Extrait de "Dix ans de circulaires 1967-1977, Les premiers pas de l'instinctothérapie"


Juin 1976, Chers Amis,

Vous vous souvenez sans doute du cas de leucémie myéloblastique aiguë que nous avons soigné il y a bientôt 8 ans.

Des parents désespérés nous amenaient ce petit tas de chiffons qui n'avait plus la force de marcher ni même de parler. Pascal avait alors deux ans, de grands yeux bleus qui appelaient au secours, un teint blafard, couleur d'hopital. Il sortait d'un traitement de choc aux antimitotiques, qui lui avait fait perdre ses cheveux et son reste de vitalité pour l'espoir d'un éventuel sursis et d'une mort certaine. Car la leucénie myéloblastique ne guérit jamais, malgré toutes les inventions des apprentis sorciers de la chimie.

Il lui restait si peu de globules blancs qu'on le condamnait par surcroît à l'isolement et que ses parents n'osaient plus même le consoler des traitements barbares, ligotté sur son lit, douloureuses ponctions osseuses, interminables goutte à goutte, dont il portait les cicatrices aux veines des poignets et des chevilles.

Sans médicaments, le médecin lui donnait deux mois, dixit entre deux congrés le Dr Dubois-Ferrières, hématologue réputé, qui supervisait le traitement.

Acculés à l'impasse, les parents de Pascal, amis musiciens, décident de tenter la dernière chance : le régime Burger. Il signent la lettre de décharge qu'exige l'Etat major en blouse blanche pour leur rendre l'otage, sous condition qu'il continue à prendre les 16 médicanents auxquels il doit de voir un dernier bout de ciel par la fenêtre de sa chambre d'isolement.

Le voilà aux Trois Noyers, un petit air de chien battu qui attend son prochain supplice. Le paquet de médicaments, préparé par l'hôpital pour son séjour à la campagne, se perd à la  poste : erreur d'adresse.

Au bout d'une semaine, Pascal a repris des joues si roses que nous oublions le paquet égaré.

Au bout de quinze jours, nous le ramenons à Genève pour une prise de sang : surprise, on ne lui trouve plus de cellules anormales.

J'avoue au médecin l'arrêt des médicaments. Vous imaginez la semonce dont il ressort que la régression de la maladie est due dans doute à l'effet retardé des médicaments pris auparavant. Les parents se sentent assez forts pour refuser la reprise du traitement.

Deux mois plus tard, ponction à la hanche : c'est dans la moëlle que se cachent les cellules cancéreuses qui prolifèrent et envahissent le sang. Les cris de Pascal, traumatisé par les faux sourires des
infirmiers sont-ils de mauvais augure ? La menace de Dubois-Ferrières va-t-elle se réaliser...

Deux jours plus tard, l'analyse nous transporte de joie : plus de cellules anormales repérables...

Le Dr Bamatter, directeur de la clinique de pédiatrie, étonné mais bienveillant, m'avoue que si la guérison se maintient, c'est un miracle.

Six mois plus tard, Pascal a une formule sanguine parfaite. Dubois-Ferrières téléphone aux parents pour les rassurer, il leur dit que ce n'était surement pas une leucémie...

Tant de tortures pour une erreer de diagnostique? Evidement puisque d'après les statistiques une leucémie aiguë ne guérit jamais.

Seulement voilà : il manque aux statistiques la référence originelle. La médecine répare le moteur, mais a oublié de tenir compte du carburant.

Suprême cynisme du destin : une année plus tard, Dubois-Ferrières, le grand specialiste meurt... d'une leucémie.

Les autres médecins auxquels nous avons signalé le cas ont malheureusement oublié le dossier, comme Bamatter lui-même. Ces Messieurs ont tant de soucis. Les leucemies pullulent, tous les camarades de chambre du petit rescapé sont morts, et il en est tant de par le monde.

Pascal est revenu nous voir : il a maintenant dix ans, c'est un beau garçon, toujours les grands yeux bleus et les cheveux blonds comme les blés (on dirait un petit Burger). Sa santé est parfaite, il ne lui reste de cette aventure que les stigmates aux pieds et aux poignets, et une nostalgie pour la nourriture crue.
Pour des raisons familiales et financières, Pascal n'a pas pu continuer son régime ces derniers temps. Toutefois, il évite le lait et les produits laitiers que nous soupçonnons avoir été l'une des causes le son malheur : pendant le premier mois de désintoxication, son corps tout entier avait exhalé les odeurs de tous les fromages des pays réunis.

Un dîner aux Trois Noyers fit sa joie, il se sentit revivre : 27 bananes, 500 grammes de viande ! Qui dit mieux...

On pourrait croire qu'un jeune organisme qui s'est constitué, au moins partiellement, avec les aliments originels se laisse moins envahir par les aliments dénaturés, et attend la première occasion favorable pour faire le plein de molécules normales.

Pascal est un cas unique, hélas : aucune autre leucémie myéloblastique aiguë n'a été proposée au miracle de l'instinctothérapie (à part une lymphoblastique aiguë, prise malheureusement trop tard). Le problème est surtout que des parents devraient prendre le risque assez tôt, avant que le petit malade n'ait brulé ses dernières cartouches avec les traitements ordinaires, qui ne lui laissent pourtant guère de chances à long terme. C'est un cas de conscience.

Ce qu'il faudrait faire, c'est conjuguer dès le début la chimiothérapie et l'instinctothérapie. Rien ne s'y oppose, sinon un certain sectarisme médical contre toute naturopathie, et un certain sectarisme instinctothérapique contre toute médecine. A réviser des deux côtés.

Nous avons pu observer des cas de cancer récemment, qui ont tiré le plus grand benéfice de la combinaison des deux méthodes :le malade supporte mieux ses médicaments, le médecin peut augmenter les doses et lui garantir un impact maximum ; sans compter l'avantage d'un potentiel immunologique non dégradé par les perturbations métaboliques culinaires.

Cependant, il est regrettable de voir comme le monde médical reste fermé à des idées nouvelles, d'inspiration pourtant scientifique. Un cas comne celui de Pascal mériterait l'attention, non seulement du point de vue thérapeutique, mais quant à l'origine même de la maladie, qui reste encore obscure.

Si une leucémie disparaît comme par enchantement avec la simple suppression de l'artifice culinaire traditionnel, il y a tout lieu de penser qu'elle est due, au moins partiellement, à cet artifice.

En d'autres termes ce n'est pas l'alimentation originelle qui guérit : elle n'est rien d'autre que l'alimentation normale, adaptée d'origine. Logiquement, il faudrait dire que c'est l'alimentation ordinaire qui tue.

"La cuisine, une erreur fondamentale..." voilà un titre de conférence qui prend toute sa signification...

Plus nous avançcns, plus nous voyons à quel point le raisonnement qui est à la base de notre expérience est fondamental : l'organisme est adapté génétiquement au milieu originel ; chaque artifice improvisé par l'intelligence humaine, dernière née de l'histoire de la vie, risque d'arriver à contre-sens, de n'être pas prévu dans nos programmes génétiques et d'amener des ennuis a souhait.

Il y a douze ans déjà, nous définissions l'alimentation originelle.

Puis, aprés la découverte des lois de l'instinct alimentaire, la généralisation aux autres facteurs naturels de santé donnait naissance à l'instinctothérapie.
(...)


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