2. Présentation de l'expérience

Sommaire:

  1. Introduction
  2. Contexte
    1. Le lycée Louis RASCOL à ALBI
    2. L'équipe pédagogique
    3. Les élèves
  3. Objectifs de l'expérience

2.1. Introduction

Comme il a été dit précédemment, l'expérience que j'ai ménée à eu lieu au lycée Louis RASCOL.

Dans le cadre de mon stage en responsabilité, j'ai eu en charge une part de l'enseignement de l'informatique en classe de seconde année de BTS Informatique Industrielle.

Dans ce contexte, j'ai eu à développer une séquence visant à l'initiation des élèves à l'utilisation et à la programmation des entrées/sorties sous UNIX. C'est au cours de cette séquence que j'ai pu mettre en place une expérimentation du principe d'entrelacament des séances exposé en présentation de ce document.

Cette expérience a eu lieu en décembre 1999. Vous pouvez à ce sujet consulter le cahier de texte de la classe.

2.2. Contexte

2.2.1. Le lycée Louis RASCOL à ALBI

J'ai effectué mon stage en responsabilité au Lycée Technique et Professionnel Louis RASCOL à Albi, dans l'académie de Toulouse. Ce lycée compte environ 2500 élèves et 200 professeurs. Les baccalauréats proposés sont les suivants:

En outre, le lycée offre la posssibilité aux élèves de poursuivre leurs études post-baccalauréat dans des sections préparatoires aux grandes écoles et des sections de techniciens supérieurs (S.T.S.). Ces dernières sont au nombre de huit. Parmi celles-ci figure la section Informatique Industrielle.

2.2.2. L'équipe pédagogique

Dans la STS Informatique Industrielle, l'équipe pédagogique est formée cette année (1999-2000) de trois enseignants titulaires, de deux enseignants titulaires académiques et de deux trois stagiaires IUFM:

2.2.3. Les élèves

Lors du déroulement de mon stage en responsabilité, la classe de STS Informatique Industrielle seconde année, exclusivement masculine, était composée de 24 élèves, dont 6 redoublants (1/4 de la classe):

Figure 2-1: Liste des élèves.
Identificateur Année de naissance Doublant?
EL011979Non
EL021980Non
EL031980Non
EL041977Non
EL051980Non
EL061978Oui
EL071979Non
EL081978Non
EL091978Non
EL101979Non
EL111976Oui
EL121979Non
EL131980Non
EL141980Non
EL151978Oui
EL161978Non
EL171977Non
EL181980Non
EL191978Oui
EL201980Non
EL211980Non
EL221977Oui
EL231977Oui
EL241980Non

En TP, les élèves sont divisés en deux groupes (Groupe A et groupe B) de 12 élèves chacun. Dans chaque groupe, les élèves travaillent en binômes. Il est à noter que le groupe B contient tous les redoublants.

Figure 2-2: Composition des groupe de TP.
Groupe AGroupe B
BinômeElèves
A1EL01 EL16
A2EL03 EL07
A3EL04 EL11
A4EL05 EL13
A5EL14 EL18
A6EL17 EL24
BinômeElèves
B1EL06 EL10
B2EL08 EL09
B3EL12 EL20
B4EL15 EL19
B5EL22 EL23
B6EL02 EL21

Comme on peut le constater dans la figure 2-1, la moyenne d'âge de la classe est assez élevée puisqu'elle est de 21,5 ans au 01/01/2000, ce qui signifie en d'autre terme, qu'en moyenne ces élèves ont redoublé 1,5 fois au cours de leur scolarité. On assite également à une grande disparité d'âge, puisque 9 élèves n'ont jamais redoublé mais 11 ont redoublé 2 fois ou plus au cours de leur scolarité.

Figure 2-3: Répartition par classe d'âge des élèves.
Année de naissance Effectifs
19761
19774
19786
19794
19809
   1

4




6






4




9









    1976 1977 1978 1979 1980

Or, contrairement à ce que l'on pourrait penser d'élèves aussi "âgés", ceux-ci n'ont pas les réactions que l'on serait en droit d'attendre des adultes qu'ils sont, ou, pour reprendre l'expression du proviseur-adjoint, pour la plupart,

"ils n'ont pas franchi le cap qui sépare le lycéen de l'étudiant"

Quelques élèves (EL04, EL11, EL22, EL23) admettent être dans cette section plus ou mois par hasard, ou contraint par leur famille.

En particulier, un élève (EL22) abandonnera la classe (pour s'engager à l'armée) en début d'année 2000. Cet élève bien qu'encore inscrit dans la section pendant le déroulement de la séquence pédagogique sur laquelle s'appuie ce travail, était régulièrement absent aux cours et aux TP.

Au moins deux élèves (EL04 et EL06) semblent avoir virtuellement abandonné la section: même s'ils sont physiquement présents en cours ou en TP, leur activité "scolaire" est nulle (pas de prise de note, attention réduite à néant). Malgré plusieurs tentatives de la part des différents professeurs de l'équipe pédagogique, rien ne semble pouvoir remotiver ces élèves, ni même pouvoir les sortir de leur apathie pendant les cours. Ces élèves expliquent leur attitude par le fait qu'ils éprouvent le sentiment de s'être trompés de section. En outre, certaines activités extra-scolaires mobilisant toute leur attention et leur énergie, l'école semble perdre pour eux son rôle prépondérent.

Enfin, seuls quelques élèves (variable entre 4 et 6, dont généralement EL01, EL02, EL08, EL13, EL16 et EL23) semblent prendre la peine de refaire à la maison les exercices réalisés en cours ou de refaire en autonomie les TP sur lesquels ils ont eu des problèmes.

Dans ce contexte, les séances de TP s'avèrent difficilement productives, d'autant plus que cette population privilégie avant tout le côté ludique du TP au détriement de l'aspect rigoureux et technique lié à leur spécialité:

2.3. Objectifs de l'expérience

Comme nous l'avons vu précédemment, j'ai tenté d'appliquer le principe d'entrelacement des séances afin de renforcer la motivation des élèves lors des séances de TP.

Cependant, avant d'aller plus loin, il convient peut-être de donner ici une définition de ce que j'entends par motivation. Parmi les nombreuses définitions de ce terme que l'on peut trouver dans la littérature, je retiendrais celle donnée par Thierry SALEM dans son mémoire pédagogique:

motivation
La motivation en contexte scolaire est un état dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu'un élève a de lui-même et de son environnement, et qui l'incite à choisir une activité, à s'y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d'atteindre un but.

De cette définition, j'ai extrait deux points selon lesquels j'ai axé mon travail:

Ainsi, dans le contexte décrit aux chapitres précédents, j'ai été améné à appliquer le principe d'entrelacement des séances pour tenter d'atteindre deux objectifs:

Assurer aux élèves la disponibilité optimale du professeur
Cet objectif vise à apporter aux élèves, durant le déroulement du TP, l'assistance correspondant à leurs besoins.
En effet, les élèves en tête de classe peuvent non seulement travailler en (quasi-)autonomie sur un tel TP, mais aussi ressentent comme une ingérence, voire une dévalorisation de leur travail, une présence trop insistante du professeur. A l'inverse les élèves plus en difficulté sont très demandeurs d'un soutient, qui souvent prendra la forme d'encouragements plus que de conseils.

Cet objectif sera validé en cours de séance en comparant le temps passé avec chaque binôme avec une estimation du besoin en présence professorale de ce binôme dans le contexte de ce TP particulier.

Assurer l'adhésion des élèves au sujet de TP proposé
Cet objectif vise à amener les élèves à réaliser un TP dont ils voient l'utilité. En effet, comme nous l'avons vu lors de la présentation de la classe, une des raisons principales du désintérêt face à un TP est qu'ils ne voient pas d'utilité pratique au travail que le professeur leur demande de réaliser.
Assurer l'adhésion des élèves au sujet devrait donc se traduire dans les faits par une implication des élèves et donc une plus grande pénétration des techniques disciplinaires mise en oeuvre.

Cet objectif sera validé en fin de TP (i.e.: à la fin de la dernière séance du TP): comme mon expérience avec cette classe le montre, si les élèves se sont impliqués dans le TP, les objectifs du TP sont atteints par plus de 80% des élèves. A l'inverse, si les élèves se sont désinterréssés du TP, seuls environ 25% des élèves arrivent au bout.



Mémoire professionnel, © 1999-2000 Sylvain LEROUX
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