Joyeux Anniversaire, Messieurs...

(après un an de procédure contre Burger et le centre instincto)

par Bernard Mercier, directeur de la publication, extrait de Instincto Magazine, N° 81, août 1998


Le 2 juillet dernier, nous fêtions déjà le premier anniversaire de l'offensive médiatique, policière et judiciaire qui déferlait sur Montramé. L'événement sans doute le plus spectaculaire qui ait marqué l'histoire du château depuis ses origines médiévales, le plus inquiétant surtout quant à son avenir immédiat. Où en sommes-nous aujourd'hui ?

Bien des choses se sont produites pendant ces treize mois. Une campagne de destruction massive ne se limite pas à un objectif unique. Il faut prendre l'adversaire de plusieurs côtés à la fois, pour être sûr de le déstabiliser, de lui couper la retraite et de l'écraser définitivement. Surtout lorsque dix ans d'enquêtes, orientées sur l'exercice illégal de la médecine, n'ont abouti qu'à une condamnation dérisoire du présumé gourou.

La femme par laquelle le scandale arriva n'est autre qu'Anne-Marie Casteret la journaliste dite d'investigation, qui publiait en 1988 déjà, dans l'Evénement du Jeudi, un article aussi mensonger que venimeux contre l'instinctothérapie. L'opération lui valut à l'époque, de payer quelque cent cinquante mille francs de dommages et intérêts à des patients pour violation du secret médical. On comprend mieux le zèle avec lequel elle organisa, cette fois, sa nouvelle intervention. En pleine psychose Dutroux, il lui suffisait de jeter l'anathème qui ne laisse personne indifférent et qui interdit même aux esprits les plus honnêtes d'élever la moindre protestation: celui de la pédophilie.

Quelques jours après un article délétère dans l'Express et l'avalanche de ricochets qui déferlait dans la presse nationale, c'était l'invasion brutale dont vous avez tous entendu parler: une centaine de gendarmes armés jusqu'aux dents, un défilé de sirènes et de feux tournants, une journée entière de perquisitions et d'interrogatoires auxquels eurent droit tous les otages aussitôt séquestrés, dont une garde à vue musclée pour cinq permanents - certainement plus traumatisés par les méthodes policières que les coureurs du Tour de France...

Deux individus particulièrement dangereux étaient alors placés en détention dite préventive: le jardinier, J-C R. et bien sûr, le "grand gourou pédophile", Guy-Claude Burger. Les chefs de mise en examen ? Violences, menaces de mort, viols multiples sur personnes de tous âges, agressions sexuelles et corruptions de mineurs pour être sûr de ne rien oublier.

Bizarrement le jardinier était relâché dans la nature déjà sept mois plus tard, fait très exceptionnel dans une instruction qualifiée de criminelle. Les médias locaux s'en désolaient craignant qu'un dégonflement soudain de l'affaire fasse apparaître l'imposture de leurs scoops répétés. Heureusement le bouc émissaire principal restait derrière les barreaux. De l'impressionnante série de victimes annoncées par les articles tapageurs de l'été, il ne restait bientôt qu'une dernière accusation mensongère, seul reliquat de deux années de laborieuses mises au point orchestrées par un certain Jan Kicin, psychiatrique et obsédé sexuel, et ses acolytes glanés dans le monde de la presse dont Anne-Marie Casteret la première ou parmi quelques ex-adeptes bien décidés à brûler leurs anciens dieux.

Le ballon s'est singulièrement dégonflé, et il est clair qu'il n'en restera rien. Mais la justice ne relâche pas ses proies si facilement. Guy-Claude Burger vient de voir sa détention prolongée "d'au moins six mois", il faut encore tout ce temps, parait-il, pour effectuer un curriculum vitae plus complet, une expertise psychiatrique de sa métapsychanalyse (voilà qui promet...) et pour achever la traduction des interrogatoires des prétendues victimes désignées par Jan Kicin en territoire germanique. Fait significatif: celui-ci, bien qu'à l'origine de toute l'affaire, ne s'est présenté à aucune des multiples convocations qui lui ont été dûment adressées par la justice. C'est évidemment plus difficile de soutenir en prétoire des accusations basées sur du vent, même quand elles ont fait tourner sans frein les moulins à parole de la presse à scandale.

Voilà donc pour l'offensive judiciaire. Mais celle-ci n'était qu'un aspect parmi d'autres de la guerre d'extermination menée contre les rebelles de Soisy--Bouy. La sacro-sainte pensée unique se doit d'écraser tout germe d'idée différente qui risquerait de troubler l'ordre public. La méthode a déjà fait ses preuves: il faut commencer par coller sur tout ce qui est neuf l'étiquette de secte. Puis tout mettre en oeuvre pour écraser les récalcitrants. On l'entendait dire sans vergogne dans un récent journal de TF1 au sujet des témoins de Jéhovah: "ce que les lois ne suffisent pas à éradiquer, on doit en venir à bout par les voies administratives". De quoi s'inquiéter quant à l'état de droit que prétend être la France...

Nous pouvions donc nous attendre à d'autres attaques. Elles n'ont pas tardé à venir. En décembre 97 déjà avait lieu une troisième perquisition: les ordinateurs de "la société de vente des produits naturels" étaient passés au peigne fin. Car les fins limiers de la Brigade Financière avaient cru repérer certains envois de fonds suspects en Extrême-Orient, quelque chose comme 50000 francs par semaine, de quoi entretenir, vu les visées pédophiles prêtées au Centre, un important trafic d'enfants. Les importations de fruits exotiques n'étaient sans doute qu'un habile camouflage de marchandises nettement plus lucratives. Et du jour au lendemain, à titre préventif, les comptes bancaires de"la société de vente des produits naturels" se voyaient bloqués sans avertissement, ni justification, immobilisant près de 250000 francs qui manquèrent à l'appel pour payer les producteurs. Pas moyen de récupérer cet argent jusqu'à ce jour. L'enquête est toujours en cours. C'est ainsi que fonctionne la justice.

Autre attaque léonine: le redressement fiscal taillé sur mesure, assimilant les pertes par avaries de l'entreprise, plus importantes que celles des importateurs classiques, à autant de bénéfices occultes. Pas moyen de faire entendre à Messieurs les Vérificateurs que la conservation est beaucoup plus difficile lorsqu'on renonce, conformément aux statuts de la SARL à tout produit chimique et à tout traitement de conservation, lorsqu'on importe des fruits cueillis par principe aussi mûrs que possible, notamment des variétés que les commerçants ordinaires évitent parce que trop sujettes aux avaries. Au contraire, malgré les preuves évidentes que nous avons fournies - constats d'huissiers à l'appui - de l'exactitude de notre comptabilité, les dignitaires du fisc, jusqu'à la très respectable Commission Départementale, nous accusaient de mauvaise foi - superbe retournement de la réalité - et nous gratifiaient des pénalit&eaacute;s correspondantes. Ce qui chiffrait à 1600000 francs (lourds !) le pactole payable immédiatement à la trésorerie nationale.

Nous avons aussitôt saisi le Tribunal Administratif, dans l'espoir d'obtenir l'annulation de cette mesure aussi inique que fantaisiste. Mais le recours n'est pas "suspensif", c'est-à-dire que l'administration a déjà pu prélever par trois fois les quelque 250000 francs trimestriels que l'État est censé nous rembourser sur la TVA perçue dans chaque trimestre précédent. Si "la société de vente des produits naturels" a gain de cause auprès du tribunal, ces montants devront être restitués. mais il faut bien trois ans pour obtenir une audience. Et si la lutte anti -(fausse) secte est toujours aussi frénétique au début du troisième millénaire, il faut nous attendre à tout, y compris la négation de l'évidence.

Ce n'est pas tout: l'administration douanière nous attaque aussi, de son côté, exigeant une révision des droits de douane perçus pendant plusieurs années sur nos importations de dattes. Le stratagème est ingénieux: il suffisait d'assimiler "la société de vente des produits naturels" rétroactivement à un grossiste, qui paie beaucoup plus cher, plutôt qu'à un détaillant comme cela avait été admis précédemment. Encore un petit million que l'État entend se mettre dans la poche très gratuitement. L'affaire doit être portée auprès du Tribunal de Grande Instance de Melun.

Une autre attaque fiscale est en préparation: cette fois, les vérificateurs, jamais à court d'idées, ont décidé d'assimiler les Avances-Paiements, que vous connaissez bien, à autant de bénéfices nets ! Alors qu'elles représentent sans ambiguïté des ventes en marchandises laissant selon les principes de l'entreprise, une marge bénéficiaire quasiment nulle. Tous les coups sont bons, quand on agit au nom d'un état de droit, même les coups les plus tordus...

Par ailleurs, le Centre a dû faire face, de son côté, aux exigences soudainement durcies de la Commission Incendie. Visites multiples, essais des installations, mises en conformité pointilleuses, pose de systèmes d'alarme avec détection de fumée jusque dans les derniers recoins, une opération d'urgence qui s'est soldée par 640 heures de travail et 150000 francs de matériel. Dernière découverte: nous faire changer toutes les portes de chambres, d'allure trop sympathique pour être aux normes, contre des panneaux coupe-feu coûteux et inesthétiques. Sinon, la fermeture dont on nous menace depuis un an tomberait d'ici quelques mois. La course contre la montre est loin d'être terminée, et d'autant plus épineuse que nous voulons à tout prix respecter le style du château.

En septembre déjà, une perquisition de plus (ça devient banal) visait les comptes de "la société de vente des produits naturels", tendant à établir l'existence de "travail dissimulé". Là aussi, la procédure se poursuit dans l'ombre.

Pour parfaire la guerre des nerfs on nous attaque également par le truchement de la médecine du travail: il fallut construire une balustrade en fer forgé de trente mètres de long et corriger toutes sortes de détails dans nos installations.

C'est un véritable harcèlement - un harcèlement non sexuel, en l'occcurrence - auquel nous devons faire face jour après jour. Heureusement, grâce à l'instincto, nous avons les nerfs solides. Grâce au travail formidable réalisé par les animateurs restés fidèles au poste, plus déterminés et créatifs que jamais, l'épreuve déjà endurée s'est soldée par un progrès général. L'absence du grand patron a eu pour conséquenÏ la naissanÏ de nouvelles responsabilités et de nouvelles vocations. Rien de tel que la nécessité et l'urgence pour faire éclore chez chacun les qualités restées en germe dans les périodes plus confortables.

Voilà donc, grosso modo, où en sont les choses. A part cela l'été se passe au mieux, le Centre a eu le plaisir d'accueillir des hôtes aussi nombreux que les autres années. Les chiffres de "la société de vente des produits naturels" ont grimpé à des hauteurs jamais atteintes précédemment, malgré - ou grâce à - une baisse substtantielle des prix de vente. La bonne humeur et l'activité bien organisée sont au rendez-vous. Merci à tous ceux qui nous ont prêté main-forte!

Guy-Claude, de son côté, travaille à ses futurs ouvrages. Il supporte apparemment sans aucun problème cette longue et injuste détention. Il en profite au contraire pour observer, auprès de ses compagnons d'infortune, avec l'acuité qu'on lui connaît, les méthodes judiciaires en vigueur dans ce pays. La recherche de leurs origines psychanalytiques le passionne et lui inspire des réflexions que nous aurons bientôt le plaisir de découvrir dans ses écrits. Les lettres et articles qu'il nous fait parvenir témoignent de nouvelles ouvertures que vous pouvez constater vous- même dans notre journal.

Bref: les attaques incroyables dont nous sommes la cible auraient dû nous asphyxier depuis longtemps. Le procureur interviewé en juillet 97 par je ne sais quel journaliste disait qu'il fallait prolonger au maximum les mesures de justice et de détention prises contre Guy-Claude Burger pour que tout ce qu'il a construit finisse par s'effondrer. Il n'y avait qu'une faille à ce sympathique raisonnement: si tout l'édifice était construit sur une idéologie sans fondement valable, à coups de prétendues manipulations par un gourou visionnaire et dominateur, l'effondrement serait inévitable. Mais nos détracteurs officiels n'ont pas su ni voulu voir que les idées que nous développons reposent sur des bases parfaitement rationnelles - beaucoup plus rationnelles que leurs propres motivations. Ils se sont contentés pour justifier l'éradication du groupe dangereux qu'ils ont cru voir dans notre château fort, de projeter sur nous les fantasmes de secte, d'escroquerie et de perversion sexuelle qui hantent leurs propres esprits. Leurs attaques ne peuvent véritablement nous atteindre, car elles s'adressent en fait à ce fantasme, et non à la réalité que nous vivons.

Nos hypothèses de départ sont solides, leur vérification systématique et les conclusions qui fondent la théorie aussi objectives et logiques que possible. Dans ces conditions le temps ne peut que travailler en notre faveur et les agressions renforcer nos positions. Tel est bien le bilan de cette première année de combats..


Remplacé un nom propre par "la société de vente des produits naturels" le 16-10-2002


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