Les Caponnières blindées (3)
2.- Mode de construction: | |
Enfoncée
dans le sol pour réduire la surface exposée à
l'ennemi, l'intérieur de la caponnière est situé
approximativement à un mètre sous le sol. Elle repose
sur une dalle en béton de 5 m d'épaisseur. A l'avant on
trouve une cuirasse faite de blocs de Granite affleurant
la surface du sol. Le blindage des cotés (1.90 m de haut) est composé d'un "sandwich" de 2 plaques de fer roulées: une plaque externe d'une épaisseur de 15 cm et une plaque interne d'une épaisseur de 10 cm réunies par des rondelles élastiques qui permettent à la structure de bouger. Entre ces plaques, on trouve une couche de 10 cm de bitume mélangé à de la limaille de fer. Cette méthode de blindage offrait un bouclier de 30 cm d'épaisseur. En effet, la résistance du bitume mélangé à la limaille est égale à la moitié du fer. Ce bouclier était une protection suffisante contre les projectiles d'artillerie d'un calibre de 305 mm, ce qui est assez remarquable pour l'époque (l'obus brisant n'ayant pas encore été inventé). |
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Sur le toit de la caponière, les rondelles élastiques sont remplacées par des rivets. Trois ouvertures de ventilation se trouvent sur le toit. Des plaques de métal assurent une protection de la jointure entre les plaques de blindage de la façade et celles du dessus. Encore existantes sur la caponnière 15, ces plaques ont disparu sur la caponnière 17. L'entrée de chaque caponnière s'effectuait par l'intérieur du rempart par une gallerie (voir schéma). La jonction entre le passage et la caponnière était protégée par une voûte métallique monobloc de 25 cm d'épaisseur de 5 m de long et de 2 m de large reposant sur deux madriers "élastiques" de Teck. On trouve aussi un appareil en Grés des Vosges assurant la jonction avec le rempart. | |
Le plus étonnant est que
le fer n'a pas été forgé en Allemagne par KRUPP ou
GRUSON, mais par CAMMEL de Sheffield en Angleterre. Le
nom du fabricant est encore gravé sur une des plaques
extérieures.On peut penser que le transport de ces
énormes plaques ne fut pas discret. Les archives
militaires de Vincennes conservent des rapports
d'officiers du 2e Bureau français qui mentionnent
l'arrivée de ces plaques en provenance d'Angleterre. Au-dessus de la porte d'entrée de la caponnière du bastion 17 est gravée la date de 1877. Dans la caponnière du bastion 15, une pierre de taille qui est située à l'entrée de la chambre de tir porte l'inscription: "ERBAUT 1877 - Hauptmann MUNSTER, Wallmeister NOACK". |
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