En passant de l'analogie et des théories aux faits, nous trouvons en premier lieu un consensus universel d'opinion commune à toutes les nations, à travers les âges (avec de minimes et curieuses éxéptions), qu'il existe un Monde Supérieur au nôtre, invisible aux yeux des mortels.
Les nations civilisées qui ont douté ou nié son existence l'ont fait malgré leurs propres croyances, et en vertu d'un raisonnement qui nie tout ce qui ne peut être capté par les sens, en bref tout ce qui n'est pas "matière". L'étroitesse d'un tel raisonnement lui donne toute son exactitude, et le matérialiste se satisfait par la négation de tout ce qu'il ne peut expliquer, ou de tout ce que la clarté limitée de sa compréhension ne peut pénétrer. Certains esprits préfèrent l'ordonnancement bien taillé dans ses grilles d'un square Londonien, ou d'un potager bien garni dans ses quatre murs bien hauts de briques ; à l'espace libres de la prairie ou à l'ondoiement de la lande.
Le connu peut à tout moment être asservi au raisonnement humain qui peut le classifier, l'analyser, l'étiqueter et le nommer
alors que l'inconnu est nié par nos petits philosophes, en partie parce que l'esprit humain ne pouvant avoir de prises sur lui trouve plus aisé de l'ignorer, et en partie parce que l'inconnu refuse de se faire quantifier, mesurer, peser et classifier, et ceci, fournit une autre preuve de la grandeur de l'intellect de l'homme.
Il ne faudrait pas cependant supposer que la patience de notre lecteur à été mise à contribution le long de toutes ces pages uniquement pour prouver à nos matérialistes qu'il existe un monde qui ne trouve pas de place dans leur philosophie ; car le lecteur, incrédule lui-même au départ, accepte le fait de son existence d'une façon générale, le nombre des matérialistes irréductibles est très petit et leurs convictions trop fortes pour être ébranlées par les humbles méthodes utilisées ici. Nous comptons en faire beaucoup plus, nous entendons démontrer par analogie comment les forces de ce Monde Supérieur, dans plusieurs domaines particuliers et inexplorés correspondent à ceux qui peuvent être attribués à X4 (X puissance quatre).
Considérons à présent quelques-uns de ces phénomènes de ce Monde invisible, tels que les relatent la tradition ou tels qu'expérimentés par des individus et ainsi que les livres les ont consignés, le plus souvent dans la Bible, celles-ci étant l'autorité historique acceptée par tous les Chrétiens du Royaume Spirituel.
Tous croient que ce Monde est supérieur au nôtre, supérieur dans le sens de plus grand, plus sage, plus puissant; comme le nôtre il abrite des êtres bons et des êtres mauvais, des régions acceptables, sombres, et terribles. Mais nous sentons tous que la bonté d'une partie de ses habitants, d'un côté, et le mal des autres de l'autre dépassent tous les standards du bien et du mal que nous connaissons ici ; et que, de même la douceur et la folie et l'horreur de ses différentes régions dépassent tout ce que l'oeuil d'un mortel a pu voir, ou ce qu'un esprit humain a pu concevoir.
La plupart croient que ce Monde invisible est fortement peuplé, qu'il régente en quelque sorte le nôtre par sa sagesse plus intense, plus forte, et plus compréhensive que celui de n'importe quel gouvernement terrestre.
Une autre curieuse et universelle croyance instinctive et nullement confinée à la chrétienté est, que lorsqu'un homme meurt, une partie de lui (son âme ou son esprit) quitte ce Monde pour pénétrer dans celui qui lui est supérieur. Là arrêtons nous pour remarquer la croyance générale qui veut que l'homme ait une nature spirituelle : quelque chose qui dépasse de loin le plus
sophistiqué de ses ganglions cérébraux, quelque chose qui quitte son corps quand il meurt, mais qui y demeure tant qu'il est vivant et qui peut être bien défini algébriquement.
Le corps, matériel et solide, peut par exemple être représenté par X3, l'esprit, plus élevé et possédant une force inconnue peut être représenté par X4. Par conséquent (X3+ X4) représente l'homme en vie, alors que (X3+ X4)-(X4) représente la perte de l'esprit au moment de la mort, qui retourne à sa propre dimension, alors que le corps (X3) qui reste retourne à la terre à laquelle il appartient.
Par conséquent, si ceci est la vérité comme elle est sûrement admise par tous les Chrétiens, que l'homme, est en tout cas un être complexe, ayant comme il a été défini une relation avec le Monde invisible au-dessus de lui comme avec le Monde visible autour de lui ; une relation qui se réalise pour tout le monde après la mort, ce qui explique l'aspiration instinctive de toute l'espèce humaine, même en dehors des révélations de la Bible, pour un Monde Supérieur, étant donné en plus sa capacité de recevoir et de comprendre ses mystères, et la possibilité de communier avec lui.
En passant de la tradition à l'expérience, nous avons non seulement un nombre incalculable d'instants de communion entre nos esprits et les habitants du Monde Supérieur, mais également de nombreux cas d'entrées et d'apparitions de ces êtres supérieurs dans notre Monde.
En parlant de communion, et en nous tournant d'un côté vers la Bible et la vie des saints et de tous les sages du passé et du présent, et d'un autre côté vers certains évènements de la vie des hommes méchants, et plus spécialement des grands criminels, aucun des chercheurs ne doute que l'expression "nous voyons Jésus", "David s'assit devant le Seigneur", Dieu parla à Moïse", "Satan le tenta", "Daniel se lamenta au Seigneur", "j'implorais le Seigneur et il m'a entendu", et les centaines d'autres termes similaires issus des biographies ou des lèvres de personnes vivantes, constituent la preuve de la communion et de la relation entre les deux Mondes tout, comme la foi, l'évidence des choses non visibles, la prière, la contemplation et l'abstraction en représentent les moyens.
Considérons à présent les apparences. La Société de Recherches Psychiques peut ne pas être capable de découvrir un seul fantôme authentique, malgré cela d'innombrables apparitions du Monde Spirite sont crédibles partout, et nous le pensons crédiblement prouvé.
Le témoignage de la Bible à lui seul (si on y a foi) est naturellement troublant sur ce point. Les anges vont et viennent à volonté, Dieu lui-même est apparu du temps de l'ancien testament sous la forme humaine, et du temps du nouveau testament quand le Seigneur prend un corps spirituel, il apparaît ou disparaît de ce Monde qui est le nôtre à volonté.
Une main a écrit sur les murs de Jéricho. La forme du fils de Dieu à été vue dans les flammes de la fournaise. Dès lors des apparitions ont été vues et des voix ont été entendues que l'on ne peut expliquer par quoi que ce soit en Trois Dimensions.
Passons à présent à l'historique de ce Monde Supérieur et plus spécialement tel qu'il s'inscrit dans la Bible, sa supériorité
tant par ses habitants que par ses régions et ses pouvoirs
est amplement confirmée. Que nous considérions les attributs de Dieu, Ou ceux d'un ange, ou ceux d'un démon, que nous lisions à propos du ciel ou de l'enfer, Nous sommes amenés à être conscient que tout, depuis l'omnipotence du Gouverneur de ce Monde Supérieur jusqu'à son plus humble serviteur, transcende notre entendement de toutes les manières.
Nous trouvons l'omniscience, et là, toutes évidences proclamées,
"Rien ne peut lui être caché. Tout est nu et découvert par le regard de celui à qui nous devons rendre compte" (Heb. IV.13)
Nous trouvons les anges décrits tels des messagers invisibles du bien et du mal, accompagnant notre chemin de chaque côté, et exécutant la volonté de leur Maître pour notre bonheur ou notre malheur. Nous trouvons des indices montrant que ce Monde invisible nous entoure de toutes part. Il nous est dit catégoriquement que notre âme y entrera à notre mort, quand elle "sera absente du corps".
Nous avons plus. Dans le douzième chapitre du second épître aux Corinthiens nous trouvons un compte rendu détaillé, fourni par un homme éduqué, lecteur des ouvrages philosophiques de son temps : Paul, conscient du fait d'avoir été pris par le Monde Supérieur (conformément à la date supposée qu'il donne du temps où il fût lapidé, traîné hors de la ville et laissé pour mort)
et plus curieusement encore de son témoignage attestant avoir plus encore vu et entendu des choses qu'il était incapable de décrire ou relater dans un langage humain à son retour sur cette terre.
Nous avons aussi les témoignages d'Elie, et du Christ quittant soudainement ce Monde pour un Monde Supérieur, bien qu'ils fussent encore en vie.
Dans quelques passages de la Bible, notamment dans les Révélations, une tentative est faite pour décrire une part de ces splendeurs supérieures par un langage humain et tout ce qui en résulte est une description par des symboles terrestres communs : or, verre, pierres précieuses, perles, trônes, palmes, lampes, trompettes, linges blancs, épées, soupers, et ainsi de suite. Il n'existe pas de mots pour décrire les splendeurs du Monde Spirituel.
Ce Monde est décrit comme étant passager et pourtant ses fondations ne sont même pas ébranlées, il est décrit comme un "Royaume inamovible".
La descente d'êtres de ce Monde vers notre Terre est, comme nous l'avons vu, constamment rapportée, on parle de leur apparition et de leur disparition, apparition toujours sous forme humaine, bien qu'on ne dise jamais que cette dernière est empruntée pour cette occasion.
Quand une autre forme est empruntée, celle d'une colombe par exemple, le fait est par contre toujours fidèlement mentionné.
Non seulement il est constamment rapporté que de mystérieuses apparitions et disparitions ont lieu, mais spécialement dans le cas de notre Seigneur : Il entre dans une pièce avec un corps "en chair et en os" bien que toutes les issues en soient closes. Et une autre fois, à souper, Il disparaît à leur vue, bien qu'étant dans un corps capable de manger et boire.
La Bible parle aussi de notre relation avec ce Monde. Elle nous dit que la compréhension de ses splendeurs ne se fait pas par le moyen de la vision oculaire ou de l'entendement des oreilles, mais par la révélation de l'esprit divin. Elle répète le fait que l'esprit normal (ou fini), bien qu'en relation avec la Quatrième Dimension, ne réussisse pas par lui-même à étreindre les réalités spirituelles, elles doivent nous être révélées par des moyens spirituels, et uniquement ceux qui sont élus peuvent discerner, juger, et peser toutes les choses humaines sous leur jour véritable et réel.
Le troisième chapitre de Saint-Jean nous en dit plus. Il est écrit qu'aucune éducation ne peut permettre à un homme de pénétrer mentalement ou moralement cette sphère supérieure. Il doit dans le langage de notre Seigneur renaître "de nouveau" positivement ou comme mieux exprimé "d'en haut", c'est-à-dire, introduit vraiment dans le Monde Supérieur par une renaissance, exactement comme il le fût dans ce Monde auparavant.
Toute perception spirituelle de ce Monde Supérieur est par vision interne, "les yeux de notre intelligence". Le langage et les descriptions de ceux qui se targuent d'avoir été initiés mentalement et moralement (mais pas encore physiquement) à cet autre Monde sont inintelligibles et folies pour les habitants de celui-ci. Les tentatives toujours infructueuses de pénétrer les mystères au-delà, ou autres que ceux qui nous sont directement révélés ne servent qu'à remplir nos asiles et nos listes de suicidés, alors que d'un autre côté nous sommes entourés de partout de gens sains qui prétendent y avoir été initiés, y obéir à ses lois, y profiter de ses privilèges et d'une part de ses puissances.
En vue de nos futures relations avec ce Monde Supérieur, la Bible est très claire. Elle ne se contente pas de montrer que l'âme, en affinité avec ce Monde Supérieur, y pénètre définitivement au moment de la mort, mais mentionne un temps mystérieux dans l'espoir duquel, des milliers ayant fermés leurs yeux sur ce Monde, ressusciteront leur esprit revêtu d'un nouveau corps, différent de celui-ci dans son origine, ses propriétés et capacités, appelé corps spirituel, capable de pénétrer physiquement, pour la première fois, dans ces régions supérieures déjà familières à l'âme disparue.
Ces quelques remarques séparées peuvent servir à indiquer quelques traits caractéristiques du Monde "à venir", en relation avec le nôtre ; nous allons les considérer à présent par rapport aux relations mutuelles des différentes Dimensions.