Celui qui saurait vous dire exactement et sans jamais se tromper a tout repas, quoi manger et en quelle quantité... et quoi ne pas manger ? Ne cherchez pas si loin : I1 est en vous. Inscrit dans votre programme génétique depuis des millions d'années.
C e diététicien infaillible, c'est l'instinct. L'instinct alimentaire qui se manifeste au moyen de l'odorat et du goût. Comme chez les animaux, rien de moins. Mais pour que cet instinct fonctionne librement, il faut manger cru et « originel ». Dur ! Tout un mode de vie, en fait&emdash;L'instinctothérapie&emdash;, que pratique plus de 2 000 personnes depuis près de 20 ans, et auquel un bon nombre de malades gravement atteints doivent la vie.
Il n'avait que deux ans le petit Pascal, mais il avait déjà connu à l'hôpital tous les traitements éprouvants qu'on réserve aux condamnés à mort par cancer. Déjà chauve à cause de la chimie destructrice. Torturé par les perfusions, les ponctions osseuses et le reste. Plus la force de marcher, de parler. Dépourvu de globules blancs, en plus. Quand il pleurait, il fallait choisir entre le consoler ou le risque de le contaminer. Bref, un tas de « chiffons >> auquel les médicaments ne laissaient aucun espoir. La leucémie myéloblastique est sans espoir. Toujours.
Celui qui l'a déclaré perdu, le Pr. Dubois-Ferrières, hématologue connu alors en Suisse, a donné généreusement deux mois. Deux mois et seize médicaments par jour, qu'on enverra par la poste. Car Pascal est emmené plutôt précipitamment par ses parents (avec décharge de responsabilité). Sitôt sorti de l'enfer, on va l'installer dans une ferme au confort rudimentaire à quelques kilomètres au nord de Lausanne où vivent depuis quatre ans un homme bizarre guéri tout seul (c'est-à-dire loin des médecins) d'un cancer, sa femme, ses enfants, et quelques amis adeptes de ce qu'ils appellent l'instinctothérapie.
Là, on le soumet à un traitement plus barbare que tous les précédents: assis devant une table garnie de fruits, de légumes divers, de viande et de poisson crus. Le supplice inverse de Tantale. Pascal qui ne touchait presque plus aux assiettes de l'hôpital, est laissé à toutes ses envies, ses penchants les plus bas: se servir seul de ce qui lui fait envie, autant qu'il veut. Autour de lui, la grande famille rustique mange de même, sentant d'abord les aliments, les goûtant, prenant un long plaisir à croquer ou mâcher.
Pas d'assiette avec une portion fumante devant le petit condamné qui tient à peine assis. Non, là tout est à l'état brut, naturel et en vrac, sans préparation, directement sorti du potager, de l'arbre, de la mer ou du couteau du dépeceur. Pour tout adulte non averti, cette table serait surprenante, peut-être même écoeurante. On n'a pas l'habitude de plonger la main directement dans les plateaux, à moins d'être mal élevé, encore moins de manger la viande crue, sans préparation, sans assaisonnement, pas même une pointe de sel ou de fines herbes, sans même boire entre les bouchées, car cela « effacerait » le précieux goût, nettoierait les papilles gustatives fragiles, trompant ainsi le plus important des testeurs de l'instinct alimentaire.
Mais Pascal ne se pose pas toutes ces questions et il grignote. Mettez devant les yeux d'un bébé un aliment quelconque dans l'état où il se trouve dans la nature. Si l'odeur et la vue lui plaisent, il ouvre grand la bouche. Si ca ne lui dit rien, il tourne la tête. Insistez: rien à faire. Au besoin, il recrachera ce qu'on lui aura mis dans la bouche. A moins que la répression &emdash; qu'on appelle pudiquement l'éducation alimentaire du nourrisson &emdash; ne s'en mêle: L'instinct est alors contrarié, brouillé... Les yeux aussi, mais ça, c'est une autre histoire.
Le lendemain, le petit survivant en sursis se prend au jeu. Les enfants s'adonnent facilement à leurs penchants naturels, c'est bien connu. Il mange un peu de viande crue, mais surtout des jaunes d'oeuf. Beaucoup de jaunes d'oeuf. Car, toujours pour laisser « s'exprimer » sans erreur l'instinct alimentaire. Le maître de céans conseille de goûter séparément blanc et jaune, puis de manger l'un ou l'autre, ou les deux... si cela plaît, naturellement. C'est d'ailleurs pour la même raison (ne pas tromper le goût, par lequel se fait comprendre l'instinct pour peu qu'on y soit attentif) qu'il est nécessaire de ne pas mélanger deux aliments quels qu'ils soient, pas même un peu de citron sur un avocat, ou du persil sur la viande.
« Au bout de huit jours, Pascal a repris des joues si roses que nous oublions le paquet de médicaments égaré », écrira plus tard Guy-Claude Burger avec enthousiasme dans une des circulaires adressées de la ferme des Trois-Noyers à Eclepens (canton de Vaud-Suisse) à ceux qui suivent à domicile l'instinctothérapie, tout en s'approvisionnant à la ferme en aliments « originels ». Car, en effet, le colis de drogues made in hôpital, comme un fait exprès, n'est jamais parvenu à destination.
La suite, on l'imagine aisément. Belle comme dans les publicités miraculeuses vantant les vertus de telle méthode, tel régime, telle poudre de perlimpinpin. A la différence que là, il n'y avait ni méthode, ni régime, ni poudre quelconque. Car l'instinctothérapie n'est pas une méthode en soi. S'il y a une méthode, elle est dans les modalités nécessaires pour recréer un environnement favorable à l'expression de l'instinct alimentaire par ailleurs refoulé, réprimé, sinon nié par ce qui s'appelle, assez plaisamment d'ailleurs, le « savoir-vivre ».
Quinze jours plus tard, Pascal est ramené à Genève pour un examen direct. Surprise: il n'y a plus de cellules anormales ! C'est alors que Burger, un peu tremblant car responsable devant les parents, qui sont en outre des amis, avoue l'arrêt involontaire du traitement médical. Après semonce et menaces habituelles dans ces cas où l'outrage le dispute à la désobéissance, les médecins finissent par expliquer le mystère de la régression du mal, ou peut-être l'impossibilité de le mettre en évidence, par « l'effet retardé des médicaments pris auparavant ».
Deux mois passent, et c'est la suprême épreuve: une ponction à la hanche, dans la moelle osseuse où proliféraient auparavant les cellules cancéreuses avant leur déversement dans le sang. Résultat au bout de dix jours: plus de cellules anormales ! Le directeur de la clinique, le pédiatre Bamatter, bienveillant, avoue que si la guérison se maintient, ce sera un « miracle ».
Quant au Pr. Dubois-Ferrières, il récusera plus tard, lorsque la « guérison » sera confirmée, le terme de leucémie aiguë, affirmant qu'il y avait eu « erreur de diagnostic ». C'est bien de reconnaître parfois ses propres erreurs pour ne pas bafouer la vérité médicale selon laquelle une leucémie myéloblastique ne guérit jamais... Pour la petite histoire, signalons en passant que ce grand spécialiste suisse de la leucémie est mort, personne n'étant parfait, un an après cette anecdote, de... leucémie.
J'ai vu Pascal récemment: le 19 septembre dernier exactement, avec sa mère. Tous deux avaient continué 1'« instincto » pendant 4 ans encore, l'avaient abandonné pour des raisons familiales, et la reprenaient depuis quelques semaines, Pascal ayant « une mine de papier mâché ». C'est vrai que Pascal n'est pas un malabar. Mais il a 16 ans, et il est plein de vie. Je ne l'ai pas vu longtemps, car il était pressé d'aller « faire de la planche » (à voile) sur le lac de Joux.
Avant d'aller plus loin dans l'énumération des cas de guérisons miraculeuses (et je m'en tiendrai seulement à ceux que je connais et que j'ai vus), il faut préciser avec force et sans ambiguïté: L'instinctothérapie n'est pas une recette pour guérir les maladies. C'est une façon de se nourrir au sens correct où l'entend l'organisme, c'est-à-dire selon ses besoins exacts à un moment donné. Il n'y a pas de règle, de régime, dans l'« instincto>>, du moins pas de règle ou de régime préétabli par un tiers, pas même par l'individu lui-même grâce à son intelligence ou son observation. Le régime, c'est le corps qui le fixe. La règle, c'est le corps qui la dicte.
Si les maladies, toutes les maladies, cancer compris, aux dires de Guy-Claude Burger, guérissent de cette façon, c'est qu'on cesse alors de se rendre malade avec une alimentation néfaste pour le corps. « Ce n'est pas en mangeant des aliments originels qu'on 'guérit », écrivait le pionnier de l'alimentation originelle dès 1967, « mais en n'en absorbant point d'autres ». Neuf années plus tard, après une expérience plus riche et plus étendue, ainsi que plusieurs expérimentations sur des animaux, il répétait encore: Ce n'est
pas l'alimentation originelle qui guérit: elle n'est rien d autre que l'alimentation normale, adaptée d'origine. Logiquement, il faudrait dire que c'est l'alimentation ordinaire qui tue ».
Pour lui, alimentation ordinaire veut dire « cuisinée », « dénaturée » (voir encadré). Sans aliments originels, autrement dit non dénaturés, ou bruts, L'instinct alimentaire ne fonctionne pas correctement, ou très peu. Pour la bonne raison que la cuisine, comme toutes les autres dénaturations, est faite pour dépasser l'instinct.
L'instinct alimentaire ne marche pas en effet avec du pain, des frites, des fruits séchés au four, des pommes bourrées d'engrais artificiels... Il ne peut marcher non plus avec des aliments mélangés entre eux. Mélanger ou assaisonner des aliments, chose courante pour nous, mammifères hautement civilisés, est en fait une tromperie vis-à-vis du corps. De la salade crue ne vous dit rien ? Ajoutez-y de l'huile, du sel, et pourquoi pas des crevettes roses ou du roquefort finement coupé, ou encore du thon en boite, et vous allez manger sans que votre corps s'en aperçoive (sinon il vous l'aurait fait rejeter, recracher ou vomir) des quantités de salade dont il n'aurait pas voulu si elle lui avait été présentée telle quelle. Résultat: vous forcez &emdash;oh ! bien agréablement, c'est vrai&emdash; votre organisme à avaler, à digérer puis à métaboliser (transformer chimiquement) ce qui ne lui convient pas. Vous le nourrissez en somme contre son gré.
On peut rétorquer: après des siècles (une centaine ?) de cuisine, L'instinct existe-t-il encore ? L'instinct sexuel, passe encore, puisque Freud et ses disciples ont fait tant de bruit autour de ça. Mais l'instinct alimentaire, non et non ! Changeons d'angle de vue un instant. Les Romains disaient déjà: la bouffe tue plus que l 'épée. Aujourd'hui, on dit la même chose en termes savants.
Au compte d'une alimentation « inappropriée », on met les maladies cardio-vasculaires, les diabètes, les obésités, les dégénérescences précoces, ce qui fait un bon paquet de morts par an. On a incriminé selon les époques et les modes, l'abus de sel, l'absence de fibres, l'absence de sels minéraux etc. On ne pourrait plus compter les régimes qui, depuis le début du siècle, dans un climat de peur envers le cholestérol, la viande, le citron, le pain... recommandent la déminéralisation ou la cure de pamplemousse... Toutes ces tentatives, intéressantes certes du point de vue de l'intelligence, peuvent-elles prétendre avoir trouvé la solution du problème nutritionnel pour chacun ?
Dans le cancer même, certains parlent du rôle de l'alimentation. Un haut fonctionnaire de l'Institut National du Cancer américain affirme que « bientôt on pourra guérir et prévenir le cancer avec des remèdes nutritionnels » (phrase relevée dans « Dossier Hormones », éd. L'Impatient). De manière générale, diététiciens et nutritionnistes distingués en viennent à dire maintenant qu'il ne peut être défini de norme alimentaire, encore moins de dogmes et surtout pas d'interdits (sauf cas très particuliers) et que chacun doit manger « ce qui lui fait plaisir ». (Voir l'Impatient n° 56-57, p. 29, et dans ce numéro 60, l'article de Catherine Sokolsky p. 12)
Irait-on vers la reconnaissance, larvée mais officieuse, de l'instinct alimentaire, indéniable pourtant chez l'animal et le nourrisson qui n'a pas été trop contaminé ? Au fond, peu importe. 2 000 personnes ont démontré sur elles-mêmes depuis maintenant 18 ans que cet instinct existe, qu'il est même très facile à retrouver, et que si on le respecte à table, on s'en porte plutôt mieux.
Et puis, pourquoi ne pas essayer sur soi ? C'est à la portée de tout le monde, dans la mesure où on est décidé, puisque l'instinct ne se trouve pas dans une boîte de pharmacie ou dans le tiroir d'un médecin, mais il est inscrit génétiquement en chaque organisme.
Mais, dira-t-on encore, qui est ce Guy-Claude Burger, l'anticuistot par excellence, cet original-originel ? Prêcherait-il le crudivorisme forcené, le retour aux repas bestiaux des cavernes ? Pour répondre, il faut remonter 20 ans en arrière. Burger est alors physicien à Lausanne. Il a 26 ans et suit depuis quatre ans un régime alimentaire, le régime du Dr Kousmine (« Etre bien dans son assiette jusqu'à 80 ans », éditions Tchou), quand on lui annonce qu'il a un cancer grave (20 % de chances de survie), un sarcome lymphoblastique. Aurait-il commis, se demande-t-il, une erreur envers la nature, pour que la nature l'ait condamné si jeune ? Plutôt que de se livrer plus longtemps aux médecins (« Je m'étais mis bêtement en état de stress envers les médecins en voulant brûler mes anciens dieux », dit-il aujourd'hui), il quitte tout, mais alors tout, et va vivre à la dure, avec femme et enfant, « sans chauffage, sans stress, sans électricité ». Moine du cancer, ermite du sarcome, il ne peut que manger cru et méditer, revenu de tout, et surtout des régimes et de la diététique. Car le régime qu'il a suivi durant quatre ans, s'il n'est pour rien dans son cancer, ne l'en a manifestement pas protégé, se dit-il. Alors ? Alors, il observe sans préjugés ses réactions à table, en bon cartésien qu'il est. La nutrition lui paraît toujours capitale. Et un jour, il finit par s'apercevoir qu'il se comporte bizarrement avec le chou rouge. Cru et assaisonné, par exemple avec du ketchup (il est alors en tournée aux USA comme violoncelle solo, seule activité rémunérée qu'il ait gardée), le chou rouge se laisse manger non-stop. Cru et nature, en revanche, il en consomme des quantités très variables selon les jours, et cela indépendamment de son appétit en général. Parfois, en effet, le chou rouge perd sa saveur d'un seul coup, devient fade, ou même immangeable: il pique la langue et les lèvres, comme si la bouche manifestait douloureusement son refus !
Comme Newton découvre avec une pomme la gravité terrestre, Burger découvre avec le chou rouge la loi de l'arrêt alimentaire instinctif. C'est-à-dire le signal de la saturation alimentaire au niveau des cellules de l'organisme. Pas au niveau de l'estomac. Avec des plats cuisinés, en effet, cet arrêt se fait surtout sentir par saturation soit dans la bouche, soit dans l'estomac. Mais il est bien tard dans ce cas, et l'on a alors absorbé, dissimulé sous les sauces et les mélanges savants, des molécules alimentaires qui vont constituer une surcharge.
Il y a donc la découverte de l'instinct qui porte vers l'aliment idéal sur l'instant ou le refuse, limitant ainsi l'apport quantitatif alimentaire, et il y a le problème d'information cellulaire, peut-être plus important encore, posé par l'alimentation originelle. C'est d'ailleurs par elle que G.C. Burger a commence, et c'est par elle qu'il est ensuite venu à définir l'instinct alimentaire chez l'homme.
Ainsi qu'il le remarquera plus tard après maintes observations et expériences sur des petits mammifères, et bien sûr l'aide de disciples et adeptes de plus en plus nombreux, quand on fait ingurgiter à l'organisme, par des artifices culinaires, des aliments dénaturés, on le confronte avec des molécules auxquelles l'évolution ne lui a pas permis de s'adapter.
L'agriculture, l'élevage, la cuisine sont apparus il y a seulement quelque 10 000 ans. Le feu depuis 100 0~, mais la cuisson des aliments s'est faite très progressivement. Or, l'évolution des mammifères, dont les hominiens puis les hommes font partie, s'est faite sur plus de 100 millions d'années. Comme le formulera en termes scientifiques le médecin des pionniers « instincto », J. Rossier: « Dans notre hypothèse (que l'organisme de l'homme est incomplètement adapté aux aliments dénaturés), les substrats non originels et immunologiquement tolérés pourraient donc, après endocytose, (assimilation par la cellule), provoquer des perturbations structurelles et métaboliques: blocages de certaines chaînes enzymatiques, synthèses achevées mais anormales etc. » De plus, une cellule ainsi perturbée a toutes les chances d'avoir une duplication incorrecte... Dit sans fioritures: maladies auto-immunes et cancers seraient, dans cette hypothèse, dus pour une bonne part à la cuisine. Tous nos malheurs viendraient donc du cuit ?
Cette affirmation, même sous forme interrogative, va, je le sens, en hérisser plus d'un, alors même que la survivance d'un instinct « animal » paraîtra à beaucoup une idée séduisante, logique après tout. Manger selon son instinct, c'est même le pur bon sens ( à condition de ne pas confondre instinct et gourmandise.). Mais tout mettre au compte négatif du cuit ! N'est-ce pas aller un peu vite ? Tous, nous mangeons cuit et cuisiné, sans pour autant être tous malades, sans mourir prématurément. C'est exact, et les souris de Burger l'ont montré: avec une alimentation dénaturée, les souris du commerce, dénaturées ils aussi depuis des générations (ce sont celles des laboratoires) vivent à peu près bien. Mais des souris ou des mulots sauvages nourris originellement, « ne courent et ne vivent pas, ils volent /littéralement ». Et quand on leur glisse un aliment dénaturé, ils sont malades et crèvent.
Inversement, le retour à une alimentation originelle les guérit. Tout comme avec les humains. Pascal, le leucémique, en témoigne donc. Mais il y a aussi Nathalie Guéneau, une amie lupique, qui s'expose à nouveau au soleil (de Sardaigne ou de Naples) depuis qu'elle mange originel et « à l'instinct » ( six mois). Aussi une autre lupique (LED) autrefois sous corticoïdes) dont la dernière lettre me dit: « guérie depuis six ans grâce à l'alimentation originelle, je n 'ai plus besoin de cortisone et je m'expose au soleil » (de son pays, l'Espagne !). Il y a aussi, parmi ceux dont je réponds du témoignage, Luis. Cancéreux de l'intestin, abdomen ouvert puis aussitôt refermé (opération inutile, survie de 15 jours seulement, ont dit les médecins à sa femme, qui l'a répété en riant à son mari... (quand l'espoir est revenu), Luis était entré trois semaines plus tôt dans le centre de J.J. Besuchet, en un triste état, vomissant tout. Je l'ai vu repartir sur ses deux jambes, un cageot de provisions sur les bras.
Il y a aussi un ami, Michel Richard, Français travaillant à Lausanne, qui a fait disparaître un psoriasis vieux de plus de 20 ans et rebelle à tout traitement médical. Michel a suivi l'instincto durant un an et demi seulement. Son psoriasis est alors revenu, mais nettement plus discret et très supportable. Il y a enfin ces cas (diabètes, polyarthrite, spondylarthrite ankylosante, problèmes digestifs, infestation intestinale, etc.) dont j'ai lu le témoignage écrit dans les réponses à un questionnaire. Ces gens guéris peuvent être contactés.
Des miracles, ces cas ? Oui, si l'on croit que la nature peut être « miraculeuse », alors que l'épiscopat médical pense au contraire que la nature est malfaisante et ne ferait que morts et éclopés s'il n'y avait eu l'avènement de la médecine scientifique. On pourrait faire irrespectueusement remarquer que tous les animaux, l'homme excepté, vivent 5 à 6 fois leur temps de croissance. Si l'homme en faisait autant, il pourrait vivre facilement 120 ou 150 ans. Moralité: ou nos médecins anti-nature sont mauvais, où les animaux en ont de meilleurs...
Revenons à nos moutons... pour dire que pour obtenir des résultats, il faut une bonne dose de persévérance. L'alimentation originelle qui est donc, je le répète, ni une recette ni un régime, coûte en effet beaucoup. En argent peut-être (surtout si on va en Suisse), malgré les économies de cuisine, de temps, de maladies saisonnières... mais surtout en force de caractère.
Il faut même une certaine forme de courage pour pratiquer à 100 % l'instincto, ce qui n'empêche pas de nombreux adeptes de faire des écarts (restaurants, invitations), et de tomber alors à un taux de 90 %, ou même 75 % (à condition d'éviter dans ce cas au maximum les aliments dénaturés et la consommation de produits laitiers. Car j'ai oublié de dire que G.C. Burger a mis du temps à éliminer catégoriquement lait, yaourts, et fromages divers, mais il est formel.
La vache n'est apparue, rappelle-t-il, que depuis trop peu de temps dans l'évolution pour que l'homme ait eu le temps de s'y adapter convenablement sur le plan génétique et immunologique). (NDLR-AP Ne pas lire "la vache n'est apparue que depuis trop peu de temps ", mais "le lait de vache n'a été introduit dans l'alimentation de l'homme que depuis trop peu de temps pour que l'homme ait eu le temps de s'y adapter convenablement sur le plan génétique et immunologique).
« Ce mode de vie et d'alimentation n'est pas nécessaire à tout le monde », pense même Charlotte Alexandre, femme de Rémi, auteur de « Votre lit est-il à la bonne place ? » (l'Impatient n° 56-57, p. 11). « Dans un cas grave, un cas de maladie limite, il semblerait que le corps a une chance de s'en sortir. Pas deux. Dans ce cas-là, l'instincto à 100% (sans écarts) est nécessaire et durant longtemps. Mais pour les cas bénins, il suffit certainement d'éviter le cuit et les produits laitiers ».
Charlotte s'est guérie il y a 10 ans de problèmes graves (et dont elle ne tient pas à parler) avec la seule instincto. Mais elle fait bien remarquer que cela ne se limite pas à la seule nourriture, et qu'en mangeant de cette manière, on fait une « expérience de l'âme », comme elle le dit joliment, c'est-à-dire qu'on va beaucoup plus loin, dans le domaine spirituel pour être un peu plus précis. L'instincto, dont elle « ne peut plus sortir », serait pour Charlotte une « béquille ». Elle se dit pas assez forte pour pouvoir s'en passer. Mais ça, c'est une autre histoire. Peut-être un autre article ?
Si, dans les cas graves et urgents, il est nécessaire de suivre une alimentation originelle à 100 % et cela correctement dès le début pour que l'instinct se manifeste clairement (de 2 jours pour les enfants à 8-10 jours pour les adultes, selon leur âge et leur degré de maladie), il faut aussi une table « originelle » sans défaut, et apprendre ainsi à la constituer chez soi. Cela pose le problème des centres d'accueil pour s'initier (voir encadré) car le principe de l'alimentation instinctive est plus facile à comprendre et... à expliquer, qu'à mettre en pratique. Mais ce n'est pas compliqué pour autant. D'autre part, il ne faut pas attendre que cette alimentation fasse tout le travail, et il est fort utile de faire converger d'autres techniques d'auto-guérison. Une fois de plus, ce n'est pas l'instinctothérapie qui guérit. « C'est le corps (auquel on permet de se nourrir en toute liberté) qui triomphe », pour paraphraser un de mes livres de chevet.
Le seul centre qui fonctionne actuellement (en attendant celui que Burger ouvrira d'ici à la fin de l'année) se situe en Suisse, près de la frontière française. Sa capacité d'accueil est réduite (5 à 6 personnes). Il est animé par Jean-Jacques Besuchet. Ex-ingénieur, Jean-Jacques s'est guéri il y a 6 ans, lui aussi grâce à la seule alimentation instinctive, de métastases pulmonaires (taux de survie: proche de zéro), lesquelles métastases faisaient suite à un cancer d'un testicule traité un an avant par rayons.
« Conseiller de santé », comme il le dit lui-même, Jean-Jacques consacre maintenant tout son temps à l'aménagement et à la tenue de sa ferme où il élève cochons et poules originelles, à la gestion de son magasin d'alimentation originelle, et surtout aux malades qui prennent pension chez lui. Pour cela, il utilise, outre sa disponibilité, l'écoute, diverses techniques convergentes, comme la relaxation, la sophrologie, les massages, la dynamique mentale etc. ainsi que la promenade pieds nus, le matin au réveil, si possible dans la rosée glacée du matin. Cela pour se débarrasser des vilaines petites interférences électrostatiques, mais aussi pour capter les forces magnétiques de la terre.
Car vous avez compris que j'ai passé huit jours, en tant que curiste-journaliste, dans le Centre d'écologie alimentaire de J.J. Besuchet, et que je continue l'alimentation instinctive avec une conscience professionnelle sans faille ni écarts. Je me sens bien (au 30e jour), très bien même. Tout cela est encore trop frais cependant pour que je tire maintenant des conclusions personnelles, mais si vous le désirez, nous pourrions revenir sur le sujet, par exemple sur le plan scientifique et pratique.
S'il le faut, je publierai même mon bulletin de santé. N'est-ce pas du dernier chic chez les hauts personnages ?
Un aliment originel est un aliment qui n'a pas été transformé ou dénaturé par l'intelligence de l'homme. C'est-à-dire qui n'a pas été cuit, séché ou chauffé à plus de 40°, ni refroidi par congelation (dénaturation thermique, la plus importante); qui n'a pas été cuisine, mélangé, assaisonne etc. qui n'a pas été extrait ou broyé, tels les jus de fruits, ou les céréales moulues, la farine blutée etc. qui ont subi ~ une dénaturation mécanique; enfin, qui n'a pas été modifié chimiquement à un stade quelconque de sa croissance ou de son stockage: dénaturation par engrais chimique de synthèse, mais aussi par engrais biologiques obtenus par compost portés à une chaleur non naturelle, ou par pesticides, additifs chimiques, conservateurs etc. Les produits animaux (viande, oeufs) nourris avec des aliments dénaturés de cette façon, ne sont plus originels au sens où Burger et ses amis l'entendent. Ce point est important car il fait la grande difficulté d'approvisionnement pour ceux qui ont besoin de s'alimenter ainsi. On peut tout de même se passer de viande sans problème, d'autant que les poissons frais sont très rarement dénaturés dans le commerce quand ils viennent de la mer.
Ils remplacent parfaitement la viande. Les poissons crus sont délicieux. Les oeufs posent un problème. Les poules doivent être élevées en liberté et nourries au grain biologique. Les oeufs sont parfois d'autant plus nécessaires, qu'il a
été remarque que les cancéreux ont besoin de beaucoup de protéines, et les leucémiques particulièrement de jaunes d'oeufs. Une étude est d'ailleurs en coursa ce sujet.
S'alimenter comme le corps animal l'entend, amène des modifications physiques qu'il est bon de connaître, d'autant plus qu'elles sont plutôt heureuses. Ces changements interviennent en général au bout d'un mois, la plupart du temps juste après une courte période (8 jours) d'élimination: diarrhée, catarrhe, fatigue, signes d'hypotension.
Ensuite, peu à peu et selon les sujets:
Il y a aussi de nombreux changements non négligeables, tels ceux que j'ai relevés au hasard des réponses à un questionnaire envoyé à des « instinctos » anciens ou présents: « Plus de courbatures quand je fais du vélo ». « Meilleure résistance à la fatigue ». « Une vitalité jamais connue auparavant ». « Un Bien-être général avec un grand B ». « L'esprit très clair ». « L'instincto à 100 ~% réduit au minimum possible les effets inflammatoires de ma spondylarthrite ankylosante»....
(à lépoque de l'article NDLR-AP)
Si vous êtes tenté par une cure d'alimentation originelle, il n'y a pour le moment d'ouvert que le «centre d'écologie alimentaire». Adresse: Clos du Moulin, CH-1438 Mathod (Suisse) Tél.: (19-41) 24/37 16 74. Coût: 550 F suisses la semaine, ou 85 FS par jour. On peut aussi s'y approvisionner, y passer un week-end d'initiation, y prendre un repas «assisté». J.J. Besuchet répond volontiers à toute demande de renseignements. S'il est absent, demander Marlyse ou Christian fidèle adepte instincto et permanent au centre.
Guy-Claude Burger, l'initiateur de !'alimentation instinctive est en train d'aménager une ferme «originelle» (avec cochons roses, poules et lapins) au sud de Toulouse. Adresse: xxx (nom propre supprimé le 16-10-2002), &emdash; Berbeaux, Gensac-sur-Garonne &emdash; 31 310 Montesquieu-Volvestre. Tél.: (61) 97.21.51. Là aussi, renseignements par téléphone. Une petite brochure est en préparation. Envoi gracieux, mais prévoir participation (facultative) aux frais, en envoyant des timbres, par exemple. Ce centre, le premier en France, sera opérationnel (trois ou quatre personnes à la fois) vers la fin de 1982.
Un autre centre d'alimentation originelle pour cancéreux (mais pas uniquement) pourrait s'ouvrir dans le centre-est. Mais ce n'est pour le moment qu'un projet, il manque les fonds et des volontaires compétents pour gérer l'affaire, et on m'a demandé de ne pas parler. Je n'en parle donc pas.
Si, enfin, les instincto lecteurs de L'lmpatient (il y en a !) voulaient se donner la main, ils pourraient créer une sorte de club (échange d'impressions, d'adresses de lieux d'approvisionnement, de points de chute en cas de déplacement etc.)
NDLR : les adresses ci-dessus ne sont plus valables