pu parvenir à identifier leurs propriétés. Plus vraisemblablement, ils ont reconnu chaque fois par l'odorat -leur sens olfactif était sans doute plus aiguisé que celui des pharmaciens d'aujourd'hui- la plante qui correspondait au trouble dont ils souffraient. A force de voir confirmer par l'expérience l'efficacité des plantes ainsi repérées, ils ont pu répertorier avec une grande précision, inexplicable pour celui qui ne connaït pas le fonctionnement de l'instinct, les caractéristiques de chacune des herbes et des baies qui vinrent peu à peu constituer notre pharmacopée naturelle. Une fois de plus, le savoir remplaçait l'instinct.
Mais le système a une faille. Pour savoir quelle plante utiliser dans chaque cas particulier, le phytothérapeute doit commencer par reconnaïtre la maladie qui affecte l'organisme. Comme pour n'importe quel remède, la prescription dépend du diagnostic, et tout diagnostic est humain, donc soumis à l'erreur. Les médecines naturelles n'échappent pas à cette difficulté, que seule l'instincto, jusqu'à nouvel avis, permet de dépasser.
En nous apprenant à reconnaître la plante par notre sens olfactif, la phytothérapie instinctive nous met ipso facto à l'abri de l'erreur. De plus, la quantité du remède à absorber est déterminée à chaque coup par l'alliesthésie gustative, qui adapte la dose au besoin du moment, beaucoup mieux qu'une prescription donnée une fois pour toutes au début du traitement.
Un autre risque d'erreur, inhérent au principe diagnostic-prescription et par suite à toute médecine, doit être signalé : si un remède, même naturel, fait disparaître un trouble, cela ne signifie pas que ce remède soit bon. A l'évidence, de nombreux troubles ne sont que les signes visibles de processus que l'organisme met en jeu pour rétablir sa santé. Une substance qui bloque un tel processus, même si la disparition du symptôme nous est agréable, est donc nuisible à la santé. Ainsi, une part des effets que les phytothérapeutes, au cours des leurs tâtonnements, ont cru enregistrer en tant que bénéfiques, et sur lesquels ils se sont appuyés pour attribuer à chaque plante ses propriétés, étaient certainement le fait de blocages de cet ordre.
En utilisant les connaissances ainsi accumulées, que l'on retrouve automatiquement dans les ouvrages légués à la postérité, le prescripteur est évidemment conduit à répéter les erreurs d'interprétation commises par ses prédécesseurs. Là encore, l'instinct permet de résoudre le problème, car il agit en tenant compte directement de ce qui se passe dans l'organisme, en obéissant à une programmation génétique archimillénaire, indépendante de toutes les erreurs commises depuis le développement du cerveau humain.
On pourrait s'étonner, à première vue, de l'existence d'un instinct qui permette à l'organisme de reconnaître des substances utiles non pas par leur valeur alimentaire, mais par leurs propriétés thérapeutiques. Il faut se souvenir que notre patrimoine génétique a eu des millions d'années pour emmagasiner les expériences faites depuis l'apparition de la vie. Les mécanismes vitaux comme ceux de la respiration, de la digestion, de la reproduction, de la cicatrisation, répondent à une harmonie fonctionnelle extraordinaire, qui donne la mesure de la perfection à laquelle les processus vivants ont pu atteindre au travers de l'évolution (ou par la volonté d'un Créateur omniscient). Il n'est pas étonnant que les mêmes organismes soient dotés de mécanismes d'orientation et de régulation qui leur permettent de reconnaître, parmi les plantes qui font partie de leur milieu depuis toujours, celles qui peuvent contribuer à leur survie et à leur bienêtre.
En-deçà de toute considération théorique, c'est toujours l'expérience qui permet de trancher. Or nous venons de faire une petite stastistique à Montramé, en demandent à un certain nombre de personnes de préciser par écrit d'abord les troubles dont elles souffraient, puis de déterminer par l'odorat les plantes médicinales qui leur semblaient les plus attirantes, sans connaître leurs caractéristiques. Le résultat a dépassé nos prévisions. En nous appuyant sur les propriétés traditionnellement reconnues des diverses plantes choisies, telles qu'on les trouve décrites dans les manuels de phytothérapie, il semble qu'aucun des expérimentateurs ne se soit trompé. Ce qui signifie d'une part que les connaissances appartenant à la phytothérapie classique correspondent à des réalités, et d'autre part que l'instinct est parfaitement fiable. Pas étonnant, si les connaissances de la phytothérapie sont issues ellesmêmes des manifestations de l'instinct. Dès que nos occupations le permettront, nous ferons encore d'autres expériences de cet ordre, dont nous donnerons le résultat dans ce journal.
Si, à l'instar de saint Thomas, vous désirez palper la réalité de vos propres narines, sachez qu'il existe maintenant un petit guide de phytothérapie et d'aromathérapie instinctives édité par Montramé, pour le prix modique de 20 F, qui vous donnera les conseils utiles pour faire votre propre expérience. "La société de vente des produits naturels" s'apprête, de son côté, à mettre au point un setPhyto. comprenant toute une gamme de plantes aromatiques et médicinales parmi les plus réputées, qu'il faudra vendre sans doute par l'intermédiaire d'un pharmacien pour ne pas avoir les mêmes ennuis que Rika Zaraï, et qui vous permettra de trouver par vous-même les substances vitales risquant de manquer à votre menu quotidien.
Un pas de plus sur le chemin de la santé originelle...