Extrait de "Alternative Santé - L'Impatient", avril 2002, n° 288, page 29 (www.regain-sante.com), tous droits réservés

LES ALIMENTS ORIGINELS

ET L'INSTINCTOTHÉRAPIE ?

L'instinctothérapie prône les aliments crus non dénaturés, pour s'en nourrir en suivant son instinct.

Japack/Sunset

Comment faire l'impasse sur l'instinctothérapie dans un dossier qui traite de l'importance et de l'intérêt du cru, alors que cette approche alimentaire s'y réfère de façon exclusive.

En l'occurrence, ce n'est pas tant le cru qui importe aux « instinctos », comme ils s'appellent eux-mêmes, que les aliments originels c'est-à-dire non dénaturés. La cuisson constitue une dénaturation des aliments, elle est donc à proscrire. Le terme originel fait par ailleurs référence aux aliments présents sur la planète quand l'homme est apparu. Pour éviter qu'il ne se trouve confronté à des molécules auxquelles l'évolution ne lui a pas (ou mal) permis de s'adapter. Rappelons que l'agriculture ne date que de 10000 ans, une broutille de l'histoire, comparés aux 100 millions d'années nécessaires au développement des mammifères, dont les hominiens. En matière de céréales, l'accent est mis sur l'épeautre au lieu du blé de culture plus récente, sur le riz qui n'ajamais subi de mutation, le sarrasin. Les produits laitiers sont éliminés car l'avènement de la vache est tardive dans l'évolution des espèces (cf remarque 1 ci-dessous).

Au menu donc : végétaux, oléagineux, graines germées, viandes, poissons, crustacés, tout cela cru et nature. Les ceufs sont parfois dissociés : blanc d'un côté, jaune de l'autre, ou gobés d'un seul élan. Question d'instinct, qui seul doit guider le mangeur! Le voilà le second volet de la méthode, d'où son nom d'instinctothérapie. Concrètement les tables des instinctos sont plutôt bien garnies, offrant un grand choix d'aliments dont l'état brut en développe l'odeur, déclenchant ou non l'envie de s'emparer d'un fruit, d'une fine tranche de viande, d'une crevette... Apprendre à renifler, à goûter, être libre de recracher ou de mâcher lentement, loin de tout « savoir-vivre » coercitif, permet aux instinctos de se réapproprier la nourriture dont ils ressentent le besoin, jusqu'à satiété.

L'acte alimentaire est un acte psychoaffectif

À verser au chapitre « pro-instincto » deux arguments. L'acte alimentaire est un acte psychoaffectif dans lequel plaisir et liberté doivent normalement trouver place, ce qui est le cas présentement. L'hypothèse des aliments originels susceptibles d'être bien assimilés car le système digestif y est adapté a été reprise avec succès par le Dr Jean Seignalet (lire page 23) chez des malades atteints de polyarthrite rhumatoïde. Au chapitre « anti-instincto », il faut souligner les problèmes de désocialisation provoqués par l'adoption d'un modèle nutritionnel aux antipodes de ce que l'on considère en général comme alimentairement correct. Et pour tenir dans cette voie, il faut faire preuve d'une volonté farouche. Autre difficulté, le coût de la méthode :les aliments originels étant difficiles à se procurer et plus chers. Par exemple un poulet en liberté ne mangeant que du mais peut prétendre au label bio, on ne peut pour autant le considérer comme un poulet originel puisqu'il n'est pas alimenté en mais sauvage. Seule une viande provenant d'un élevage « sauvage » peut satisfaire aux exigences de l'instinctothérapie.

Guy-Claude Burger, inventeur de l'instinctothérapie, a prétendu qu'elle était susceptible de guérir des cancers et d'autres maladies graves. II semble que les maladies auto-immunes caractérisées par des désordres du système immunitaire : lupus, psoriasis, polyarthrite... soient sensibles à un tel régime. Quant aux guérisons de cancers dont faisait état Guy-Claude Burger, il faut raison garder. L'exemple de sa femme morte d'un cancer généralisé et de lui-même atteint d'un cancer du pharynx apportent un contre-témoignage saisissant à cette assertion (cf remarque 2 ci-dessous) et prouve la nécessité pour ceux qui se prétendent thérapeutes, médecins ou non, de rester humbles devant la maladie.

Cécile Baudet

Site sur le livre du Dr Jean Seignalet

Remarques par André Paillet :

remarque 1 : Ce n'est pas la date d'apparition de la vache dans l'évolution des espèces qui pose problème pour Burger, les instinctos et Seignalet, c'est la date d'apparition du lait animal dans le tube digestif humain qui est le vrai problème. Les premiers mammifères seraient apparus à la fin du Trias, au Rhétien, soit il y a un peu plus de 205 millions d'années. Et depuis cette époque, dans la nature aucune espèce animale ne consomme le lait d'une autre espèce (sauf rarissimes exceptions). L'homme s'est mis à consommer du lait animal après la domestication des animaux, soit il y a environ 10 000 ans.

remarque 2 : Burger a eu un cancer du pharynx, opéré par les médecins qui lui ont alors accordé une chance de survie de 5 ans. Ensuite il s'est mis à l'instinctothérapie. Quant à sa femme, outre qu'elle ne pratiquait pas l'instinctothérapie correctement, d'autres facteurs sont venus perturber son équilibre (stress, surmenage, problèmes divers...).

L'Impatient avait déjà parlé d'instinctothérapie en 1982

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