La fortification dans le Reichsland

Avec la signature du traité de paix de Francfort en 1871, l'Alsace et la Lorraine (la Moselle) redevennaient allemandes. Elles allaient pouvoir constituer un "glacis" pour l'Allemagne contre l'ennemi héréditaire, la France. Les autorités militaires débutèrent immédiatement les travaux de fortifications autour des deux grandes villes. Vainqueurs, l'état-major allemand fut longtemps persuadé de la supériorité de son armée. Dans cette logique, les fortifications nouvellement construites, autours de Metz et de Strasbourg, étaient essentiellement regardées commes des bases offensives pour une nouvelle guerre contre la France.

Mais le retournement des alliances à partir de 1892 et le plan Schlieffen (attaque par la Belgique) qui en découle, vont obliger à reconsiderer l'organisation défensive de la rive gauche du Rhin. Celle-ci est ré-ogarnisée autours de:
   
- La Moselstellung, entourant Metz et Thionville. Elle devenait le pivot de la manoeuvre Schlieffen. En effet, les fortifications allaient servir à économiser des forces au profit de l'attaque principale en Belgique. De plus, le corps d'armée présent à Metz pouvait assurer des contre-attaques.

   
- La Feste Kaiser Wilhelm II, sur les hauteurs de Mutzig. Cette position était le pivot de vérouillage de la vallée du Rhin contre une offensive française en direction de Strasbourg, depuis le Sud. De même ce groupe fortifié bloquait le débouché de la vallée de la Bruche en direction de la capitale alsacienne. Par cette route, Strasbourg n'était qu'à une cinquantaine de kilomètres de la frontière française (col de Saales).

   
- La ceinture de forts de Strasbourg. Opérant en liaison avec la Feste KWII, elle constituait l'élément "Est" de ce dispositif de vérouillage de la vallée du Rhin.

   
- La Breuschtellung. Ensemble de fortification de campagne, partiellement bétonnée, assurant la continuité défensive entre la Feste KWII et Strasbourg. Cette position s'étend du Scharrach Berg jusqu'à Oberschäffolsheim en longeant la Bruche et le canal de la Bruche.

   
Le sud de l'Alsace était délibérement (et temporairement) sacrifé aux impératifs du plan Schliffen. Néanmoins, il fallait aussi empècher un franchissment du Rhin en Haute Alsace. De petits ouvrages furent construits à Neuf-Brisach et Chalampé pour défendre les ponts sur le Rhin. Plus au Sud, une "Feste" construite sur les hauteurs d'Istein, assurait le contrôle de tout le fleuve entre Hombourg et Bâle.
   

La défense de Strasbourg - La défense du Reichsland - Bibliographie - Liens

 

This page hosted by Get your own Free Home Page

1