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Canada
Toronto's NOW magazine, 12/06/97
The author Kim Hughes is a music journalist ; she
is a columnist for Toronto’s premiere entertainment weekly ‘NOW’, and the
host of a comprehensive evening radio show on CFNY 102.1 The Edge, ‘Live
in Toronto’. (That’s with a long ‘i’.) Opinionated, passionate, erudite;
Kim is a wonderful flag-waver for alternative music, no matter how you
define it. (Thanks to Adrian Brassington)
L'auteur Kim Hugues est une journaliste musicale ; elle
écrit pour 'NOW', le premier hebdomadaire de divertissement de Toronto,
et l'animatrice d'une émission de radio du soir sur CFNY 102.1 the
Edge, 'Live in Toronto' (Vivre à Toronto). Opiniâtre, passionnée,
érudite, Kim est un merveilleux porte-drapeau pour la musique alternative,
quelle que soit la façon dont on la définit.
JEFF BUCKLEY
1966-1997
The voice is utterly immune to gravity and it’s swirling
gently around me as if suspended in the ether. It clings to words like
soft cotton and it’s so pure and so shamelessly romantic that I begin to
second-guess the depth of my own emotions.
[La voix est complètement immunisée contre
la gravité et elle tourbillonne doucement autour de moi, comme suspendue
dans l'ether. Elle se cramponne aux mots comme du coton doux et elle est
si pure et si romantique sans honte que je commence à anticiper
la profondeur de mes propres émotions.]
Jeff Buckley always does that to me. It’s been a little
more than a week since his tragic accidental drowning death
at age 30 and I’ve only just worked up the courage to play his sole studio
record, ‘Grace’, again.
[Jeff Buckley me fait toujours ça. Il s'est passé
un peu plus d'une semaine depuis sa tragique noyade accidentelle à
l'âge de 30 ans et j'ai trouvé seulement maintenant le courage
de ré-écouter son unique album studio, "Grace".]
I met Jeff several times. Whenever he came to Toronto
to play a gig, he’d stop by the storefront studios of the radio station
where I moonlight for a chat. Guarded at first, and ever fearful that the
legacy of his late father Tim would colour any appraisal of his work, he
gradually came to realize I wasn’t the enemy and that, given time, anyone
confronted with his extraordinary voice and exquisitely rendered songs
would be firmly won over, family ties notwithstanding.
[J'ai rencontré Jeff plusieurs fois. Chaque fois
qu'il venait à Toronto pour faire un concert, il s'arrêtait
devant la vitrine des studios de la radio où je fais la conversation
au clair de lune. Surveillé au début, et toujours craintif
que l'héritage de son père Tim puisse fausser toute évaluation
de son travail, il a réalisé petit-à-petit que je
n'étais pas l'ennemi et que, avec du temps, quiconque confronté
à sa voix extraordinaire et à ses chansons d'un rendu exquis
serait fermement convaincu, nonobstant les liens familiaux.]
He was slyly funny, dashing,
playful, slightly flirtatious and intensely passionate, just
like on record. Like many others, I saw Buckley as an island of sorts-
seemingly oblivious to trends or commercial considerations but deeply simpatico
with the rumblings of his heart and powerless to suppress its message.
I keep weeping, and trying to rationalize why such
a lovely spirit with enormous, untapped talent died so young. I selfishly
wish he’d finished another record so I could have more of him, and wish
I’d had the guts to pull him aside and tell him how much his music touched
me. He probably would have blushed and come back with some snappy retort
to diffuse the awkward moment.
[Il était malicieusement drôle, fringant,
joueur, légèrement dragueur et intensément passionné,
exactement comme sur disque. Comme beaucoup d'autres, j'ai vu Buckley comme
une sorte d'îlot - semblant être conscient du marché
ou des considérations commerciales mais profondément sympathique
avec les grondements de son coeur et impuissant à supprimer leur
message.
Je continue de pleurer, d'essayer de rationaliser : pourquoi
un esprit aussi beau avec un talent énorme et inexploité
est mort si jeune. Je souhaite égoïstement qu'il ait pu terminer
un autre album, ainsi j'aurais pu avoir un peu plus de lui, et je souhaite
avoir eu les tripes de le tirer à part et de lui dire à quel
point sa musique me touchait. Il aurait probablement rougi et serait revenu
avec une riposte rapide pour diffuser ce moment embarassant.]
Since learning of his disappearance, I’ve found great
solace among friends, but nothing has been more comforting than Gayle Kelemen’s
homemade Web page (http://www.goodnet.com/~gkelemen/jeffhome.html).
It’s filled with dozens of sweet, sincere tributes
from fans all over the planet aching to remember.
[Depuis que j'ai appris sa disparition, j'ai trouvé
une grande consolation auprès d'amis, mais rien ne m'a plus réconforté
que les pages personnelles sur le Web de Gayle Kelemen.
Elles sont nourries de douzaines d'hommages doux et sincères
de fans de toute la planète brûlant de se souvenir.]
I feel better knowing others share my profound sadness,
and I’m encouraged, slightly, that Buckley’s small but startling output
will forever bloom in the hearts of those fans and be passed on with exuberance,
so he’ll never become just an sad footnote in some half-assed rock encyclopedia.
Mostly, I hope he didn’t suffer. And I hope that
wherever he is now, he’s sipping lilac wine and bathing in the warm sunlight
of his fan’s love.
[Je me sens mieux en sachant que d'autres partagent ma
profonde tristesse, et je suis réconfortée, légèrement,
que la petite mais saisissante production de Buckley fleurisse pour toujours
dans le coeur de ces fans et soit transmise avec exubérance, ainsi
il ne sera jamais réduit à une triste note de bas de page
dans une quelconque encyclopédie du rock foireuse. Surtout, j'espère
qu'il n'a pas souffert. Et j'espère que, où qu'il soit maintenant,
il sirote du vin lilas et qu'il se baigne dans le chaud soleil de l'amour
de ses fans.]
Kim Hughes
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