C0NCLUSION
Le nombre total de 27 cas est trop faible pour pouvoir tirer des conclusions définitives à tous égards. Il serait hautement souhaitable de refaire cette étude dans de meilleures conditions (sur un plus grand nombre de malades, tous suivis en milieu hospitalier).
Cependant il nous semble pouvoir dégager de l'ensemble les éléments suivants:
Globalement (stades l, ll et III) : L'indice d'évolution de l'état clinique est positif ainsi que l'indice d'évolution des résultats d'analyses biologiques et ceci de façon statistiquement significative. Il est cependant difficile de déterminer la part relative dans ce résultat du facteur psychologique, qui peut intervenir, et du facteur alimentaire. Il nous semble cependant que le facteur alimentaire prédomine dans la mesure où, dans plusieurs cas, certains sujets ont mal pratiqué l'instinctothérapie en croyant bien faire (consommation d'aliments dénaturés à l'insu du sujets et s'en sont trouvés mal.
Stade I (7 cas): L'indice d'évolution de l'état clinique est positif ainsi que l'indice d'évolution des analyses biologiques, mais le nombre de cas est encore trop faible pour que ces résultats soient statistiquement significatifs. Parmi les séropositifs en stade I (porteurs asymptômatiques) qui pratiquent l'instinctothérapie, aucun cas n'a évolué uers le stade II. I1 convient cependant de remarquer que les porteurs asymptômatiques peuvent ne pas déclencher de symptômes liés au S.l.D.A. pendant plusieurs années. Etant donné le petit nombre de cas et le peu de recul dans le temps (338 jours en moyenne) il faudra attendre d'avoir plus de recul ou un nombre de cas plus grand pour conclure de façon significative sur ce point. Un cas a vu apparaître un zona, tandis que plusieurs ont constaté une amélioration de leur état général (appétit, digestion, vitalité).
Stade II ( 5 cas): L'indice d'évolution de l'état clinique est positif ainsi que l'indice d'évolution des analyses biologiques et ceci de façon significative. Aucun des sujets concernés n'est passé en stade Ill. Deux ont régressé en stade I. On distingue généralement chez les sujets en stade II une amélioration en deux temps: dans les premiers mois, amélioration de l'état général (appétit, digestion, sommeil, vitalité, acné...). Cette amélioration de l'état clinique n'est cependant pas propre au S.l.D.A. car on l'observe souvent aussi chez des sujets séronégatifs. Chez les patients ayant persisté pendant plus de 6 mois (4 cas) il a été constaté à plusieurs reprises une augmentation du taux de lymphocytes T4 et du rapport T4/T8 à partir du 6ème mois. Un cas a vu apparaître une thrombopénie au 15ème mois.
Stade III (15 cas): L'indice d'évolution de l'état clinique est positif et statistiquement significatif. L'indice d'évolution des analyses biologiques est négatif mais pas significatif. Aucun cas n'a régressé en stade II et 2 cas sont décédés. Il convient cependant de remarquer qu'aucun des sujets en stade III n'a pratiqué 1'instinctothérapie plus de 6 mois, durée qui est nécessaire pour voir augmenter le taux de Iymphocytes T chez les sujets en stade II. On constate dans la plupart des cas une amélioration de l'État général dès les premières semaines chez les sujets en stade III (normalisation de l'appétit, amélioration de la digestion, diminution des douleurs et des infections, amélioration du sommeil...). Les deux sujets décédés avaient commencé l'instinctothérapie à un stade très avancé de la maladie.
L'évolution la plus favorable (indice d'évolution maximal) aussi bien pour l'état clinique que pour les résultats d'analyses biologiques est observée chez les sujets ayant pratiqué l'instinctothérapie pendant une durée supérieure à 6 mois (6 cas ayant pratiqué 1'instinctothérapie pendant 23 mois en moyenne). Cette amélioration est statistiquement significative. Ceci suggère une influence nette du facteur alimentaire sur l'évolution de la maladie. En effet, en l'absence de tout traitement efficace, les indices d'évolution à long terme sont en principe les plus défavorables.
Dans l'ensemble, les sujets ayant réagi le plus favorablement au changement d'alimentation sont les sujets jeunes, en stade I ou II ayant pratiqué l'instinctothérapie pendant une durée au moins égale à 6 mois.
Les sujets âgés, en stade III et atteints de toxoplasmose ou de thrombopénie semblent en revanche réagir de façon moins favorable ou changement d'alimentation.
Le retour à une alimentation traditionnelle est généralement suivi d'une aggravation de l'état de santé des patients (11 cas sur 17), ce qui se traduit par un indice d'évolution négatif après reprise de l'alimentation traditionnelle. Cette aggravation est significative. Elle se manifeste le plus souvent dans un délai de quelques mois après la reprise de l'alimentation traditionnelle mais peut dans certains cas être plus rapide, notamment chez les malades en stade III. Cette évolution défavorable semble inexistante ou beaucoup plus lente chez les sujets qui continuent à manger essentiellement cru après une période d'instinctothérapie (indice d'évolution nul après retour à une alimentation traditionnelle mais essentiellement crue).
Dans plusieurs cas, le taux des lymphocytes T4 a augmenté à partir du 5éme mois d'instinctothérapie. Dans de nombreuse cas, nous ne disposons pas des dosages Iymphocytaires, soit parce que ces dosages n'ont pas été réalisés au moment opportun, soit parce que les résultats ne nous ont pas été communiqués. Dans un cas, le taux de lymphocites T4 a continué à diminuer chez un patient ayant pratiqué l'instinctothérapie 5 mois.
P.S. (A.P.) : Il faut lire le rapport pour avoir les explications sur la façon de faire les calculs statistiques (complexe pour les non matheux). L'étude complète porte sur 27 cas. Je ne connais pas de suite publiée après ce rapport . En effet peu après la justice interdisait à Burger de parler d'Instinctothérapie, ce qui mis fin à ces recherches. Mais je crois savoir que la tendance décrite dans ce rapport d'une amélioration de santé des sidéens pratiquant l'instincto s'est confirmée. Mais le sujet est tabou et il est à peu près impossible d'en parler.